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La revue canadienne de productivité

15-206-XIF

Volume 2007
numéro 8

Comparaison du niveau du PIB par habitant au Canada et aux États-Unis : décomposition en fonction des différences dans la productivité du travail et l'intensité du travail

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Comparaison du niveau du PIB par habitant au Canada et aux États-Unis : décomposition en fonction des différences dans la productivité du travail et l'intensité du travail

par Jean-Pierre Maynard

Sommaire exécutif

Cette étude est la troisième d'une série portant sur le projet initié à l'automne 2003 par les Comptes canadiens de productivité de Statistique Canada en vue de comparer les niveaux de productivité entre le Canada et les États-Unis.

En 2005, les Comptes canadiens de productivité de Statistique Canada ont publié successivement deux études qui, pour la première fois, examinaient la comparabilité des niveaux de la productivité du travail entre le Canada et les États-Unis1. Auparavant, Statistique Canada avait limité les comparaisons aux taux de croissance de la productivité. En utilisant des sources, des concepts et des méthodes analogues pour obtenir la mesure la plus comparable possible des niveaux de productivité, ces nouvelles études concluaient que la différence du niveau de productivité entre le Canada et les États-Unis était plus faible que celle décrite généralement.

Cependant, les données américaines utilisées pour ce projet pour mesurer l'intensité du travail contredisaient d'autres comparaisons à partir de sources de données qu'on aurait cru au départ fort comparables, comme par exemple les données de l'Enquête sur la population active (EPA) au Canada avec celles de l'enquête équivalente américaine, le Current Population Survey (CPS).

Cette troisième étude porte donc principalement sur la construction du volume d'heures travaillées qui a été élaboré pour ce projet et sur le choix des estimations d'emplois et de la population. Elle décrit les raisons pour lesquelles les mesures de l'intensité du travail employées dans notre projet Canada–États-Unis sont supérieures aux autres mesures rapidement et facilement utilisables mais non comparables et, en conséquence, inappropriées pour les études de comparaison entre niveau de productivité du Canada et celui des États-Unis.

Brièvement, cette étude vise à répondre aux questions suivantes :

  1. Qu'est-ce qui motive le choix des données pour mesurer le volume d'heures travaillées?

  2. Pourquoi est-ce que les estimations du volume d'heures travaillées élaboré pour cette étude sont les plus appropriées pour comparer les niveaux d'intensité du travail et d'heures travaillées par emploi entre le Canada et les États-Unis?

  3. Quels sont les problèmes des sources de données conventionnelles qui les rendent non appropriées pour les comparaisons en niveau?

  4. Quel est le degré d'erreur que nous faisons lorsqu'on se contente de comparer les sources conventionnelles, facilement accessibles, du marché du travail pour comparer les niveaux de productivité et d'intensité du travail entre le Canada et les États-Unis?

Au moyen du cadre d'analyse du PIB réel par habitant où ce dernier est décomposé entre la productivité du travail et de l'intensité du travail, cette étude vise à quantifier les erreurs qui sont commises lorsqu'on utilise des sources de données conventionnelles, généralement facilement accessibles, pour comparer les sources des écarts du PIB par habitant entre le Canada et les États-Unis. À cette fin, les sources des écarts de PIB par habitant entre le Canada et les États-Unis obtenues au moyen des données élaborées par les Comptes canadiens de productivité dans le cadre du projet de comparaison des niveaux de productivité Canada–États-Unis sont comparés avec les résultats calculés au moyen de deux mesures conventionnelles.

Tableau comparant les mesures alternatives de décomposition de l'écart Canada–États-Unis du produit intérieur brut par habitant entre la productivité du travail et l'intensité du travail et ses sources – Écart en % par rapport aux États-Unis

Le tableau ci-dessus présente les résultats de la décomposition de l'écart Canada–États-Unis du PIB par habitant pour l'année 2000. La première mesure conventionnelle consiste à comparer en niveau les estimations des entrées de travail élaborées par le programme de productivité de chacun des pays afin de mesurer la productivité du travail. Il est à noter que l'objectif premier de ces programmes est d'estimer la croissance de la productivité et non son niveau. La seconde mesure consiste à utiliser les données telles quelles des enquêtes mensuelles auprès des ménages des deux pays, soit les résultats de l'Enquête sur la population active (EPA) au Canada et ceux de la Current Population Survey (CPS) des États-Unis. La troisième mesure présente les résultats calculés dans le cadre du projet canadien de comparaisons de la productivité Canada–États-Unis en niveau.

