Aperçus économiques
Inscription aux études postsecondaires selon le revenu parental : tendances nationales et provinciales récentes

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par Marc Frenette
Division de l’analyse sociale et de la modélisation

Date de diffusion : le 10 avril 2017

Début de l'encadré

Le présent article de la série Aperçus économiques, documente les taux d’inscription aux études postsecondaires chez les jeunes âgés de 19 ans pour la période de 2001 à 2014, selon la province de résidence des parents, le revenu parental et le sexe. Ces données proviennent du fichier sur la famille T1. Les frais de scolarité, le montant relatif aux études et le montant pour les manuels tirés des formulaires de déclaration de revenus des particuliers permettent de déterminer l’inscription aux études postsecondaires. Le revenu des parents désigne le revenu parental après impôts par équivalent-adulte, exprimé en dollars constants de 2014. Les jeunes sont regroupés selon le quintile de revenu parental. En général, les résultats indiquent que le pourcentage de jeunes âgés de 19 ans inscrits à un programme d’enseignement postsecondaire a constamment augmenté de 2001 à 2014 chez les jeunes issus de toutes les familles, mais particulièrement de celles du quintile de revenu inférieur. Les taux d’inscription ont augmenté plus rapidement dans les provinces de l’Est que dans celles de l’Ouest, tandis que les jeunes hommes et les jeunes femmes ont enregistré des hausses de taux d’inscription similaires tout au long de la période.

Introduction

De nombreux facteurs contribuent à la décision de poursuivre des études postsecondaires. De manière générale, les coûts, l’influence des parents et des pairs ainsi que la réussite scolaire jouent tous des rôles importants (Frenette, 2007). Du point de vue politique, en revanche, le revenu familial est généralement une cible clé du système d’aide financière aux étudiants. De nombreux programmes sont en fait conçus pour rendre les études postsecondaires plus abordables pour les jeunes issus de familles à revenu inférieur.

Ces dernières années, la hausse des frais de scolarité universitaires a dépassé le taux d’inflationNote 1 . Les administrations fédérales et provinciales ont mis en place de nombreuses initiatives pour compenser les coûts de fréquentation d’un établissement d’enseignement postsecondaire pour les jeunes de familles à revenu inférieur. L’administration fédérale a par exemple mis en place la Subvention canadienne pour l’épargne-études supplémentaire et le Bon d’études canadien en 2004; deux initiatives visant les familles à revenu inférieur. Entre 2005 et 2009, les jeunes de familles à revenu inférieur ont eu accès aux bourses d’accès du millénaire et à la Subvention canadienne pour étudiants de familles à faibles revenus. En 2009, cette dernière a été remplacée par la Bourse canadienne pour étudiants de famille à faible revenu, qui existe toujours. De nombreux autres programmes ont été mis en place à des fins similaires.

Du fait de la hausse de ces frais et de l’émergence d’initiatives ciblées d’aide financière aux étudiants, il reste à savoir si, au cours des dernières années, les études postsecondaires sont devenues financièrement plus accessibles aux jeunes issus de famille à revenu inférieur. L’objectif du présent article est d’étudier cette question en examinant les tendances récentes en matière d’inscription aux études postsecondaires selon le revenu des parents à l’échelle nationale et provinciale. Une partie de l’analyse se concentrera également sur les tendances d’inscription selon le sexe.

Cette étude utilise le fichier sur la famille T1 (FFT1) pour suivre les taux d’inscription aux études postsecondaires chez les jeunes âgés de 19 ans, au cours de la période de 2001 à 2014, selon le revenu et la province de résidence des parents. Aucune étude n’a pour l’instant examiné cette question à l’échelle provincialeNote 2. Les frais de scolarité, montant relatif aux études et montant pour manuels provenant des formulaires de déclaration de revenus des particuliers permettent de déterminer l’inscription aux études postsecondairesNote 3. Le revenu et la province de résidence des parents sont relevés lorsque le jeune est âgé de 19 ansNote 4 . À cette étape de leur vie, les jeunes sont suffisamment âgés pour fréquenter un établissement d’enseignement postsecondaire et environ trois quarts d’entre eux sont jumelés aux fichiers de données fiscales de leurs parentsNote 5. Le revenu des parents désigne le revenu parental après impôts par équivalent-adulte, exprimé en dollars constants de 2014Note 6 . Les jeunes sont regroupés selon le quintile de revenu parental. De plus amples détails relatifs aux approches adoptées dans cette étude sont fournis dans la section « Données et définitions » située à la fin du document. L’annexe présente en outre de manière détaillée la validité des données et des démarches utilisées dans la présente étude.

L’inscription aux études postsecondaires augmente pour toute la répartition des revenus, mais davantage pour le quintile inférieur

Le taux d’inscription aux études postsecondaires des jeunes âgés de 19 ans dans l’ensemble des provinces canadiennes a régulièrement augmenté, passant de 52,6 % en 2001 à 63,8 % en 2014 (graphique 1)Note 7. Cette augmentation de 11,2 points de pourcentage équivaut à une hausse de 21,3 % au cours de cette période de 13 ans.

