L'homicide au Canada

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La police a déclaré 611 homicides au Canada en 2008, soit 17 de plus que l'année précédente. Le taux national d'homicides a de ce fait augmenté de 2 %. L'accroissement observé en 2008 était presque entièrement attribuable à la hausse du nombre d'homicides en Alberta et en Colombie-Britannique, dont beaucoup étaient liés aux gangs.

Après avoir atteint un sommet au milieu des années 1970, le taux d'homicides a, de façon générale, reculé jusqu'en 1999 et est demeuré relativement stable depuis. Les homicides attribuables à des gangs, toutefois, sont à la hausse depuis le début des années 1990. Ils représentaient près de 1 homicide sur 4 en 2008.

On a dénombré 200 homicides commis à l'aide d'une arme à feu en 2008, soit 12 de plus qu'en 2007. Le taux d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu a augmenté de 24 % depuis 2002.

Il y a eu 146 femmes victimes d'homicide, soit 17 de moins par rapport à 2007. Les femmes représentaient 24 % des victimes d'homicide en 2008. Il s'agit de la proportion la plus faible enregistrée depuis que l'on recueille des données sur cette question.

En 2008, 55 jeunes de 12 à 17 ans ont été les auteurs présumés d'un homicide, soit un chiffre bien en deçà du sommet de 85 atteint en 2006. Environ 1 homicide sur 5 commis par des jeunes en 2008 était attribuable à des gangs.

Hausse des homicides attribuables à des gangs

La police a déclaré 138 homicides attribuables à des gangs en 2008, soit 20 de plus qu'en 2007. Ceux-ci comprennent les homicides liés aux groupes du crime organisé ou aux gangs de rue, de même que les décès d'innocentes victimes au cours de l'affaire.

La plupart des homicides attribuables à des gangs se sont produits dans les plus grandes régions métropolitaines de recensement (RMR) du Canada. Un peu plus de la moitié des homicides perpétrés au pays en 2008 sont survenus dans les 10 plus grandes RMR, alors qu'un peu plus des deux tiers des homicides attribuables à des gangs y ont été commis.

La police de la région métropolitaine de Toronto a indiqué 24 homicides attribuables à des gangs, soit le chiffre le plus élevé de toutes les RMR. Cependant, lorsque l'on tient compte de la population, on constate que les 16 homicides liés aux gangs à Calgary en 2008 ont fait en sorte que cette RMR a enregistré le plus fort taux parmi les 10 plus grandes régions métropolitaines.

Des armes à feu ont plus souvent été utilisées pour commettre les homicides attribuables à des gangs que pour tout autre type d'homicide. En 2008, environ les trois quarts des homicides liés aux gangs au Canada ont été perpétrés à l'aide d'une arme à feu, comparativement à environ 20 % des homicides qui n'étaient pas imputables à des gangs.

Les homicides commis à l'aide d'une arme à feu sont généralement à la hausse depuis 2002

Le taux global d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu a suivi une tendance générale à la baisse du milieu des années 1970 à 2002. Depuis, ce taux a généralement augmenté.

Parmi les 200 homicides commis à l'aide d'une arme à feu en 2008, il s'agissait d'une arme de poing dans 121 homicides (61 %), d'une carabine ou d'un fusil de chasse dans 34 homicides et d'une carabine ou d'un fusil de chasse à canon tronqué dans 17 homicides. Au cours des 30 dernières années, l'utilisation des armes de poing pour commettre un homicide a généralement été à la hausse, alors que l'utilisation des carabines et des fusils de chasse a, dans l'ensemble, diminué.

La police de la région métropolitaine de Toronto a déclaré 50 homicides commis à l'aide d'une arme à feu en 2008, soit le chiffre le plus élevé parmi l'ensemble des RMR. Toutefois, lorsque l'on tient compte de la population, on observe que les 12 homicides commis au moyen d'une arme à feu à Winnipeg et les 16 homicides de ce genre survenus à Edmonton ont fait en sorte que ces régions métropolitaines ont affiché les taux les plus élevés parmi les 10 plus grandes RMR.