En utilisant l'année 2000 à titre d'exemple et toujours la même mesure de PIB par habitant pour les trois sources de composantes, cette étude démontre l'importance cruciale d'utiliser des mesures comparables élaborées en tenant compte des concepts, de la couverture, de la comparabilité des méthodes de collectes et de la précision des données. À cet égard, les mesures canadienne et américaine élaborées par les Comptes canadiens de productivité dans le cadre du projet de comparaison des niveaux de productivité Canada–États-Unis (ligne 3) montrent que la productivité du travail contribue moins aux différences du PIB par habitant que les deux autres techniques non convenables.

Mesure conventionnelle numéro 1 : Problème avec les heures par emploi

La première mesure non convenable compare les niveaux du volume d'heures travaillées et du nombre d'emplois qui entrent dans les mesures officielles de productivité du travail des deux pays. Pour cette comparaison, l'écart de 20 % du produit intérieur brut (PIB) par habitant en faveur des États-Unis en l'an 2000 provient à 70 % du niveau de productivité du travail plus faible au Canada. La mesure exacte (ligne 3) indique que seulement 35 % de l'écart est dû à une baisse de la productivité du travail.

Dans l'ensemble, les deux pays produisent des estimations détaillées sur le volume d'heures travaillées en estimant d'une part, le nombre d'emplois et d'autre part, le nombre annuel d'heures travaillées par emploi. Le volume d'heures travaillées est obtenu en effectuant le produit de ces deux composantes.

Les Comptes canadiens de productivité se basent principalement sur une enquête auprès des ménages, l'Enquête sur la population active (EPA) pour estimer l'emploi; aux États-Unis, le point de départ pour construire les mêmes estimations est une enquête auprès des employeurs, la Current Employment Survey (CES). Étant donné que la couverture de cette enquête est partielle (ne couvre pas, par exemple, les fermes et les travailleurs autonomes), les estimations de la Current Population Survey (CPS) sont utilisées pour compléter la couverture. Selon notre évaluation et compte tenu des critères conceptuels, de couverture et de précision, ces deux mesures d'emplois sont considérées comme les plus appropriées pour comparer les niveaux d'emploi entre les deux pays.

Le problème avec la mesure 1 est essentiellement relié aux estimations des heures par emploi. Alors que les Comptes canadiens de productivité se basent sur les heures effectivement travaillées d'une enquête auprès des ménages — l'EPA, le Bureau of Labor Statistics (BLS) utilise plutôt les heures rémunérées de son enquête auprès des employeurs. Même si les estimations des heures rémunérées sont ensuite transformées en heures travaillées en excluant les heures de congés payés (vacances, jours fériés, maladie, etc.) ces deux approches produisent des résultats non comparables puisque les enquêtes auprès des ménages et des employeurs produisent des estimations qui diffèrent systématiquement.

Dans le cadre de ce projet, les Comptes canadiens de productivité ont procédé à de nombreuses comparaisons des heures travaillées par emploi. Cet exercice a permis d'estimer qu'annuellement, l'ensemble des travailleurs américains travaillaient en moyenne une centaine d'heures de plus que leurs homologues canadiens. Ce résultat a été obtenu une première fois en comparant les heures travaillées par emploi des enquêtes canadiennes et américaine auprès des ménages, une fois que ces données ont été ajustées pour les biais reliés aux congés fériés. Une différence similaire a été obtenue, lorsqu'on utilise l'Enquête canadienne sur l'emploi, la rémunération et les heures, une enquête auprès des employeurs qui recueillent des données sur les heures rémunérées ou sur les horaires réguliers des salariés, afin d'estimer les heures travaillées canadiennes à partir de la méthode du BLS qui utilise une enquête auprès des ménages et qu'on compare ce résultat aux heures moyennes de ces derniers.

