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Le mardi 6 juin 2006 Les Autochtones comme victimes et auteurs de crime2004 Un nouveau rapport fondé sur les données des enquêtes sur la victimisation et des enquêtes auprès des services de police et des services correctionnels présente un portrait statistique de la nature et de l'étendue de la victimisation et de la criminalité chez les peuples autochtones du Canada au cours des dernières années. Le rapport, qui a été préparé par le Centre canadien de la statistique juridique, vise à combler une lacune en matière d'information comparative sur les Autochtones et les non-Autochtones relativement à divers aspects de la victimisation, notamment la crainte de la criminalité, la violence conjugale et la proportion des Autochtones qui se considèrent comme des victimes de crimes de violence. En outre, le rapport examine un certain nombre de facteurs individuels, économiques et sociaux qui peuvent accroître le risque de criminalité et de victimisation criminelle. Ces facteurs sont tous plus courants dans la population autochtone. En moyenne, les Autochtones sont plus jeunes; ils affichent des taux de chômage élevés et de faibles revenus; ils sont plus susceptibles de vivre dans des conditions de logement surpeuplé; ils ont une forte mobilité résidentielle; et les enfants autochtones sont plus susceptibles d'appartenir à une famille monoparentale. En outre, le niveau de scolarité des Autochtones est plus faible, même s'il a augmenté de façon notable au cours des dernières années chez les 25 à 64 ans.
Toutes proportions gardées, il n'y a pas de différence entre les Autochtones et les non-Autochtones pour ce qui est du sentiment de sécurité face à la criminalité. Dans les deux groupes, quatre personnes sur cinq ne craignaient pas du tout pour sa sécurité lorsqu'elles étaient seules chez elles ou en soirée. Environ 4 Autochtones de 15 ans et plus sur 10 ont déclaré avoir été victimisés au moins une fois dans les 12 mois ayant précédé l'interview, ce qui signifie qu'il n'existait pas d'écart statistique par rapport aux résultats de 1999, année à laquelle remonte la dernière enquête sur la victimisation. Toutefois, cette proportion est nettement supérieure à celle déclarée pour les non-Autochtones (28 %). Les Autochtones étaient presque deux fois plus susceptibles que leurs homologues non autochtones d'avoir été victimisés plus d'une fois. De plus, la probabilité qu'ils aient été victimes de violence conjugale était trois fois et demie plus élevée. Dans l'ensemble, 21 % des Autochtones – 24 % des femmes et 18 % des hommes – ont dit avoir été victimes d'actes de violence commis par un conjoint ou partenaire de fait actuel ou antérieur dans les cinq années précédant 2004, comparativement à 6 % des non-Autochtones. Les Autochtones sont plus susceptibles d'être victimisés par une personne qu'ils connaissentLes données sur la victimisation provenaient de l'Enquête sociale générale (ESG) de 2004, dans laquelle on interrogeait les répondants sur leurs expériences de la victimisation criminelle au cours des 12 mois précédant l'enquête. Les Autochtones étaient trois fois plus susceptibles que les non-Autochtones d'avoir été victimes d'un acte de violence, particulièrement d'une agression sexuelle, d'un vol qualifié ou de voies de fait. Ces résultats sont conformes à ceux de l'ESG de 1999, année où la dernière enquête sur la victimisation a été menée. Le risque de victimisation avec violence autodéclarée était le plus élevé chez les jeunes Autochtones de 15 à 34 ans, dont le taux était d'environ deux fois et demie plus élevé que celui enregistré chez les 35 ans ou plus. Les crimes de violence commis contre des Autochtones étaient plus susceptibles de l'être par quelqu'un qui était connu de la victime. C'était le cas pour plus de la moitié des crimes de violence perpétrés contre des victimes autochtones, comparativement à 41 % pour ceux commis contre des victimes non autochtones. Par ailleurs, les Autochtones ont été victimisés par un étranger dans 25 % de toutes les affaires de violence, soit une proportion bien inférieure à celle de 45 % observée chez les non-Autochtones. En dépit de leurs taux plus élevés de victimisation avec violence, les Autochtones n'étaient pas plus enclins que les non-Autochtones à signaler à la police les crimes de violence commis contre eux. Environ 6 crimes de violence sur 10 perpétrés contre des Autochtones n'ont pas été signalés à la police. Les affaires ayant fait des victimes autochtones n'impliquaient pas normalement l'utilisation ou la présence d'une arme, telle qu'une arme à feu ou un couteau, ou l'infliction de blessures à la victime. En 2004, l'auteur présumé avait une arme dans 30 % des crimes de violence perpétrés contre des victimes autochtones. En outre, les victimes autochtones avaient subi une blessure dans environ 27 % des actes de violence commis contre elles. Forte incidence de la violence conjugale chez les AutochtonesLes victimes autochtones de violence conjugale étaient plus enclines à déclarer qu'elles avaient été battues, étranglées, menacées ou attaquées avec une arme à feu ou un couteau, ou agressées sexuellement, selon les données de l'ESG. De plus, elles étaient plus susceptibles que les victimes non autochtones de subir des blessures et de craindre pour leur vie en raison de la violence du conjoint ou du