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  1. Introduction
  2. Comptabilité de la croissance
  3. Répercussion des révisions sur la productivité du travail
  4. Conclusion
  5. Tableaux statistiques

1   Introduction

Dans le présent document, nous analysons l'impact des révisions apportées récemment aux estimations de la productivité du travail des entreprises canadiennes et de leurs homologues américaines 1 . Ces révisions habituelles des estimations provisoires sont apportées aux données des quatre années précédentes.

Au Canada, des révisions ont été apportées en juin et en décembre 2008 aux estimations de la productivité du travail de manière à intégrer les dernières estimations disponibles du produit intérieur brut (PIB) publiées par les Comptes économiques et financiers nationaux et des repères annuels des heures travaillées. Ces révisions portaient sur les quatre dernières années, soit de 2004 à 2007. Les données récentes sur la productivité sont produites sur la base des estimations provisoires du PIB et des heures travaillées, qui sont ultérieurement révisées lorsque d'autres sources plus précises d'information deviennent disponibles pour les Comptes nationaux.

Aux États-Unis, des révisions ont aussi été apportées en août 2008 pour les trois dernières années, soit de 2005 à 2007.

2   Comptabilité de la croissance

Les estimations de la productivité du travail (production par heure travaillée) qui sont produites par les Comptes canadiens de productivité font l'objet de deux types de révisions. Il est important de prendre note que les révisions de cette année sont uniquement du premier type.

Les révisions du premier type sont une série de révisions apportées chaque année au produit intérieur brut (PIB) pour les quatre dernières années (Statistique Canada2 008). Selon ce cycle de révisions, une estimation provisoire du PIB diffusée la première fois pour l'année t est révisée annuellement au cours des quatre années qui suivent (t+1 à t+4) au fur et à mesure que le Système de comptabilité nationale (SCN) dispose de données plus détaillées et plus précises.

Lorsqu'elles sont diffusées une première fois, les estimations du PIB au niveau du secteur industriel sont fondées sur des estimations passées projetées à partir d'un petit nombre de séries faciles à mesurer (par exemple, le PIB des Services de taxi et de limousine est projeté d'après la croissance de l'emploi dans ces industries selon l'Enquête sur l'emploi, la rémunération et les heures de travail [EERH]). Les estimations par industrie sont complétées graduellement par des données beaucoup plus détaillées et précises qui sont obtenues d'enquêtes comme l'Enquête annuelle des manufactures et l'Enquête unifiée auprès des entreprises ainsi que par des dossiers fiscaux qui deviennent disponibles après un délai d'une ou deux années. Les estimations provisoires du PIB calculées en fonction de la demande finale sont également projetées une première fois à partir de sources qui sont remplacées ultérieurement par des données plus précises et plus complètes.

En outre, les estimations de la productivité du travail pour l'année t sont révisées en l'année t+1 à mesure que de nouveaux renseignements deviennent disponibles pour améliorer les premières estimations de l'emploi et des heures travaillées établies d'après les données de l'Enquête sur la population active (EPA) et de l'EERH. Ces révisions permettent d'améliorer les estimations des heures travaillées à partir d'ajustements plus précis des congés et des autres événements non aléatoires (Maynard, 2005). Des révisions ont également lieu lorsque les estimations de l'emploi du secteur non commercial obtenues de la Division des institutions publiques et produites à partir de l'EERH sont révisées, puisque l'estimation pour le secteur des entreprises est obtenue par différence en soustrayant le secteur non commercial de l'ensemble de l'économie.

Les révisions du deuxième type sont effectuées moins fréquemment, soit environ une ou deux fois par décennie. Le SCN fait alors l'objet de révisions historiques afin d'éliminer des ruptures dans certaines séries, de modifier les normes de classification (par exemple, le passage de la Classification type des industries au Système de classification des industries de l'Amérique du Nord) ou d'apporter des changements d'ordre conceptuel et méthodologique. Ces révisions du deuxième type ont lieu lorsque le SCN met à jour ses méthodes d'estimation de certaines industries, parfois en raison de modifications apportées aux normes internationales auxquelles il se conforme (SCN93). Par exemple, en 2001, Statistique Canada a inclus pour la première fois les dépenses en logiciel à titre d'investissement 2 . En outre, l'adoption des indices-chaîne de Fisher à la place des indices Laspeyres à base fixe a entraîné des révisions au PIB et, en conséquence, une révision historique des estimations de la productivité du travail.

