Parti à la pêche : profil de la pêche récréative au Canada

Avertissement Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Nancy Hofmann, Division des comptes et de la statistique de l'environnement

Avec le littoral le plus long au monde et environ le quart des ressources d'eau douce de la planète, le Canada est réputé pour ses pêches – notamment sa pêche récréative. Ce type de pêche est depuis toujours une activité de loisirs populaire aussi bien auprès des Canadiens que des visiteurs. L'apport économique important de la pêche récréative est tangible dans toutes les parties du Canada, particulièrement dans nombre de régions éloignées. Or cette activité peut avoir une incidence sur l'environnement, notamment sur les stocks de poissons. Outre les effets de cette pêche, les populations de poissons sont influencées par d'autres facteurs comme la pêche commerciale, la qualité de l'eau, l'habitat du poisson, les espèces envahissantes et les stocks de poissons. La pêche récréative, qui peut inclure une activité d'ensemencement, est susceptible d'avoir un effet positif sur notre environnement. De même, des cours d'eau et des écosystèmes plus propres, que promeut le secteur, bénéficient non seulement à la pêche récréative mais à l'ensemble de l'environnement.

Le présent article trace le portrait de la pêche récréative au Canada. Dans l'ensemble, le fléchissement du nombre de pêcheurs à la ligne a entraîné une baisse de la production, particulièrement en Ontario, au Québec et en Colombie-Britannique, où résident la plupart des adeptes de la pêche récréative au Canada. Du point de vue économique, les dépenses de chaque pêcheur sont à peu près les mêmes qu'il y a dix ans. En revanche, la réduction du nombre total de pêcheurs a entraîné une baisse du total de leurs dépenses.

Les pêcheurs sportifs au Canada
Qui sont ces pêcheurs à la ligne?
Le nombre total de jours de pêche au Canada diminue, mais le nombre de jours de pêche par pêcheur demeure stable
Combien ont-ils dépensé?
Recul du nombre total de prises, lente progression du nombre de prises par pêcheur
Hausse de la popularité de la pêche avec remise à l'eau
La pêche récréative et l'environnement s'influencent réciproquement
Conclusion

Ce que vous devriez savoir au sujet de la présente étude

Dans cet article, toutes les données sur la pêche récréative sont tirées de l'Enquête sur la pêche récréative au Canada menée par Pêches et Océans Canada. Bien que cette enquête existe depuis 1975, seules les versions de 1995, 2000 et 2005 sont comparables en raison des améliorations méthodologiques qu'on leur a apportées. La population observée comprend toutes les personnes répertoriées dans les bases de données provinciales et territoriales de 2005 sur la délivrance de permis de pêche récréative. En 2005, les questionnaires ont été envoyés à plus de 80 000 ménages au Canada et dans d'autres pays. Nous examinons ici les activités de pêche récréative des pêcheurs adultes actifs. La population de pêcheurs adultes ne comprend pas les personnes de moins de 16 ans (18 ans au Terre-Neuve-et-Labrador et au Québec).

La pêche récréative désigne la pêche non commerciale; la définition utilisée dans le cadre de l'enquête englobe la pêche récréative et la pêche sportive. À noter que l'enquête ne porte pas sur la pêche cérémonielle ni la pêche de subsistance ; par conséquent ces types de pêche ne sont pas compris dans les estimations présentées dans ce rapport. Les activités de pêche illégales ne font pas non plus partie de notre corpus.

En raison des modalités de délivrance de permis différentes en Colombie-Britannique, les données sur la pêche dans les eaux de marées et en eau douce sont présentées séparément. Cela complique l'analyse des résultats sur les pêcheurs à la ligne de cette province. Un même résident pourrait détenir deux permis. Il est donc impossible de combiner ces deux catégories.

Savoir plus sur l'Enquête sur la pêche récréative au Canada.

Les pêcheurs sportifs au Canada

En 2005, plus de 3,2 millions d'adultes se sont procuré un permis et ont pratiqué la pêche récréative au Canada. Les tendances indiquent que ces chiffres ont diminué au taux annuel moyen de 2 % au cours des dix dernières années1.

Environ huit pêcheurs à la ligne sur dix, soit 2,5 millions de pêcheurs, ont pratiqué la pêche dans leur province ou territoire d'origine. Le reste de la population de pêcheurs sportifs se composait d'environ 628 000 visiteurs au Canada et d'un peu plus de 150 000 Canadiens qui ont pêché à l'extérieur de leur province ou territoire d'origine. Nous nous intéresserons ici seulement aux pêcheurs à la ligne actifs qui ont pêché dans leur province d'origine, soit les « pêcheurs résidents ».

Où habitent ces pêcheurs à la ligne ?