Graphique 1 : Taux de participation aux études postsecondaires, selon le quintile de revenue parental et l'année

Description du graphique 1
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Tous les participants, Quintile inférieur, Deuxième quintile, Troisième quintile, Quatrième quintile et Quintile supérieur, calculées selon taux (pourcentage)
unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Tous les participants Quintile inférieur Deuxième quintile Troisième quintile Quatrième quintile Quintile supérieur
taux (pourcentage)
2001 52,62239 37,66566 49,13452 56,10394 63,05967 72,63722
2002 53,74874 38,13030 49,89748 57,19543 64,96728 73,57281
2003 55,19572 39,08150 51,16623 58,56393 66,03337 75,54261
2004 56,16428 39,78105 51,71974 59,12188 66,96564 76,09540
2005 56,89732 39,95511 51,94590 59,70283 67,08871 76,22376
2006 58,46603 41,44812 53,16116 61,02043 68,01556 76,58681
2007 59,23740 42,02820 53,24221 61,03652 68,50942 76,82474
2008 59,92562 42,12589 54,06462 61,67455 68,91783 76,91788
2009 61,20814 42,85064 54,68778 62,84678 70,00217 78,98919
2010 62,10978 43,93066 55,52710 63,91130 70,93113 79,42777
2011 62,38404 44,36692 56,07012 63,68044 71,25797 79,40762
2012 62,85711 45,43008 56,66460 64,23139 70,68532 78,79899
2013 63,12502 45,85927 57,39716 63,75054 70,65223 78,62015
2014 63,80526 47,05363 57,23712 64,85563 71,18516 78,69431

Le graphique 1 indique, en outre, que les taux d’inscription aux études postsecondaires ont également augmenté chez les jeunes issus de familles représentant l’ensemble de la répartition des revenus. Cependant, cette hausse n’est pas répartie également, que ce soit en valeur absolue ou en valeur relative. En général, des augmentations plus importantes ont été enregistrées chez les jeunes issus de familles à revenu inférieur. En 2001, 72,6 % des jeunes âgés de 19 ans issus de familles du quintile de revenu supérieur après impôts étaient inscrits dans des programmes postsecondaires. Ce chiffre a modérément progressé au cours des 13 années suivantes, atteignant 78,7 % en 2014. Cette tendance représente une augmentation de 6,1 points de pourcentage (soit 8,3 %). En revanche, ce taux d’inscription aux études postsecondaires chez les jeunes du quintile de revenu inférieur est passé de 37,7 % en 2001 à 47,1 % en 2014, c’est-à-dire une hausse de 9,4 points de pourcentage (soit 24,9 %)Note 8 .

Le graphique 2 représente plus clairement la hausse relative plus importante enregistrée pour les membres du quintile de revenu inférieur. Cet indicateur a été obtenu en divisant le taux d’inscription aux études postsecondaires des jeunes âgés de 19 ans du quintile inférieur de la répartition (Q1) par le taux des membres du quintile supérieur (Q5). Ce rapport (Q1/Q5), établi à 100 au début de la période (2001), a progressé de 15,3 % au cours de cette période de 13 ans.

Graphique 2 : Taux relatif de participation aux étude postsecondaire des jeunes de quintile de revenue inférieur par rapport au quintile supérieur, selon l'année

Description du graphique 2
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Comparaison du quintile inférieur au quintile supérieur, calculées selon taux relatif (2001 = 100) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Comparaison du quintile inférieur au quintile supérieur
taux relatif (2001 = 100)
2001 100,00
2002 99,94625166
2003 99,76836867
2004 100,81646611
2005 101,08706684
2006 104,36730966
2007 105,50020990
2008 105,61738637
2009 104,61724641
2010 106,66182027
2011 107,74837610
2012 111,18251228
2013 112,48818298
2014 115,30906056

Forte croissance de l’inscription dans l’Est, croissance modérée dans l’Ouest

Les taux d’inscription aux études postsecondaires chez les jeunes âgés de 19 ans en Ontario et dans les provinces à l’est de l’Ontario ont régulièrement augmenté entre 2001 et 2014 (graphique 3)Note 9 . La croissance était plus forte chez les jeunes de Terre-Neuve-et-Labrador (18,7 points de pourcentage), suivis par les jeunes de l’Ontario (16,1 points de pourcentage)Note 10 , de l’Île-du-Prince-Édouard, du Nouveau-Brunswick et du Québec (respectivement 12,8, 12,8 et 11,5 points de pourcentage)Note 11. Les jeunes de la Nouvelle-Écosse ont enregistré la croissance la plus faible parmi les provinces de l’Est (9,1 points de pourcentage), mais ont tout de même dépassé leurs homologues des provinces de l’Ouest (ce que montre le graphique 4). Chez les jeunes âgés de 19 ans en Saskatchewan, le taux d’inscription aux études postsecondaires est demeuré stable au cours de la période, alors qu’une croissance modérée a été enregistrée chez les jeunes du Manitoba, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique (respectivement 1,6Note 12, 3,6 et 5,9 points de pourcentage). Dans l’ensemble, les taux d’inscription sont demeurés généralement inférieurs dans les provinces de l’Ouest; l’écart se renforçant vers la fin de la période, à la suite du boom pétrolier des années 2000.

