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Comprendre la productivité : un précis
Comprendre la productivité : un précis

15-206-XWF

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Productivité

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L'origine de la notion de productivité est à la fois ancienne et récente

La notion de productivité a toujours intéressé les économistes. Son intérêt récent témoigne de la prise de conscience du public de l’impact de la productivité sur la croissance économique, le niveau de vie et la compétitivité.

Qu’est-ce que la productivité?
Comment mesure-t-on la productivité?
À qui servent les gains de productivité?
Ce que n’est pas la productivité...
Quelle est la relation entre la productivité et la croissance économique?
Existe-t-il un lien direct entre la productivité et le niveau de vie?
Quelle est la mesure de la productivité la plus utilisée?
Quelle est l’importance de chacun des facteurs qui déterminent la croissance de la productivité du travail?
Où peut-on avoir accès aux publications de Statistique Canada sur la productivité?

Qu’est-ce que la productivité?

Les mesures de productivité permettent d’évaluer l’efficacité avec laquelle les ressources sont transformées en produits et services. Les gains d’efficience peuvent provenir d’améliorations technologiques, d’augmentations de la taille moyenne des établissements qui entraînent des économies d’échelle, et d’autres changements organisationnels au niveau de l’établissement.

D’une façon générale, on définit la productivité, comme le rapport entre la production et l’ensemble ou une partie des ressources mises en œuvre pour la réaliser. La production représente la quantité de biens et services produits. Les ressources mises en œuvre (c’est-à-dire les moyens utilisés ou facteurs de production) représentent le travail, le capital, l’énergie, les matières premières, etc.

équation

La productivité est-elle synonyme de production?

La notion de la productivité et celle de la production ne sont pas les mêmes. Bien que ces deux notions soient liées, elles recouvrent des idées différentes. Les gains de productivité peuvent survenir sans augmenter la production. La productivité s’améliore lorsque les ressources sont utilisées plus efficacement en raison : a) la production s’accroît plus rapidement que les intrants, ou b) produire autant avec une utilisation moindre d’intrants.

La mesure de la productivité peut être exprimée en niveau ou sous forme d’indice lequel saisi uniquement les changements dans le temps. En général, les mesures statistiques visent plus à mesurer l’évolution de la productivité entre deux périodes que son niveau. Cependant, ce dernier est particulièrement utilisé pour les comparaisons entre pays. Les gains de productivité peuvent s’appliquer à différentes entités économiques (les établissements, les entreprises, les industries, les régions ou les pays).

Les statistiques les plus utilisées sont les mesures de croissance annuelle1. La croissance de la productivité est fondamentalement un concept temporel qui permet de mesurer le progrès qui a été fait en matière de productivité. Des comparaisons entre les pays sont moins fréquentes en raison des difficultés statistiques qu’impliquent leur production2.

La croissance de la productivité est mesurée en comparant l’accroissement de la production par rapport à celui des ressources utilisées dans la production, c'est-à-dire :

équation

ou d’une façon équivalente :

Variation en % de la productivité =
Var. en % de la production - Var. en % des ressources utilisées

Une valeur positive de la croissance de la productivité est alors associée à une augmentation de l’efficience.

Comment mesure-t-on la productivité?

Il existe deux façons usuelles de mesurer la productivité.

La productivité peut être considérée sous l’angle de la combinaison de tous les facteurs de production (ou intrants ou ressources utilisées) ou encore sous l’angle d’un seul de ces facteurs de production, comme le travail ou le capital. En d’autres termes, l’augmentation de la production peut être comparée à celle de tous les intrants ou juste à celle d’un seul intrant. Dans le premier cas, on parle de productivité multifactorielle et dans le deuxième cas, de mesure partielle de la productivité, puisqu’elle ne prend en compte qu’un seul facteur de production à la fois.

La mesure de productivité la plus populaire est la productivité du travail. Cette mesure partielle exprime la production réelle par heure travaillée. D’autres mesures partielles telles que la production par unité de services du capital ou par unité d’énergie, sont utilisées moins fréquemment.

Par ailleurs, la productivité multifactorielle représente la quantité produite par unité de tous les facteurs de production combinés (le travail et le capital notamment). Cependant, certaines mesures tiennent compte du travail, du capital, des matières premières et de l’énergie.

