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4.1 Résultats descriptifs

4.1.1 Différences entre les groupes dans les taux de diplômation secondaire et universitaire

Les résultats du tableau 1 montrent que le choix des indicateurs est essentiel pour l'étude du niveau de scolarité des différents groupes d'immigrants. Même si les groupes ethniques diffèrent de façon significative en ce qui a trait aux niveaux de diplômation universitaire, il existe très peu de différences entre eux en ce qui a trait à la diplômation secondaire. La proportion de diplômés du secondaire est à peu près la même pour tous les groupes, plus de 90 % ayant terminé des études secondaires, ce qui montre que l'évaluation du niveau de scolarité selon l'obtention d'un diplôme secondaire ne fait pas ressortir de différences substantielles entre les groupes.C'est seulement en examinant les niveaux de scolarité universitaire que nous observons des différences importantes entre les groupes.

Nous observons des différences marquées dans les taux de diplômation universitaire entre les groupes d'immigrants, le groupe le plus scolarisé — les enfants immigrants chinois, à 69,5 % — enregistrant un taux près de trois fois supérieur à celui se situant au bas de la hiérarchie — les enfants immigrants latino-américains, à 23,5 %. Un modèle frappant ressort chez les enfants immigrants asiatiques, les groupes les plus scolarisés étant de loin les Chinois, suivi des Indiens (65,2 %), les personnes des « autres pays d'Asie » (52,2 %), les enfants immigrants de l'Asie occidentale/du Moyen-Orient (44,3 %) et des enfants immigrants philippins (39,9 %). Les enfants immigrants de l'Afrique avaient également un taux de diplômation élevé (55,9 %). Comme on l'a déjà mentionné, plus de 85 % des immigrants de l'Afrique dans notre échantillon, lesquels pour la plupart sont arrivés au Canada avant les années 1980, avaient des origines ethniques européennes ou appartenaient à des groupes de minorités visibles autres que les Noirs. Les enfants immigrants des Caraïbes (26,3 %) et de l'Amérique latine (23,5 %) avaient les taux de diplômation les moins élevés parmi les régions d'origine autres que celles de l'Ouest.

Dans le cas des groupes de pays/régions de l'Ouest identifiés, les niveaux les plus élevés de diplômation universitaire sont observés chez les immigrants des « autres pays européens » (principalement l'Europe du Sud, à l'exception de l'Italie et du Portugal) (45,2 %), et du Royaume-Uni (37,6 %), et environ un tiers chez les enfants immigrants des États-Unis et de l'Italie. Environ un quart des jeunes Néerlandais, Portugais et Allemands ont obtenu un diplôme universitaire.

En ce qui a trait aux taux de diplômation universitaire, les enfants de parents immigrants étaient dans une situation nettement avantageuse comparativement aux enfants de parents nés au Canada. Parmi les groupes d'immigrants, les enfants dont les parents venaient d'Afrique, de la Chine, de l'Inde, de l'Asie occidentale/du Moyen-Orient, du Royaume-Uni, de l'Europe orientale, ou des « autres pays européens » avaient des taux de diplômation universitaires significativement plus élevés que les enfants de parents nés au Canada. De plus, les enfants d'aucun des groupes restants n'avaient un taux de diplômation universitaire significativement inférieur à ceux parmi les enfants de parents nés au Canada.

Tableau 1
Niveau de scolarité des enfants d'immigrants1 âgés de 25 à 34 ans selon le pays/la région d'origine

