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4.1 Niveau de concentration de membres de la même collectivité ethnique

Dans les huit plus grandes régions métropolitaines au Canada, environ 10 % des immigrants non britanniques et non français ont la même origine ethnique que la majorité de leurs collègues (tableau 1). En outre, 6 % des immigrants travaillent dans des milieux où environ la moitié de leurs collègues ont la même origine ethnique qu'eux. Le niveau de concentration de membres de la même collectivité ethnique en milieu de travail est beaucoup plus faible chez les personnes nées au Canada 9 . Seulement 4,5 % des travailleurs nés au Canada ont la même origine ethnique que la majorité de leurs collègues.

Parmi les immigrants, le niveau de concentration de membres de la même collectivité ethnique en milieu de travail varie considérablement selon les groupes ethniques. Les immigrants chinois et portugais affichent les niveaux les plus élevés, soit 19,9 % et 17,6 % respectivement. Les Italiens, les Philippins et les Sud-Asiatiques affichent aussi des niveaux relativement élevés de concentration de membres de la même collectivité ethnique en milieu de travail. Les Allemands et les autres groupes immigrants d'Europe travaillent rarement dans des environnements ethniquement homogènes. Parmi les personnes nées au Canada, la différence entre les groupes est faible, et le niveau de concentration de membres de la même collectivité ethnique est généralement faible. Seuls les Italiens et les Portugais affichent des niveaux relativement élevés de concentration de membres de la même collectivité ethnique.

Tableau 1
Répartition en pourcentage de la concentration de membres de la même collectivité ethnique en milieu de travail parmi les travailleurs âgés de 25 à 64 ans, selon le statut d'immigrant, dans les huit plus grandes régions métropolitaines au Canada

À titre de référence, le tableau 2 présente la concentration résidentielle mesurée au niveau de l'îlot, à partir des données du Recensement de 2001. Il convient de souligner que la taille de la population au niveau de l'îlot — taille médiane d'environ 100 ou 30 ménages — est probablement supérieure à celle de la population d'un lieu de travail typique — ces données ne sont pas disponibles dans l'Enquête sur la diversité ethnique (EDE). Le niveau de concentration résidentielle pourrait être plus élevé s'il était fondé sur une unité géographique plus petite. Si l'on garde cette restriction en tête, la comparaison du tableau 1 et du tableau 2 fait ressortir deux séries d'observations intéressantes. Tout d'abord, parmi les immigrants, les Chinois, les Sud-Asiatiques et les Italiens ont des niveaux élevés de concentration de membres de la même collectivité ethnique, tant en milieu de travail que dans leurs quartiers résidentiels. Les Philippins et les Portugais ont des niveaux relativement élevés de concentration en milieu de travail, mais de faibles niveaux de concentration résidentielle. Les Allemands et les Noirs ont des niveaux

relativement faibles de concentration, tant en milieu de travail que dans leurs quartiers résidentiels. En deuxième lieu, pour chaque groupe ethnique, les immigrants et les personnes nées au Canada affichent des niveaux très similaires de concentration résidentielle. En comparaison, pour les groupes de minorités visibles, le niveau relativement élevé de concentration en milieu de travail chez les immigrants diminue substantiellement chez les personnes nées au Canada.

Tableau 2
Concentration résidentielle selon le statut d'immigrant dans les huit plus grandes régions métropolitaines au Canada, pour certains groupes ethniques, 2001

4.2 Caractéristiques des travailleurs dans les milieux de travail où il existe des concentrations élevées de membres de la même collectivité ethnique

De faibles niveaux de scolarité caractérisent à la fois les immigrants et les personnes nées au Canada qui travaillent principalement avec des membres de la même collectivité ethnique. Comme dans la partie supérieure du tableau 3, environ 49 % des travailleurs immigrants qui ont la même origine ethnique que la plupart de leurs collègues ont un niveau de scolarité supérieur au niveau secondaire, comparativement à 72 % de ceux qui ont peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique, et à 68 % de ceux déclarant que leur origine ethnique n'est pas importante pour eux. Même les personnes qui ne travaillent pas ont des niveaux plus élevés de scolarité que les travailleurs qui travaillent principalement avec des personnes appartenant à la même collectivité ethnique qu'eux. Ces modèles se vérifient en général à la fois pour les immigrants de minorités visibles et pour ceux d'origine européenne. Parmi les personnes nées au Canada, le désavantage quant aux niveaux de scolarité pour les travailleurs qui travaillent principalement avec des personnes appartenant à la même collectivité ethnique qu'eux se concentrent chez les minorités visibles.

