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La situation économique et sociale des immigrants et de leurs enfants est un enjeu stratégique important au Canada. L'immigration au Canada se situe actuellement à des niveaux historiquement élevés et devrait s'y maintenir. De nombreux analystes stratégiques et gens d'affaires sont d'avis que les pénuries de main-d'œuvre imminentes devraient entraîner une augmentation et non une diminution de l'immigration.

Les taux d'immigration élevés ont changé considérablement le paysage social et économique du Canada. En outre, la situation des immigrants a évolué de façon significative au cours des deux dernières décennies. Le présent document fait état de l'ample réponse de Statistique Canada à la demande de recherches empiriques plus poussées sur les questions d'immigration et à celle de l'élaboration de nouvelles sources de données à l'appui de ces recherches.

Les recherches ont démontré, dès la fin des années 1980, que le schéma habituel de la situation économique des immigrants était en train de changer, voire de se détériorer. Des recherches effectuées par des chercheurs de Statistique Canada et d'autres chercheurs ont démontré que l'écart entre les gains des immigrants et ceux des personnes nées au Canada, au cours des premières années passées au Canada, s'est élargi, en dépit du niveau de scolarité de plus en plus élevé des immigrants. Par ailleurs, le faible revenu est en hausse chez les groupes successifs de nouveaux immigrants, tant en termes absolus que par rapport aux personnes nées au Canada.

Les recherches soulignent un certain nombre de raisons possibles pour cette dégradation, mais les trois les plus souvent mentionnées sont les suivantes : 1) la modification au fil du temps de la répartition des régions d'où proviennent les immigrants et les questions qui lui sont connexes, comme les compétences linguistiques et la qualité de l'enseignement; 2) la diminution du rendement économique de l'expérience de travail acquise à l'étranger, au point où à la fin des années 1990, la plupart des nouveaux immigrants n'ont à peu près pas profité économiquement de l'expérience de travail qu'ils avaient acquise avant d'arriver au Canada; et 3) la dégradation de la situation sur le marché du travail des nouveaux arrivants sur le marché du travail globalement, parmi lesquels les immigrants représentent un sous-ensemble. Toutefois, des recherches récentes ont démontré que ces déterminants ne s'appliquent pas après 2000. La dégradation plus récente semble être liée à la hausse marquée du nombre de travailleurs des technologies de l'information (TI) et d'ingénieurs qui arrivent au Canada et à leur difficulté à trouver un emploi, difficulté qui est liée dans une certaine mesure au repli des TI de 2001 à 2004. Les travaux de recherche examinés dans le présent document comportent aussi des questions sur la mesure dans laquelle les changements apportés aux caractéristiques des immigrants depuis 1993 ont contribué à l'amélioration de leur situation économique. Selon ces recherches, l'évolution des caractéristiques des immigrants a entraîné une amélioration de la situation économique pour les immigrants se trouvant au milieu et au sommet de la répartition des revenus, mais a eu peu d'effets positifs au bas de la répartition des revenus. Par conséquent, la modification des modèles de sélection et les changements des caractéristiques des immigrants qui en découlent (principalement des niveaux de scolarité plus élevés) ont un très petit effet positif seulement sur les taux de faible revenu des nouveaux immigrants.

La dégradation économique que connaissent les immigrants de première génération ne constitue pas la seule préoccupation. La situation de leurs enfants est tout aussi importante, sinon plus. Dans ce cas, les recherches font ressortir un tableau plus positif. La plupart des Canadiens de deuxième génération atteignent des niveaux très élevés de scolarité et, par conséquent, ils réussissent très bien sur le marché du travail. Leurs résultats au chapitre de la scolarité et leur situation économique sont perçus en moyenne comme étant équivalents ou supérieurs à ceux de leurs homologues nés au Canada.

La perception qu'ont les immigrants de leur vie au Canada, en dépit de la situation économique difficile de nombre d'entre eux ces dernières années, est dans une large mesure positive à l'égard de leur décision de venir au Canada. Lorsqu'on a demandé aux immigrants arrivés en 2000 quelle était leur perception du Canada après quatre années passées au pays, ils ont indiqué qu'ils appréciaient le plus la liberté, les droits, la sécurité et les perspectives d'avenir que le Canada a à offrir. Parmi les défis auxquels ils font face, nombreux sont ceux qui ont souligné des enjeux économiques, comme la recherche d'un emploi. Après avoir passé quatre années au Canada, environ les trois quarts des immigrants arrivés en 2000 ont indiqué qu'ils prendraient à nouveau la décision de venir au Canada.