Les résultats de l'Enquête sur la diversité ethnique (EDE) devraient être interprétés avec prudence pour trois raisons. Premièrement, comparativement aux estimations faites à partir des données des recensements de 2001 et de 2006, qui sont fondées sur un échantillon beaucoup plus large et sont de ce fait plus fiables (tableau A.5), l'EDE surestime le niveau du taux de diplômation universitaire tant pour les enfants immigrants que pour les enfants de parents nés au Canada. Ce fait est particulièrement vrai pour les enfants de l'Inde, des « autres pays européens » et du Portugal. Toutefois les résultats du recensement présentent un profil semblable à celui observé dans l'EDE pour ces différences entre les groupes. Comme les données du recensement ne comprennent pas de renseignements sur la plupart de nos variables explicatives disponibles dans l'EDE, l'analyse dans les sections qui suivent est fondée uniquement sur cette enquête. Deuxièmement, la différence dans le taux de diplômation universitaire parmi plusieurs groupes d'enfants d'immigrants et d'enfants de parents nés au Canada n'est pas statistiquement significative dans les données de l'EDE, principalement en raison de la petite taille de l'échantillon pour ces groupes. Une différence d'un même ordre de grandeur pourrait être très significative d'après les données du recensement (tableau A.5). Finalement, les estimations des taux de diplômation universitaire et des différences entre les groupes peuvent varier en peu de temps. Comme on le voit dans le tableau A.5, quoique le taux parmi les enfants de parents nés au Canada a augmenté de 2,4 points de pourcentage de 2001 à 2006, il a diminué parmi les enfants dont les parents venaient des Philippines, de l'Asie occidentale/du Moyen-Orient, et des « autres pays ». Pendant la période de cinq ans, de 2001 à 2006, la taille de la population des jeunes (âgés de 25 à 34 ans) de parents immigrants (environ cinq fois la taille de l'échantillon du tableau A.5) a augmenté de 84 % pour ceux de l'Asie occidentale/du Moyen-Orient, et de 30 % à 64 % pour ceux de l'Afrique, de l'Amérique latine, de la Chine, des Philippines, de l'Inde, et des « autres pays d'Asie ». Les caractéristiques de certains groups peuvent aussi évoluer significativement. Étant donné l'évolution rapide de la taille et de la composition de la population parmi certains groupes nationaux d'enfants de parents immigrants, les résultats de l'EDE devraient être considérés comme un instantané pris dans une période de temps spécifique.

4.1.2 Différences entre les groupes dans les antécédents familiaux et les caractéristiques individuelles

Le tableau 2 met l'accent sur les différences de groupe dans les antécédents familiaux et les caractéristiques individuelles, des facteurs clés qui sont censés influer sur les niveaux de scolarité des enfants d'immigrants. Le tableau montre des différences importantes entre les groupes en ce qui a trait au niveau de scolarité des parents. Les pères les plus scolarisés viennent des Philippines (42,7 %), de l'Inde (42,4 %), des États-Unis (37,9 %), des « autres pays » (37,4 %) et des « autres pays d'Asie » (34,1 %), plus du tiers d'entre eux ayant obtenu un diplôme universitaire. Les proportions de mères qui ont obtenu un diplôme universitaire sont les plus élevées chez les immigrantes des Philippines (41,4 %) et des États-Unis, soit plus du tiers, suivis par les « autres pays », l'Asie occidentale/le Moyen-Orient, l'Inde et les « autres pays européens », avec un peu moins du quart des mères ayant obtenu un diplôme universitaire. Moins de 10 % des pères et mères immigrants ont obtenu un diplôme universitaire parmi ceux d'Italie et du Portugal.

La comparaison du niveau de scolarité des parents et de la diplômation universitaire des enfants révèle une amélioration importante d'une génération à l'autre dans les taux de diplômation parmi les enfants des immigrants. Quoique en moyenne 24 % des pères immigrants aient terminé leurs études universitaires, 37,6 % de leurs enfants âgés de 25 à 34 ans ont terminé les leurs. Cette amélioration semble plus petite que celle parmi les jeunes nés de parents canadiens, c'est-à-dire ceux qui sont de ce qu'on appelle la troisième génération ou plus. Environ 27,5 % des jeunes de 25 à 34 ans dont les deux parents sont nés au Canada ont terminé leurs études universitaires, comparativement à 15,4 % de leurs pères. Ceci donne à penser que l'avantage des jeunes de la deuxième génération sur ceux de la troisième génération et plus quant au niveau de scolarité provient en partie des différences dans les niveaux de scolarité de leurs parents.

Chez les enfants des immigrants, il y a des différences importantes entre les groupes dans la mobilité intergénérationnelle (voir les graphiques 1-1 et 1-2). Dans la plupart des groupes, le pourcentage d'études universitaires est plus élevé chez les enfants des immigrants, sauf dans trois cas. Les enfants italiens et portugais dépassent les niveaux de scolarité de leurs pères dans une large mesure. Environ 32,2 % des jeunes Italiens de deuxième génération ont obtenu un diplôme universitaire, comparativement à 4,7 % de leurs pères immigrants. De même, 25,8 % des jeunes Portugais ont terminé des études universitaires, même si 4,4 % de leurs parents immigrants ont fait de même. La mobilité intergénérationnelle des jeunes de parents venant de la Chine, des « autres pays européens », de l'Allemagne, de l'Asie occidentale/du Moyen-Orient et de l'Afrique est aussi digne de mention, près de (ou plus de) deux fois plus de jeunes ayant obtenu un diplôme universitaire que leurs parents. Cette tendance à la hausse n'est pas observée dans le cas des immigrants des États-Unis, des Philippins et des « autres pays », qui sont aussi les seuls groupes dont les jeunes en moyenne n'obtiennent pas une proportion plus élevée de diplômes universitaires que leurs pères immigrants.