Environ les trois quarts des pêcheurs résidents actifs vivent en Ontario, au Québec et en Colombie-Britannique (tableau 1). Lorsqu'on analyse la proportion d'adultes qui pratiquent la pêche récréative selon la province, un portrait varié se dessine.

Une nouvelle fenêtre s'ouvrira

Tableau 1
Nombre et âge moyen des pêcheurs résidents actifs, selon le sexe et la région, 2005

À l'échelle nationale, environ un adulte canadien sur dix était un pêcheur actif. À Terre-Neuve-et-Labrador, près du tiers de la population adulte était constitué de pêcheurs actifs (graphique 1). Les autres provinces où les taux de participation à cette activité étaient supérieurs au taux national sont le Yukon, la Saskatchewan, le Manitoba et le Québec. Dans le Nunavut, seulement 4 % de la population adulte a pris part à des activités de pêche récréative.

Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 1
Pêcheurs résidents actifs en tant que proportion de la population adulte, 2005

La pêche récréative de moins en moins populaire

Entre 1995 et 2005, le nombre de pêcheurs résidents au Canada a chuté du quart — ce qui veut dire qu'on en comptait 825 000 de moins (graphique 2).

Les reculs les plus importants ont été enregistrés au Québec (-370 200) et en Ontario (-275 207), soit environ les trois quarts de la perte totale de pêcheurs. En revanche, les populations de pêcheurs résidents ont augmenté dans trois parties du pays : à Terre-Neuve-et-Labrador, au Manitoba et au Nunavut. Entre 1995 et 2005, le nombre de pêcheurs sportifs ayant désigné Terre-Neuve-et-Labrador comme leur province d'origine a augmenté de 7 %.

Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 2
Nombre de pêcheurs résidents actifs, 1995, 2000 et 2005, Canada

Qui sont ces pêcheurs à la ligne?

Près des trois quarts des 2,5 millions de pêcheurs résidents actifs au Canada en 2005 étaient des hommes (tableau 1). Ces résultats correspondent à l'opinion publique, qui estime que la pêche récréative est une activité à prédominance masculine. Des résultats comparables ont aussi été obtenus dans des enquêtes aux États-Unis et en Australie. La recherche a démontré qu'en ce qui concerne les femmes, leur engagement envers les enfants et la famille et les perceptions des rôles assignés à chacun des sexes ont une incidence négative sur la probabilité qu'elles s'adonnent à la pêche. Les autres facteurs comprennent le manque de temps ou de savoir-faire et d'autres influences d'ordre culturel2.

On a pu observer des différences entre les provinces et les territoires en ce qui concerne la question du sexe des pêcheurs, mais les femmes étaient partout minoritaires. À Terre-Neuve-et-Labrador et au Québec, les femmes comptaient pour environ le tiers des pêcheurs. Dans l'Île-du-Prince-Édouard, elles ne comptaient que pour 6 % des pêcheurs.

La population des pêcheurs sportifs vieillit

De façon caractéristique, les pêcheurs appartiennent généralement à la génération du baby-boom. De même, les hommes qui pratiquent la pêche à la ligne sont plus âgés que leurs consoeurs. À l'échelle nationale, l'âge moyen du pêcheur était de 48 ans, alors que les femmes qui pêchent avaient en moyenne quatre ans de moins (tableau 1).

Dans l'ensemble, les pêcheurs les plus âgés se retrouvaient surtout dans les provinces de l'Atlantique, alors que les plus jeunes s'adonnaient à la pêche dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut. Ces tendances correspondent aux tendances démographiques globales ; la moyenne d'âge de toute la population est d'environ 40 ans dans chacune des provinces Maritimes, d'environ 30 ans dans les Territoires du Nord-Ouest et de seulement 23 ans au Nunavut3.

À l'image de l'ensemble de la population canadienne, la population des pêcheurs sportifs a vieilli tout au long des dix dernières années. En 2005, la moyenne d'âge des hommes qui pêchent à la ligne était de 48 ans, soit six ans de plus qu'en 1995; les femmes qui pratiquent ce genre de pêche avaient en moyenne 44 ans, quatre ans de plus qu'en 1995.

Le nombre total de jours de pêche au Canada diminue, mais le nombre de jours de pêche par pêcheur demeure stable

Étant donné son rapport direct avec le nombre de pêcheurs actifs, le nombre total de jours consacrés à la pêche a reculé depuis 10 ans. En 2005, les pêcheurs résidents ont été à la pêche, au total, 37,7 millions de jours au Canada. C'est moins que les 48,8 millions de jours dix ans auparavant. Le nombre de jours de pêche par pêcheur est demeuré le même, soit environ quinze jours. Il semble donc que les pêcheurs sont moins nombreux qu'avant mais qu'ils pêchent à la même fréquence.