Graphique 3 : Taux de participation aux étude postsecondaires, selon la province de résidence des parents et l'année, provinces de l'Est

Description du graphique 3
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Terre-Neuve-et-Labrador, Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Québec et Ontario, calculées selon taux (pourcentage)
unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Terre-Neuve-et-Labrador Île-du-Prince-Édouard Nouvelle-Écosse Nouveau-Brunswick Québec Ontario
taux (pourcentage)
2001 45,10124 50,19634 51,28295 51,55783 56,87878 53,51630
2002 42,92969 51,45570 51,90398 52,33352 57,63164 55,89136
2003 45,37147 52,18228 54,73611 52,99108 59,65839 57,51274
2004 48,81577 53,22785 55,61528 55,32421 59,03735 60,61470
2005 49,35656 54,25889 57,06806 57,20094 59,93416 61,28298
2006 53,57361 57,57576 58,49335 59,24140 61,68904 63,12385
2007 54,34597 55,92417 57,33085 60,21557 62,41857 64,02499
2008 55,64631 57,88752 57,56216 59,76639 63,25801 65,08305
2009 57,69619 60,23700 56,83807 60,89430 64,49725 66,09276
2010 59,41558 59,39436 58,06695 61,58426 65,57658 67,34062
2011 59,78624 62,85910 58,50236 62,27865 66,41845 67,76375
2012 62,22168 62,21402 59,68951 61,87980 67,51654 68,01767
2013 61,75148 63,60182 59,78682 62,70039 67,62285 68,72351
2014 63,84498 63,03704 60,33898 64,39714 68,36600 69,61440

Graphique 4 : Taux de participation aux étude postsecondaires, selon la province de résidence des parents et l'année, provinces de l'Ouest

Description du graphique 4
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Manitoba, Saskatchewan, Alberta et Colombie-Britannique, calculées selon taux (pourcentage)
unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Manitoba Saskatchewan Alberta Colombie-Britannique
taux (pourcentage)
2001 46,40957 48,81141 47,13992 51,71041
2002 46,16689 49,40582 47,00846 52,49363
2003 46,48871 48,32221 48,86903 52,49098
2004 46,67087 48,74090 47,88236 51,23991
2005 47,48567 49,23430 47,59606 52,13869
2006 48,31996 49,92444 47,92749 53,38892
2007 48,33738 50,41357 49,15966 54,06368
2008 47,86915 48,81229 50,14519 53,91942
2009 47,18198 48,47887 52,22715 56,04464
2010 47,77933 49,33661 52,95361 55,61053
2011 47,67777 49,28245 51,70618 55,46619
2012 48,48404 48,77260 51,65934 56,16338
2013 48,63074 47,15592 51,15375 56,63102
2014 48,05195 48,69842 50,76567 57,62082

Les taux d’inscription aux études postsecondaires du quintile de revenu inférieur ont dépassé de manière importante les taux du quintile de revenu supérieur chez les jeunes âgés de 19 ans de quatre provinces entre 2001 et 2014. En particulier, le rapport Q1/Q5 a augmenté de 29,0 % pour les jeunes de l’Ontario, de 20,5 % pour les jeunes du Nouveau-Brunswick et de Terre-Neuve-et-Labrador et de 9,4 % pour les jeunes de la Colombie-Britannique (graphiques 5 et 6). Au contraire, le rapport Q1/Q5 a baissé de 30,2 % pour les jeunes de la Saskatchewan au cours de la même période (graphique 6). Ce déclin est largement attribuable à la baisse du taux d’inscription aux études postsecondaires, passant de 33,8 % en 2001 à 22,0 % en 2014, chez les jeunes âgés de 19 ans du quintile de revenu inférieur (c’est-à-dire, un repli de 11,8 points de pourcentage). Ce taux d’inscription a régressé de 5,0 points de pourcentage pour le quintile de revenu supérieur.Note 13 Note 14

Graphique 5 : Taux relatif de participation aux études postsecondaire des jeunes du quintile de revenu inférieur par rapport au quintile supérieur, selon la province de résidence des parents et l'annés, provinces de l'Est

Description du graphique 5
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Terre-Neuve-et-Labrador, Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Québec et Ontario, calculées selon taux relatif (2001 = 100)
unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Terre-Neuve-et-Labrador Île-du-Prince-Édouard Nouvelle-Écosse Nouveau-Brunswick Québec Ontario
taux relatif (2001 = 100)
2001 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00
2002 86,1492099 88,7890006 93,0060451 98,3757040 101,2256510 102,1141265
2003 99,6138232 85,3653877 100,7940367 98,0931346 102,2667293 102,8760295
2004 104,4980723 89,5776241 100,0204202 106,4061070 101,8081412 104,7175583
2005 98,3549093 93,9510708 100,2837970 114,5725044 100,1492178 105,3815611
2006 107,8587461 110,2000404 95,0177889 108,4395353 102,4125802 109,0186574
2007 105,1820083 87,1333895 99,3969688 104,5204498 99,1808504 112,1889896
2008 101,0435892 85,4520803 102,1902852 106,4406039 96,9521455 113,6497947
2009 106,9403217 100,9672547 94,6184390 106,9584889 96,9590129 112,9902250
2010 112,1236820 98,5464997 101,0322416 109,4607518 98,1261414 116,7946027
2011 111,2893046 101,7479873 91,6647845 114,0593457 99,1957603 117,9174266
2012 116,4940879 100,1220410 96,5542758 114,3188632 100,5403496 123,4679634
2013 126,5045191 113,7531179 97,0099185 106,0021026 99,6945536 124,6058966
2014 120,4668668 91,9944591 102,6777896 120,4835823 101,4158181 128,9921915

