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11-010-XIB
L'Observateur économique canadien
Juin 2004

Étude spéciale

Le Commerce du Canada avec la Chine

par F. Roy*

La Chine est maintenant la deuxième plus grande économie du monde, en termes de pouvoir d’achat du PIB, après les États-Unis. Son secteur extérieur représente environ le quart de son produit intérieur brut1, cinq fois plus qu’en 1978, lorsque la mise en vigueur des réformes économiques a progressivement ouvert la Chine au reste du monde. Uniquement durant l’année 2003, elle a grimpé de trois places sur la liste de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour atteindre le troisième rang avec une part de 5,3 % des importations mondiales, derrière l’Allemagne (7,7 %) et les États-Unis (16,8 %). La Chine a aussi contribué à la reprise de ses voisins asiatiques et, plus récemment, à l’accroissement des exportations nord-américaines. Par ailleurs, la Chine a continué de satisfaire la plus grande partie de la soif croissante d’importations de l’Amérique du Nord, lui permettant d’atteindre la quatrième place des plus grands pays exportateurs avec 5,9 % du commerce mondial, derrière le Japon (6,3 %), les États-Unis (9,7 %) et l’Allemagne (10,0 %).

Le présent article décrit les flux du commerce entre le Canada et la Chine à la lumière de la transformation des échanges de la Chine avec le reste du monde au cours des quinze dernières années2. Le Canada a bénéficié tant de l’effet direct de la hausse de ses exportations vers la Chine que de l’effet indirect de la pression exercée par l’industrialisation rapide de la Chine sur le prix des marchandises. Par ailleurs, nos importations comptent de plus en plus de biens destinés à améliorer notre productivité plutôt que de jouets et de babioles comme c’était le cas il y a quinze ans3.

Figure 1

Les Chinois ne font pas qu’exporter. Ils consomment aussi et ils importent de plus en plus. Les importations chinoises ont pris véritablement leur envol durant la deuxième moitié des années 1990 et culminaient avec l’entrée de la Chine dans l’OMC en décembre 20014. Après une hausse de 8,2 % en 2001, les importations chinoises bondissent de 21,2 % in 2002, ce qui est remarquable puisque le commerce mondial stagne, et encore de 39,9 % en 2003. La balance commerciale chinoise baisse donc de 4,9 milliards de dollars (É.-U.) à 25,5 milliards de dollars en 2003 et un déficit de 8,4 milliards de dollars est enregistré au premier trimestre de 2004. La croissance des importations s’explique par la baisse des taxes à l’importation, la hausse de la demande intérieure et les besoins accrus en énergie et en matières premières5.

Ces dernières années, la Chine est donc devenue une source d’exportation plus importante pour la reprise de ses pays voisins dont plusieurs avaient souffert de la crise monétaire de 1997, en particulier le Japon. Plus près de nous, les exportations des États-Unis vers la Chine ont doublé entre 1999 et 2003, entraînées par l’équipement électronique. Nos exportations ont aussi fortement augmenté après avoir récupéré leurs pertes de 30 % enregistrées entre 1995 et 1997 à cause de l’écrasement du prix des ressources, des produits forestiers en particulier. L’évolution des exportations canadiennes vers la Chine s’explique par la dominance des ressources. Bon an, mal an, les ressources comptent toujours pour environ 80 % de nos exportations vers la Chine.

Figure 2

Exportations

Le blé a occupé une place prédominante dans nos exportations vers la Chine jusqu’au début des années 1990. En 1992, il représentait encore 60 % de nos exportations vers ce pays. En 2002, cependant, le blé ne représente plus qu’un peu plus de 10 % de nos exportations totales, détrôné par les matières industrielles, qui comptent pour 45 % d’entre elles, et les produits forestiers, pour 24 %. Environ 11 % de nos exportations sont des biens d’investissement, une proportion qui a peu varié depuis 15 ans. Les parts des produits automobiles (2 %), de l’énergie (2 %) et des biens de consommation (0,1 %) sont demeurées beaucoup plus petites tout au long de cette période.