Les pêcheurs canadiens ont passé un peu plus de deux semaines à la pêche en 2005 (graphique 3). En moyenne, ce sont les pêcheurs de l'Île-du-Prince-Édouard et de la Nouvelle-Écosse qui ont passé le plus grand nombre de jours à la pêche — plus de trois semaines au total. Ceux du Nouveau-Brunswick, du Yukon, de la Saskatchewan et du Québec sont ceux qui y ont consacré le moins de temps par année.

Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 3
Nombre moyen de jours de pêche par les pêcheurs résidents, 2005

Combien ont-ils dépensé?

En matière de dépenses directes, les pêcheurs résidents ont dépensé plus de 1,6 milliard de dollars en activités de pêche récréative en 2005 (tableau 2). Les trois quarts de ces dépenses ont servi à l'alimentation, à l'hébergement et au transport. Moins de 10 % des dépenses directes ont été consacrées à l'achat de fournitures de pêche.

Une nouvelle fenêtre s'ouvrira

Tableau 2
Dépenses directes liées à la pêche récréative de tous les pêcheurs résidents au Canada, 2005

Près de 60 % de ces dépenses de 1,6 milliard de dollars ont été engagées par des pêcheurs résidents de l'Ontario et du Québec. Ces dépenses plus importantes s'expliquent par le grand nombre de pêcheurs qu'on trouve dans ces deux provinces. Les dépenses relativement élevées par pêcheur dans ces provinces constituent un autre facteur contributif.

L'examen des dépenses par pêcheur et par province montre que les pêcheurs à la ligne dans les eaux de marées de la Colombie-Britannique ont inscrit les dépenses les plus élevées au pays, soit plus de 1 100 $  chacun en dépenses directes. Ce résultat est très supérieur à la moyenne nationale de 650 $ par pêcheur. En 2005, les pêcheurs résidents des Territoires du Nord-Ouest, de l'Ontario, de la Colombie-Britannique (en eau douce) et de l'Alberta ont dépensé généralement plus que la moyenne nationale pour la pêche récréative.

Bien que les pêcheurs de l'Île-du-Prince-Édouard aient pris le plus de poisson sur une base individuelle, ce sont eux qui ont dépensé le moins. Les pêcheurs de l'Île-du-Prince-Édouard, du Nunavut et de Terre-Neuve-et-Labrador ont dépensé moins de la moitié de la moyenne nationale, leurs dépenses s'élevant au tiers de celles des pêcheurs à la ligne dans les eaux de marées de la Colombie-Britannique.

Recul des dépenses totales, stabilisation des dépenses par pêcheur

Les dépenses directes totales en pêche récréative au Canada ont fléchi, passant de 1,8 milliard de dollars en 1995 à 1,6 milliard de dollars en 2005. Les dépenses par pêcheur ont augmenté de 533 $ à 652 $ au cours de la même période. Toutefois, après correction pour l'inflation, les dépenses moyennes sont restées à peu près les mêmes pour s'établir à 513 $ par pêcheur. Ainsi, le recul des dépenses découle de la diminution du nombre de pêcheurs; ceux-ci inscrivent toujours les mêmes niveaux de dépenses au fil du temps.

Recul du nombre total de prises, lente progression du nombre de prises par pêcheur

Bien que le nombre de prises par pêcheur soit passé de 60 en 1995 à 64 en 2005, le nombre total de prises a diminué de 20 % en dix ans seulement. Les prises totales ont baissé de 196 millions en 1995 à 156 millions en 2005 (graphique 4).

Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 4
Comparaison entre le poisson capturé et conservé, pêcheurs résidents canadiens, 1995 et 2005

Le recul le plus important a eu lieu au Québec, où les pêcheurs ont pris 17 millions de poissons de moins en 2005 qu'en 1995. En Ontario, les pêcheurs ont pris 9,7 millions de poissons de moins durant cette période. Les prises dans les eaux de marées de la Colombie-Britannique ont quant à elles diminué de 5 millions de poissons. Ces reculs peuvent être attribués à la réduction du nombre de pêcheurs.

La plupart des prises ont eu lieu en Ontario, mais ce sont les pêcheurs de l'Île-du-Prince-Édouard qui, individuellement, ont pris le plus de poisson

Les trois quarts des 156 millions de poissons pêchés en 2005 l'ont été par des pêcheurs résidents des provinces de l'Ontario, du Québec et de l'Alberta (tableau 3). Plus de 40 % de tout le poisson pêché, soit 65 millions de prises, a été pêché dans la seule province de l'Ontario.