Graphique 6 : Taux relatif de participation aux études postsecondaire des jeunes du quintile de revenu inférieur par rapport au quintile supérieur, selon la province de résidence des parents et l'annés, provinces de l'Ouest

Description du graphique 6
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Manitoba, Saskatchewan, Alberta et Colombie-Britannique, calculées selon taux relatif (2001 = 100) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Manitoba Saskatchewan Alberta Colombie-Britannique
taux relatif (2001 = 100)
2001 100,00 100,00 100,00 100,00
2002 98,82453896 108,70000649 102,41761975 99,12875318
2003 100,62744307 96,87964353 100,48435508 98,91980308
2004 87,43552503 100,80479337 101,13565455 99,32060659
2005 96,78434859 96,03915712 100,03644015 100,02600288
2006 83,90070247 93,02191079 98,49404459 101,70072058
2007 86,71331550 92,72519199 98,71419368 102,78638652
2008 84,55785657 84,21456981 101,92704923 101,83527191
2009 78,27141738 82,01167609 97,42152275 104,74938645
2010 86,89986670 81,31066312 102,20416452 101,81331103
2011 81,04340933 73,88129483 100,67447852 103,29579630
2012 90,75832239 71,17796121 101,05936263 103,31599724
2013 101,85147313 72,57265709 98,22682453 107,33904239
2014 97,42413408 69,82732546 95,71973287 109,39264637

Les jeunes femmes sont toujours plus nombreuses que les jeunes hommes dans les établissements d’enseignement postsecondaire

De nombreuses études ont montré que le niveau de scolarité a augmenté plus rapidement chez les femmes que chez les hommes. Ce résultat provient largement des progrès en la matière chez les jeunes femmes dans les années 1980 et 1990 (Frenette et Coulombe, 2007).

Tout au long de la période étudiée (de 2001 à 2014), les jeunes femmes étaient considérablement plus susceptibles de fréquenter un établissement d’enseignement postsecondaire que les jeunes hommes. En 2001, 61,1 % des femmes âgées de 19 ans fréquentaient un établissement d’enseignement postsecondaire, comparativement à 45,2 % des hommes âgés de 19 ans (graphique 7). Les différences absolues et relatives selon les sexes n’ont pas beaucoup évolué au cours des 13 années suivantes, puisque les taux d’inscription aux études postsecondaires ont atteint 56,5 % pour les jeunes hommes et 71,7 % pour les jeunes femmes en 2014. Les tendances d’inscription selon la province de résidence et le revenu des parents étaient également similaires pour les jeunes hommes et les jeunes femmes, reflétant celles que présentent les graphiques 1 à 6Note 15.

Graphique 7 : Taux de participation aux études postsecondaires, selon le sexe et l'année

Description du graphique 7
Tableau de données du graphique 7
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 7. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Hommes et Femmes, calculées selon taux (pourcentage)
unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Hommes Femmes
taux (pourcentage)
2001 45,15217 61,09419
2002 46,46093 61,93784
2003 47,44119 63,96844
2004 48,24253 65,09205
2005 48,98754 65,70957
2006 50,66459 67,15198
2007 51,55416 67,81084
2008 52,40313 68,25798
2009 53,79728 69,40212
2010 54,68635 70,24144
2011 55,06036 70,40905
2012 55,71666 70,70546
2013 56,02791 70,91475
2014 56,53636 71,72495

Conclusion

L’objectif de cette étude était de documenter les tendances des taux d’inscription aux études postsecondaires chez les jeunes âgés de 19 ans jumelés à leurs parents dans les fichiers de déclarations de revenus des particuliers. Cette étude a permis de produire des résultats selon le quintile de revenu parental, la province de résidence des parents et le sexe.

Elle a ainsi révélé que le pourcentage de jeunes âgés de 19 ans inscrits à un programme d’enseignement postsecondaire a régulièrement augmenté de 2001 à 2014 chez les jeunes issus de familles représentant tout l’éventail de répartition des revenus, mais particulièrement chez ceux du quintile inférieur de la répartition. La plus rapide augmentation du taux d’inscription aux études postsecondaires a été enregistrée chez les jeunes de Terre-Neuve-et-Labrador et de l’Ontario, ainsi que des autres provinces de l’Est. Pour les jeunes âgés de 19 ans en Ontario, au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve-et-Labrador, les hausses les plus importantes touchaient le bas de la répartition du revenu.

Cette augmentation a été plus modérée chez les jeunes âgés de 19 ans des provinces de l’Ouest. Parmi ceux de la Saskatchewan, aucune augmentation n’a été relevée; principalement du fait d’un déclin considérable des inscriptions aux études postsecondaires des jeunes au bas de la répartition du revenu.

