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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Juin 2003

Étude spéciale

L’ampleur des importations dans les exportations des provinces

par Z. Ghanem* et P. Cross

Introduction

Le numéro de décembre 2002 de L’OÉC étudiait la hausse du contenu importé des exportations ainsi que ses conséquences sur l’importance des exportations pour le revenu des Canadiens. La grande conclusion qui se dégage, c’est que les sociétés ont augmenté leur utilisation de produits importés pour fabriquer des produits d’exportation, la plus grande partie de cette augmentation étant survenue pendant les cinq années qui ont suivi l’entrée en vigueur de l’Accord de libre-échange. Par conséquent, le PIB des produits à valeur ajoutée du Canada est moins dépendant des exportations qu’on ne le croit, et la demande d’importations est de plus en plus suscitée par l’exportation plutôt que par la demande intérieure. Le présent document présente une analyse détaillée des provinces.

La méthode utilisée est essentiellement la même que l’on mentionne dans l’article de décembre, une méthode qui y est décrite de façon plus détaillée quant aux sources de données et aux concepts utilisés1. En bref, les comptes d’entrées-sorties provinciaux de 1999 récemment mis à jour servent à distinguer les importations ayant servi à la production des exportations, classant les données détaillées de l’industrie en 21 principaux groupes de biens2. Les résultats reflètent les différences économiques entre les provinces, surtout le rôle dominant que jouent les structures géographique et industrielle. En particulier, les biens manufacturés sont ceux qui se prêtent le mieux à l’incorporation d’importations dans leur processus de production. Cela reflète en partie « que la tendance des manufactures consiste à diviser la chaîne de valeurs – produire un bien à plusieurs endroits, en ajoutant un petit peu de valeur à chaque étape »3. À l’inverse, les ressources naturelles (dont les coûts de transport sont élevés mais la valeur ajoutée basse) sont des produits davantage normalisés qui, souvent, ne nécessitent que quelques étapes de production. Les perspectives de commerce dans la production des services sont même inférieures.

Ontario

L’Ontario a été la seule province où l’ampleur des importations dans les exportations a surpassé la moyenne nationale (40 % par rapport à 33 %). Le fait que cette province aurait pu à elle seule compenser les neuf autres reflète que l’Ontario réalise à lui seul la moitié des exportations du Canada à l’étranger et son utilisation d’importations est élevée. La forte utilisation des importations est attribuable à la fois à la structure industrielle de l’Ontario et à sa proximité du centre industriel des États-Unis.

L’Ontario dépend des exportations, surtout des automobiles, des machines et des produits électroniques. Plus de la moitié de la valeur des exportations d’automobiles est composée d’importations incorporées, l’industrie de l’automobile ayant été l’une des premières à utiliser abondamment de pièces importées de partout au monde dans les usines d’assemblage intérieures. Les industries des machines et des produits électroniques (surtout les ordinateurs et le matériel de communication) ne sont pas loin derrière à plus de 40 %. La croissance rapide de ces industries dans les années 90 explique pourquoi le pourcentage de contenu importé des exportations de l’Ontario a crû d’environ 5 points, ce pourcentage se classant au deuxième rang des provinces. Contrairement à la plupart des autres provinces, l’Ontario voit ses exportations de ressources (notamment les métaux et la pâte de bois) traîner derrière les services financiers et administratifs en valeur absolue. Ces services ont un très faible contenu importé d’environ 10 %.

Figure 1

Québec

Après l’Ontario, c’est le Québec qui a affiché le plus important pourcentage de contenu importé (28 %) dans ses exportations. Cela reflète à la fois sa vaste base manufacturière et son accès à l’industrie américaine, ce que l’on a observé surtout pour les produits informatiques et électroniques, dont le pourcentage de contenu importé (42 %) excède même celui de l’Ontario. Cela a été compensé par une réduction du contenu importé pour le matériel de transport, qui, au Québec, est davantage orienté vers l’aérospatiale que l’industrie de l’automobile. L’industrie des produits chimiques, y compris la grande industrie pharmaceutique, importe également près du tiers de ses composantes. Le grand rôle du Québec en matière d’exportation de ressources (comme des produits forestiers et des métaux) a fait diminuer la moyenne globale.

Le Québec a été la seule province voisine des États-Unis à montrer une baisse de l’intensité des importations dans les années 90 (perte d’un point). Il se peut que cela reflète l’évolution de sa structure industrielle, surtout le ralentissement dans l’assemblage d’automobiles, l’industrie qui utilise le plus de pièces importées.

