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par Matt Hurst

Sommaire
Ce qu’il faut savoir au sujet de la présente étude
Dans l’ensemble, les Canadiens sont plus actifs
La participation à la marche ou au jogging et à l'exercice légèrement plus élevée en 2005
Les activités sportives sont en hausse
Les sports en détail : la natation fait des adeptes
Les caractéristiques personnelles influent sur la participation
Toutes choses étant égales par ailleurs, les femmes sont plus susceptibles que les hommes de s’adonner à des loisirs actifs
Les Canadiens âgés sont plus actifs physiquement parce qu’ils disposent de plus de temps libre
Les Canadiens plus scolarisés participent davantage aux loisirs actifs
Vivre avec un conjoint augmente les chances de participation
Les parents ont moins de loisirs actifs parce qu’ils disposent de moins de temps libre
Les facteurs régionaux influent sur la participation
Les Canadiens à revenu élevé sont plus actifs dans leurs loisirs
Durant la semaine de travail, les loisirs actifs ont lieu en soirée
Conclusion

Sommaire

Le présent article porte sur la participation des Canadiens aux loisirs actifs. Les loisirs actifs contribuent à nous garder en forme et en santé. Ils peuvent  réduire les facteurs de risque pour la santé, comme ceux liés aux conséquences de l’obésité croissante. Leurs bienfaits peuvent aussi nous éviter des dépenses en soins de santé. De 1992 à 2005, le taux de participation aux loisirs actifs a augmenté tandis que le temps consacré à ceux‑ci est demeuré stable.
Voici quelques résultats du présent article :

  • La participation à l’exercice ainsi qu’à la marche et au jogging a crû entre 1992 et 2005.
  • Bien que le taux de participation aux sports soit resté à peu près inchangé en 1992 et en 2005, les Canadiens se sont montrés légèrement plus enclins à nager, peut-être en raison de l’été plus chaud de 2005. Par ailleurs, les Canadiens tendent à délaisser les sports organisés pour s’adonner davantage aux activités sportives informelles dans leur temps libre.
  • Les groupes les plus susceptibles de participer à des loisirs actifs, en maintenant les autres facteurs constants, étaient les femmes, les diplômés universitaires, les gens mariés, les personnes ayant un revenu de 60 000 $, celles qui estimaient avoir un faible niveau de stress lié au manque de temps et les personnes qui vivaient en Colombie-Britannique ou au Québec.

La participation à des loisirs actifs  — comme la pratique des sports, la marche, la bicyclette et les excursions en plein air — est considérée comme un moyen de rester en forme et en santé, tant mentalement que physiquement. Depuis longtemps, on estime que l’activité physique a des effets bénéfiques sur la santé. Ces bienfaits ne sont pas uniquement attribuables à l’activité physique vigoureuse, mais peuvent découler d’une activité physique fréquente plus modérée, comme la marche ou la bicyclette1.

Des modes de vie plus sains et plus actifs peuvent entraîner une réduction appréciable des coûts des soins de santé. Dans une étude, on estime à 150 millions de dollars les économies annuelles qui seraient imputables à une réduction de 10 % du nombre de Canadiens physiquement inactifs2. Par conséquent, l’activité physique présente des avantages tant sur le plan individuel que pour la société dans son ensemble.

Le présent article porte sur les loisirs actifs des Canadiens âgés de 20 ans et plus. Les journaux de l’emploi du temps permettent d’analyser le type et la durée des activités effectuées lors d’une journée donnée. (Voir la section intitulée « Ce qu’il faut savoir au sujet de la présente étude » pour consulter les définitions.) À la lumière des données de l’Enquête sociale générale (ESG) de 1992 et de 2005, nous analyserons les tendances des taux de participation à des loisirs actifs entre 1992 et 2005. Nous examinerons également les groupes les plus susceptibles de s’adonner à des loisirs actifs en 2005.