Selon cet exercice, les heures travaillées par emploi estimées à partir des données recueillies auprès des employeurs ont produit un niveau de 8 % inférieur à celui dérivé à partir des enquêtes auprès des ménages après ajustement pour le biais relié aux jours fériés. Cet exercice indique la direction et la taille de l'erreur qui se produit lorsqu'on compare les heures mesurées à partir d'une enquête auprès des ménages au Canada avec celles qui proviennent d'une enquête auprès des employeurs aux États-Unis.

Cependant, cela ne vous indique pas s'il est préférable que les heures travaillées pour les comparaisons de niveau soient estimées à partir des enquêtes auprès des ménages ou plutôt au moyen d'une enquête auprès des employeurs. Diverses études qui ont été menées dans plusieurs pays, dont le Canada et les États-Unis qui visaient à comparer les heures travaillées recueillies auprès des ménages au moyen d'une enquête quotidienne sur l'emploi du temps — en théorie la meilleure approche pour recueillir cette information — suggère que les enquêtes sur la population active produisent les estimations des heures par emploi les plus précises.

Ce premier exemple démontre que la source des données sur les heures travaillées par emploi est particulièrement importante pour départager l'origine des différences de PIB par habitant entre la productivité du travail et les heures travaillées par habitant. Le fait de comparer des heures travaillées estimées à partir d'une enquête auprès des employeurs avec celles obtenues d'une enquête auprès des ménages affecte de manière importante l'interprétation des résultats de comparaison entre le Canada et les États-Unis. Entre ces deux pays, cela a pour effet d'exagérer le rôle des différences de productivité dans l'explication des écarts du PIB par habitant.

Mesure conventionnelle numéro 2  : Sources de l'intensité du travail

La seconde mesure non convenable (ligne 2) compare les niveaux du volume d'heures travaillées, du nombre de personnes employées et de la population civile hors institution en âge de travailler obtenue directement des enquêtes auprès des ménages des deux pays. Pour cette comparaison, l'écart de 20 % du produit intérieur brut par habitant en faveur des États-Unis en l'an 2000 est partagé à peu près également entre la productivité du travail (-11 %) et l'intensité du travail (-9 %). À l'instar de la première mesure, cette mesure rend plus importantes les différences dans la productivité du travail que ne le fait l'estimation de notre projet Canada–États-Unis (ligne 3).

Les différences avec notre mesure de référence proviennent ici principalement des mesures absolues : le nombre d'emplois et la population en âge de travailler.

Si à première vue, l'Enquête sur la population active du Canada et la Current Population Survey (CPS) des États-Unis semblent fournir des estimations tout à fait comparables, une analyse plus approfondie de ces deux enquêtes révèle des différences insoupçonnées et fort appréciables. Ces différences sont suffisantes pour compromettre l'utilisation de ces enquêtes pour des comparaisons directes en niveaux du nombre d'emplois. Ce problème n'a pas d'incidence sur les heures travaillées par emploi lorsque des méthodologies comparables sont utilisées pour chaque enquête.

Bien que les deux pays utilisent des questionnaires similaires, les agences statistiques des deux côtés de la frontière n'ont pas accès à une méthode similaire pour calculer la base de sondage. Au Canada, les poids démographiques de l'Enquête sur la population active (EPA) sont re-calibrés tous les cinq ans à partir d'un recensement quinquennal tandis qu'aux États-Unis ce re-calibrage n'a lieu qu'une fois tous les dix ans. En outre, la procédure canadienne de re-calibrage entraîne une révision historique des estimations de l'EPA afin d'éliminer toute brisure dans les séries. Par contre, cet exercice aux États-Unis entraîne des brisures importantes dans les séries de la CPS, les plus récentes ayant eu lieu en 2000 et 2003.

Ajoutée à ce problème statistique, la proportion beaucoup plus élevée d'immigrants illégaux aux États-Unis pour lesquels les analystes du Bureau of Labor Statistics2 soupçonnent une certaine réticence à répondre à l'enquête CPS. Cependant, la législation oblige les employeurs à rapporter annuellement tous leurs employés aux responsables du programme d'assurance chômage et cette approche semble fournir une meilleure estimation des immigrants illégaux.