Le plus faible taux de femmes victimes d'homicide

Le taux de femmes tuées (0,87 pour 100 000 habitants) et la proportion de femmes victimes d'homicide (24 %) ont été les plus faibles enregistrés depuis 1961.

Deux explications possibles viennent appuyer la baisse de la proportion. D'une part, il y a le recul du taux d'homicides entre conjoints depuis 30 ans, dont les victimes sont habituellement des femmes. D'autre part, on trouve l'augmentation des homicides attribuables à des gangs depuis le début des années 1990, dont les victimes sont généralement des hommes.

Parmi l'ensemble des homicides résolus en 2008, 15 % ont été commis par un conjoint ou une conjointe, 19 %, par un membre de la famille autre qu'un conjoint ou une conjointe, 41 %, par une connaissance et 9 %, par une personne que connaissait la victime par le biais d'une relation criminelle. Les 17 % restants de victimes ont été tuées par un étranger, proportion qui concorde avec celles notées au cours des années précédentes.

La police a déclaré 62 homicides entre conjoints, chiffre inchangé par rapport à 2007. En 2008, le taux d'homicides entre conjoints était à son plus bas niveau en plus de 40 ans.

Les femmes sont environ trois fois plus susceptibles que les hommes d'être victimes d'un homicide aux mains de leur conjoint. En 2008, 45 femmes et 17 hommes ont été tués par un conjoint ou une conjointe, ou un ex-conjoint ou une ex-conjointe. De plus, 27 homicides ont été commis par un petit ami ou une petite amie, ou encore par un partenaire intime (actuel ou ancien), soit 8 de plus que l'année précédente.

Les taux d'homicides sont les plus élevés dans l'Ouest et dans le Nord

Les provinces de l'Ouest et les territoires continuent à déclarer les taux d'homicides les plus élevés pour chaque tranche de 100 000 habitants. Le Manitoba a fait état du plus fort taux parmi les provinces en 2008, suivi de l'Alberta, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique.

Le Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador et le Québec ont enregistré les taux les plus faibles. Les taux d'homicides observés au Nouveau-Brunswick, au Québec et en Ontario ont été égaux à leur niveau le plus bas ou près de celui-ci en 40 ans.

Parmi les plus grands centres, ce sont les régions métropolitaines de l'Ouest d'Abbotsford–Mission, de Winnipeg, de Regina, d'Edmonton, de Kelowna, de Calgary et de Vancouver qui ont affiché les taux les plus élevés.

La police de Toronto a dénombré 103 homicides, soit le plus grand nombre d'homicides parmi l'ensemble des RMR. Cependant, le taux de Toronto, qui s'établissait à 1,9 homicide pour 100 000 habitants, était légèrement supérieur à la moyenne nationale de 1,8.

Montréal et Hamilton ont toutes deux inscrit leur taux d'homicides le plus faible depuis 1981, année durant laquelle les données ont été recueillies pour la première fois à l'échelle des RMR.

Les résidents des plus grandes villes ne sont pas les plus à risque d'être victimes

Les résidents des grandes régions urbaines ont tendance à être un peu moins à risque d'être victimes d'un homicide que ceux des plus petites régions urbaines et des régions rurales. En 2008, les 22,9 millions de Canadiens vivant dans l'une des 34 RMR ont affiché un taux d'homicides inférieur (1,8) à celui des 10,4 millions de Canadiens habitant hors d'une RMR (2,0).

En 2008, les taux d'homicides ont diminué de 7 % dans les RMR, alors que les taux d'homicides dans les régions autres que les RMR ont augmenté de 25 %. Les hausses notées dans les petites régions urbaines et les régions rurales se sont surtout produites en Alberta et en Colombie-Britannique.

Données stockées dans CANSIM : tableaux 253-0001 à 253-0006.

Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 3315.

L'article de Juristat : «L'homicide au Canada, 2008», vol. 29, n^o 4 (85-002-X, gratuit), est maintenant accessible à partir du module Publications de notre site Web. Choisissez Tous les sujets, ensuite Crime et justice, puis Juristat.

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