 

Ce qu’il faut savoir au sujet de la présente étude

Le présent article porte sur les données sur l’emploi du temps recueillies dans le cadre de l’Enquête sociale générale (ESG) de 1992 et de 2005 à partir d’un journal de l’emploi du temps couvrant 24 heures. L’ESG est une enquête annuelle qui permet de suivre les changements et les nouvelles tendances dans la société canadienne. Chaque année, on interviewe des Canadiens de 15 ans et plus vivant dans des ménages privés des 10 provinces. La présente analyse ne tient pas compte des étudiants et des personnes de 15 à 19 ans. Avec ces exclusions, les échantillons sont de 8 778 personnes en 1992 et de 17 738 en 2005.

Le journal de l’emploi du temps est un rapport détaillé de la durée (en minutes) d’une activité et du moment de la journée où elle est pratiquée lors du jour de référence. Chaque répondant y inscrit ses activités pour une seule journée (jour de référence). La collecte des données du journal s’effectue sur une période de 12 mois.

Journée donnée : Dans la présente étude, on emploie l’expression « une journée donnée » pour représenter une moyenne de tous les jours de référence au cours de l’année de collecte.
Taux de participation à une activité (emploi du temps) : La proportion de la population ou sous-population qui a consacré du temps à l’activité lors d’une journée donnée.
Durée moyenne que les participants consacrent à une activité (emploi du temps) : Le temps total que consacrent tous les participants à une activité donnée, divisé par le nombre de participants à cette activité.

Temps libre : Temps consacré à des activités autres que le travail ou les responsabilités domestiques. Cela peut inclure le temps passé à surveiller les enfants en effectuant une autre activité. Regarder la télévision, pratiquer un sport ou jouer aux cartes sont des exemples d’activités de loisir.

Temps consacré aux loisirs actifs : Temps consacré aux sports, à l’exercice, à la marche et au jogging, au cyclisme et aux excursions en plein air. Lorsque la marche, le jogging et le vélo servent à se rendre à un autre lieu d’activité, comme à un centre commercial ou au travail, ces activités sont exclues de la définition des loisirs actifs.

Sports : Cette catégorie inclut le golf; la natation dont le ski nautique; les sports sur terrains, courts, couloirs, et les sports de table incluant le football, le baseball, le basket-ball, le volleyball, le hockey, le soccer, le hockey sur gazon, le tennis, le squash, le racquetball, le paddle-ball, les quilles, le billard, le ping-pong, et le billard électrique; et d’autres sports incluant le ski, le patinage sur glace, la motoneige, le curling, la planche à neige, le judo, la boxe, la lutte, l’escrime, l’aviron, le canotage, le kayak, la planche à voile et la voile. L’expression « Sports » couvre les activités sportives informelles et les sports organisés.

Exercice : Cette catégorie inclut le yoga, les poids et haltères et les activités connexes.

Marche et jogging : Cette catégorie inclut les randonnées pédestres et la course.

Excursions en plein air : Cette catégorie inclut la chasse, la pêche, le nautisme, le camping et l’équitation.

Stress lié au manque de temps : L’ESG comporte un ensemble de 10 questions sur le stress lié au manque de temps. Les personnes étaient considérées comme ayant un faible niveau de stress si elles avaient répondu oui à 0 à 2 questions. Elles étaient considérées comme ayant un niveau moyen de stress si elles avaient répondu oui à 3 à 5 questions. Elles étaient considérées comme ayant un niveau élevé de stress si elles avaient répondu oui à 6 à 10 questions.

Personnes mariées : Cette catégorie couvre les personnes mariées et celles vivant en union libre.

Dans l’ensemble, les Canadiens sont plus actifs

Le nombre de Canadiens s’adonnant à des loisirs actifs3 a augmenté entre 1992 et 2005. En 2005, 5,6 millions des 23 millions de Canadiens âgés de 20 ans et plus prenaient part à des loisirs actifs lors d’une journée donnée. Ces activités se caractérisent par des degrés divers d’effort physique, mais sont plus exigeantes physiquement que les activités sédentaires comme regarder la télévision ou passer du temps à l’ordinateur.

Le taux de participation à des loisirs actifs a progressé, augmentant de 20,9 % en 1992 à 24,3 % en 2005 (graphique 1)4. Les personnes qui se livraient à des loisirs actifs y consacraient, en moyenne, 1 heure et 46 minutes lors d’une journée donnée en 2005 (tableau 1). Le temps consacré aux activités indiquées au tableau était semblable en 1992.  