Tableau 3
Scolarité et capacité linguistique selon la situation d'emploi et le degré de concentration de personnes appartenant à la même collectivité ethnique en milieu de travail chez les personnes âgées de 25 à 64 ans

Un faible niveau de connaissances en anglais/français est une autre caractéristique que partagent les travailleurs immigrants qui travaillent principalement avec des personnes qui appartiennent à la même collectivité ethnique qu'eux. Comme le montre la moitié inférieure du tableau 3, environ 31 % des travailleurs immigrants qui ont la même origine ethnique que la plupart de leurs collègues ont l'anglais/le français comme langue maternelle ou ont grandi dans un environnement familial où on parlait l'anglais/le français. Cela est beaucoup plus faible que le niveau de 62 % enregistré chez ceux qui avaient peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'eux, et de 68 % chez ceux indiquant que leur origine ethnique n'est pas importante pour eux. Ce niveau est aussi plus faible que celui de 45 % enregistré chez les personnes qui ne travaillent pas. Le désavantage en ce qui a trait à la connaissance de l'anglais/du français est particulièrement grave chez les travailleurs immigrants de minorités visibles dans les environnements ethniquement homogènes.

Parmi les minorités visibles nées au Canada, les travailleurs qui travaillent principalement avec des personnes appartenant à la même collectivité ethnique qu'eux montrent des lacunes claires en ce qui a trait à la connaissance de l'anglais/du français. Toutefois, dans le cas des groupes d'origine européenne nés au Canada, la connaissance de la langue ne varie pas avec le niveau de concentration de membres de la même collectivité ethnique en milieu de travail.

La scolarité et la connaissance de la langue de la société hôte ne sont peut-être pas les seuls facteurs liés au degré de concentration en milieu de travail. Pour discerner les effets des autres variables sociodémographiques, un modèle de régression multinomiale est conçu pour les immigrants (côté gauche du tableau 4) et pour les personnes nées au Canada (côté droit) séparément. La variable dépendante pour chaque groupe correspond aux cinq catégories représentant la situation d'emploi et le degré de concentration en milieu de travail, la catégorie dans laquelle la plupart des collègues appartiennent à la même collectivité ethnique servant de référence commune. Le tableau 4 montre les rapports de cotes estimés à partir des modèles de régression multinomiale. Par exemple, la cote exprimant la possibilité pour les femmes immigrantes d'avoir peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'elles ou de travailler avec une majorité de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'elles est 1,39 fois plus élevée que la cote correspondante chez les hommes (le premier chiffre de la colonne 3).

Comme le montre la première colonne du côté gauche du tableau 4, comparativement à ceux qui ne travaillent pas, les travailleurs immigrants qui ont la même origine ethnique que la plupart de leurs collègues ont tendance à avoir une connaissance plus faible de l'anglais/du français, un plus grand sentiment d'appartenance à leur collectivité ethnique et un plus grand nombre d'amis appartenant à la même collectivité ethnique. Ils ont aussi tendance à être des hommes, à être plus jeunes, et sont moins susceptibles d'être des immigrants récents, plus susceptibles d'être mariés et moins susceptibles d'avoir de jeunes enfants à la maison.

Parmi les travailleurs, un niveau plus faible de connaissance de l'anglais/du français, une appartenance ethnique plus forte et un plus grand nombre d'amis appartenant à la même collectivité ethnique sont aussi des facteurs significatifs qui permettent de distinguer les travailleurs immigrants qui partagent la même origine ethnique que la plupart de leurs collègues de ceux qui ont moins de collègues appartenant à la même collectivité ethnique ou que ceux qui déclarent que leur origine ethnique n'est pas importante (colonnes 2 à 4 du côté gauche du tableau 4). Des niveaux plus faibles de scolarité et le fait d'avoir immigré récemment (au Canada, cinq ans ou moins) sont deux autres facteurs importants correspondant au fait de travailler dans des environnements ethniquement homogènes.

Parmi les personnes nées au Canada, l'utilisation de langues minoritaires et le fait d'avoir des amis appartenant à la même collectivité ethnique sont deux variables qui ont des effets importants pour distinguer les travailleurs qui travaillent principalement avec des personnes appartenant à la même collectivité ethnique qu'eux de ceux qui ne travaillent pas ainsi que de ceux qui ont moins de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'eux. Contrairement aux immigrants dont l'utilisation d'une langue minoritaire dans les fonctions sociales pourrait, au moins partiellement, être le résultat de manque de connaissance de l'anglais/du français, le fait de ne pas utiliser la ou les langues du pays hôte par les personnes nées au Canada rend probablement compte de ce que ces personnes préfèrent utiliser une langue minoritaire. L'effet de la scolarité est soit non significatif ou se manifeste dans le sens opposé à celui pour les immigrants. Ces résultats laissent supposer que la préférence des personnes peut jouer un rôle majeur dans la concentration de personnes appartenant à la même collectivité ethnique en milieu de travail chez les personnes nées au Canada. En comparaison, le désavantage au chapitre du capital humain et les préférences individuelles sont des facteurs importants du travail dans un milieu ethniquement homogène.