partenaire de fait. La consommation d'alcool est courante pendant les affaires de violence conjugale, particulièrement les affaires impliquant des victimes autochtones. Près de la moitié des Autochtones victimes de violence conjugale ont déclaré que leur partenaire buvait au moment de l'agression, comparativement à un tiers des victimes non autochtones. Les résultats de l'ESG ont également révélé qu'en dépit de leurs taux de victimisation élevés, les Autochtones affichent des niveaux relativement faibles de crainte de la criminalité. Environ 92 % des Canadiens d'origine autochtone ont indiqué qu'ils étaient satisfaits de leur sécurité par rapport à la victimisation criminelle, une proportion qui était semblable à celle des non-Autochtones. Les Autochtones étaient plus susceptibles que les non-Autochtones d'être des victimes ou des auteurs présumés dans les affaires d'homicideMême s'ils représentaient, en moyenne, environ 3 % de la population canadienne entre 1997 et 2004, les Autochtones ont représenté durant cette même période 17 % des victimes et 23 % des auteurs présumés dans les affaires d'homicide. Entre 1997 et 2000, le taux d'homicides moyen était près de sept fois plus élevé chez les Autochtones que chez les non-Autochtones. Si on tient compte des différences de population, on constate que les Autochtones étaient 10 fois plus susceptibles que les non-Autochtones d'être inculpés d'homicide. Cependant, les Autochtones étaient moins susceptibles d'être inculpés du type d'homicide le plus grave. Entre 1997 et 2004, 20 % des auteurs présumés d'origine autochtone ont été inculpés de meurtre au premier degré, comparativement à 46 % des auteurs présumés non autochtones. Au cours de la même période de huit ans, dans les affaires d'homicide où un auteur présumé a été identifié, 88 % des victimes autochtones ont été tuées par une personne qu'elles connaissaient, comparativement à 83 % des victimes non-autochtones. En revanche, 12 % des victimes autochtones et 17 % des victimes non autochtones ont été tuées par un étranger. Les taux de criminalité déclarés par la police sont plus élevés dans les réservesEn 2004, les infractions au Code criminel dans les réserves à l'échelle du Canada ont représenté 4 % du total national, selon les données déclarées par la police en ce qui concerne les crimes perpétrés dans les réserves. Plus de la moitié des affaires survenues dans les réserves ont été classées comme d'«autres» infractions (méfait, fait de troubler la paix, etc.) au Code criminel, alors que 25 % étaient des crimes de violence et 21 %, des crimes contre les biens. Les taux de crimes de violence commis dans les réserves, comparativement à ceux perpétrés dans le reste du Canada, étaient huit fois plus élevés pour les voies de fait, sept fois supérieurs pour les agressions sexuelles et six fois supérieurs pour les homicides. Le seul crime de violence affichant un taux moins élevé dans les réserves était le vol qualifié. Le taux de vols qualifiés était inférieur d'environ la moitié à celui enregistré ailleurs au Canada. La représentation des Autochtones dans les admissions aux services correctionnels est élevéeEn 2003-2004, les adultes autochtones représentaient 21 % des placements sous garde dans les établissements provinciaux ou territoriaux et 18 % des admissions dans les établissements fédéraux. Parmi les provinces, c'est en Saskatchewan, au Manitoba et en Alberta que les Autochtones étaient le plus fortement représentés dans les admissions aux services correctionnels. En Saskatchewan, les Autochtones représentaient 80 % des admissions dans les établissements provinciaux de détention, alors qu'ils constituaient 10 % de la population adulte de la province. Au Manitoba, les Autochtones représentaient 68 % des admissions dans les établissements provinciaux de détention et 11 % de la population adulte provinciale. En Alberta, les Autochtones représentaient 39 % des admissions dans les établissements provinciaux de détention et 4 % de la population adulte de la province. Selon les données de l'Enquête intégrée sur les services correctionnels, les adultes autochtones qui ont eu des contacts avec les services correctionnels avaient, en moyenne, trois ans de moins que les adultes non autochtones. Comparativement aux non-Autochtones, les Autochtones qui avaient entre 20 et 29 ans étaient proportionnellement plus nombreux. Environ trois quarts des adultes autochtones qui avaient eu des contacts avec les services correctionnels n'avaient pas terminé leurs études secondaires, comparativement au tiers des adultes non autochtones. En outre, les Autochtones étaient moins susceptibles que les non-Autochtones d'occuper un emploi au moment de leur admission aux services correctionnels. Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 4504. La publication Juristat : «La victimisation et la criminalité chez les peuples autochtones du Canada», vol. 26, no 3 (85-002-XIF, gratuite) est maintenant accessible sur notre site Web à partir de la page Nos produits et services. Une version papier est également disponible (85-002-XPF, 11 $ / 100 $). Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec la Sous-section de l'information et des services à la clientèle au (613) 951-9023 ou composez sans frais le 1 800 387-2231, Centre canadien de la statistique juridique.
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