Graphique 1 Variation du taux de participation aux loisirs actifs entre 1992 et 2005

Graphique 1
Variation du taux de participation aux loisirs actifs entre 1992 et 2005

L’activité physique est reconnue comme étant un élément permettant de maintenir un poids santé, de concert avec d’autres facteurs comme une bonne alimentation. Au Canada, comme en témoignent les tendances de l’obésité5 entre 1986 et 2004, les tours de tailles ont en moyenne épaissi. L’activité physique est associée à une réduction des problèmes de santé liés à l’obésité même lorsqu’elle ne se traduit pas par une perte de poids6. L’augmentation des taux de participation aux loisirs actifs pourrait donc contribuer à contrecarrer les risques pour la santé associés aux tendances à l’obésité.

Si le taux de participation aux loisirs actifs a progressé quelque peu, l’activité physique en dehors des loisirs peut avoir diminué.  Par le passé, les secteurs de la fabrication et de l’agriculture regroupaient une proportion plus forte d’emplois exigeant des niveaux élevés d’activité physique.

Les mouvements de l’économie ont favorisé la progression des emplois dans le secteur des services et des emplois de bureau, qui exigent moins d’efforts physiques, de sorte que le temps de loisirs actifs a maintenant une incidence plus marquée sur la forme physique et la santé. Alors à quoi les Canadiens consacrent-ils leur temps libre et à quels loisirs actifs s’adonnent-ils?

La participation à la marche ou au jogging et à l'exercice légèrement plus élevée en 2005

Les loisirs actifs les plus courants chez les Canadiens sont la marche ou le jogging. En 2005, 12 % des Canadiens âgés de 20 ans et plus ont fait de la marche ou du jogging, comparativement à 10,6 % en 1992. Cette légère hausse peut s’expliquer par le fait que relativement plus de gens adoptent la marche ou le jogging comme activité physique, ou décident simplement de se promener pour profiter de la journée. Les Canadiens qui ont marché ou joggé en 2005 l'on fait pendant en moyenne 1 heure et 9 minutes lors d'une journée donnée.

Tableau 1 Temps consacré aux loisirs actifs lors d'une journée donnée en 2005

Tableau 1
Temps consacré aux loisirs actifs lors d'une journée donnée en 2005

L’exercice (p. ex., yoga, poids et haltères, entraînement) se classe au deuxième rang des loisirs actifs et a gagné en popularité. En 2005, 6,5 % des Canadiens avaient fait de l’exercice, comparativement à 4,6 % en 1992. En 2005, les adeptes de l’exercice y consacraient 65 minutes.

Les sports (5,7 %), les excursions en plein air, comme la chasse, la pêche, le camping et le nautisme (2,2 %) et le cyclisme (1,0 %) figurent aussi parmi les loisirs actifs consignés dans le journal de l’emploi du temps de l’ESG de 2005. La participation à toutes ces activités a peu varié par rapport à 1992.

Bon nombre des activités de ces trois groupes sont saisonnières ou nécessitent des blocs de temps plus longs. Le temps qu’il fait peut cependant restreindre les activités, particulièrement en hiver, et ce, presque partout au Canada. Par conséquent, la  participation à ces activités est moins élevée que la participation à des activités de loisir comme la marche ou l’exercice qui prennent moins de temps.

Par exemple, en 2005, les excursions en plein air prenaient 3 heures en moyenne, et les sports, 2,5 heures environ. Les activités de cyclisme étaient plus courtes, entre autres parce que la durée de cette activité n’est pas assujettie à beaucoup de restrictions. En 2005, la durée moyenne des activités de cyclisme s’est établie à 1 heure et 40 minutes.

De même, de nombreuses activités sportives sont de durée fixe, et il faut aussi du temps pour se rendre là où elles ont lieu. Les excursions de camping ou de pêche nécessitent, elles aussi, des déplacements.