Les jeunes femmes étaient plus susceptibles d’être inscrites à des études postsecondaires que les jeunes hommes tout au long de la période; l’écart demeurant plus ou moins constant tout au long de cette période de 13 ans. Les tendances d’inscription selon la province de résidence et le revenu des parents étaient également similaires pour les jeunes hommes et les jeunes femmes.

Annexe : Validation des données

L’utilisation des données fiscales de particuliers pour mesurer l’inscription aux études postsecondaires introduit au moins quatre problèmes statistiques. Le premier est que les étudiants postsecondaires ne sont pas nécessairement obligés de demander les crédits d’impôt pour frais de scolarité, études et manuels pour eux-mêmes ni de le faire au cours de l’année de fréquentation de l’établissement d’enseignement. Cette situation soulève des questions quant à la capacité des données fiscales à refléter de manière exacte les tendances de l’inscription aux études postsecondaires. Deuxièmement, il a été impossible de jumeler environ un quart des jeunes âgés de 19 ans à un parent. Par conséquent, il n’a pas été possible d’attribuer à ces jeunes non jumelés une mesure fiable des ressources économiques à leur disposition, puisqu’un grand nombre d’entre eux peut toujours dépendre de l’aide financière parentale. En effet, les systèmes d’aide financière aux étudiants prennent généralement en compte le revenu des parents pour déterminer les ressources disponibles. Troisièmement, le revenu et la province de résidence des parents sont mesurés lorsque le jeune est âgé de 19 ans (pour maximiser le taux de jumelage entre les jeunes et les parents). Cependant, ces données peuvent ne pas correspondre au lieu de résidence ni aux moyens financiers des parents au moment où leur enfant a pris la décision de fréquenter ou non un établissement d’enseignement postsecondaire. Quatrièmement, une seule année de revenu parental est utilisée. Bien que cela corresponde à l’approche qu’utilisent les systèmes d’aide financière aux étudiants pour déterminer la contribution attendue des parents, ces derniers peuvent utiliser d’autres ressources financières pour contribuer au paiement des études de leurs enfants. Ces quatre problèmes sont étudiés séquentiellement ci-dessous.

Le premier problème est que les étudiants postsecondaires ne sont pas obligés de demander les crédits d’impôt pour eux-mêmes ni de le faire au cours de l’année de fréquentation de l’établissement d’enseignement. En effet, si les étudiants ne travaillent pas (ou ne travaillent pas beaucoup), les crédits peuvent ne pas leur être utiles. Certains peuvent choisir de transférer ces crédits à leurs parents au cours de l’année où ils fréquentent l’établissement d’enseignement postsecondaire ou ils peuvent reporter les crédits jusqu’à ce qu’ils aient davantage d’impôts à payer. Cependant, comme il est décrit dans la section « Données et définitions », les personnes fréquentant un établissement d’enseignement postsecondaire doivent tout de même remplir l’annexe 11 du formulaire (Frais de scolarité, montant relatif aux études et montant pour manuels), s’ils souhaitent transférer les montants à une personne désignée ou pour déterminer les montants non utilisés pouvant être reportés. Néanmoins, il n’existe aucune obligation stricte de faire une demande de crédits et certains étudiants peuvent ne pas le faire, soit parce qu’ils ne savent pas qu’ils peuvent le faire, soit pour d’autres raisons.

Pour évaluer le degré de fréquence de cette situation, une version du Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP) liée à la base de données du fichier sur la famille T1 (FFT1) a été utilisée. Le fichier SIEPFFT1 est un projet continu visant à coupler aux données fiscales les renseignements relatifs aux inscriptions et grades décernés provenant du SIEP, que Statistique Canada recueille auprès des établissements d’enseignement postsecondaire. Pour l’instant, les données relatives au Canada atlantique de 2005 à 2013 sont disponibles et présentent une couverture presque complète de toutes ces années. Parmi les jeunes âgés de 19 ans ayant fréquenté un établissement d’enseignement postsecondaire dans le Canada atlantique entre 2005 et 2013, de 74,3 % à 78,2 % d’entre eux (selon l’année) avaient produit une déclaration de revenus et demandé des crédits pour frais de scolarité, études et manuels dans les fichiers de déclarations de revenus des particuliers. Certains étudiants n’étaient peut-être pas admissibles à ces crédits, comme ceux ayant suivi une formation d’accès aux études postsecondaires, une formation hors programme ou des programmes de base de formation et de développement des compétences (ne visant pas une profession particulière) ou ceux inscrits ni à temps plein ni à temps partiel (p. ex. étudiants inscrits à un programme d’alternance travail-études et apprentis). Le résultat après retrait de ces étudiants de l’échantillon a indiqué qu’entre 79,1 % et 81,8 % des étudiants ont fait cette demande de crédits.