Des révisions historiques des données sur l'emploi et les heures travaillées ont lieu également lorsque l'EPA est étalonnée de nouveau d'après les données tirées du plus récent Recensement de la population.

3   Répercussion des révisions sur la productivitédu travail

Dans cette section, nous comparons les révisions apportées récemment aux estimations de la productivité du travail pour le secteur des entreprises au Canada et aux États-Unis.

Au Canada, des révisions ont été apportées en juin 2008 aux estimations de la productivité du travail de manière à intégrer les dernières estimations disponibles du produit intérieur brut (PIB) publiées par les Comptes économiques et financiers nationaux 3  et en décembre 2008, lorsque les révisions des repères annuels des heures travaillées ont été publiées. Ces révisions portaient sur les quatre dernières années, soit de 2004 à 2007. Les tableaux 1 à 3 présentent respectivement les révisions des estimations de la productivité du travail, du produit intérieur brut et du volume d'heures travaillées remontant à 2000. Ceux-ci illustrent donc l'évolution des estimations au cours des sept derniers cycles de révisions qui ont eu lieu depuis 2002. Il convient de souligner que les cycles de révision des estimations les plus récentes ne sont pas encore achevés. C'est le cas des estimations de 2005 à 2007 pour le Canada et de 2006 et 2007 aux États-Unis. Les estimations produites durant le premier cycle de révision de quatre ans sont accompagnées de l'appel de note « 1 ». Les autres révisions reflètent les révisions du deuxième type mentionnées ci-dessus.

Le tableau 4 du présent document présente l'impact des révisions sur la performance respective du Canada et des États-Unis en matière de productivité du travail sur deux périodes, soit de 1981 à 2000 et de 2000 à 2007 4 . Il est important de prendre note que cette deuxième période ne représente pas un cycle économique complet. Elle couvre en effet les années écoulées depuis le dernier sommet de la croissance de la productivité observé en 2000. En outre, à l'exception de 2000 à 2003, elle correspond à une période où uniquement des estimations provisoires du PIB sont disponibles. Quant à la première période, elle comprend essentiellement des estimations qui ont toutes franchi le cycle de révision des estimations provisoires et couvre deux cycles économiques complets. Elle fournit donc un meilleur aperçu des différences de productivité à long terme entre le Canada et les États-Unis 5 . Généralement, les variations de la productivité du travail à court terme sont plus instables que celles à long terme.

3.1  Impact des révisions canadiennes

En général, les révisions des chiffres canadiens de productivité pour la période de 2004 à 2007 publiées dans Le Quotidien du 10 décembre 2008 ont entraîné peu de changement par rapport aux estimations précédentes. Pour l'ensemble des entreprises, les révisions de 2004 à 2007 ont eu pour effet de diminuer le taux de croissance annuel de la productivité du travail au Canada pour 2005 et de l'augmenter pour 2004, 2006 et 2007. L'ampleur des révisions a oscillé entre un déclin de 0,3 % en 2005 et une hausse de 0,3 % en 2006.

Pour l'ensemble de cette période, la croissance annuelle moyenne de la productivité a été révisée en hausse de 0,1%. Il est à noter que les calculs des taux de croissance sur la productivité et ses variables connexes sont maintenant fondés sur des indices arrondis à la troisième décimale. Dans CANSIM, ces calculs sont fondés sur des indices arrondis à une décimale.

3.2  Impact des révisions américaines

En revanche, le taux de croissance annuel de la productivité du travail dans les entreprises américaines publié dans le News du Bureau of Labour Statistics du 8 août 2008 a été révisé à la baisse pour chacune des trois dernières années (2005 à 2007). Pour l'ensemble de cette période, les estimations révisées montrent que la productivité s'est accrue de 1,2 % en moyenne, soit 0,3 point de pourcentage de moins que ce qu'indiquaient les estimations précédentes.

Ainsi, la croissance annuelle de la productivité américaine a atteint 1,8 % en 2005 (au lieu de 2,0 %), 0,9 % en 2006 (au lieu de 1,0 %) et 1,5 % en 2007 (au lieu de 1,9 %). La croissance annuelle de la productivité aux États-Unis avait ralenti graduellement depuis 2002 (l'année où elle avait atteint un sommet de 4,1 %), avant de rebondir légèrement en 2007.

Depuis 2002, les États-Unis ont systématiquement révisé à la baisse leurs estimations provisoires de la productivité du travail. En moyenne, les révisions de la croissance de la productivité se sont établies à -0,8 point de pourcentage annuellement.