Les activités sportives sont en hausse

Dans la présente analyse, le taux de participation des Canadiens aux sports était le même en 1992 et en 2005 ceci incluant les sports organisés et les activités sportives informelles. D’autres études ont démontré une baisse considérable dans la participation à des sports organisés7,8. Chez les répondants de l’ESG qui ont indiqué ne pas participer à des sports organisés, les taux de participation sportive ont augmenté de 1,1 % en 1992 à 3,0 % en 20059, ce qui donne à penser que les gens pourraient délaisser les sports organisés au profit de ceux qui ne le sont pas.

Les sports en détail : la natation fait des adeptes

La stabilité de la tendance de participation aux sports masque des variations entre groupes de sports (tableau 2). Les sports de terrain (football, basket-ball, baseball, volley-ball, hockey, soccer, et hockey sur gazon, par exemple), de même que les sports de raquette (tennis, squash, racquetball, paddle-ball, par exemple) et les activités et sports en salle et sur table (quilles, billard, ping-pong, billard électrique) sont en déclin. Proportionnellement moins de Canadiens s’y sont adonnés.

Tableau 2 Participation à différentes catégories de sports au cours d'une journée donnée

Tableau 2
Participation à différentes catégories de sports au cours d'une journée donnée

Bien qu’on ne puisse isoler le taux de participation au soccer ou au volley-ball dans le présent article, d’autres travaux de recherche indiquent une progression pour l’un et pour l’autre à ce chapitre10.

La participation à la natation a augmenté. Les données de l’ESG montrent que le taux de participation a doublé, soit de 0,9 % en 1992 à 2,0 % en 2005, ce qui représente une augmentation de quelque 300 000 nageurs lors d’une journée donnée.

Une partie de cette hausse peut être attribuable aux tendances climatiques. L’été plus chaud de 2005 pourrait être l’un des facteurs à l’origine du nombre plus élevé d’adeptes de la natation comme activité de loisir11,12.

Les caractéristiques personnelles influent sur la participation

L’analyse des résultats de l’ESG de 2005 révèle une relation positive entre un certain nombre de caractéristiques socioéconomiques et la participation aux loisirs actifs. Une autre étude, indique que cette dernière est conditionnée par les attitudes culturelles et sociales13. Dans le présent article, l’analyse statistique mesure les probabilités de participer à des loisirs actifs lors d’une journée donnée en isolant l’incidence d’une caractéristique à la fois et en neutralisant l’effet des autres.

Les Canadiens qui disposent de plus de temps libre sont plus enclins à s’adonner à des loisirs actifs. Pour chaque heure supplémentaire de temps libre, les probabilités de participer à des loisirs actifs augmentent de 1,2 fois (tableau 3). Plus on a de temps libre, et plus on a d’occasions d’être actifs.

Tableau 3 Caractéristiques socioéconomiques liées à la participation aux loisirs actifs en 2005

Tableau 3
Caractéristiques socioéconomiques liées à la participation aux loisirs actifs en 2005

Toutes choses étant égales par ailleurs, les femmes sont plus susceptibles que les hommes de s’adonner à des loisirs actifs

Les femmes et les hommes affichaient, en 2005, des taux égaux de participation à des loisirs actifs. Mais, une fois d’autres caractéristiques ou facteurs socioéconomiques pris en compte (voir le tableau 3 pour ces facteurs), les femmes étaient 1,2 fois plus susceptibles que les hommes de se livrer à des loisirs actifs.

Un des facteurs clés à l’origine de cet écart entre les sexes tient au temps libre dont disposent les hommes et les femmes. Les hommes avaient plus de temps libre, 5 heures 35 minutes, que les femmes, 5 heures 16 minutes, de sorte qu’ils avaient plus d’occasions de s’adonner à des loisirs actifs. Si cette différence n’avait pas existé et que les hommes et les femmes avaient disposé théoriquement des mêmes possibilités, les femmes auraient été plus susceptibles de participer aux loisirs actifs que les hommes.