Même si les données fiscales ne recensent pas environ 20 % des étudiants postsecondaires admissibles aux crédits d’impôt, elles devraient tenir compte de certains étudiants postsecondaires échappant au SIEP. Les données du SIEP sont recueillies pour un jour donné entre le 30 septembre et le 1er décembre. Cette date unique varie d’un établissement à un autre. Les étudiants non inscrits à la date unique, mais inscrits à un autre moment au cours de l’année d’imposition (civile) peuvent éventuellement être admissibles aux crédits d’impôt. Les étudiants inscrits dans des établissements privés sont également admissibles aux crédits d’impôt (le SIEP se limite aux établissements publics)Note 16 , tout comme les personnes ayant payé des frais d’examen pour une certification professionnelle.

Étant donné toutes les limites susmentionnées, ni l’une ni l’autre de ces sources de données ne capture l’intégralité de l’inscription aux études postsecondaires. La question importante est de savoir si les deux génèrent des tendances similaires des taux d’inscription aux études postsecondaires. En divisant le nombre d’inscriptions par les estimations démographiques (à partir du tableau CANSIM 051-0001 [Statistique Canada s.d.d]), il est possible de générer un taux d’inscriptionNote 17. Pour permettre la comparabilité entre le FFT1 et le SIEP, tous les jeunes âgés de 19 ansNote 18 de l’ensemble du Canada sont inclus; pas seulement ceux jumelés à un parent (concept uniquement pertinent dans le FFT1).

En 2001, 45,7 % des jeunes âgés de 19 ans étaient inscrits à des programmes postsecondaires selon le FFT1, par rapport à 38,1 % dans le SIEP (graphique A.1). Les deux sources de données suggèrent une croissance considérable du taux d’inscription au cours des 13 années suivantes, atteignant 57,8 % dans le FFT1 et 50,8 % dans le SIEP. Il s’agit d’une hausse de 12,1 points de pourcentage dans le FFT1, comparativement à une hausse de 12,7 points de pourcentage dans le SIEP. Cependant, alors que les taux d’inscription sont quelque peu supérieurs dans le FFT1 (comme prévu du fait de la nature annuelle de l’inscription aux études postsecondaires dans les données fiscales), cette tendance est similaire à ce que suggèrent les données administratives des établissements d’enseignement postsecondaireNote 19.

Graphique A.1 : Taux de participation aux études postsecondaires, selon la source de données

Description du graphique A.1
Tableau de données du graphique A.1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique A.1. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Fichier sur la famille T1 (FFT1) et Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP), calculées selon taux (pourcentage)
unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Fichier sur la famille T1 (FFT1) Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP)
taux (pourcentage)
2001 45,69249 38,10515882
2002 47,62372 39,36048813
2003 48,58782 39,35930487
2004 49,51737 39,91393988
2005 49,92871 39,74102435
2006 51,37558 41,71269580
2007 52,33583 42,89440001
2008 52,93345 42,67155604
2009 54,37088 45,02890124
2010 55,40002 45,08847065
2011 55,87586 46,85514971
2012 56,63967 46,62566100
2013 56,97850 47,02178258
2014 57,78210 50,82580845

Le deuxième problème qu’a soulevé l’utilisation des données fiscales pour mesurer l’inscription aux études postsecondaires est lié au fait qu’environ un quart des jeunes âgés de 19 ans n’ont pas pu être jumelés à un parent; par conséquent, aucune mesure fiable de ressources économiques disponibles n’a pu être attribuée à une part non négligeable de jeunes gensNote 20. Le graphique A.2 présente les taux d’inscription aux études postsecondaires pour ces jeunes non jumelés pour les 10 provinces au cours de la période d’étude. Ces taux vont de 28,9 % en 2001 à 42,8 % en 2014. Bien qu’il ne soit pas possible de connaître le niveau de revenu des parents pour ces jeunes, il est évident que leurs taux d’inscription sont constamment inférieurs à ceux des jeunes du quintile de revenu inférieur. Cependant, la tendance pour les jeunes non jumelés est qualitativement similaire à celle des autres jeunes.

Graphique A.2 : Taux de participation aux études postsecondaires, selon le quintile de revenue parental et l'année

Description du graphique A.2
Tableau de données du graphique A.2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique A.2. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Jeunes non jumelés, Quintile inférieur, Deuxième quintile, Troisième quintile, Quatrième quintile et Quintile supérieur, calculées selon taux (pourcentage)
unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Jeunes non jumelés Quintile inférieur Deuxième quintile Troisième quintile Quatrième quintile Quintile supérieur
taux (pourcentage)
2001 28,89095 37,66566 49,13452 56,10394 63,05967 72,63722
2002 29,95233 38,13030 49,89748 57,19543 64,96728 73,57281
2003 31,03727 39,08150 51,16623 58,56393 66,03337 75,54261
2004 32,32079 39,78105 51,71974 59,12188 66,96564 76,09540
2005 32,69638 39,95511 51,94590 59,70283 67,08871 76,22376
2006 33,90395 41,44812 53,16116 61,02043 68,01556 76,58681
2007 34,86254 42,02820 53,24221 61,03652 68,50942 76,82474
2008 35,45696 42,12589 54,06462 61,67455 68,91783 76,91788
2009 36,85291 42,85064 54,68778 62,84678 70,00217 78,98919
2010 38,20293 43,93066 55,52710 63,91130 70,93113 79,42777
2011 39,20776 44,36692 56,07012 63,68044 71,25797 79,40762
2012 40,76193 45,43008 56,66460 64,23139 70,68532 78,79899
2013 41,39325 45,85927 57,39716 63,75054 70,65223 78,62015
2014 42,78260 47,05363 57,23712 64,85563 71,18516 78,69431