En général, la différence entre les groupes dans les taux de diplômation universitaire est beaucoup plus petite chez les enfants des immigrants que chez leurs parents. Ceci donne à penser que le système d'éducation au Canada a tendance à réduire la différence entre les groupes dans les niveaux de scolarité chez les parents immigrants, cette différence étant associée dans une grande mesure aux caractéristiques des flux d'immigrants de diverses régions d'origine qui ont immigré pendant des périodes différentes. Bien que les groupes dont le niveau de scolarité des parents était très bas aient atteint une grande mobilité intergénérationnelle, ceux qui ont enregistré peu d'amélioration d'une génération à l'autre ont quand même maintenu un niveau soit près de la normale ou au-dessus de celle-ci.

D'autres différences dans les caractéristiques des antécédents familiaux font ressortir la diversité à l'intérieur de ces groupes. Les proportions les plus fortes (plus de 90 %) qui vivaient dans des familles intactes sont ceux de la Chine, de l'Inde, des « autres pays d'Asie » et des « autres pays européens ». Dans l'ensemble, les jeunes du groupe des Caraïbes sont plus susceptibles de grandir dans un ménage monoparental (36,1 %) que tout autre groupe.

Ce ne sont pas tous les enfants qui ont grandi en parlant l'anglais ou le français avec leurs parents, et ces différences entre les groupes peuvent être dues aux différentes compétences linguistiques dans les langues officielles de la génération des parents (Zhou et Xiong, 2005). Environ 71,6 % des jeunes Portugais ont grandi en parlant uniquement leur langue maternelle avec leurs parents, suivis par les jeunes des « autres pays d'Asie » (67,7 %), de la Chine (64,3 %), de l'Inde (54,8 %) et de l'Asie occidentale/du Moyen-Orient (54,6 %). Une proportion plus faible de Philippins (32,7 %) utilisaient leur langue maternelle, ce qui rend compte des capacités linguistiques plus grandes de ce groupe en anglais. Outre les immigrants des États-Unis et du Royaume-Uni, les groupes qui parlaient principalement l'une des langues officielles sont ceux des Caraïbes (presque 100 %), des Pays-Bas (95,7 %) et de l'Allemagne (93,2 %).

Tableau 2
Différences entre les groupes dans les antécédents familiaux et les caractéristiques individuelles

Graphique
1-1 Niveaux de scolarité des enfants et des pères — Pays/régions autres que les États-Unis et l'Europe

Graphique 1-2
Niveaux de scolarité des enfants et des pères — États-Unis et Europe

Le tableau 3 fait ressortir des différences considérables entre les groupes dans le capital humain au niveau du groupe, du point de vue du niveau moyen de scolarité, du revenu et du lieu de résidence urbain ou rural des membres de la génération des pères, comme il est expliqué dans la section Données et méthodes. Les parents immigrants des Philippins et des États-Unis affichent le pourcentage le plus élevé de diplômation universitaire (environ 42 %), tandis que les Portugais (2,4 %) et les Italiens (9,8 %) affichent les niveaux les plus faibles. Il existe aussi une importante dispersion du logarithme des gains annuels de la génération des pères selon les groupes d'origine nationale, allant de 10,37 pour les pères des « autres pays d'Asie » à 10,77 pour ceux du Royaume-Uni. Cette différence dans le logarithme des gains équivaut à environ 40 % de différence dans les gains. Comparativement aux parents nés au Canada, la plupart des parents immigrants de pays/régions autres que les États-Unis et l'Europe avaient des revenus moins élevés, même si certains groupes avaient des taux de diplômation universitaire plus élevés que ceux des parents nés au Canada.

Pour la plupart des groupes d'origine nationale, les membres de la génération des pères résidaient principalement dans des régions urbaines, mais le tiers des parents immigrants des Pays-bas et plus du cinquième de ceux des États-Unis, de l'Allemagne et des autres pays de l'Europe du Nord/occidentale vivaient dans des régions rurales. Plus du quart des pères nés au Canada résidaient dans des régions rurales.