Même si très peu de recherches ont été effectuées sur ce sujet à Statistique Canada, le document comprend certains arguments concernant le fait que l'immigration a eu relativement peu d'effets négatifs sur la cohésion sociale au Canada comparativement à certains pays d'Europe. Un certain nombre de raisons possibles sont examinées, y compris le fait que, contrairement à de nombreuses nations, le Canada n'a jamais été à la recherche d'une identité nationale unique. À partir de la Confédération, en 1867, le Canada a dû prendre en compte deux groupes comportant des caractéristiques religieuses, culturelles et linguistiques très différentes, les francophones et les anglophones. Une tradition d'accueil s'est donc installée. Par ailleurs, le Canada se perçoit comme une terre d'immigrants, et la plupart des Canadiens sont fiers de la capacité du pays d'accueillir les nouveaux arrivants. Parmi les autres facteurs qui pourraient contribuer à l'absence d'effets négatifs graves en matière de cohésion sociale figurent les suivants : 1) les niveaux très élevés de scolarité des nouveaux immigrants, beaucoup plus élevés que ceux des personnes nées au Canada; 2) le fait que tous les partis politiques aux niveaux fédéral, provincial et municipal sont d'avis que davantage d'immigration est nécessaire, en raison des pénuries de main-d'œuvre à venir, ce message étant assimilé dans une large mesure par la population canadienne; 3) le niveau relativement élevé d'engagement communautaire des immigrants au Canada; 4) la très grande diversité raciale de la population immigrante au Canada; et 5) l'absence de problèmes significatifs concernant l'immigration illégale.

Devant l'intérêt considérable suscité par les questions d'immigration, Statistique Canada a utilisé à la fois les sources de données existantes, comme le recensement, pour éclaircir les questions importantes et, en collaboration avec ses organismes d'orientation partenaires, a créé un certain nombre de nouveaux ensembles de données, principalement longitudinales. Même si le recensement demeure la source la plus importante de données pour de nombreuses questions d'immigration, en partie à cause de la taille importante de l'échantillon, il existe un certain nombre d'ensembles de données récemment créés. Le premier est la Base de données longitudinales sur les immigrants (BDIM), une source de données fondée principalement sur des données administratives et créée en partenariat avec Citoyenneté et Immigration Canada. Par la suite, on a couplé la BDIM et une source de données administratives existante élaborée par Statistique Canada, appelée la banque DAL (Banque de données administratives longitudinales). L'avantage de ce dernier fichier administratif est qu'il contient des données longitudinales sur le revenu des immigrants et des autres Canadiens, ce qui permet des comparaisons entre les groupes. La BDIM comporte uniquement des données sur les immigrants. Toutefois, les sources de données administratives comprennent un ensemble restreint de variables. Pour surmonter ce problème, on a créé l'Enquête longitudinale auprès des immigrants du Canada (ELIC), encore une fois pour Citoyenneté et Immigration Canada. L'enquête a permis de suivre un échantillon d'immigrants arrivés en 2000 pendant quatre ans, afin de répondre à des questions concernant la scolarité, le logement, l'emploi, la santé, les attitudes, les réseaux sociaux et la situation économique. Outre ces nouvelles sources de données, l'Enquête sur la diversité ethnique de 2002, créée en partenariat avec Patrimoine canadien, et l'ajout d'identificateurs des immigrants dans l'Enquête sur la population active, en 2007, fournissent des renseignements additionnels aux chercheurs et aux analystes stratégiques qui s'intéressent aux questions d'immigration.

L'ample réponse de Statistique Canada à la demande de nouvelles recherches et données concernant l'immigration fait ressortir certaines des priorités de l'organisme, notamment 1) l'importance accordée à la recherche de fond effectuée par Statistique Canada, souvent pour des raisons de qualité des données et d'élaboration de données; 2) l'importance d'une collaboration utile avec les organismes d'orientation partenaires, au chapitre de l'élaboration des données et de la recherche; et 3) la nécessité de maintenir des liens étroits avec les chercheurs universitaires, afin d'être à l'affût de leurs besoins de données et des questions de recherche et des méthodologies les plus récentes, et pour favoriser le recrutement.