Le troisième problème porte sur le fait que le revenu et la province de résidence des parents sont mesurés lorsque le jeune est âgé de 19 ans. Idéalement, des mesures des ressources financières et de la province de résidence des parents lorsque le jeune est encore aux études secondaires seraient disponibles, puisqu’il s’agit probablement du moment où la plupart des jeunes décident de suivre des études postsecondaires. Cependant, le taux de jumelage avec les parents décline lorsque les jeunes sont ciblés à un plus jeune âge. Le taux de déclaration de revenus augmente en effet considérablement tout au long de l’adolescence. Même s’il est possible de déterminer si des enfants sont présents à 17 ans, par exemple, il n’est pas toujours possible de les suivre ensuite (comme à 19 ans) de manière fiable, lorsqu’une version longitudinale des données fiscales est utilisée; particulièrement s’ils ne déclaraient pas de revenus à 17 ans (c.-à-d., cas d’imputation). Une autre stratégie serait de suivre les parents jumelés à un jeune âgé de 19 ans en remontant dans le temps. Cela entraînerait également une perte d’échantillon supplémentaire, du fait d’éventuelles recompositions familiales et d’absences de déclaration des parents.

La province de résidence et une mesure du revenu des parents lorsque le jeune est âgé de 19 ans sont-elles des variables de substitution raisonnables pour ces variables lorsque le jeune était âgé de 17 ans? Le fait que les parents peuvent travailler de plus longues heures ou avoir déménagé plus près pour aider leur enfant qui poursuit des études postsecondaires constitue une préoccupation.

Pour vérifier cette hypothèse, le panel des six dernières années de l’Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) (Statistique Canada s.d.b) a été utilisé; un échantillon de jeunes âgés de 14 ans en 2005 a été suivi jusqu’en 2010, année où ils ont atteint l’âge de 19 ans. On a dénombré les parents lorsque le jeune était âgé de 14 ans et on les a ensuite suivis jusqu’à ce que le jeune ait atteint l’âge de19 ans (qu’il soit ou non resté dans la même famille). Ce travail a permis de créer un ensemble de données recueillies au moyen d’un panel comptant 1 669 années-personnes pour l’analyse de la mobilité provinciale des parents et un ensemble de données recueillies au moyen d’un panel comptant 2 013 années-personnes pour l’analyse du revenu parentalNote 21. Les variables dépendantes dans les premiers modèles consistaient en une variable nominale (binaire) indiquant la mobilité provinciale des parents entre l’année précédente et l’année en cours, alors que dans le deuxième modèle, elle représentait la somme du revenu après impôts des parents pour l’année en cours. Le variable indépendante clé est une variable nominale indiquant l’inscription du jeune aux études postsecondaires au cours de l’année. Le modèle incluait les covariables suivantes, toutes mesurées lorsque le jeune était âgé de 14 ans : le niveau de scolarité le plus élevé atteint par l’un ou l’autre des parents, le nombre moyen d’années en équivalent temps plein d’expérience professionnelle des parents et la province de résidence de la famille. De plus, le modèle inclut des variables nominales ainsi que des effets fixes propres aux enfants. Les résultats de ce modèle ont indiqué que la mobilité provinciale et le revenu des parents étaient statistiquement invariants par rapport au statut d’inscription aux études postsecondaires de l’enfant. Dans les deux cas, les estimations des coefficients étaient faibles et non statistiquement significatives à 70 %; ce qui suggère fortement que les parents ne réagissent pas à la décision de leur enfant de suivre des études postsecondaires en changeant de province ou en modifiant leur niveau de revenu.

Le quatrième problème est qu’utiliser une seule année de revenu parental peut ne pas refléter précisément les moyens financiers à long terme des parents. Cependant, Drolet (2005) a relevé des preuves que la relation entre le revenu parental et l’inscription aux études universitaires pour un échantillon de jeunes âgés de 18 à 24 ans était très similaire, que l’on utilise un revenu parental d’un an, de deux ans ou de trois ans.

Données et définitions

Sources de données

La présente étude utilise le fichier sur la famille T1 (FFT1) de 2001 à 2014. L’échantillon comprend des jeunes âgés de 19 ans jumelés à un parent résidant dans l’une des 10 provinces. Les résidents des territoires ont été exclus, car aucun indice des prix à la consommation n’est disponible pour ces régions. L’échantillon total de jeunes âgés de 19 ans jumelés dans l’ensemble des 10 provinces va de 264 764 à 285 944, selon l’année. Globalement, le FFT1 représente environ 95 % de la population.