Les Canadiens âgés sont plus actifs physiquement parce qu’ils disposent de plus de temps libre

Les Canadiens âgés de 60 ans et plus ont plus de temps libre que les autres, ce qui accroît leurs possibilités de se livrer à des loisirs actifs. En fait, ils affichent des taux de participation plus élevés (28 % pour les personnes âgées de 60 ans et plus contre 23 % pour le groupe des 20 à 39 ans). Cependant, une fois que l’effet du temps libre et d’autres facteurs est neutralisé, l’âge n’a plus d’incidence sur les probabilités de participer à des loisirs actifs.

Les Canadiens plus scolarisés participent davantage aux loisirs actifs

Les niveaux de scolarité supérieurs sont également associés à des probabilités plus élevées de participation à des loisirs actifs. D’autres études font également état de cette relation entre le niveau de scolarité et l’activité physique en général14. Les établissements d’enseignement proposent aussi de nombreux sports de compétition et offrent les ressources nécessaires pour les pratiquer.

Cette relation semble s’affermir chez ceux qui ont fait des études postsecondaires. En fait, les diplômés universitaires ont des probabilités de participation 1,5 fois plus élevées que celles des diplômés du secondaire. La participation à des sports organisés suit un motif comparable15.

Vivre avec un conjoint augmente les chances de participation

Les Canadiens qui vivent en couple enregistrent des probabilités de participation supérieures à celles des autres. Les Canadiens mariés ou en union libre sont 1,2 fois plus susceptibles de s’adonner à des loisirs actifs, une fois qu’on a neutralisé l’effet d’autres facteurs comme le stress causé par le manque de temps, la présence d’enfants et le temps libre total indiqué dans le journal de l’emploi du temps.

Les parents ont moins de loisirs actifs parce qu’ils disposent de moins de temps libre

Les personnes qui vivent avec des enfants disposent de moins de temps libre que celles dont ce n’est pas le cas. En prenant soin des enfants et en leur permettant de participer à des activités, les parents disposent de moins de temps pour participer eux-mêmes à des loisirs actifs. Toutefois, pour certains, il s’agit d’une motivation supplémentaire pour donner l’exemple à leurs enfants ou pour participer en famille aux loisirs actifs.

Selon l’ESG, les parents participent moins aux loisirs actifs que les personnes sans enfants (22 % contre 27 %). Toutefois, lorsque l’on tient compte du temps libre, la probabilité qu’ont les parents de participer à des loisirs actifs est la même que celle des personnes n’ayant pas d’enfants. Dans un monde théorique, où les parents disposeraient d’autant de temps libre que les personnes n’ayant pas d’enfants, leur taux de participation aux loisirs actifs serait presque le même.

Les facteurs régionaux influent sur la participation

En 2005, les résidents du Québec et de la Colombie-Britannique étaient proportionnellement plus nombreux à participer à des loisirs actifs que ne l’étaient les résidents des Prairies, une fois les autres facteurs pris en compte. Ce taux de participation plus élevé observé en Colombie-Britannique pourrait s’expliquer par le temps plus doux de la côte Ouest qui réduirait les obstacles à la pratique de loisirs actifs tout au long de l’année.

Les Canadiens à revenu élevé sont plus actifs dans leurs loisirs

Les Canadiens dans les catégories supérieures de revenu personnel affichent des probabilités plus élevées de participation à des loisirs actifs. En 2005, les Canadiens ayant un revenu annuel de 60 000 $ et plus étaient 1,3 fois plus susceptibles de s’adonner à des loisirs actifs que ne l’étaient les Canadiens ayant un revenu inférieur à 30 000 $ par année, une fois neutralisé l’effet des autres facteurs.

Les Canadiens à revenu élevé ont moins de temps libre que ceux à revenu plus faible, mais, en 2005, les premiers ont consacré une plus grande partie de leur temps libre à l’activité physique. Ainsi, les Canadiens ayant un revenu personnel de 60 000 $ et plus ont consacré 9,1 % de leur temps libre à l’activité physique, comparativement à 6,5 % pour les Canadiens ayant un revenu inférieur à 30 000 $ (tableau 4).

