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Série de documents de recherche sur l'analyse économique (AE)

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Influences intérieures et étrangères sur les prix canadiens selon les mouvements cycliques du taux de change, 1974 à 1996

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Influences intérieures et étrangères sur les prix canadiens selon les mouvements cycliques du taux de change, 1974 à 1996

par John R. Baldwin et Beiling Yan

Sommaire exécutif

Quels sont les facteurs qui influent sur la formation des prix dans le secteur manufacturier canadien? La théorie économique propose une variété d'explications. Certains modèles font l'hypothèse d'économies fermées et appliquent une règle d'établissement des prix au moyen d'un taux de marge. On suppose alors que les industries fondent leur prix de vente sur le coût unitaire et un taux de rendement cible (qui correspond à la marge). D'autres font l'hypothèse d'un monde parfaitement compétitif et intégré, où les prix sont régis par la loi du prix unique (LPU). Dans ces modèles, le prix d'un produit homogène est égal à celui qui prévaut dans le monde (dans le cas présent, les États-Unis), après ajustement au titre du coût de transport, du taux tarifaire et du taux de change.

Nous examinons le comportement de 81 industries manufacturières canadiennes en matière d'établissement des prix au cours de la période allant de 1974 à 1996. Nous abordons la question de savoir quelle règle explique le processus de formation des prix au Canada et dans quelles circonstances les prix canadiens sont davantage sensibles aux prix étrangers (américains) qu'aux facteurs intérieurs, par exemple les coûts de la main-d'oeuvre et des matériaux ainsi que la productivité. Plus précisément, les questions étudiées sont les suivantes :

  1. Comment la formation des prix s'opère-t-elle au Canada? Quelle règle peut expliquer les fluctuations des prix?

    En moyenne, les prix des biens manufacturiers au Canada ne sont régis exclusivement ni par la règle d'établissement des prix au moyen d'un taux de marge, ni par la LPU. Les prix sont plutôt fixés selon ces deux règles combinées.

  2. Dans quelles circonstances les prix canadiens sont-ils plus sensibles aux influences étrangères?

    Les prix des biens produits au pays sont plus sensibles aux prix américains si l'industrie canadienne compose avec une concurrence plus forte pour ce qui est des importations et si les biens produits au pays et les biens étrangers sont moins différenciés.

    Comparativement aux prix des biens intérieurs, les prix des biens importés sont plus sensibles aux prix étrangers. Toutefois, l'importateur qui fixe les prix des biens importés ne peut simplement répercuter sur ces derniers la totalité des fluctuations des prix étrangers; il doit aussi les ajuster en fonction des conditions du marché local (coûts de la main-d'oeuvre, des matériaux et de l'énergie au Canada). Les prix des biens importés refléteront davantage les prix intérieurs (phénomène de fixation des prix en fonction du marché) lorsque la part du marché que représentent ces biens est faible.

    Il existe des différences entre industries au niveau de la réaction aux prix, et ces différences sont importantes.

Au moyen d'un lien établi entre le comportement à court terme des prix et leur valeur à long terme, nous estimons également la vitesse d'ajustement des prix et évaluons dans quelle mesure elle varie selon les fluctuations du taux de change. Voici les questions abordées :

  1. Quels sont les facteurs donnant lieu aux fluctuations de prix à court terme? Quelle est la vitesse d'ajustement des prix?

    Les fluctuations à court terme des prix des biens produits au pays et des biens étrangers importés reflètent les changements courants des prix étrangers et des conditions économiques intérieures. Ces fluctuations visent aussi à corriger les déséquilibres engendrés par des chocs antérieurs.

    Il faut environ 3,6 années pour que 50 % de l'écart entre la valeur observée et la valeur d'équilibre à long terme des prix des biens produits au pays soit résorbé. Dans le cas des prix des biens importés, cela prend 6,6 années.

  2. Quelles sont les circonstances dans lesquelles les prix canadiens réagissent de façon plus marquée aux perturbations des prix étrangers? Quelle est la variation de la vitesse d'ajustement au cours du cycle du taux de change (périodes d'appréciation par rapport aux périodes de dépréciation)?

    Étant donné que la compétitivité du Canada sur la scène internationale diminue lors des périodes d'appréciation du dollar canadien, les prix canadiens seront alors plus sensibles aux fluctuations des prix étrangers. L'appréciation du dollar canadien signifie que les biens du Canada deviennent relativement plus coûteux. Les producteurs intérieurs qui subissent la concurrence de biens étrangers doivent fixer des prix plus proches de ceux de leurs concurrents étrangers au cours de ces périodes.

    Lors des périodes de dépréciation du dollar canadien, la compétitivité du Canada sur la scène internationale augmente; les prix canadiens seront alors plus sensibles aux changements touchant les coûts au Canada et le seront moins aux prix étrangers. Les industries canadiennes jouissent alors d'un avantage relatif au chapitre des coûts. Il y a de ce fait plus de marge de manoeuvre pour ajuster les prix des biens intérieurs en fonction des coûts au Canada et de leur valeur d'équilibre à long terme.

    La rapidité de l'ajustement vers l'équilibre est plus grande lorsque les pressions des marchés étrangers s'accentuent en période d'appréciation du dollar canadien qu'en période de dépréciation.


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Date de modification : 2006-11-08 Avis importants