Méthodologie

Dans la présente étude, nous étudions les jeunes âgés de 19 ans qui sont jumelés à un parent dans les fichiers de déclarations de revenus des particuliers. Cela comprend les enfants déclarant des revenus qui ont indiqué la même adresse qu’un parent, ainsi que les enfants, n’ayant pas déclaré de revenus, recensés (imputés) à partir de fichiers de naissances provinciaux et de fichiers de données fiscales historiques. La vaste majorité des jeunes âgés de 19 ans jumelés à un parent déclare des revenus. Dans l’ensemble, selon l’année, entre 71,9 % et 75,6 % des jeunes âgés de 19 ans étaient jumelés à un parent. Les autres, ne figurant pas comme enfants dans les fichiers de données fiscales, sont analysés séparément, puisqu’il n’existe alors pas de lien parent à enfant.

L’âge de 19 ans a été choisi, car des personnes plus jeunes peuvent ne pas être admissibles à fréquenter des établissements d’enseignement postsecondaire (p. ex. s’ils n’ont pas encore de diplôme d’études secondaires), alors que des personnes plus âgées sont moins susceptibles d’être jumelées à un parent.

Des quintiles de revenu parental (groupes triés de 20 % de l’échantillon) ont été créés pour l’ensemble des provinces, ainsi que pour chaque province individuelle. Dans chaque cas, on a utilisé des seuils de revenu fixes de 2014. Le revenu est également exprimé en dollars constants de 2014 à l’aide de l’Indice d’ensemble des prix à la consommation canadien et provincial (tableau CANSIM 326-0021 [Statistique Canada s.d.c]). Les quintiles se fondent sur tous les jeunes âgés de 19 ans de l’échantillon. Des résultats similaires ont été obtenus en pondérant les résultats par le nombre de membres dans la famille.

Un indicateur clé utilisé dans cette étude est le rapport entre le taux d’inscription aux études postsecondaires chez les personnes du quintile de revenu inférieur et le taux pour les personnes du quintile supérieur. Pour mieux visualiser les tendances, ce ratio a été défini à 100 au début de la période de l’analyse (2001).

Sauf indication contraire, toutes les différences relevées dans cette étude sont statistiquement significatives à 1 %.

Définitions

Inscription aux études postsecondaires : Des personnes sont considérées comme étant inscrites à un programme postsecondaire si elles ont déclaré un montant positif de crédits d’impôt pour frais de scolarité, études et manuels dans l’annexe 11 de leur formulaire de déclaration de revenus de particuliers (formulaire d’impôt général T1). Un montant positif pour l’un de ces crédits signale une inscription à des études postsecondaires. Les étudiants postsecondaires dans des établissements admissibles reçoivent un formulaire T2202A (Certificat pour frais de scolarité, montant relatif aux études et montant pour manuels) pour le montant de frais de scolarité et un formulaire T2202 (Certificat pour montant relatif aux études et montant pour manuels) pour les montants relatifs aux études et aux manuels. Les étudiants peuvent utiliser ces informations pour demander des crédits d’impôt non remboursables pour ces montants (c.-à-d. les montants peuvent être utilisés pour réduire l’impôt exigible, mais ne sont pas remboursables au-delà du montant d’impôt exigible). Si les étudiants ne peuvent pas appliquer tous leurs crédits d’impôt aux impôts d’une année donnée, ils peuvent choisir d’en transférer une partie ou l’intégralité à leur conjoint ou conjointe ou à un parent ou grand-parent, ou encore au parent ou grand-parent de leur conjoint ou conjointe. Ils peuvent également reporter une partie ou l’intégralité de leurs montants de crédits d’impôt à une année d’imposition ultérieure. Dans tous ces cas, l’annexe 11 du formulaire doit être remplie; ce qui permet de recenser les étudiants inscrits à un programme d’études postsecondaires au cours de l’année d’imposition pertinente. Cependant, aucune distinction ne peut être faite entre les diverses formes d’études postsecondaires à partir des données fiscales.

Revenu parental : Le revenu total des parents provenant de toutes les sources, moins les impôts sur le revenu, exprimé en dollars équivalents. Cette approche exprime le revenu parental selon le nombre de membres de la famille et tient compte des économies d’échelle associées à des familles plus nombreuses. Elle est possible en divisant le revenu par la racine carrée du nombre de membres de la famille.

Province de résidence des parents : La province de résidence de la famille correspond à l’adresse la plus récente au dossier de l’Agence du revenu du Canada pour l’année suivant l’année d’imposition (p. ex. 2015 pour l’année d’imposition 2014) au moment de la création du fichier. Il s’agit généralement de l’adresse au moment de la déclaration de revenus (avant le 30 avril pour les employés rémunérés et avant le 15 juin pour les travailleurs autonomes). Dans certains cas, l’adresse la plus récente peut correspondre aux données d’autres fichiers liés au système d’impôt sur le revenu (p. ex. la Prestation fiscale canadienne pour enfants, qui recueille l’adresse en juillet ou août, et des feuillets d’investissement). La base de données FFT1 comprend également des déclarants retardataires qui fournissent leur adresse plus tard dans l’année. Dans des situations particulières, les personnes vivant loin de leur famille peuvent encore être incluses dans la famille à des fins fiscales (p. ex. les étudiants universitaires peuvent être jumelés à leurs parents en fonction des données figurant sur les formulaires de déclaration de revenus des parents).

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