Mariage, maternité et rémunération : le choix du moment importe-t-il? - ARCHIVÉ

Articles et rapports : 11F0019M2002186

Description :

Si l'on s'en tient aux tendances concernant le mariage et aux courbes de fécondité observées aujourd'hui, les jeunes femmes canadiennes retardent le moment de fonder une famille pour se concentrer sur leur perfectionnement professionnel et leur carrière. Fondée sur les résultats de l'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu de 1998, la présente étude fournit des données canadiennes ayant trait à l'effet de l'état matrimonial et de la situation parentale sur le taux salarial des Canadiennes. En outre, elle vise à préciser si les décisions concernant le moment de la fondation d'une famille influent sur la rémunération des femmes et si leur effet sur les gains est permanent ou provisoire. Les principaux résultats de l'étude sont les suivants.

Si l'on tient compte de l'effet des antécédents professionnels, des qualifications sur le marché du travail et de certaines caractéristiques de l'emploi, l'analyse transversale donne à penser qu'il n'existe aucune association entre l'état matrimonial et la rémunération, tandis qu'elle fournit des données contradictoires sur le lien entre la rémunération et la maternité.

Si l'on tient compte en outre de l'effet du nombre d'années écoulées depuis la naissance du premier enfant, on observe une association positive entre la maternité et la rémunération qui persiste les premières années, mais diminue à mesure qu'augmente le nombre d'années de travail en ayant des enfants. Ces résultats appuient les hypothèses de la spécialisation, de la sélection, du traitement discriminatoire des employeurs et du temps consacré au travail avancées pour expliquer les écarts entre la rémunération des mères et celles des autres femmes. Par contre, on n'obtient aucun résultat de ce genre pour les femmes mariées et la durée du mariage.

Il est bien démontré que l'acquisition des compétences professionnelles et l'augmentation rapide de la rémunération ont lieu principalement au début de la carrière, lequel coïncide généralement avec la période où sont prises les décisions de se marier et d'avoir des enfants. Le cas échéant, le moment du mariage et celui de la venue des enfants pourraient être considérés comme des approximations des caractéristiques inobservées et omises dans le modèle, relatives au capital humain, aux antécédents professionnels ou à l'attachement au marché du travail. Conformément aux attentes théoriques, si l'on tient compte de l'effet du moment de la maternité, le salaire des femmes qui retardent le moment d'avoir des enfants est supérieur d'au moins 6,0 % à celui des femmes dont la maternité est précoce. Par contre, on n'observe aucune association significative entre le moment du mariage et la rémunération.

Le lien entre la rémunération des femmes et leur décision de remettre la maternité à plus tard a tendance à persister après la naissance du premier enfant, mais à diminuer au fil du temps. Donc, l'augmentation des responsabilités familiales a tendance à réduire tout avantage salarial initial dû au fait de retarder le moment d'assumer ces responsabilités.

Numéro d'exemplaire : 2002186
Auteur(s) : Drolet, Marie
FormatDate de sortieInformations supplémentaires
PDF1 mai 2002

Information connexe

Produits connexes

Analyses

Sujets et mots-clés

Sujets

Mots-clés

Date de modification :