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Dans les discussions qui ont eu lieu jusqu'ici sur le caractère adéquat des pensions des Canadiens âgés, différentes mesures ont été utilisées pour alimenter le débat sur la situation financière des personnes âgées qui passent à la retraite. L'une de ces mesures est le taux auquel le revenu diminue à mesure que les personnes âgées vieillissent, soit le taux de remplacement du revenu ou le ratio du revenu après la retraite au revenu avant la retraite (LaRochelle-Côté, Myles et Picot, 2008; Ostrovsky et Schellenberg, 2009). Le taux de remplacement de la consommation est une deuxième mesure utilisée (Lise, 2003; Lafrance et LaRochelle-Côté, 2011).

Ni l'une ni l'autre de ces mesures n'est parfaite. Pour utiliser les flux de revenu aux fins d'évaluation du bien-être après la retraite, il faut une norme par rapport à laquelle déterminer le caractère adéquat des taux de remplacement. Étant donné la probabilité que certaines dépenses (par exemple, celles liées au travail) diminuent après la retraite, des flux de revenu à la baisse ne sont pas nécessairement synonymes de problèmes financiers pour les personnes âgées. Qui plus est, le revenu tel qu'il est mesuré habituellement saisit une partie seulement du revenu dont disposent les personnes âgées si les ménages ont des actifs qui ne sont pas utilisés à la retraite pour produire le revenu mesuré.

D'autre part, baser les évaluations de la situation après la retraite sur la consommation est un moyen viable d'évaluer le bien-être seulement si les ménages ne se préoccupent que des postes inclus dans les dépenses de consommation. Toutefois, pour plusieurs raisons, la consommation des biens et services mesurés habituellement ne saisit pas toujours tous les éléments auxquels tient le bien-être des personnes âgées. Par exemple, les avantages du logement ne sont souvent pas mesurés. En outre, de la façon dont ils sont mesurés habituellement, les flux de consommation peuvent ne pas tenir compte des cadeaux et des épargnes devant faire l'objet de legs.

Une troisième mesure, appelée la mesure du « revenu potentiel », vise à remédier aux lacunes que présentent le revenu et la consommation comme indicateurs du bien-être financier. Le revenu potentiel est la somme du revenu réalisé et du revenu potentiel qui pourrait être réalisé à partir d'actifs possédés comme les fonds communs de placement et le logement. On pourrait s'attendre à ce que les ménages se préparent à la retraite en faisant des épargnes et des emprunts et en en investissant les produits. Les actifs accumulés au cours de la vie peuvent être ou ne pas être retirés plus tard. S'ils ne le sont pas, tant les flux de revenu que les flux de consommation sous-estiment le « revenu potentiel » dont disposent les ménages à la retraite. Dans la présente étude, nous nous appuyons sur les données de l'Enquête sur la sécurité financière de 1999 pour prendre en compte ce revenu potentiel lorsque nous comparons la situation financière des ménages canadiens avant et après la retraite.

À cette fin, nous calculons la valeur des actifs immobiliers et non immobiliers des ménages convertie en rente et nous l'ajoutons aux flux de revenu réel des ménages à l'âge de la retraite (ayant à leur tête une personne de 65 ans ou plus). Nous comparons ensuite le résultat au revenu des ménages ayant à leur tête des adultes plus jeunes pour déterminer si l'ajout du « revenu potentiel » modifie la situation financière relative des ménages canadiens. Nous apportons des corrections pour la taille du ménage à différentes étapes du cycle de vie. Les comparaisons sont présentées sur une base avant impôt et après impôt.

L'inclusion de la valeur de la richesse nette convertie en rente a pour effet de relever de façon marquée le niveau de bien-être financier des ménages à l'âge de la retraite par rapport à ceux en âge de travailler, la plus grande partie de cette augmentation étant attribuable à la richesse immobilière. Le revenu moyen avant impôt par adulte dans les ménages ayant à leur tête une personne âgée de 65 à 74 ans représente 74 % de celui des ménages ayant à leur tête une personne de 45 à 64 ans. Lorsqu'on prend en compte la richesse non immobilière, ce ratio passe à 82 % et lorsque la richesse immobilière est incluse, il passe à 88 %.

Une amélioration encore plus importante de la position relative des ménages à l'âge de la retraite ressort des calculs fondés sur le revenu après impôt par rapport à ceux fondés sur le revenu avant impôt. Le revenu moyen avant impôt par adulte dans les ménages ayant à leur tête une personne de 65 à 74 ans correspond à 79 % de celui des ménages ayant à leur tête une personne de 45 à 64 ans. Lorsque la richesse non immobilière est prise en compte, ce taux passe à 95 % et lorsque la richesse immobilière est incluse, il passe à 105 %.

Ces corrections de la richesse ont également pour effet de rapprocher les répartitions du revenu des ménages à l'âge de la retraite de celles du revenu des ménages en âge de travailler.

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