Ouest canadien

Au total, les quatre provinces de l’Ouest se sont classées parmi les cinq dernières provinces pour l’ampleur des importations en 1990 et en 1999. Les provinces des Prairies ont ensemble montré le plus faible pourcentage de contenu importé dans leurs exportations parmi toutes les régions. En particulier, l’Alberta a affiché le plus faible taux d’importations incorporées aux exportations, avec 15 %. Cela reflète la prédominance de l’essence et du pétrole brut dans ses exportations : ce produit montre un très faible contenu importé (11 %), ce qui est comparable aux services financiers. De même, les céréales et la viande (les quatrième et cinquième exportations en importance) ont peu de contenu importé, ce qui reflète leur processus de production relativement simple.

Cependant, même les autres exportations en provenance de l’Alberta ont montré un pourcentage de contenu importé bien inférieur à celui du centre du Canada. Par exemple, l’industrie des produits chimiques utilise seulement 19 % de contenu importé pour ses entrées, par rapport à près d’un tiers dans le centre du Canada, en partie parce qu’aucune exportation de produits chimiques de l’Alberta n’est composée de produits pharmaceutiques alors que la proportion est de 19% au Québec. Cela indique que l’isolation géographique relative de l’Alberta par rapport aux États-Unis et aux ports limite les possibilités d’importer des produits à bon marché pour fabriquer des produits d’exportation. Par contre, on observe un pourcentage relativement élevé d’importations dans les industries de la haute technologie, notamment les produits informatiques et électroniques (qui, à 44 %, excède ceux de l’Ontario et du Québec).

De même, les exportations de la Saskatchewan ont montré un taux relativement faible de 16 % d’importations incorporées. Cela n’est pas surprenant, étant donné que, comme l’Alberta, ses exportations les plus importantes sont les céréales et les combustibles minéraux. Le Manitoba compte le plus important taux d’importation dans les Prairies avec 22 %, ce qui reflète la prédominance du matériel de transport (surtout l’aérospatiale) dans les exportations (part d’importations de 39 %). Ses autres principales exportations sont en grande partie les ressources naturelles (aliments, métaux et produits forestiers), qui ont tous un contenu importé relativement faible.

Chaque province des Prairies a montré une croissance du contenu importé dans les années 90, ces croissances ayant varié de 3 points au Manitoba à 5 en Alberta et à 6 en Saskatchewan (la plus importante parmi toutes les provinces). Cela peut refléter une diversification éloignée des ressources naturelles au cours d’une décennie marquée par les prix extrêmement bas de nombreuses marchandises.

Seulement 19 % des exportations de la Colombie-Britannique étaient constitués d’importations, ce qui est comparable aux Prairies. Encore une fois, ce petit nombre est grandement attribuable à la concentration des exportations dans le secteur des ressources, le bois de construction, la pâte de bois, le pétrole et l’essence ayant contribué pour près de la moitié de toutes les exportations. Une exception a été la catégorie des métaux primaires, dont l’important contenu importé (39 %) reflète le processus de production unique d’affinage du métal (les fonderies étant situées près des sources d’électricité à bon marché et le minerai étant importé de l’étranger). À l’inverse, l’industrie des machines et du matériel de la Colombie-Britannique ne compte que 25 % de contenu importé dans ses entrées, le taux le plus faible au Canada à l’extérieur de Terre-Neuve.

La région de l’Atlantique

Dans les Maritimes, l’utilisation des importations est reliée de près à la proximité de la frontière des États-Unis. Le Nouveau-Brunswick vient en tête grâce à une part de 28 %. Par contre, le taux de cette province est celui qui a fluctué le plus, et il se peut qu’il chute rapidement étant donné que les grandes raffineries pétrolières du Nouveau-Brunswick remplacent de plus en plus le pétrole brut des côtes de Terre-Neuve par des importations de l’extérieur du Canada (les données sur le commerce interprovincial pour 2001 et 2002 montrent que c’est le Nouveau-Brunswick qui a le plus augmenté ses importations en provenance des autres provinces).

La Nouvelle-Écosse a suivi avec une part de 26 % des importations dans les exportations. Ce pourcentage relativement haut représente le rôle important joué par les biens manufacturés dans ses exportations (notamment les pneus et le matériel de transport). L’Île-du-Prince-Édouard suit derrière avec un contenu importé de seulement 18 % dans les exportations, ralentie par son isolation et sa dépendance aux pommes de terre et au tourisme.

Terre-Neuve a affiché un contenu importé de ses exportations unique. Malgré son isolation géographique, elle a montré la plus importante part de contenu importé de toutes les provinces en 1990 (38 %). Ce résultat étrange était en grande partie attribuable au pétrole importé des raffineries pétrolières. Comme les exportations de pétrole brut d’Hibernia prenaient de l’expansion, ceci a dilué le contenu importé d’ensemble par 12 points, de loin la plus importante chute de toutes les provinces (et a probablement chuté de nouveau lorsque Terra Nova a augmenté sa production). En excluant le raffinage du pétrole, la part en importations des exportations tombe à un creux canadien de 17 %, ce à quoi il fallait s’y attendre étant donné qu’il s’agit surtout de ressources naturelles provenant d’une région éloignée.

