Statistique Canada
Symbole du gouvernement du Canada

Liens de la barre de menu commune

Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle

Avertissement Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Le Quotidien


Le mardi 11 décembre 2007
2006

Selon les premiers résultats d'une toute nouvelle enquête sur les minorités de langue officielle, l'utilisation de l'anglais dans les activités quotidiennes des adultes de langue anglaise au Québec est beaucoup plus répandue que l'utilisation du français chez les adultes de langue française à l'extérieur du Québec.

Les données de l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle montrent clairement qu'à l'extérieur du Québec, la prédominance du français dans les différents domaines sociaux n'est une réalité que dans certaines régions du Nouveau-Brunswick et de l'Ontario, pour la plupart limitrophes du Québec.

Au Nouveau-Brunswick, au moins trois adultes de langue française sur quatre ont déclaré utiliser seulement ou surtout le français avec leurs amis et au sein de leurs réseaux immédiats.

En Ontario, 15 % des adultes de langue française ont indiqué utiliser seulement ou surtout le français dans leurs activités quotidiennes. Cette proportion atteint 38 % lorsqu'on tient compte de ceux qui déclarent utiliser le français à égalité avec l'anglais. C'est dans les provinces à l'ouest de l'Ontario de même que dans celles de Terre-Neuve-et-Labrador, de l'Île-du-Prince-Édouard et de la Nouvelle-Écosse que l'utilisation du français est la plus faible.

Au Québec, les résultats de l'enquête révèlent que les adultes de langue anglaise font une forte utilisation de l'anglais dans leur vie quotidienne. Les deux tiers (67 %) d'entre eux utilisent l'anglais de façon prédominante avec leurs amis, alors que près de 60 % en font autant au sein de leurs réseaux immédiats.

De plus, lorsqu'on tient compte de ceux qui déclarent utiliser l'anglais et le français à égalité, les résultats de l'enquête montrent que l'anglais est présent plus souvent ou aussi souvent que le français chez près de 85 % des adultes de langue anglaise.


Note aux lecteurs

Cette enquête porte sur la vitalité des minorités de langue officielle au Canada, c'est-à-dire la population de langue anglaise au Québec (la langue maternelle anglaise ou l'anglais en tant que première langue officielle parlée) et celle de langue française à l'extérieur du Québec (la langue maternelle française ou le français en tant que première langue officielle parlée). L'information recueillie dans cette enquête permet d'approfondir la compréhension de la situation actuelle des individus appartenant à ces groupes sur des sujets aussi variés que l'enseignement dans la langue de la minorité, l'accès à différents services dans cette langue (ceux de la santé, par exemple) ou les pratiques linguistiques dans les activités quotidiennes à la maison et à l'extérieur du foyer.

L'enquête comprend deux univers : les adultes âgés de 18 ans ou plus et les enfants de moins de 18 ans dont le parent (qui est le répondant) appartient à la minorité de langue officielle. Les deux bases de données définitives contiennent 20 067 adultes et 15 550 enfants.

L'enquête comportait une série de modules portant sur plusieurs sujets tels que les compétences linguistiques du répondant, sa scolarisation, sa trajectoire linguistique de l'enfance à la vie adulte, son appartenance identitaire et ses perceptions à l'égard de la vitalité, son activité économique et son revenu.

Les sections de ce rapport abordent différents sujets. La première section porte sur l'appartenance identitaire et la vitalité subjective. La deuxième section présente de l'information sur les pratiques et les comportements langagiers dans la sphère publique alors que la troisième section porte sur l'utilisation des services de soins de santé et de l'accès à ces services dans la langue de la minorité. Quant à la dernière section, elle aborde le sujet de la fréquentation scolaire des enfants.


L'enquête a été élaborée afin de permettre une meilleure compréhension de la réalité quotidienne des minorités de langue officielle et de fournir de l'information sur l'utilisation de la langue minoritaire au quotidien par les membres de ces communautés minoritaires.

L'anglais prédomine dans l'utilisation des services de santé

L'enquête s'est penchée sur l'utilisation de la langue minoritaire dans l'accès aux différents services de soins de santé ainsi que sur l'importance qu'accordent les membres des minorités de langue officielle au fait d'avoir accès à ces services dans la langue de la minorité.

