2 Produit intérieur brut agrégé et capital public

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La relation entre le PIB (produit intérieur brut) réel et le capital public est complexe, parce que ce dernier est une ressource facilitatrice. Contrairement à la plupart des catégories de capital privé, le retrait du capital public entraînerait rapidement l'effondrement de l'économie1. En outre, le capital public sert de réseau reliant les agents économiques géographiquement éloignés. Donc, la contribution économique du capital public correspond à l'ensemble complet d'interactions que le réseau permet. Par conséquent, il pourrait être difficile de déterminer avec précision la contribution du capital public à la valeur ajoutée du secteur privé.

Étant donné la complexité de la relation, il est bon de commencer l'examen de la relation entre le capital public et le PIB réel à l'aide de données agrégées, avant d'essayer de recourir à des méthodes d'estimation plus perfectionnées. Comme le capital public fait partie du fondement de l'économie, une façon d'interpréter l'influence qu'il exerce sur le PIB réel est de considérer qu'il contribue à définir la tendance de ce dernier.

Cette interprétation découle de la façon dont le PIB réel et le stock réel de capital public covarient au fil du temps (figure 1). Durant la plupart de la période allant de 1961 à 2005, les courbes d'évolution du PIB réel et de l'infrastructure publique sont très proches. Les seuls écarts

significatifs surviennent durant les récessions du début des années 1980 et du début des années 1990.

En l'absence d'intrants, les estimations du PIB tendanciel ont été interprétées comme étant la productivité mutifactorielle (PMF), qui est une variable de substitution des facteurs de production incorporels ou difficiles à mesurer. Puisque le capital public suit une tendance similaire à celle du PIB, la figure 1 implique qu'il pourrait être difficile d'isoler la PMF et l'effet marginal du capital public.

Une simple expérience permet de l'illustrer. Supposons, pour le moment, que les modèles suivants sont spécifiés :

Modèle 1 : ln(PIB) = + α βtt2 + e

Modèle 2 : ln(PIB) = + α β(capital public) + e .

Le modèle 1 suppose que la tendance du niveau logarithmique du PIB peut être approximée par une tendance quadratique, tandis que le modèle 2 suppose que le PIB tendanciel peut être modélisé en utilisant le capital public. Si ce dernier et la tendance temporaire utilisée habituellement pour la PMF traduisent une même caractéristique de la croissance du PIB réel, nous devons nous attendre à ce que les valeurs ajustées des deux modèles soient approximativement les mêmes. En outre, les valeurs ajustées des deux modèles devraient imiter la croissance tendancielle du PIB.

Figure 1
Capital public en fonction du produit intérieur brut (PIB) réel

Figure 2
Estimations tendancielles en fonction du produit intérieur brut (PIB) réel

Lorsque les valeurs ajustées sont représentées graphiquement en fonction du niveau logarithmique du PIB réel, nous voyons se dégager la relation hypothétique (figure 2). Les modèles 1 et 2 fournissent des valeurs ajustées très proches les unes des autres. En outre, tout deux suivent bien le PIB tendanciel. La tendance impliquée par le capital public est celle qui semble le mieux représenter le PIB tendanciel durant la première moitié de la période, tandis que les deux modèles présentent des difficultés durant les récessions et après la fin des années 1990, périodes durant lesquelles le PIB est supérieur aux valeurs ajustées. Néanmoins, l'analyse préliminaire corrobore l'assertion qu'il sera difficile de séparer statistiquement les variations tendancielles du PIB de la contribution du capital public.

Naturellement, la PMF est calculée par la différence entre la croissance du PIB et une moyenne pondérée de la croissance des intrants travail et capital. Néanmoins, la même remarque s'applique. La croissance du capital public est si étroitement associée à la croissance du PIB global qu'il sera difficile de séparer statistiquement l'effet de ce capital d'autres facteurs de production qui évoluent de la même manière régulière que lui.

 

1. L'effet serait semblable si l'on éliminait tout type d'infrastructure, y compris l'infrastructure du secteur privé, tel que les réseaux de communication ou de distribution d'électricité.