La mesure de la richesse

20 mars 2013

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À l’automne 2012, on a demandé à quelque 20 000 ménages du Canada d’ouvrir leur porte aux intervieweurs de Statistique Canada et de leur communiquer des détails sur leurs finances — biens, dettes, revenu et régimes de retraite — dans le cadre de l’Enquête sur la sécurité financière.

Les gens peuvent se sentir un peu mal à l’aise de parler d’argent à un étranger, même si leur situation financière est bonne. Or, bon nombre d’intervieweurs ont remarqué que cette enquête avait semblé exercer un effet positif sur les personnes interrogées. « Comme il s’agit d’une enquête de nature financière, on se serait attendu à ce qu’il y ait plus d’hésitation. Mais les répondants ont vraiment semblé y croire et jugé qu’il s’agissait de renseignements nécessaires », affirme John Nicoletta, gestionnaire de l’équipe d’enquête. « On aurait dit qu’ils reconnaissaient le véritable besoin de statistiques sur la richesse. »

En effet, les médias publient une panoplie d’articles sur l’endettement croissant des ménages, sur les jeunes qui ont du mal à faire leur place au sein de la population active et sur les gens qui approchent la retraite en se demandant s’ils pourront boucler les fins de mois. Une enquête financière est une importante source d’information permettant de mieux comprendre l’évolution démographique du Canada, surtout dans le contexte d’un vieillissement rapide de la population. De 1971 à 2011, la proportion de personnes âgées de la population est passée de 8 % à 14 %. D’ici 2031, lorsque tous les baby-boomers auront atteint 65 ans, on prévoit que les personnes âgées pourraient constituer de 23 % à 25 % de la population.

L’Enquête sur la sécurité financière dresse le portrait statistique le plus complet de la valeur nette des biens détenus par les Canadiens, c’est-à-dire le montant d’argent dont ils disposeraient s'ils vendaient tous les avoirs à leur disposition et remboursaient la totalité de leurs dettes. Ces nouveaux renseignements permettront de mieux comprendre la répartition de la richesse, la mesure dans laquelle la richesse est concentrée, la forme qu’elle prend et son évolution dans le temps compte tenu du vieillissement de la population et de la dynamique de l’économie.

Des données strictement confidentielle

Comme toute l’information confiée à Statistique Canada, les données recueillies pendant ces interviews de 45 minutes en personne sont confidentielles. Les données ont été compilées dans une base de données anonyme qui représente une mine de renseignements pour les gouvernements qui établissent des politiques, les journalistes du domaine financier, ainsi que les chercheurs et universitaires de toutes les branches. Les fichiers de microdonnées — données compilées au niveau agrégé — pourront également être consultés dans les centres de données de recherche dans l’ensemble du pays.

Les résultats de cette enquête devraient être publiés vers la fin de 2013 : il est donc encore trop tôt pour présenter des données ou des tendances. Cependant, Statistique Canada a obtenu pour cette enquête un taux de réponse de près de 70 %, un taux exceptionnel compte tenu de la nature de l’enquête.

Le format de l’enquête utilisé en 2012 suivait celui des enquêtes similaires sur la richesse menées en 1999 et en 2005. L’enquête de 1999 a été menée auprès de 24 000 ménages, un nombre légèrement supérieur à celui de 2012, tandis que celle de 2005 avait été menée auprès de 9 000 ménages. Certains éléments, y compris les données provinciales, n’étaient pas disponibles pour 2005.

Tableau 1 Avoirs et dettes détenus par les unités familiales, montants totaux

« L’un de nos principaux objectifs était la comparabilité avec 1999 et 2005 », affirme M. Nicoletta. « Ainsi, nous pourrons créer une série chronologique et regarder différents sous-groupes de la population ou cohortes au fil du temps. »

D’ici la date de diffusion, l’équipe de M. Nicoletta traitera les données à l’aide d’un outil normalisé pour les données sociales. Ce dernier s’inscrit dans une démarche générale adoptée par Statistique Canada qui vise à utiliser des outils et des processus communs à toutes les étapes du cycle de vie des données.

La conception, la consultation et la mise à l’essai de l’enquête ont commencé en avril 2011. Certaines questions ont été éliminées ou simplifiées par rapport aux enquêtes précédentes afin d’alléger le fardeau de réponse. L’allégement du fardeau du répondant constitue une grande priorité de Statistique Canada. Si l’on veut que des gens occupés répondent, il faut respecter leur temps.

Une enquête détaillée

L’une des différences de l’enquête de 2012 par rapport aux enquêtes précédentes est l’ajout du compte d’épargne libre d’impôt (CELI) à l’ensemble des instruments d’épargne offerts aux Canadiens. Cette enquête dresse un portrait de l’utilisation de ce compte, instauré en 2009, ainsi que du maintien de l’utilisation d’autres instruments d’épargne comme les REEE et les REER.

Bien qu’il existe des enquêtes semblables sur la richesse au niveau international, Statistique Canada utilise certaines mesures de façon légèrement différente. Par exemple, la plupart des pays ne comptent pas les régimes de retraite parmi les actifs. Statistique Canada détient une formule qui détermine la valeur d’un régime de retraite. Dans une entrevue accordée en novembre, le statisticien en chef Wayne Smith a déclaré que la méthode de Statistique Canada permet de faire un portrait fort détaillé. « Elle fournit un produit plus riche et plus rigoureux. En prenant en compte des éléments d’actif comme les régimes de retraite et le CELI, nous saisissons non seulement un plus grand nombre d’éléments des actifs réels d’un individu, mais nous obtenons aussi une perspective remarquable de ce que sont les véritables bases de la richesse. »

Pourquoi donc mener cette enquête en ce moment? Étant donné les conditions boursières, la croissance de l’endettement personnel, les craintes par rapport au marché de l’habitation et l’incertitude des perspectives mondiales d’aujourd’hui, il est essentiel de nous donner un aperçu de l’évolution de notre richesse personnelle. Statistique Canada a reconnu l’apparition d’une lacune de données sur les biens des Canadiens et a choisi de consacrer les ressources nécessaires à la tenue de l’Enquête sur la sécurité financière de 2012.

Peut-être que l’argent ne fait pas le bonheur, mais lorsqu’on sait de quelle façon les gens financent leurs bons et leurs mauvais moments et ce que cela signifie pour leur richesse en général, il est plus facile pour tout le monde de prendre de meilleures décisions.

Le mois prochain : Cadre sur la statistique de l’environnement

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