Les résultats révèlent que l'anglais est la langue prédominante lors de l'utilisation des divers services de santé. Le manque de professionnels capables de parler la langue officielle minoritaire est la principale raison mentionnée par les répondants pour expliquer cette situation.

Au Québec, 72 % des adultes de langue anglaise ont déclaré utiliser seulement l'anglais avec leur médecin de famille. En outre, un peu plus de la moitié (52 %) de ceux qui ont utilisé les services d'une infirmière ont utilisé seulement l'anglais, tout comme environ 51 % de ceux qui ont consulté un spécialiste dans d'autres endroits pour y recevoir des soins de santé.

À l'extérieur du Québec, à peine plus d'un tiers (35 %) des adultes de langue française ont déclaré utiliser surtout le français avec leur médecin de famille. Environ 36 % ont déclaré utiliser le français le plus souvent avec l'infirmière et 33 %, lors de contacts avec d'autres professionnels de la santé.

Ce n'est qu'au Nouveau-Brunswick que l'utilisation du français est plus importante que celle de l'anglais. Plus des trois quarts (77 %) des adultes de langue française y ont déclaré utiliser le français de façon prédominante avec leur médecin de famille. Cette proportion atteint 79 % chez ceux qui ont consulté d'autres professionnels de la santé. En Ontario, ces proportions ont atteint 31 % et 20 % respectivement.

Au Nouveau-Brunswick, l'utilisation du français varie également selon la région. Dans le Nord, une forte majorité (90 %) des adultes de langue française ont déclaré utiliser principalement le français avec leur médecin de famille, comparativement à 80 % de ceux du Sud-Est de la province et à 26 % de ceux du reste de la province.

Dans toutes les provinces à l'extérieur du Québec, près des deux tiers (65 %) des adultes de langue française ont mentionné que la principale raison pour laquelle il serait difficile d'obtenir des services de soins de santé en français est le manque de professionnels de langue française. Au Québec, 70 % ou plus des adultes de langue anglaise ont mentionné cette raison pour expliquer la difficulté d'obtenir des services en anglais.

La fréquentation des écoles de la minorité à l'extérieur du Québec

L'enquête a également permis de recueillir de l'information sur la proportion de jeunes qui fréquentent une école de la minorité au Québec et à l'extérieur de cette province, de même que sur les principales raisons mentionnées par les parents quant à la langue d'instruction qu'ils ont choisie pour leur enfant.

À l'extérieur du Québec, environ 111 600 enfants dont au moins l'un des parents est de langue française, soit 49 % du total, fréquentaient une école primaire ou secondaire de langue française en 2006. Un 15 % supplémentaire des enfants étaient exposés à l'enseignement en français au moyen d'un programme d'immersion dans cette langue.

Parmi ces enfants, environ 75 800 (53 %) étaient inscrits dans une école de langue française au primaire. Toutefois, environ 35 800 (44 %) seulement étaient inscrits dans une école secondaire de langue française. Cela donne à penser qu'un nombre important de jeunes poursuivent leurs études en anglais après avoir terminé leurs études primaires en français.

Les parents de 35 % des enfants inscrits dans un programme d'immersion en français ont déclaré qu'ils auraient préféré que leur enfant fréquente une école française. C'est également le cas des parents d'environ 42 % des enfants inscrits dans un programme régulier à l'école anglaise.

Les parents de plus de 80 % des enfants qui n'auraient pas souhaité que leur enfant soit inscrit dans une école de la minorité considèrent «très important» ou «important» que leurs enfants soient capables de parler le français.

La fréquentation des écoles de la minorité au Québec

Au Québec, la langue de scolarisation des enfants de parents de langue anglaise n'est pas toujours une question de choix pour les parents. Dans la majorité des cas, ce choix existe pour les enfants dont les parents sont citoyens canadiens et ont étudié en anglais au Canada lors de leurs études primaires. D'autres critères très spécifiques permettent également aux parents d'inscrire leurs enfants à l'école anglaise. Tous les autres enfants doivent en général fréquenter l'école française en vertu des critères établis par la législation linguistique québécoise.

