Technologies visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre : dépenses des industries et possibilités d'affaires

Par Rowena Orok, Division des comptes et de la statistique sur l'environnement, Statistique Canada

Introduction
Objectif du Canada dans le cadre du Protocole de Kyoto

Introduction

La ratification du Protocole de Kyoto a mis les technologies visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre à l’avant plan des programmes stratégiques du Canada. Le gouvernement s’est engagé à stimuler le développement, la commercialisation et l’adoption de ces technologies, dans le cadre de la stratégie visant à réaliser les objectifs du Canada en vertu du Protocole de Kyoto. Le présent document évalue le niveau d’adoption et la disponibilité des technologies visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre au Canada en répondant à ces questions :

• Dans quelle mesure les entreprises canadiennes ont elles investi dans des technologies visant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre?
  
• Quel est le niveau de réussite des fournisseurs canadiens de technologies visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre? Ont ils été en mesure d’accéder aux marchés intérieur et international?
  
• Quelle est la portée des activités des entreprises en matière de recherche et développement ainsi que d’innovation relativement au développement de technologies visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre?

Objectif du Canada dans le cadre du Protocole de Kyoto

L’« effet de serre » est le nom donné à un système complexe faisant intervenir un certain nombre de gaz dans l’atmosphère, qui maintiennent la température de la Terre à un niveau qui en fait une planète où l’on peut vivre. Des concentrations accrues des gaz à effet de serre pourraient faire augmenter la température et pourraient avoir des conséquences étendues et imprévisibles aux niveaux environnemental, social et économique .

En 1992, la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques énonçait un cadre d’action visant à stabiliser les émissions globales de gaz à effet de serre à un niveau empêchant toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique. Le Protocole de Kyoto, conclu en 1997, porte sur les répercussions de l’activité humaine sur les changements climatiques et oblige les pays développés à réduire collectivement leurs émissions de gaz à effet de serre pour qu’elles soient inférieures de 5,2 % aux niveaux de 1990, d’ici 2008-2012. Il existe essentiellement deux façons d’atteindre cet objectif : émettre moins de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, ou retirer davantage de gaz à effet de serre de l’atmosphère. Les réponses stratégiques au niveau mondial et national ont, jusqu’à maintenant, été axées principalement sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre provenant de sources anthropiques, comme les automobiles et les centrales électriques au charbon¹. Ces sources (principalement des émissions de CO₂) sont plus faciles à identifier, à vérifier et à contrôler que certains processus naturels qui entraînent des émissions de gaz à effet de serre.

Au moment de la ratification du Protocole de Kyoto, le Canada s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre pour qu’elles soient inférieures de 6 % aux niveaux de 1990, à l’intérieur de la période d’engagement de 2008 à 2012. Afin d’atteindre l’objectif de Kyoto, la stratégie consiste en partie à faire de l’économie canadienne une économie à plus faible intensité carbonique. À cet égard, les stratégies de réduction des émissions de gaz à effet de serre comportent un lien étroit avec les politiques énergétiques gouvernementales, comme les politiques visant le développement de sources d’énergie de remplacement et l’amélioration de l’efficacité énergétique. Parallèlement, les secteurs visés en ce qui a trait à la réduction des émissions comprennent de toute évidence les secteurs les plus énergivores de l’économie. Le Plan du Canada sur les changements climatiques, par exemple, vise les grands émetteurs industriels, y compris les secteurs pétroliers et gaziers en aval et en amont, la production d’électricité, l’exploitation minière et la fabrication, par exemple, celles des usines de ciment ainsi que des usines sidérurgiques et des aciéries.

Le rôle de la technologie

Il existe un consensus au niveau international selon lequel la technologie joue un rôle de premier plan dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et dans la prise en charge des changements climatiques. Au Canada, dans le discours du Trône de 2004, on énonçait le plan du gouvernement en vue de faire du Canada « un chef de file mondial dans le développement et l’application des technologies d’avant garde du XXIe siècle »². Les technologies environnementales occupent une place prépondérante dans divers programmes stratégiques, tout comme la biotechnologie, les technologies de l’information et des communications, les technologies de la santé et les nanotechnologies. Les technologies visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, comme sous ensemble des technologies environnementales, sont essentielles pour la stratégie de mise en œuvre du Canada en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre³. Cette stratégie comprend la mise au point des technologies existantes visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et le développement ainsi que la commercialisation de nouvelles solutions technologiques.

Les solutions technologies sont attrayantes pour deux raisons : tout d’abord, la technologie est prometteuse pour les industries et les secteurs clés de l’économie qui doivent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, étant donné ses répercussions possibles sur les coûts et sa facilité d’adoption. Par exemple, les secteurs de l’électricité et du transport planifient leur réduction d’émissions de gaz à effet de serre sur la base de l’évaluation des technologies existantes et émergentes. Il s’agit notamment d’options d’énergie renouvelables pour le secteur de l’électricité et de systèmes de carburants de remplacement ou de véhicules hybrides produisant peu d’émissions pour le secteur du transport.

En deuxième lieu, la technologie améliore les débouchés sur le marché pour les entreprises et les fournisseurs qui vendent ce que l’on appelle des « solutions technologiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre ». La poursuite du développement technologique est essentielle pour maintenir la compétitivité de ces entreprises. La technologie appuie en outre le développement de créneaux et facilite l’accès aux marchés intérieurs et internationaux.