Figure 3

Parmi les produits agricoles, la baisse du blé masque les fortes progressions de nos exportations de produits de la mer, de la viande et des graines oélagineuses qui étaient pratiquement nulles en 1990. Les exportations de produits de la mer dominent de loin, étant passées de 3,2 à 250 millions de dollars en 2003 pour représenter la moitié de nos exportations de produits agricoles vers la Chine. Ces chiffres traduisent le changement des habitudes de consommation des Chinois. Entre 1990 et 2002, la consommation de céréales par habitant des ménages urbains a baissé de 40 % alors que celle de viande a augmenté de 30 % (la consommation de poulet triple) et celle des produits du poisson augmente de 70 %. Les importations totales chinoises de produits de la mer sont passées de 1,8 à 4,1 milliards de dollars en 2001.

Nos exportations de matières industrielles prennent leur envol de pair avec la production industrielle chinoise durant les années 1990. Les métaux occupaient une place de choix, atteignant 15,8 % de nos exportations vers la Chine au début de 2004. Elles sont constituées surtout de fer et d’acier (6,3 %) et de nickel (4,1 %). Les parts du cuivre et de l’aluminium sont encore négligeables mais leur progression en 2003 et au début de 2004 est tout à fait phénoménale. En 2004, les produits chimiques représentaient 11,7 % des exportations, et les fertilisants, 6,8 %, ayant bénéficié du remplacement des céréales par des produits qui permettaient aux Chinois de faire pousser le blé sur leur territoire.

La croissance a été très forte également pour les produits forestiers, lesquels représentent presque le tiers des exportations de ressources vers la Chine, comparé à 9 % seulement en 1992. La Chine est maintenant le premier pays importateur de pâte de bois au monde et le Canada est au premier rang des pays exportateurs (le deuxième plus important exportateur vers la Chine après les États-Unis). La pâte de bois domine avec pratiquement le cinquième de nos exportations vers la Chine en 2003. La croissance aurait été encore beaucoup plus forte si les prix s’étaient maintenus au niveau de 1995 au lieu de baisser de 40 % entre 1995 et 1997 et conservant ce bas niveau par la suite.

En 2003, les exportations de bois comptaient pour une fraction des exportations de pâte, mais leur valeur est dix fois supérieure à ce qu’elle était en 1999. En 2002, la Chine était l’un des plus grands importateurs de bois dans le monde, à égalité avec le Royaume-Uni. Seuls le Japon et les États-Unis importaient davantage. Cette croissance est survenue après que la Chine a renforcé sa réglementation concernant la gestion de ses forêts après de fortes inondations6 réduisant l’offre au moment même où elle encourageait la demande intérieure (les réformes du système bancaire élargissaient l’utilisation du crédit par les ménages et encourageaient l’accession à la propriété7 alors que la migration de la population rurale vers les villes était toujours très rapide, s’accroissant en moyenne de 6 % par année après 1995, le double de ce qu’elle a été entre 1990 et 1995). Le China’s National Bureau of Statistics rapportait ainsi que le logement au premier trimestre était en hausse de 34 % par rapport à il y a un an.

L’appétit de la Chine pour les matières premières de toutes natures a tellement grossi ces dernières années qu’en plus d’avoir gagné la première place des pays importateurs de pâte de bois, elle se retrouve maintenant derrière seulement le Japon et les États-Unis pour ses importations de bois, et n’a que les États-Unis qui la devance dans ses importations de fer et d’acier et dans sa demande de produits pétroliers. La croissance rapide de la demande chinoise est donc devenue un facteur très important expliquant l’envolée récente du prix des marchandises. C’est notamment le cas des métaux et des huiles et gras, dont les prix ont bondi respectivement de 54 % et de 28,8 % au cours de l’année se terminant en mai 2004.8 De 1980 à 2001, le prix relatif des matières premières avait connu une baisse tendancielle. Le Canada, un important pays exportateur net de ressources, s’est trouvé en bonne position pour bénéficier de la poussée de la demande.