L'enquête révèle qu'au Québec un peu moins de la moitié (49 %) des enfants de parents de langue anglaise étaient inscrits dans une école primaire ou secondaire de langue anglaise en 2006. Parmi tous les enfants qui fréquentaient l'école anglaise, la moitié étaient inscrits dans un programme d'immersion en français.

Parmi les enfants inscrits à l'école française, le tiers ont des parents qui auraient souhaité qu'ils fréquentent une école de la minorité anglaise. Bien que l'école fréquentée par leur enfant ne corresponde pas à leur choix, les parents de 91 % de ces enfants ont néanmoins indiqué qu'ils considéraient «très important» ou «important» que leurs enfants soient capables de soutenir une conversation en français.

L'enquête permet également d'examiner les différences quant à la langue de l'école fréquentée selon le type de familles au Québec. Parmi les 32 300 enfants dont les deux parents sont anglophones, 78 % étaient inscrits à l'école anglaise. À l'inverse, lorsque le conjoint du parent anglophone est francophone, seulement 37 % fréquentaient l'école anglaise, le reste d'entre eux étant inscrits à l'école française.

Appartenance identitaire et perceptions à l'égard de la vitalité

Dans l'enquête, on demandait aux membres des minorités de langue officielle, en se basant sur leur vécu, à quel groupe linguistique, parmi les francophones et les anglophones, ils s'identifient le plus.

À l'extérieur du Québec, environ le tiers (34 %) des adultes de langue française ont déclaré s'identifier seulement ou surtout au groupe francophone. Près de la moitié (48 %) ont indiqué qu'ils s'identifient aux deux groupes de façon équivalente, et près de 15 % ont déclaré s'identifier principalement au groupe anglophone.

Ces résultats varient grandement selon la région de résidence. Au Nouveau-Brunswick, par exemple, 61 % des adultes ont déclaré s'identifier principalement au groupe francophone. Dans le nord du Nouveau-Brunswick, cette proportion a atteint 73 %.

Une forte majorité (89 %) des adultes de langue française considèrent important que les droits linguistiques, comme le droit à l'éducation ou le droit de recevoir des services du gouvernement fédéral dans la langue de la minorité soient respectés dans leur province.

Plus d'un adulte de langue française sur quatre (26 %) à l'extérieur du Québec considère que la présence du français a augmenté au cours des 10 dernières années dans sa municipalité. Inversement, environ 20 % considèrent que cette présence a diminué.

Près de 42 % des adultes de langue française considèrent que la vitalité de la communauté francophone de leur municipalité est forte ou très forte.

Au Québec, la proportion d'adultes de langue anglaise qui s'identifient principalement au groupe anglophone (51 %) est beaucoup plus élevée que celle des adultes de langue française qui s'identifient au groupe francophone à l'extérieur du Québec (34 %). Environ 40 % des adultes de langue anglaise au Québec ont déclaré s'identifier aux deux groupes linguistiques.

Une très forte majorité (95 %) des adultes de langue anglaise au Québec considèrent qu'il est important pour eux que leurs droits linguistiques soient respectés.

Toutefois, plus du tiers (35 %) des adultes de langue anglaise ont déclaré que la présence de l'anglais a diminué au cours des 10 dernières années au Québec. De plus, environ 42 % ont indiqué que la vitalité de la communauté anglophone dans leur municipalité est forte ou très forte.

En général, tant en ce qui a trait au passé qu'à l'avenir, les adultes de langue française à l'extérieur du Québec semblent plus optimistes quant à l'évolution de la présence du français dans leur municipalité que le sont les adultes de langue anglaise au Québec à l'égard de l'évolution de la présence de l'anglais dans leur municipalité.

Ainsi, alors qu'un adulte de langue française sur quatre croit que la présence du français dans sa municipalité diminuera au cours des 10 prochaines années, 36 % des adultes de langue anglaise au Québec affichent une telle perception à l'égard de la présence de l'anglais dans leur municipalité.

Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 5099.

Le rapport Les minorités prennent la parole : résultats de l'Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle, 2006 (91-548-XWF, gratuite) est maintenant accessible à partir du module Publications de notre site Web.

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec les Services à la clientèle au 951-2320 (demographie@statcan.gc.ca), Division de la démographie.