Tableau 4 Temps libre lors d'une journée donnée selon le revenu en 2005

Tableau 4
Temps libre lors d'une journée donnée selon le revenu en 2005

Les Canadiens mieux nantis peuvent dépenser davantage pour des articles de sport, des cours d’exercice ou ont accès à des installations de conditionnement physique au travail. Il se peut aussi que leurs quartiers soient plus sûrs et mieux pourvus en installations d’activité physique (parcs, gymnases, pistes cyclables, etc.).

Selon d’autres recherches, les personnes à revenu élevé sont plus convaincues que les autres de la capacité qu’a l’activité physique régulière de réduire le stress16. L’examen des perceptions du stress causé par le manque de temps, peu importe le revenu, révèle une relation entre les niveaux élevés de stress attribuable au manque de temps et un taux de participation inférieur aux loisirs actifs. En effet, les personnes ayant déclaré un niveau élevé de stress causé par le manque de temps ont affiché des probabilités plus faibles (0,7 fois) de participer à de telles activités que les personnes ayant indiqué un faible niveau de stress, une fois les autres facteurs pris en compte. Les gens stressés ont le sentiment de manquer de temps à consacrer aux loisirs actifs parce que d’autres aspects de leur vie les accaparent.

Durant la semaine de travail, les loisirs actifs ont lieu en soirée

Les Canadiens sont plus actifs physiquement à différents jours de la semaine et à différents moments de la journée, suivant leur mode de vie et leur situation sociale (graphique 2).

Selon les résultats de l’ESG sur l’emploi du temps, en semaine, ceux qui travaillent à temps plein concentrent leurs loisirs actifs en soirée et, dans une moindre mesure, le matin avant le travail et le midi.

En revanche, ceux qui ne travaillent pas en semaine, étalent leurs loisirs actifs sur toute la journée, mais s’y adonnent moins en soirée. Les Canadiens qui ne travaillent pas la fin de semaine sont plus enclins à se livrer à des loisirs actifs la fin de semaine qu’en semaine, et plus souvent en après-midi.

Graphique 2 Pourcentage des personnes actives selon la période de la journée chez les Canadiens ayant déclaré s'être livrés à des loisirs actifs en 2005

Graphique 2
Pourcentage des personnes actives selon la période de la journée chez les Canadiens ayant déclaré s'être livrés à des loisirs actifs en 2005

Conclusion

Les loisirs actifs nous aident à garder la forme et à rester en santé. Ils peuvent également contribuer à réduire les coûts des soins de santé. Entre 1992 et 2005, le taux de participation aux loisirs actifs a progressé, tandis que le temps consacré à ceux-ci est resté inchangé.

Le taux de participation à l’exercice ainsi qu’à la marche et au jogging a crû entre 1992 et 2005. Bien que le taux de participation aux sports soit resté à peu près inchangé en 1992 et 2005, les Canadiens se sont montrés légèrement plus enclins à nager, peut-être en raison de l’été plus chaud de 2005. Par ailleurs, les Canadiens tendent à délaisser les sports organisés pour s’adonner davantage aux activités sportives informelles dans leurs moments de loisir.

Les Canadiens qui ont pris part à des loisirs actifs étaient plus susceptibles, une fois l’effet des autres facteurs neutralisés, d’être des femmes, d’avoir fait des études universitaires, d’être mariés, d’avoir un revenu de 60 000 $ et plus, de déclarer un niveau relativement peu élevé de stress lié au manque de temps et de vivre en Colombie-Britannique ou au Québec.

Matt Hurst est analyste principal à la revue Tendances sociales canadiennes à la Division de la statistique sociale et autochtone de Statistique Canada.