Tableau 4
Rapports de cotes découlant des régressions logistiques multinomiales sur la situation d'emploi et le degré de concentration de membres de la même collectivité ethnique en milieu de travail

Outre les déficits dans le capital humain, les immigrants qui travaillent dans des environnements de travail ethniquement homogènes sont disproportionnellement représentés dans les professions et les industries où la rémunération est faible. Comme le montre le tableau A.1, parmi les immigrants, les travailleurs dans les environnements ethniquement homogènes sont plus susceptibles de travailler dans les ventes et les services (33 %) et dans des professions propres aux industries primaires, à la transformation, à la fabrication et aux services publics (21 %) que les travailleurs qui ont peu ou pas de collègues ayant la même origine ethnique qu'eux (20 % et 11 % respectivement). Comparativement aux travailleurs qui ont peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'eux, les travailleurs immigrants dans les environnements ethniquement homogènes sont surreprésentés dans les industries des services personnels (29 % comparativement à 10 %), mais moins susceptibles de travailler dans les industries de services aux entreprises (15 % comparativement à 26 %) et dans les industries de services publics (9 % comparativement à 21 %). Les travailleurs immigrants dans des environnements ethniquement homogènes sont plus susceptibles d'être des travailleurs autonomes que les autres travailleurs.

Parmi les personnes nées au Canada, les différences dans la répartition des professions et des industries selon le niveau de concentration de membres de la même collectivité ethnique en milieu de travail ne sont pas aussi importantes que chez les immigrants. Toutefois, les travailleurs nés au Canada dans des environnements de travail ethniquement homogènes sont surreprésentés dans les professions propres aux industries primaires, à la transformation, à la fabrication et aux services publics, ainsi que dans les industries de services personnels.

4.3 Concentration de membres de la même collectivité ethnique en milieu de travail et gains

Il convient de déterminer si les désavantages observés dans le capital humain et les attributs de l'emploi peuvent expliquer les écarts dans les gains liés au travail dans des environnements ethniquement homogènes. Lorsque les différences dans les caractéristiques individuelles et les attributs de l'emploi sont prises en compte, les écarts qui subsistent au chapitre des gains pourraient être attribuables à des taux de rémunération plus faibles spécifiquement liés aux environnements de travail ethniquement homogènes, à d'autres caractéristiques de l'emploi qui ne sont pas mesurées dans l'étude (comme la taille de l'entreprise et la syndicalisation), et/ou à la tendance chez ceux qui sont très motivés et qui ont des capacités supérieures à la moyenne — plutôt que ceux observés dans l'étude — à éviter les environnements de travail ethniquement homogènes. Il est difficile de séparer les effets attribuables aux attributs non mesurés de l'emploi et à l'hétérogénéité non observée, mais le fait de laisser de côté les deux facteurs entraînerait une surestimation des désavantages au chapitre des gains liés aux environnements de travail ethniquement homogènes (Edin, Fredriksson et Åslund, 2003). Si l'écart qui subsiste est faible lorsque les caractéristiques individuelles observées et les attributs de l'emploi sont contrôlés, et si les capacités non observées des travailleurs dans des environnements ethniquement homogènes ne sont pas supérieures à la moyenne, il est raisonnable de conclure que le travail dans ces environnements n'est pas directement associé à des désavantages importants au chapitre des gains 10 .

Les résultats du tableau 5 — basés sur les modèles de régression présentés au tableau A.2 — montrent que seuls les travailleurs immigrants de sexe masculin dans des environnements ethniquement homogènes affichent en moyenne un écart important dans leurs gains par rapport à ceux qui ont peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'eux (comme dans les modèles 1). Cet écart observé au chapitre des gains résulte principalement de la différence dans le capital humain au niveau individuel et les attributs de l'emploi. Parmi les hommes immigrants, une fois contrôlées les variables démographiques de base, y compris les groupes ethniques, les années possibles d'expérience de travail, la structure familiale et la région métropolitaine de résidence, les travailleurs dans des environnements ethniquement homogènes gagnent 33 % de moins que les travailleurs qui ont peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'eux. L'écart diminue pour passer à 18 % lorsque les années de résidence au Canada, la scolarité et la connaissance de l'anglais/du français sont contrôlées. L'écart se rétrécit davantage, pour s'établir à 11 %, lorsque les différences dans les répartitions des professions/des industries, le statut de travailleur autonome et le temps de travail sont prises en compte. Les différences dans le capital humain individuel et les attributs de l'emploi représentent environ les deux tiers de l'écart observé au chapitre des gains. L'écart qui subsiste n'est pas statistiquement significatif à p = 0,05.