Tableau 3
Différences entre les groupes dans les caractéristiques de la génération des pères

4.2 Analyse multivariée

4.2.1 Différences entre les groupes dans les taux de diplômation universitaire

Le tableau 4 montre dans quelle mesure les cinq ensembles sélectionnés de variables explicatives expliquent les différences entre les groupes dans les taux de diplômation universitaire. La première colonne du tableau 4 présente les taux de diplômation universitaire observés, comme dans le tableau 1. La deuxième et la troisième colonnes présentent les taux de diplômation universitaire estimés pour le modèle de régression logistique et le modèle des moindres carrés ordinaires (MCO) dans le tableau A.1, selon l'hypothèse que chaque groupe comporte les mêmes caractéristiques que l'ensemble de l'échantillon pour les variables de contrôle incluses dans le modèle. Les estimations logit et les estimations par les MCO sont presque identiques. La quatrième colonne représente la différence entre les taux de diplômation universitaire observés (première colonne) et estimés (troisième colonne) pour chaque groupe. Cette différence montre la partie de l'avantage ou du désavantage d'un groupe qui peut être « expliquée » par les variables de contrôle. Les colonnes restantes (cinquième à dixième) montrent la contribution de chaque ensemble de variables de contrôle à la partie « expliquée » (voir les notes de bas de page 4 et 5 pour plus de détails).

Tableau 4
Pourcentages observés et estimés de titulaires d'un diplôme universitaire, selon le pays/la région d'origine

Lorsque l'on tient compte des différences entre les groupes dans les facteurs démographiques, le niveau de scolarité des parents et le capital humain de groupe, on note relativement peu de variations parmi les groupes d'origine européenne dans les taux de diplômation universitaire; les groupes des « autres pays européens » et d'Italie affichent des taux significativement plus élevés, tandis que ceux des États-Unis et de l'Allemagne, des taux significativement plus bas que les taux des enfants de parents nés au Canada (tableau A.1). Par contre, les variations demeurent relativement importantes parmi les groupes de pays autres que ceux de l'Ouest. Alors que les jeunes immigrants dont les parents viennent de la Chine et de l'Inde maintiennent leur avantage significatif en ce qui a trait aux taux de diplômation universitaire par rapport aux enfants de parents nés au Canada, lorsque certaines variables sociodémographiques et certains antécédents familiaux sont pris en compte, les jeunes immigrants des Philippines affichent un désavantage par rapport aux enfants de parents nés au Canada (tableau A.1 et troisième colonne du tableau 4).

La comparaison de la quatrième colonne et de la première colonne du tableau 4 montre que les différences dans les facteurs démographiques, le niveau de scolarité des parents et le capital humain de groupe expliquent une partie des avantages de certains groupes asiatiques au chapitre des taux de diplômation universitaire. Si les caractéristiques moyennes étaient celles de l'ensemble de l'échantillon et que les variables de contrôle avaient les mêmes effets sur les résultats pour tous les groupes, les taux de diplômation universitaire diminueraient de 69 % pour les enfants des immigrants des Philippines, de 34 % pour ceux de l'Afrique, de 30 % pour ceux de l'Inde, d'environ 35 % pour ceux de l'Asie occidentale/du Moyen-Orient, et de 15 % pour ceux de la Chine. Les résultats des cinquième à dixième colonnes laissent supposer que les jeunes de parents immigrants d'Asie profitent généralement du fait que la génération de leurs pères a tendance à être davantage concentrée dans les régions métropolitaines, des niveaux élevés de scolarité des parents (sauf chez les immigrants chinois) et des niveaux de scolarité moyens élevés de la génération de leurs pères. La prise en compte des facteurs démographiques, du niveau de scolarité des parents et du capital humain de groupe a eu peu d'effet sur le taux de diplômation chez les jeunes des Caraïbes et de l'Amérique latine, mais elle a tendance à diminuer l'avantage des jeunes de parents immigrants d'Afrique.

Les différences entre les groupes dans les facteurs démographiques, le niveau de scolarité des parents et le capital humain de groupe expliquent en outre une part importante des désavantages dans les taux de diplômation universitaire chez certains groupes d'origine européenne. Si les caractéristiques moyennes étaient celles de l'ensemble de l'échantillon, les taux de diplômation universitaire augmenteraient pour les groupes d'origine nationale suivants : 50 % pour le Portugal, 10 % pour les Pays-Bas et 26 % pour l'Italie. Les faibles niveaux de scolarité des parents et les niveaux moyens de scolarité chez les membres de la génération des pères sont les variables les plus importantes; elles contribuent aux taux de diplômation universitaire relativement faibles chez les Portugais.