Pour mesurer la productivité du travail, il suffit de connaître le volume de la production et celui des heures travaillées. Par contre, la mesure de la productivité multifactorielle, qui nécessite des données sur le volume et la valeur de la production et des intrants, est beaucoup plus exigeante en termes de données. Une méthode pour agréger tous les intrants en un seul indice est également nécessaire.

Le schéma suivant décrit les composantes nécessaires pour mesurer la productivité.

Schéma 1

Schéma

Il est important de noter que les mesures de productivité ne sont pas recueillies directement à partir d’enquêtes. Elles résultent plutôt de l’intégration, à l’intérieur du cadre des Comptes nationaux, d’une variété de sources de données obtenues à partir de divers domaines de Statistique Canada (enquêtes auprès des entreprises et enquêtes auprès des ménages, données administratives, données de recensement, données des Comptes nationaux).

Révisions de productivité :

Les mesures de productivité sont produites en intégrant des données de différentes sources. Cette intégration est réalisée au sein du cadre des Comptes nationaux. Ces mesures sont produites annuellement mais elles sont susceptibles d’être révisées par la suite pour trois années lorsque des sources additionnelles d’information deviennent disponibles aux Comptes nationaux. Cette approche permet d’intégrer les renseignements les plus à jour qui proviennent des recensements, des enquêtes annuelles et des données fiscales.

Occasionnellement, des révisions historiques ont lieu à la suite de modifications des concepts ou des méthodologies (voir Kaci et Maynard, 2005).
(/bsolc/francais/bsolc?catno=11F0026MIF2005003)

À qui servent les gains de productivité?

Les gains de productivité sont importants car ils peuvent se traduire par :

  • des augmentations plus rapides de salaires réels pour les travailleurs, ce qui peut entraîner une hausse de leur pouvoir d'achat;
  • des baisses de prix relatifs pour les consommateurs, ce qui peut conduire aussi à une amélioration du pouvoir d’achat;
  • une hausse des profits pour les entreprises, ce qui peut favoriser l’investissement;
  • et finalement un accroissement de recettes fiscales pour les gouvernements, ce qui peut favoriser les dépenses publiques et donc l'investissement.

Le schéma 2 nous permet de comprendre à qui profite les gains de productivité3.

Schéma 2

Schéma

Ce que n’est pas la productivité...

La productivité n’est pas synonyme de la compétitivité

Une performance améliorée de la productivité permet à une entreprise de diminuer ses coûts de production, de vendre davantage ses produits à meilleur prix et d’accroître relativement sa capacité concurrentielle. La productivité apparaît alors comme un moyen d’améliorer la compétitivité d’une entreprise, mais celle-ci ne repose pas uniquement sur sa productivité car elle dépend aussi de la relation qui existe entre la productivité et les prix des ressources utilisées.

Ces deux facteurs sont combinés en une statistique séparée mais reliée que l’on appelle le coût unitaire de production. Celui-ci est défini comme le ratio du prix des ressources utilisées pour la production divisé par la productivité multifactorielle. Cette statistique est passablement utilisée pour mesurer la compétitivité.

La mesure de compétitivité la plus fréquemment utilisée est celle du coût unitaire de main-d’œuvre — une mesure partielle de l’impact des hausses des coûts de main-d’œuvre sur la compétitivité des entreprises. Cette mesure est définie comme suit :

équation

Le coût unitaire de main-d’œuvre augmentera lorsque la rémunération horaire (ou rémunération par heure travaillée) s'accroîtra plus rapidement que la productivité du travail4. Si le rythme de progression de la productivité évolue en tandem avec celui des taux de salaire, il y aura moins de pression à la hausse sur les coûts d’une entreprise à partir de sa main-d’œuvre. La compétitivité d’une entreprise est souvent jugée sur la base que ses coûts unitaires soient égaux ou moindres que ceux de ses concurrents5.

La compétitivité sur le plan des coûts des industries canadiennes par rapport aux autres pays est déterminée par deux éléments : les coûts unitaires de production et le taux de change. Par exemple, l'amélioration de la position concurrentielle d’une industrie comparativement à celle des États-Unis peut provenir de diverses sources :

  • la baisse des coûts unitaires de main-d'œuvre au Canada (suite à une croissance plus rapide de la productivité ou à une croissance plus lente des salaires);
  • la hausse des coûts unitaires de main-d'œuvre aux États-Unis;
  • la dépréciation du dollar canadien face à la devise américaine.

