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L'éducation est une activité économique importante au Canada. Toutefois, on en sait peu sur la productivité du secteur de l'éducation puisqu'au Canada, la production de ce secteur a été mesurée en grande partie par les entrées.

Dans le Système de comptabilité nationale du Canada et dans ceux de la plupart des autres pays, le volume de production du secteur de l'éducation a été mesuré dans le passé par le volume des entrées, où les entrées totales comprennent les coûts de main-d'oeuvre des enseignants et du personnel administratif, le facteur capital et les entrées intermédiaires. Comme le volume de production est mesuré par le volume des entrées, le ratio de la production aux entrées ne mesure pas la productivité de ce secteur. L'objectif du présent document est d'élaborer des mesures expérimentales de la production du secteur de l'éducation au Canada qui peuvent être utilisées pour examiner le rendement en matière de productivité de ce secteur, à partir des mesures fondées sur la production en voie d'élaboration dans d'autres pays membres de l'Organisation de coopération et de développement écononiques (OCDE) (Schreyer, 2009b; Fraumeni et coll., 2008).

Le présent document de recherche porte sur quatre questions.

  1. 1. Quelles sont les approches utilisées par les organismes statistiques nationaux pour mesurer la production économique du secteur de l'éducation?

Les approches utilisées par les organismes statistiques nationaux pour mesurer la production économique du secteur de l'éducation entrent dans deux groupes. La première est l'approche fondée sur le revenu, ou méthode du capital humain, mise au point dans une série de documents de Jorgenson et Fraumeni (1989, 1992, 1996). La deuxième est l'approche fondée sur les coûts, qui tire son origine des estimations de l'investissement dans l'éducation d'après les dépenses. Cette approche a été développée par Kendrick (1976).

L'une et l'autre approche prennent au départ les effectifs étudiants ou le nombre de diplômés (désagrégés selon le niveau de scolarité), le type de programme d'études, et l'âge et le sexe comme mesure quantitative de la production du secteur de l'éducation. Les deux approches diffèrent quant aux poids attribués aux différents types d'effectifs étudiants ou de diplômés, ou aux prix unitaires utilisés aux fins de pondération pour calculer un indice de volume de la production du secteur de l'éducation.

Pour l'approche fondée sur le revenu, l'indice de volume de la production du secteur de l'éducation est calculé par la somme pondérée des effectifs étudiants utilisant des poids basés sur la valeur de l'éducation. L'autre est mesurée par son effet sur le revenu du travail de la vie entière des étudiants. La valeur de l'éducation, mesurée du point de vue de son effet sur le revenu de la vie entière, est obtenue en calculant la différence entre le revenu de la vie entière d'une personne inscrite à ce niveau d'études et celui d'une personne ayant un plus faible niveau de scolarité. Pour l'approche fondée sur les coûts, l'indice de volume de la production du secteur de l'éducation est calculé par la somme pondérée des effectifs étudiants utilisant des poids basés sur les dépenses totales par étudiant comme prix unitaire de l'éducation. Les dépenses totales comprennent les salaires des enseignants, les entrées intermédiaires et une provision pour consommation de capital.

  1. 2. Quels sont les taux estimés de croissance de la production du secteur canadien de l'éducation calculés selon les deux approches?

L'approche fondée sur le revenu et l'approche fondée sur les coûts sont utilisées pour estimer la production du secteur de l'éducation, qui comprend les études primaires et secondaires, collégiales et universitaires.

On estime que la mesure de la production du secteur de l'éducation fondée sur le revenu a augmenté de 0,8 % par an de 1976 à 2005, tandis que l'estimation fondée sur les coûts a augmenté de 0,6 % par an durant la même période. La différence en ce qui concerne le taux de croissance entre les deux estimations peut être attribuée aux différences entre les deux approches quant au niveau d'agrégation des effectifs étudiants et aux poids utilisés pour les agréger. Pour l'approche fondée sur le revenu, les effectifs étudiants sont désagrégés selon le sexe, le niveau d'études (l'un de cinq niveaux) et l'âge (6 à 74 ans). Les cinq niveaux d'études sont les suivants : 0 à 8 années de scolarité; études secondaires partielles ou complètes; études postsecondaires partielles ou complètes de niveau inférieur au baccalauréat; baccalauréat; maîtrise ou diplôme supérieur. Pour l'approche fondée sur les coûts, les effectifs étudiants sont désagrégés selon trois niveaux d'études (primaire et secondaire, collégial, universitaire). Cette désagrégation est déterminée par la disponibilité de données sur les dépenses en éducation.

  1. 3. Quelles sont les estimations de la valeur nominale de la production du secteur de l'éducation au Canada selon les deux approches?

La valeur nominale de la production du secteur de l'éducation selon l'approche fondée sur le revenu est égale à la valeur de l'éducation mesurée par de son effet sur le revenu de la vie entière des étudiants. La valeur nominale de la production du secteur de l'éducation selon l'approche fondée sur les coûts est calculée d'après le total des dépenses en éducation, qui comprennent les coûts de main-d'oeuvre des enseignants et du personnel administratif, les coûts en capital et les entrées intermédiaires.

On constate que l'estimation fondée sur le revenu de la valeur nominale des services d'éducation est beaucoup plus élevée que l'estimation fondée sur les coûts. En 2005, on a estimé que la mesure fondée sur le revenu était d'environ 6,8 fois plus élevée que l'estimation fondée sur les coûts.

Il y a plusieurs explications possibles de cette différence. Premièrement, la couverture du secteur de l'éducation diffère entre les deux approches. Dans l'approche fondée sur le revenu, le secteur des services d'éducation comprend les entrées d'activités non marchandes (coût d'opportunité du temps des étudiants), ce qui n'est pas le cas dans l'approche fondée sur les coûts. Deuxièmement, l'approche fondée sur le revenu attribue les différences de revenus entre les individus à l'effet de l'investissement dans la formation scolaire (Rosen, 1989). Dans la mesure où la différence de revenus saisit également l'effet de la formation en milieu de travail, la discrimination de genre et la capacité des individus, l'approche fondée sur le revenu surestime le niveau de production du secteur de l'éducation.

Malgré ces différences, les deux estimations permettent de produire des taux de croissance mesurés en volume très similaires aux taux de croissance mesurés en termes réels.

  1. 4. Quels sont les principaux défis que présente la mesure de la production et de la productivité du secteur de l'éducation?

Les mesures de la production du secteur de l'éducation élaborées dans le présent document représentent un premier pas important vers la possibilité de mieux comprendre le rendement en matière de productivité du secteur de l'éducation. Toutefois, d'importants défis restent à relever. Le principal défi consiste à mesurer les changements dans la qualité de l'éducation dont il faut tenir compte pour produire une estimation précise de la productivité du secteur de l'éducation. Bien que la méthode hédonique puisse être appliquée afin de tenir compte des changements de qualité de la production du secteur de l'éducation, comme il est réalisé dans le présent document, les données permettant d'apporter des ajustements en fonction de la qualité souvent ne sont pas disponibles ou sont incomplètes. Le défi que les organismes statistiques sont appelés à relever consiste à recueillir des données uniformes au cours du temps sur les divers indicateurs de la qualité de l'éducation (comme la taille des classes, les notes aux tests et la qualité des enseignants) et à mener des enquêtes pouvant être utilisées pour estimer les régressions hédoniques qui relient les indicateurs de la qualité de l'éducation au prix unitaire de la production de l'éducation tant du point de vue de la valeur de l'éducation que de celui des dépenses en éducation.

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