Tableau 1: Commerce du Canada avec la Chine

  1995 2000 2001 2002 2003 2004*
  000'$
Exportations            
Produits agricoles et poisson 1 362 521 673 993 890 152 428 407 540 250 187 511
Produits énergétiques 3 067 455 1 157 2 994 67 903 26 378
Produits forestiers 354 460 643 481 650 402 757 270 920 747 285 294
Biens industriels 813 087 1 348 752 1 390 107 1 572 632 1 575 989 540 020
Machines et équipements 724 667 545 117 987 260 778 089 706 665 138 106
Produits automobiles 22 112 65 585 38 717 73 694 113 240 27 062
Biens de consommation 13 256 3 389 9 803 9 249 9 935 1 415
Re-exportations 170 666 404 113 285 693 492 849 810 558 183 265
Total 3 464 801 3 697 622 4 264 170 4 129 744 4 760 724 1 390 836
             
Importations            
Produits agricoles et poisson 198 183 320 591 355 104 424 586 495 467 130 378
Produits énergétiques 8 337 26 632 52 823 41 633 44 593 4 699
Produits forestiers 6 823 29 237 35 540 67 739 115 470 41 463
Biens industriels 560 626 1 125 392 1 223 664 1 509 874 1 736 013 447 708
Machines et équipements 1 111 855 3 789 002 4 340 509 5 869 485 7 477 347 2 121 708
Produits automobiles 26 926 228 783 170 699 167 235 229 619 91 278
Biens de consommation 2 710 321 5 763 225 6 529 001 7 902 830 8 454 866 1 894 017
Total 4 638 947 11 293 811 12 723 511 15 999 129 18 571 251 4 735 854
* Les premiers trois mois.

La Chine a pris la place du Japon au titre de la première nation de l’Asie exportatrice vers les États-Unis (bien que la Chine importe en même temps de plus en plus du Japon, à son tour). Cette relocalisation des échanges entre la Chine et le Japon explique la stabilité du déficit de la balance commerciale des États-Unis avec l’Asie qui est passé de 2,5 % de son PIB en 2000 à 2,4 % en 2003. La Chine a comblé pratiquement tous les besoins accrus d’importations des États-Unis depuis le début de la présente décennie. En 2003, la Chine a même dépassé le Mexique au titre de deuxième pays exportateur vers les États-Unis, au deuxième rang derrière seulement le Canada.

Importations

Au Canada, la situation de notre balance commerciale avec l’Asie est similaire à celle des États-Unis car le déficit de notre balance commerciale avec cette région du monde est passé de 2,7 % du PIB en 2000 à 2,6 % en 2003. En 2003, à 13,8 milliards de dollars canadiens, le déficit commercial du Canada avec la Chine était de la même taille, en part du PIB (1,1 %), que celui de 124 milliards de dollars des États-Unis. Nos importations en provenance de la Chine augmentent tout aussi rapidement que celles des États-Unis et tout comme dans ce pays, elles ont dépassé nos importations en provenance du Mexique, mais deux ans auparavant, soit en 2001. En 2003, l’écart s’était accru de telle sorte que nos importations du Mexique ne représentaient plus que 66 % de celles de la Chine en partie parce que nos importations en provenance du Mexique plafonnent depuis l’an 2000.

Figure 4

En 2003, nos importations en provenance de la Chine représentaient 5,5 % de nos importations totales de biens. Tous les 21 groupes de marchandises9 ont contribué à l’accroissement de nos importations en provenance de Chine, mais les biens d’investissement arrivent en tête alors que nos entreprises ont accru leurs dépenses à ce titre. Les biens d’investissement représentent 44,8 % des importations en provenance de la Chine en 2004, comparé à 19,5 % en 1993. Au début de 2004, pour la première fois, la part des biens d’investissement dépasse celle des biens de consommation, malgré les baisses de prix des biens d’investissement. Deux groupes sont en tête, l’équipement électronique et la machinerie mécanique.