Tableau 5
Écarts estimés 1 dans le logarithme des gains annuels par rapport aux travailleurs qui ont peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'eux, selon le sexe et le statut d'immigrant

Parmi les femmes nées au Canada, l'écart au chapitre des gains entre les travailleuses dans des environnements ethniquement homogènes et les travailleuses qui ont peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'elles, se situe à 17 %, ce qui est appréciable, mais pas statistiquement significatif. Cet écart se rétrécit à 11 % lorsque l'on tient compte des différences dans la scolarité, la connaissance de la langue et les attributs de l'emploi. En comparaison, les femmes nées au Canada qui déclarent que leur origine ethnique n'est pas importante gagnent beaucoup plus que celles qui déclarent que leur origine ethnique est importante, mais qui ont peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'elles. Parmi les femmes immigrantes et les hommes nés au Canada, la variation des gains liée à la concentration en milieu de travail est généralement faible ou statistiquement non significative.

L'association négative entre le fait de travailler avec des personnes appartenant à la même collectivité ethnique et les gains semble être, en valeur absolue, plus grande chez les Chinois et les Italiens. Cela est démontré dans le tableau 6, qui est fondé sur des modèles de régression construits séparément pour chaque grand groupe ethnique (avec au moins 300 observations lorsque l'on combine les immigrants et les personnes nées au Canada, ainsi que les hommes et les femmes). Lorsque les caractéristiques individuelles et les attributs de l'emploi observés sont contrôlés, les travailleurs dans des environnements ethniquement homogènes gagnent toujours environ 32 % de moins que les travailleurs qui ont peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'eux chez les Chinois et les Italiens. Il convient de souligner que les Chinois ont le taux le plus élevé de travail dans des environnements ethniquement homogènes parmi les groupes d'immigrants, tandis que les Italiens ont le taux le plus élevé parmi les personnes nées au Canada.

Lorsque l'analyse est exécutée séparément pour les Chinois et les Italiens immigrants et nés au Canada, le désavantage lié au fait de travailler dans un environnement ethniquement homogène se manifeste uniquement chez les immigrants chinois — et principalement chez les femmes immigrantes chinoises — mais persiste pour les immigrants et les personnes nées au Canada dans le cas des Italiens (tableau non présenté, mais disponible sur demande). Il convient de souligner ici que la comparaison se fait à l'intérieur du groupe. L'écart important au chapitre des gains lié aux travailleurs dans des environnements ethniquement homogènes à l'intérieur de ces deux groupes ne signifie pas nécessairement que ces travailleurs gagnent beaucoup moins que les membres d'autres groupes qui travaillent aussi dans des environnements ethniquement homogènes. En fait, une analyse plus poussée montre que les immigrants chinois de sexe masculin qui travaillent dans des environnements ethniquement homogènes affichent un écart non significatif au chapitre des gains (2 %) par rapport à leurs homologues de tous les autres groupes. Les immigrantes chinoises qui travaillent dans des environnements ethniquement homogènes affichent un écart relativement important au chapitre des gains (19 %) par rapport à leurs homologues de tous les autres groupes, tandis que les immigrantes chinoises qui ont peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'elles jouissent d'un avantage relativement important au chapitre des gains (22 %) par rapport à leurs homologues de tous les autres groupes. Cela laisse supposer que la variation importante des gains liés à la concentration en milieu de travail découle au moins en partie des immigrants chinois bien nantis qui travaillent dans des environnements non ethniques par rapport à leurs homologues d'autres groupes.

Des modèles similaires existent pour les hommes et les femmes immigrants italiens et les hommes italiens nés au Canada. Les femmes italiennes nées au Canada qui travaillent dans des environnements ethniquement homogènes affichent un écart important au chapitre des gains (21 %) par rapport à leurs homologues de tous les autres groupes, tandis que les femmes italiennes nées au Canada qui ont peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'elles ont des gains similaires à ceux de leurs homologues de tous les autres groupes.