Notes

  1. Chen, J. et Millar, W. J. (1999). Les conséquences de l’activité physique sur la santé. Rapports sur la santé, 11(1), 21-31. Statistique Canada, no 82-003 au catalogue. Ottawa : Ministre de l’Industrie. Consultation le 5 juin 2008, /studies-etudes/82-003/archive/1999/4638-fra.pdf
  2. Katzmarzyk, P. T., Glendhill, N. et Shephard, R. (2000). The economic burden of physical inactivity in Canada. Journal de l’Association médicale canadienne, 163(11), 1435-1440.
  3. Les loisirs actifs comprennent les sports, l’exercice, la marche et le jogging, le cyclisme et les excursions en plein air s’ils sont pratiqués durant les temps libres. En revanche, si une personne se rend au travail à pied, à vélo ou en joggant, ces activités sont considérées comme des déplacements, ou un mode de transport, et non comme des activités de loisirs.
  4. D’autres recherches (qui ne sont pas présentées ici) sur les Canadiens âgés de 12 ans et plus montrent que les taux de participation à une activité physique récréative, calculés selon différentes méthodes d’enquête et de mesure, ont également augmenté entre 1994-1995 et 2005, ceux-ci ayant crû de 39 % à 51 % (voir le tableau CANSIM 105-4033 de Statistique Canada). Consultation le 5 juin 2008, http://cansim2.statcan.gc.ca:81/WDS74_2_CANSIM/TableViewer/tableView.aspx?ReportId=3411&IF_Language=fra
  5. Shields, M. et Tjepkema, M. (2006). Tendances de l'obésité chez l'adulte. Rapports sur la santé, 17(3), 57-64. Statistique Canada, no 82-003 au catalogue. Ottawa : Ministre de l’Industrie. Consultation le 5 juin 2008, /studies-etudes/82-003/archive/2006/9279-fra.pdf
  6. Janiszewski, P. et Ross, R. (2007). Physical activity in the treatment of obesity: beyond body weight reduction. Applied Physiology, Nutrition and Metabolism, 32(3), 512-522.
  7. Fidelis, I. (2008). La participation sportive au Canada, 2005. Statistique Canada, no 81-595 au catalogue. Ottawa : Ministre de l’Industrie. Consultation le 5 juin 2008, /pub/81-595-m/81-595-m2008060-fra.pdf
  8. Dans l’article de Fidelis, la participation aux activités sportives organisées s’entend de la pratique d’un sport organisé de façon régulière au cours d’une période d’un an (ainsi, les personnes ayant pratiqué un sport organisé durant la saison de ce sport sur une certaine période de l’année sont considérées comme des participants à des activités sportives organisées). Il s’agit là d’un concept qui diffère considérablement de celui, utilisé ici, de la participation à une activité sportive (informelle ou à un sport organisé) au cours d’une journée donnée. Les travaux de Fidelis révèlent que la participation à des activités sportives organisées a diminué, passant de 45 % en 1992 à 28 % en 2005. La définition des sports organisés adoptée par Sports Canada couvre les sports de compétition. Les sports organisés sont régis par des règles et procédures officielles, ils sont fondés sur des tactiques et des stratégies et se caractérisent par des compétences neuromusculaires spécialisées, un degré élevé de difficulté et d’effort. Ces sports, par leur nature compétitive, nécessitent le recours à des entraîneurs formés. Il s’agit là d’un concept du sport beaucoup plus restreint que celui adopté dans le présent article, ce dernier couvrant les sports organisés de même que les activités sportives informelles (comme les matchs improvisés de hockey ou de basket-ball).
  9. Utilisez l’estimé de 1992 avec prudence.
  10. Fidelis. (2008).
  11. Par exemple, les deux grandes agglomérations du Canada, Toronto et Montréal, qui offrent à leurs résidents des plages et des piscines publiques, ont enregistré des températures maximales moyennes plus élevées en juillet et août 2005 (5,9°C de plus pour Toronto,
    3,6°C, pour Montréal) qu’en 1992.
  12. Environnement Canada. (2008). Données climatiques en ligne. Ottawa : Ministre de l’Environnement. Consultation le 14 mai 2008, http://www.climate.weatheroffice.ec.gc.ca/climateData/canada_f.html
  13. Henderson, K. A. et Bialeschki, M. D. (2005). Leisure and active lifestyles: Research reflections. Leisure Sciences, 27(5), 355-365.
  14. Ross, C. E. et Wu, C. (1995). The links between education and health. American Sociological Review, 60(5), 719-745.
  15. Fidelis. (2008).
  16. Gauvin, L. (2003). Social disparities and involvement in physical activity: Shaping the Policy Agenda in Healthy Living to Successfully Influence Population Health. Montréal : Groupe de recherche interdisciplinaire en santé, Université de Montréal, p. 7.