Aux États-Unis, il est essentiel d'avoir un numéro de sécurité sociale pour pouvoir détenir un emploi. Ce sont les données de ce fichier qui servent de repère annuel à l'enquête auprès des employeurs (la Current Employment Survey [CES]) et cela expliquerait pourquoi les exercices de réconciliation entre les deux enquêtes indiquent un sous-dénombrement important de l'emploi du CPS par rapport au CES. Ce problème est tout particulièrement important entre 1996 et 2003. Des corrections apportées au modèle de projection des estimations de la population par le Bureau of the Census ont permis de rapprocher considérablement les estimations d'emplois des deux enquêtes à partir de 2003.

Conséquemment, les données de l'enquête américaine auprès des ménages (CPS) souffrent d'un problème fréquent de sous-estimation des niveaux d'emplois et de la population en âge de travailler. Il y a également un problème de non-continuité dans la série de données historiques de cette enquête, causé par la révision incomplète de cette série lorsque l'enquête est étalonnée d'après le recensement. Ces deux problèmes rendent l'utilisation de cette enquête incorrecte pour les comparaisons Canada–États-Unis.

Mesure conventionnelle numéro 3 : Les mesures de référence du projet Canada–États-Unis pour comparer les niveaux

Depuis la dernière révision historique des Comptes nationaux, les Comptes canadiens de productivité (CCP) ont développé une mesure du volume d'heures travaillées qui peut être utilisée à la fois pour mesurer la croissance et le niveau de la productivité du travail. C'est pourquoi, les mesures canadiennes du volume d'heures travaillées et du nombre d'emplois correspondent aux estimations publiées par les CCP.

Dans leur projet de comparaison Canada–États-Unis des niveaux de productivité, les analystes des Comptes canadiens de productivité ont sélectionné leurs sources de données américaines afin qu'elles soient comparables aux données canadiennes des CCP.

Depuis quelques années, le programme de productivité du Bureau of Labor Statistics produit également un niveau d'emploi qui correspond au concept de la Comptabilité Nationale. Il couvre l'ensemble de l'économie américaine et il constitue le niveau d'emploi le plus fiable qui puisse être élaboré pour ce pays.

Cependant, il existe un problème de comparabilité au niveau des heures par emploi comme on a pu le constater précédemment. Dans le cadre de ce projet, les analyses des Comptes canadiens de productivité ont produit des estimations des heures travaillées par emploi à partir de la Current Population Survey (CPS). Ce sont ces estimations qui ont servi à comparer les sources des différences en niveau du produit intérieur brut (PIB) par habitant.

Finalement, les estimations de la population qui sont utilisées ici sont basées sur le concept de la population résidente. Ce concept est celui qui est utilisé dans les comparaisons internationales de PIB par habitant. L'utilisation de ce même concept pour la population en âge de travailler allait de soi. Il est aussi important de noter que c'est le U.S. Census Bureau qui produit ces estimations en utilisant une procédure de révisions qui évite les bris historiques.

Même s'il existe des différences dans les méthodologies utilisées par les deux pays pour mesurer la croissance de la productivité, tant et aussi longtemps que ces différences demeurent constantes, ce genre de comparaison demeure pertinent. Toutefois, ces différences méthodologiques rendent les comparaisons des niveaux de productivité plus problématiques et une certaine prudence dans l'interprétation et l'utilisation des données est conseillée. Pour obtenir des estimations précises des niveaux de productivité pour le Canada, en comparaison avec les États-Unis, il faut consacrer davantage d'efforts à l'harmonisation des sources de données et des méthodes. En d'autres mots, le défi est de garantir la cohérence et l'homogénéité entre les données comparées.

  1. Baldwin et coll., 2005; Baldwin, Maynard et Wong, 2005.

  2. Voir Nardone et coll. Examining the Discrepancy in Employment Growth between the CPS and the CES, FESAC, octobre 2003.

Visionnez la publication Comparaison du niveau du PIB par habitant au Canada et aux États-Unis : décomposition en fonction des différences dans la productivité du travail et l'intensité du travail en format PDF.


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Date de modification : 2007-04-04 Avis importants