D’autres mesures de compétitivité qui incluent le coût du capital et des matières premières peuvent également être conçues6.

La productivité n’est pas synonyme de rentabilité

Le profit est un concept comptable, mesuré en prix courants. Il est différent de la notion de productivité, une mesure de l’efficacité du processus de production, qui repose sur les prix constants. La productivité est donc un concept de performance qui n’est pas affecté par l’illusion monétaire. Il est important de ne pas confondre gains de productivité et rentabilité au sens où elle est reflétée par les états financiers des entreprises. Les améliorations de la rentabilité résultent non seulement des gains de productivité, mais aussi des effets qui proviennent des variations de prix. Les industries peuvent maintenir leur productivité inchangée mais augmenter leur rentabilité si les prix de leurs produits finaux augmentent relativement aux coûts de leurs intrants.

Quelle est la relation entre la productivité et la croissance économique?

La croissance économique, mesurée par la croissance de la production, est souvent déterminée par deux composantes : celle qui découle de la croissance de la productivité et celle qui provient de la croissance des intrants. Cette décomposition permet d’évaluer l’importance de la croissance de productivité relativement à celle des intrants.

Par exemple, la croissance de la productivité du travail (ou production par heure travaillée) correspond approximativement à la différence entre la croissance de la production réelle et celle des heures travaillées, soit :

équation

On peut réécrire cette équation comme suit :

équation

Il y a donc deux sources de croissance de la production : a) l’effort de travail (mesuré par la croissance des heures travaillées); et b) l’efficacité avec laquelle ce travail a été accompli pour cette production.

De 1961 à 2000, la production pour le secteur des entreprises7 au Canada a progressé au taux annuel moyen de 4,0 %, reflétant des augmentations annuelles moyennes de 2,2 % de la productivité du travail et de 1,8 % des heures travaillées. Par conséquent, la croissance de la productivité représente un peu plus de la moitié de la croissance totale de la production.

Figure 1. Sources de croissance de la production dans le secteur des entreprises, 1961 à 2000 (taux de croissance annuel moyen en pourcentage)

Existe-t-il un lien direct entre la productivité et le niveau de vie?

Une décomposition semblable peut être faite entre l’amélioration du niveau de vie et la croissance de la productivité. Le niveau de vie, souvent mesuré par la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel par habitant, est déterminé par deux facteurs : la croissance de la productivité et l’évolution des heures travaillées par habitant.

Le premier élément de cette relation n’est rien d’autre que la productivité du travail. Le deuxième élément représente l’apport du travail qui est influencé par des facteurs démographiques et du marché du travail (tel que le taux de chômage).

Les gains de productivité sont souvent reconnus comme une meilleure façon pour améliorer le pouvoir d’achat (de meilleurs salaires relatifs et une baisse des prix relatifs) que de travailler de plus longues heures puisque moins les Canadiens consacrent de temps au travail et plus ils ont de temps libre pour profiter des loisirs.

Au cours de la période allant de 1961 à 2000, la croissance du PIB réel par habitant pour l'ensemble de l'économie s'est accrue au rythme de 2,4 % par année. La productivité du travail a augmenté de 1,8 % par année (et a contribué pour un peu plus des trois quarts à l’augmentation du PIB par habitant); la balance (0,5 %) étant attribuable à la croissance du nombre d'heures travaillées par habitant. La croissance de la productivité a donc été le facteur déterminant de l’amélioration du niveau de vie.

Figure 2. PIB par habitant et ses sources de croissance, 1961 à 2000 (taux de croissance annuel moyen en pourcentage)

Quelle est la mesure de la productivité la plus utilisée?

La productivité du travail et la productivité multifactorielle sont deux notions utiles. Aucune des deux mesures n’est préférable par rapport à l’autre. Le choix de la mesure de productivité à utiliser dépendra du type de besoins analytiques de l’utilisateur. Traditionnellement, on s’intéresse à la productivité du travail car son concept est plus simple à comprendre.

Néanmoins, il devrait être noté que les deux mesures sont reliées entre elles. La croissance de la productivité du travail peut se décomposer en trois éléments : la contribution de la croissance de la productivité multifactorielle, celle de l’intensité accrue du capital (le volume de capital disponible par travailleur), et celle résultant de changements dans les compétences inhérentes à la population active (on y réfère parfois par les termes de changements de la qualité de la main- d’œuvre ou de sa composition).

