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Récemment, les chercheurs se sont intéressés à la question de savoir si l'entrée sur les marchés d'exportation entraîne des gains de productivité. Au Canada, l'entrée sur les marchés d'exportation pendant les années 1990 a été associée à une croissance plus grande (Baldwin et Gu, 2003). Les résultats d'études menées dans d'autres pays ne sont pas uniformes. Les écarts entre pays pourraient tenir à des variations du contexte des échanges selon le pays.

Afin de déterminer l'effet de différents contextes d'échanges sur la dynamique de la participation aux marchés d'exportation, nous étudions comment, dans le secteur canadien de la fabrication, la relation entre cette participation et la croissance de la productivité au niveau de l'usine a évolué au cours de trois périodes distinctes (fin des années 1980, début des années 1990 et période postérieure à 2000) durant lesquelles différents taux de réduction des tarifs bilatéraux Canada/États Unis et mouvements des taux de change réels bilatéraux ont été observés. Nos constatations sont les suivantes : 

  1. Les entreprises les plus productives ont tendance à entrer davantage sur les marchés d'exportation et à y rester.
  2. Les entreprises qui entrent sur les marchés d'exportation améliorent leur productivité comparativement à la population d'origine, et les usines qui demeurent sur les marchés d'exportation obtiennent de meilleurs résultats que des usines comparables qui en sont sorties, ce qui appuie la thèse voulant que les exportations font augmenter la productivité. Ce résultat est robuste à la méthode d'estimation utilisée.
  3. L'avantage en matière de croissance de la productivité dont jouissent, dans les circonstances normales, les participants aux marchés d'exportation est renforcé ou atténué par des événements macroéconomiques tels que les fluctuations du taux de change. Le gain de croissance de la productivité résultant de la dépréciation de la devise est plus important chez les participants aux marchés d'exportation que parmi les non participants. La performance supérieure des exportateurs canadiens, tant débutants qu'établis, a été renforcée de 1990 à 1996, quand le dollar canadien s'est déprécié. Par contre, leur avantage a été réduit durant les périodes (1984 à 1990 et 2000 à 2006) où la devise canadienne s'est appréciée. En particulier, la hausse spectaculaire du cours du dollar canadien durant la période postérieure à 2000 a presque entièrement annulé les avantages dont bénéficiaient les participants aux marchés d'exportation. Notre exercice contrefactuel montre que les fluctuations des taux de change réels expliquent presque toutes les variations des écarts de croissance de productivité entre les participants et les non participants aux marchés d'exportation durant la dernière période.

L'étude porte aussi sur les aspects de la dynamique de l'entrée et de la sortie des exportateurs, et les constatations sont les suivantes : 

  1. L'entrée des usines sur les marchés d'exportation se fait par auto-sélection; autrement dit, un groupe particulier d'usines dont les chances de réussite sont grandes choisissent d'acheter l'option d'expérimenter sur ces marchés : les usines les plus efficaces sont celles qui sont les plus susceptibles d'entrer sur les marchés d'exportation et les moins susceptibles d'en sortir.
  2. Le contexte des échanges a une incidence sur le degré d'expérimentation. Une réduction des tarifs et une dépréciation de la devise accroissent la probabilité que des non exportateurs plus efficaces entrent sur les marchés d'exportation. La dépréciation de la devise accroît également la probabilité que les exportateurs moins efficaces cessent d'exporter.