Classement par province

Le tableau 1 montre que, si on tient compte de la présence de contenu importé dans les exportations, on remarque un changement de perception de l’importance des exportations pour le PIB à valeur ajoutée. La première colonne montre le classement des provinces selon la part des exportations brutes du PIB. Les deux premières provinces (l’Ontario et le Québec) comptent également le plus important pourcentage de contenu importé dans leurs exportations. À l’inverse, les provinces de l’Ouest se classent toutes au milieu, étant donné que leur base de ressources comprend un faible taux de contenu importé dans leurs exportations.

Tableau 1 : Contenu exporté du PIB provincial, 1999

Ordonné selon :
Exportations brutes Exportations en valeur ajoutée
1. Ontario (53%) 1. Saskatchewan (33%)
2. Québec (39%) 2. Ontario (32%)
3. Saskatchewan (39%) 3. Alberta (31%)
4. T.-N.-L. (38%) 4. Québec (28%)
5. Alberta (37%) 5. T.-N.-L. (28%)
6. Nouveau-Brunswick (36%) 6. Colombie-Britannique (27%)
7. Colombie-Britannique (33%) 7. Nouveau-Brunswick (26%)
8. Manitoba (30%) 8. Île-du-Prince-Édouard (25%)
9. Île-du-Prince-Édouard (30%) 9. Manitoba (24%)
10. Nouvelle-Écosse (25%) 10. Nouvelle-Écosse (18%)

En soustrayant le contenu importé des exportations, on obtient la part réelle des revenus produits par l’exportation de produits à valeur ajoutée. Le classement de la colonne 2 montre certaines différences claires comparativement à la part brute des exportations à la colonne 1. La Saskatchewan occupe la tête, sa part de 39 % des exportations brutes du PIB ne diminuant qu’à 33 % après déduction des entrées importées. L’Ontario chute deuxième, car sa part sous-jacente d’exportation du PIB est de 32 % (et non de 53 % comme dans la colonne 1). L’Alberta monte de deux rangs et se classe troisième, tandis que le Québec glisse de deux places et occupe le quatrième rang. Il n’y a presque pas eu de changements parmi les autres provinces.

La dispersion entre les provinces des parts d’exportation est bien moins importante qu’elle n’en a l’air. À la colonne 1, l’écart entre la plus grande part d’exportation (53 % en Ontario) et la plus petite (25 % en Nouvelle-Écosse) est de 28 points. Les parts des exportations de produits à valeur ajoutée à la colonne 2 sont beaucoup plus semblables, car elles varient de seulement 15 points entre la Saskatchewan et la Nouvelle-Écosse. Logiquement, ces petites portions donnent encore plus de sens aux changements observés au cours des dernières années. Par exemple, la croissance constante en Ontario au moment où l’économie américaine a ralenti après 2000 serait difficile à expliquer si les exportations contribuaient vraiment pour plus de la moitié de l’ensemble des revenus. De même, le classement de la Saskatchewan à titre de province la plus vulnérable aux changements des exportations, se reflète par des baisses consécutives de son PIB en 2001 et en 2002, tandis que les exportations de céréales ont diminué.

Conclusion

La forte hausse du flux des échanges au-delà de notre frontière est l’une des plus importantes variations économiques de la dernière décennie et la manifestation la plus visible de la mondialisation, les sociétés utilisant davantage d’importations dans leur processus de production. Au niveau provincial, cette tendance du commerce et de la production est toutefois concentrée dans les industries manufacturières du centre du Canada. La région de l’Atlantique verra peut-être une réduction du nombre de ses importations, les sources d’énergie intérieures étant remplacées par le pétrole importé. Pendant ce temps, l’Ouest canadien compte le plus faible taux de contenu importé incorporé dans ses exportations, comme preuve de sa dépendance aux ressources naturelles pour les exportations et de sa distance par rapport aux autres producteurs.

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Notes

* Division des Entrées-sorties (613) 951-4108.

1 P. Cross, « Implications cycliques de la hausse du contenu importé des exportations », L’Observateur économique canadien, (no 11-010-XPB au catalogue), déc. 2002, vol. 15, no 12.
2 Contrairement aux données nationales, certaines données provinciales sur les biens ne peuvent être diffusées en raison de contraintes de confidentialité.
3 P. Krugman, « Growing World Trade: Causes and Consequences », p. 334 in Brookings Papers on Economic Activity, I: 1995.

 



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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