Figure 5

À l’opposé, la proportion des importations chinoises en biens de consommation baissait d’autant, passant de 65 % des importations de la Chine en 1993 à 40 % en 2004. Les jouets forment la plus grande part de ce groupe. Les autres groupes de marchandises selon l’utilisation économique se partagent le reste des importations dans les proportions suivantes, lesquelles n’ont pratiquement pas changé depuis 1993 : soit les biens industriels (9,5 %), les produits agricoles (2,8 %), les produits automobiles (1,9 %), les produits forestiers (0,9 %) et l’énergie (0,1 %).

Figure 6

Le relèvement de la valeur de nos importations s’explique aussi par la dépréciation de notre monnaie au cours de la dernière décennie (la Chine a maintenu un taux de change fixe avec les États-Unis et la dépréciation du dollar canadien a augmenté le coût de nos importations). Nos importations nous coûtaient plus cher. En même temps, nous nous sommes tourné vers des marchés où les prix sont plus avantageux. Par exemple, en 2003, environ 50 % de nos importations de chaussures et plus de 40 % de produits du cuir provenaient de la Chine.

La composition des importations aux États-Unis est très similaire à celle du Canada. L’équipement électronique et la machinerie mécanique ont également enregistré une des croissances les plus fortes depuis 15 ans et dominent les importations de ce pays en provenance de la Chine. Viennent au second rang les jouets. Les textiles et les chaussures suivent.

Conclusion

L’ouverture croissante de la Chine à l’économie mondiale est un bel exemple des avantages du commerce. La part croissante des importations du Canada en provenance de la Chine a contribué à relever le revenu là-bas, tout en nous procurant des biens à meilleur prix qui ont été utilisés en particulier par les entreprises ayant investi en Amérique du Nord. Il en est résulté que les importations du Canada et des États-Unis en provenance de la Chine ont dépassé celles en provenance du Japon et du Mexique.

Par ailleurs, la croissance rapide des importations chinoises nous a ouvert plusieurs nouveaux marchés pour une grande variété de produits. Nos exportations se sont ainsi diversifiées alors que le blé, largement en tête dans le passé, a fait place aux matières industrielles et aux produits forestiers. Les prix de nos exportations de marchandises ont également tiré profit de la poussée de croissance en Chine.

Études spéciales récemment parues


Notes

* Analyse de conjoncture, (613) 951-3627 ou oec@statcan.ca.

1. World Development Indicators, The World Bank, divers numéros.

2. Toutes les données sur le commerce entre le Canada et la Chine sont présentées sur base douanière et peuvent être obtenues de la Division du commerce international de Statistique Canada. Une note de prudence est de mise cependant : les statistiques sur le commerce établies sur la base douanière sont plus exactes pour mesurer les importations que les exportations. Les statistiques sur les exportations établies sur la base douanière peuvent sous-estimer les exportations destinées hors des États-Unis, par exemple lorsque les marchandises passent par ce pays avant de parvenir à leur destination finale. Pour une brève discussion de ce problème, consulter Commerce international de marchandises du Canada (base douanière) - évaluation de la qualité dans le Système de documentation des données statistiques, Numéro de référence 2201, disponible gratuitement sur le site de Statistique Canada.

3. Voir Jean-Marc Siroën, L’OMC et la mondialisation des économies, document de travail de l’EURIsCO, no 98-02, juin 1998.

4. En devenant membre, la Chine s’est engagée à ouvrir encore davantage son économie et son commerce au reste du monde. La plupart des accords touchant le commerce devaient tous être en place à la fin de 2003.

5. People’s Daily online, le 21 avril 2004.

6. Voir D. Lague, Felling Asia’s Forests, Far Eastern Economic Review, Décembre 2003.

7. On accorde de façon plus étendue des prêts hypothécaires depuis seulement quelques années, des prêts pour l’achat de voiture, depuis 2001 et des cartes de crédit depuis 2002. La Chine a permis aux banques commerciales d’accorder du crédit à la consommation sur une base d’essai depuis la fin des années 1990.

8. L’indice CRB au comptant composé du prix de 23 matières sensibles.

9. Les marchandises codées à deux chiffres dans le système harmonisé.



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Date de modification : 2008-11-21 Avis importants
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