4.2.2 Différences entre les groupes dans les effets des principales variables explicatives

Pour tous les groupes globalement, nous observons que les femmes ont tendance à afficher des taux de diplômation universitaire plus élevés que les hommes (tableau A.1). Les jeunes qui ne vivaient pas avec leurs parents ou qui vivaient avec leur mère seulement avant l'âge de 15 ans ont des taux de diplômation universitaire plus faibles que ceux qui ont vécu principalement avec leurs deux parents biologiques. Les jeunes qui vivent dans des grandes régions métropolitaines affichent des taux de diplômation universitaire plus élevés que ceux qui vivent dans des régions rurales ou des petites villes. Les niveaux de scolarité de la mère et du père prédisent dans une large mesure les taux de diplômation universitaire des jeunes.

Les effets de la langue maternelle et du contexte linguistique familial ne sont pas statistiquement significatifs (tableau A.1). Cela est compréhensible, étant donné que les enfants d'immigrants de notre étude ont effectué toutes leurs études dans le système d'éducation du Canada et ne devraient pas avoir de difficulté à parler la langue du pays hôte. Il convient de souligner que de nombreux immigrants qui sont arrivés au Canada depuis les années 1970 ne parlaient ni l'anglais ni le français. Même si les difficultés linguistiques peuvent affecter le rendement économique des immigrants, un contexte familial non anglophone/francophone n'a pas de répercussions directes sur le niveau de scolarité universitaire des enfants.

Le tableau 5 résume les différences entre les groupes dans les effets des principales variables explicatives, selon une analyse distincte des groupes de pays/régions autres que ceux de l'Ouest et de pays/régions de l'Ouest dans les tableaux A.2 et A.3. Le tableau A.2 comporte des modèles distincts pour les groupes de pays/régions autres que ceux de l'Ouest et pour les groupes de pays/régions de l'Ouest ainsi que pour les enfants de parents nés au Canada, tandis que le tableau A.3 présente chaque modèle séparément pour les cinq grands groupes de pays/régions d'origine — la Chine l'Inde, les Caraïbes, le Royaume-Uni et l'Italie. Cela nous permet de déterminer dans quelle mesure les prédicteurs sont plus importants pour certains groupes d'origine nationale, mais moins pour d'autres. Afin de démontrer si les effets différents de certaines variables explicatives sont statistiquement significatifs d'un groupe à l'autre, le tableau A.4 comprend les valeurs T pour la différence dans les paramètres des modèles des différents groupes.

Comme le montre le tableau 5, les personnes de sexe masculin originaires des Caraïbes sont moins susceptibles d'avoir un diplôme universitaire que leurs homologues de sexe féminin. L'avantage des femmes est aussi évident chez les Chinoises et les Italiennes, avec une différence de l'ordre de 7 à 15 points de pourcentage par rapport à leurs homologues masculins. La tendance inverse est observée chez les personnes venant des Indes (non statistiquement significatif), dont 67,0 % des hommes, comparativement à 63,5 % des femmes, devraient obtenir un diplôme universitaire.

L'influence du niveau de scolarité du père est plus importante pour les groupes originaires de pays de l'Ouest que pour les jeunes originaires de pays autres que ceux de l'Ouest. La différence prévue en pourcentage la plus grande a été observée chez les Italiens, 30,2 % de ceux dont les pères n'avaient pas terminé d'études secondaires ayant obtenu un diplôme universitaire. Ce pourcentage passe à 70,2 % pour ceux dont les pères avaient fait des études universitaires. Le niveau de scolarité des pères fait aussi une grande différence chez les jeunes de parents immigrants de l'Inde, des Caraïbes et du Royaume-Uni. Parmi les Chinois, peu importe si le père n'avait fait que des études secondaires ou avait un diplôme universitaire, on notait peu de différences dans le pourcentage de ceux ayant obtenu un diplôme — 69,3 % comparativement à 77,3 %. Le niveau de scolarité de la mère, toutefois, fait une grande différence dans le cas de la diplômation universitaire chez les jeunes de parents immigrants du Royaume-Uni, et dans une moindre mesure, de parents immigrants de la Chine. L'effet du niveau de scolarité de la mère n'est ni significatif ni uniforme chez les jeunes de parents immigrants des Caraïbes, de l'Inde et de l'Italie.

L'environnement linguistique familial exerce des effets différents pour les groupes originaires et non originaires des pays/régions de l'Ouest, le maintien de la langue minoritaire n'étant pas avantageux pour les groupes originaires des pays/régions de l'Ouest. Près de 73 % des jeunes Chinois qui ont conservé leur langue maternelle pendant l'enfance ont obtenu un diplôme universitaire, comparativement à 55 % de ceux qui ne parlaient que l'anglais ou le français avec leurs parents. Cette tendance se maintient aussi pour les jeunes de parents immigrants de l'Inde.

Tableau 5
Différences entre les groupes dans les effets de certaines variables explicatives