Tableau 6
Écarts estimés dans le logarithme des gains annuels par rapport aux travailleurs qui ont peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'eux, selon le groupe ethnique, en combinant les immigrants et les personnes nées au Canada de parents immigrants

4.4 Concentration de membres de la même collectivité ethnique en milieu de travail et satisfaction à l'égard de la vie

Les immigrants qui travaillent dans des environnements ethniquement homogènes sont moins susceptibles de déclarer de faibles niveaux de satisfaction à l'égard de la vie que les travailleurs qui ont peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'eux (tableau 7 fondé sur les modèles de régression logistique du tableau A.3). Cela s'applique tant aux hommes qu'aux femmes. Par exemple, lorsque la différence dans les caractéristiques individuelles et les attributs de l'emploi observés est contrôlée, le rapport de cotes exprimant la possibilité de déclarer un faible niveau de satisfaction à l'égard de la vie est de 0,60 pour les travailleurs immigrants de sexe masculin dans des environnements de travail ethniquement homogènes par rapport aux travailleurs qui ont peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'eux. Ce rapport de cotes est équivalent à une différence estimée de sept points de pourcentage sur une moyenne de 17 % de personnes déclarant de faibles niveaux de satisfaction à l'égard de la vie. Si l'on contrôle en outre les gains annuels, le rapport de cotes exprimant la possibilité de déclarer un faible niveau de satisfaction à l'égard de la vie pour les travailleurs dans des environnements ethniquement homogènes diminue légèrement pour les hommes immigrants, mais demeure le même pour les femmes immigrantes.

Tableau 7
Rapport de cotes estimé exprimant la possibilité de déclarer un faible niveau de satisfaction à l'égard de la vie par rapport aux travailleurs qui ont peu ou pas de collègues appurtenant à la même collectivité ethnique qu'eux, selon le groupe ethnique, le sexe et le statut d'immigrant

Les hommes immigrants qui partagent la même origine ethnique qu'environ la moitié de leurs collègues et pour qui l'origine ethnique n'est pas importante sont plus susceptibles de déclarer de faibles niveaux de satisfaction à l'égard de la vie que les travailleurs qui ont peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'eux. Cela laisse supposer que le degré de concentration de membres de la même collectivité ethnique en milieu de travail et la satisfaction déclarée à l'égard de la vie ne sont pas associés de façon linéaire ou que certains modèles de sélection complexes entrent en jeu.

Parmi les personnes nées au Canada, la différence entre les travailleurs dans des environnements ethniquement homogènes qui déclarent de faibles niveaux de satisfaction à l'égard de la vie et ceux qui ont peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'eux n'est pas significative. Comme dans la tendance observée chez les hommes immigrants, les hommes nés au Canada qui partagent la même origine ethnique qu'environ la moitié de leurs collègues et pour qui l'origine ethnique n'est pas importante sont plus susceptibles de déclarer de faibles niveaux de satisfaction à l'égard de la vie que les hommes nés au Canada qui ont peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'eux. Les femmes nées au Canada qui partagent la même origine ethnique qu'environ la moitié de leurs collègues sont aussi plus susceptibles de déclarer de faibles niveaux de satisfaction à l'égard de la vie que les femmes qui ont peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'elles.

Dans le cas des groupes de minorités visibles/ethniques importants, les travailleurs dans des environnements ethniquement homogènes sont généralement moins susceptibles de déclarer de faibles niveaux de satisfaction à l'égard de la vie que les travailleurs qui ont peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'eux, même si la différence n'est pas statistiquement significative chez les Sud-Asiatiques, les Noirs et les Italiens. Les résultats sont présentés dans le tableau 8, qui combine les hommes et les femmes immigrants et nés au Canada dans les modèles.

Tableau 8
Rapport de cotes estimé exprimant la possibilité de déclarer de faibles niveaux de satisfaction à l'égard de la vie par rapport aux travailleurs qui ont peu ou pas de collègues appartenant à la même collectivité ethnique qu'eux, selon le groupe ethnique, en combinant les immigrants et les personnes nées au Canada de parents immigrants

 

9 . Dans le présent document, les personnes nées au Canada comprennent uniquement celles qui sont nées au Canada et dont au moins un parent est immigrant.

10 . Toutefois, si les travailleurs dans des environnements ethniquement homogènes avaient des capacités observées inférieures à la moyenne, ils seraient plus susceptibles d'être sélectionnés pour des emplois peu rémunérés. Ainsi, il est possible que la prise en compte des différences dans la distribution des professions et des industries mènent à un « surcontrôle ». Par conséquent, les modèles sont présentés avec et sans contrôle de la répartition des professions et des industries ainsi que du temps de travail.