Le schéma 3 suivant décrit les principaux facteurs qui contribuent à la croissance de la productivité du travail8.

Schéma 3

Quelle est l’importance de chacun des facteurs qui déterminent la croissance de la productivité du travail?

Sur l'ensemble de la période allant de 1961 à 2000, la productivité du travail des entreprises canadiennes a progressé au taux moyen de 2,2 %. Cette croissance est divisible entre les composantes susmentionnées à la figure 3.

Figure 3. Productivité du travail et ses sources de croissance, 1961 à 2000 (taux de croissance annuel moyen en pourcentage)

Au cours de la période 1961 à 2000, les services du capital ont augmenté plus rapidement que les heures travaillées. L’augmentation d'intensité du capital qui en résulte a contribué pour 1,0 point de pourcentage aux 2,2 points de pourcentage de la croissance annuelle de la productivité du travail. Durant cette période, la contribution de la productivité multifactorielle arrivait en deuxième place, avec 0,7 point de pourcentage de croissance annuelle. L’augmentation de la qualité de la main-d’œuvre était aussi positive, quoique moins élevée, ayant contribué pour 0,4 point de pourcentage à la productivité du travail.

Où peut-on avoir accès aux publications de Statistique Canada sur la productivité?

Une série de tableaux sur la croissance de la productivité et les variables connexes pour le secteur des entreprises et ses 15 principales branches d'activité sont publiées dans la publication intitulée Les comptes canadiens de productivité - Données (/bsolc/francais/bsolc?catno=15-003-XIF).

Pour plus de renseignements au sujet du programme de productivité, consultez la page Aperçu du programme de recherche et une description des publications de notre site Web. (/pub/11-623-x/2003001/4152807-fra.htm).

Pour obtenir des données ou des renseignements généraux, écrivez à l'adresse suivante : productivite.mesures@statcan.gc.ca.

Les Comptes canadiens de productivité sont responsables de l’élaboration, de l’analyse et de la diffusion des données officielles sur la productivité de Statistique Canada ainsi que de la production et l’intégration des données d’emplois, d’heures travaillées et de services de capital cohérentes avec le Système de comptabilité nationale. Les Comptes canadiens de productivité englobent trois programmes. Le programme trimestriel fournit des estimations actuelles de la productivité du travail et des coûts de main-d’œuvre au niveau agrégé et pour 15 regroupements d’industries. Le programme national annuel fournit des estimations annuelles sur la productivité du travail, la productivité multifactorielle et plusieurs indicateurs des sources de la croissance et de la compétitivité pour les principaux secteurs de l’économie de même que pour un niveau détaillé par industrie. Finalement, le programme provincial annuel qui fait partie intégrante des Comptes économiques provinciaux, fournit les estimations d’emplois, d’heures travaillées, de la productivité du travail et des coûts de main-d’œuvre à un niveau détaillé par industrie pour chaque province et territoire.

Voir aussi à propos des comptes de la productivité. (/nea-cen/about-apropos/prod-fra.htm)


  1. Cela consiste à comparer la productivité d’une année donnée par rapport à l’année précédente.
  2. Voir Baldwin et coll. (2005) pour une discussion des difficultés dans les comparaisons entre les pays.
  3. Pour plus de détails sur lesquels des différents groupes qui tirent avantage des gains de productivité, on peut se référer à Baldwin, Durand et Hosein (2001).
  4. De façon similaire, on pourra définir la notion de coûts unitaires du capital, comme le ratio du prix d’une unité du capital à la productivité du capital.
  5. On trouvera un exposé sur le sujet dans Kaci et Maynard (2002).
  6. Voir Kaci et Maynard (2002).
  7. En 2000, le secteur des entreprises représente 78 % du produit intérieur brut (PIB) de l'ensemble de l'économie. Il exclut les dépenses courantes des administrations publiques, des institutions à but non lucratif et la valeur locative des logements occupés par leur propriétaire.
  8. Pour plus de détails sur la décomposition, voir Harchaoui, Kaci et Maynard (2001), section A.4.3.

 


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Date de modification : 2006-04-21 Avis importants