3.3  Analyse de l'écart entre le Canada et les États-Unis

Suite à l'incorporation de ces révisions, la croissance annuelle moyenne de la productivité des entreprises américaines sur la période de 2004 à 2007 est maintenant de 1,4 % (comparativement à 1,6 % avant révision), soit un taux de croissance identique à celui des entreprises canadiennes. Les anciennes et les nouvelles estimations de la croissance de la productivité du travail pour le Canada et les États-Unis sont présentées dans le tableau 4.

Cependant, un écart substantiel de croissance annuel moyen de la productivité persiste entre le Canada et les États-Unis durant la période s'étalant de 2000 à 2004 puisque la croissance de la productivité américaine était alors presque cinq fois plus élevée que celle du Canada.

Entre 2000 et 2004, la croissance annuelle moyenne de la productivité américaine a atteint 3,3 %, en comparaison à celle de 0,7 % enregistrée au Canada.

Pour la période de 2000 à 2007, le taux de croissance annuel moyen atteint maintenant 1,0 % au Canada et 2,5 % aux États-Unis, la croissance de la productivité américaine étant deux fois et demie plus élevée que celle du Canada. Au cours de cette période, la croissance du PIB réel a été similaire des deux côtés de la frontière, mais le volume d'heures travaillées a augmenté beaucoup plus fortement au Canada. Plus précisément, la croissance du PIB au Canada s'est élevée en moyenne de 2,5 % par an de 2000 à 2007, alors que celle des heures travaillées était de 1,5 %. En comparaison, le PIB aux États-Unis a progressé en moyenne de 2,5 %, tandis que les heures travaillées sont demeurées inchangées pendant la même période. Il convient de souligner que la période de 2000 à 2007 est loin de couvrir un cycle économique complet. Au début des années 1990, et particulièrement au coeur de la récession, le Canada était aussi à la traîne des États-Unis sur le plan de la croissance de la productivité, mais à la fin de la décennie les deux pays étaient à peu près au même niveau.

Il importe également de signaler que les écarts annuels de productivité au cours de la période de 2000 à 2007 sont fondés sur des données provisoires qui peuvent faire encore l'objet de révisions. Depuis 2002, les États-Unis ont aussi systématiquement révisé à la baisse leurs estimations provisoires de la productivité. Il est donc important de tenir compte de cette marge d'erreur additionnelle lorsqu'on analyse les années les plus récentes.

Depuis 1998, l'écart entre le Canada et les États-Unis a généralement rétréci à la suite des révisions des données provisoires. La principale révision apportée aux estimations de la productivité canadienne en 1999 est attribuable aux révisions du PIB. Presque la moitié de la révision apportée en 2000 provient aussi de cette source 6 . Durant cette période, deux changements ont été apportés au Système de comptabilité nationale du Canada; changements qui ont eu pour effet d'accroître le taux de croissance de la production et, par conséquent, de la productivité du travail. En premier lieu, on a commencé à capitaliser les dépenses en logiciels (ce que les États-Unis avaient introduits en 1999).

En deuxième lieu, on a introduit progressivement de nouvelles enquêtes associées au Projet d'amélioration des statistiques économiques provinciales qui ont élargi la couverture économique 7 . En outre, durant cette période, le programme de la productivité a révisé à la baisse son estimation des heures travaillées 8 .

À long terme (de 1981 à 2000), il y a un écart relativement faible de croissance de productivité entre le Canada et les États-Unis (0,3 point de pourcentage par année), dont une certaine partie peut provenir des méthodes légèrement différentes utilisées pour le calcul de la croissance des intrants travail (Maynard, 2007). Durant cette période, la productivité a augmenté au taux annuel moyen de 1,6 % au Canada, comparativement à 1,9 % aux États-Unis.

4   Conclusion

En conclusion, les révisions de 2004 à 2007 du produit intérieur brut (PIB) au Canada et celles de 2005 à 2007 du PIB américain se sont soldées par une réduction de l'écart de la croissance de la productivité entre les deux pays. Comme les révisions les plus récentes portaient uniquement sur les années après 2000, elles n'ont occasionné aucun effet sur les différences entre le Canada et les États-Unis durant les deux dernières décennies, soit de 1981 à 2000. Durant cette période, les estimations de la croissance de la productivité produites par Statistique Canada ont systématiquement fait état d'un écart annuel de 0,3 point de pourcentage entre le Canada et les États-Unis. Pour un examen plus approfondi de la signification de la différence et des causes de celle-ci, voir Statistique Canada (2007).

5   Tableaux statistiques