C'est dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut où les prises ont été les moins nombreuses. Ces tendances découlent en partie du nombre relativement important de pêcheurs en Ontario et au Québec comparativement à celui du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest (voir le tableau 1).

Les prises par pêcheur reflètent les succès remportés par chaque pêcheur et ne sont pas influencées par la population de pêcheurs. En moyenne, chaque pêcheur résident a capturé 64 poissons en 2005 (tableau 3).

Une nouvelle fenêtre s'ouvrira

Tableau 3
Poissons capturés et conservés par les pêcheurs résidents, 2005

Les pêcheurs à la ligne de l'Île-du-Prince-Édouard ont été les plus heureux, ayant pris en moyenne 90 poissons chacun. Dans les autres provinces de l'Alberta, du Manitoba, de l'Ontario et de la Nouvelle-Écosse, les prises par pêcheur ont également dépassé la moyenne nationale.

Les pêcheurs dans les eaux de marées de la Colombie-Britannique n'ont pris que 14 poissons chacun en moyenne. Ceux du Nunavut en ont pris 18 chacun en 2005.

Quelles sortes de poissons ont-ils pêchés?

La truite a compté pour le quart du poisson capturé par les pêcheurs résidents en 2005. Les autres espèces populaires sont le doré jaune (17 %), la perchaude (17 %), l'achigan (13 %), le grand brochet (8 %) et le saumon (3 %). Les 17 % de prises qui restent réunissaient les « autres » espèces moins communes comme l'ombre de l'Arctique, l'omble chevalier et le corégone.

La truite était plus susceptible d'être conservée que les autres poissons. La truite a été conservée à près de 60 % par les pêcheurs résidents en 2005, comparativement à seulement 14 % pour l'achigan.

Hausse de la popularité de la pêche avec remise à l'eau

La quantité de poissons conservés a diminué, indice que la pêche avec remise à l'eau a augmenté. En 1995, les pêcheurs résidents ont conservé environ la moitié de leurs prises, alors qu'en 2005 ils n'en ont conservé qu'environ 40 % (graphique 4). Cette augmentation peut s'expliquer par le fait que les pêcheurs y voient une forme de technique de conservation ou que les mesures législatives dans plusieurs parties du pays exigent la remise à l'eau des prises, ou encore, que certaines espèces de poissons sont impropres à la consommation humaine parce qu'elles contiennent du mercure ou d'autres contaminants4.

On a observé certaines variations dans les pratiques de pêche avec remise à l'eau entre les provinces. Par exemple, à Terre-Neuve-et-Labrador et à l'Île-du-Prince-Édouard, le pourcentage de poissons conservés a augmenté durant la période de référence. Le repli le plus important en point de pourcentage a été enregistré pour la pêche dans les eaux de marées de la Colombie-Britannique, où la proportion de poissons conservés a chuté de 71 % en 1995 à 41 % en 2005. Durant la période de référence, la réduction de la proportion de poissons conservés a été supérieure à la moyenne nationale en Alberta, en Nouvelle-Écosse et en Ontario.

Les Terre-Neuviens ont conservé le plus grand nombre de prises

En 2005, les pêcheurs résidents de Terre-Neuve sont ceux qui ont conservé le plus grand nombre de prises, c'est-à-dire 73 %, soit environ 45 poissons par pêcheur (tableau 3). À l'exception de l'Ontario, les pêcheurs de l'Est du Canada étaient plus susceptibles de conserver leurs prises que ceux de l'Ouest. En Alberta, seulement 14 % de toutes les prises ont été conservées, soit environ 9 poissons par pêcheur.

La pêche récréative et l'environnement s'influencent réciproquement

Dans plusieurs endroits du pays, on encourage les pêcheurs à la ligne à remettre à l'eau le poisson qu'ils ont pris ou souvent on les contraint par la loi à le faire. Par exemple, un pêcheur à la ligne peut avoir atteint le nombre de prises auxquelles il a droit pour une certaine espèce à la fin d'une journée donnée, et il doit remettre à l'eau tous les autres poissons de cette espèce qu'il aura pêchés ce jour-là. Il est illégal de conserver un poisson d'une espèce menacée ou en danger de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril, et comme leur populations sont limitées, les poissons de ces espèces doivent être remis à l'eau après avoir été pris. En Ontario, par exemple, il est illégal de pêcher ou d'avoir en sa possession une anguille d'Amérique, un bec-de-lièvre ou un méné long5.

Outre les programmes de pêche avec remise à l'eau, des programmes de « pêche de type dépôt-retrait » ou de type « ensemencement grâce à la production provenant des écloseries » minimisent aussi l'influence de la pêche récréative sur les stocks de poissons naturels. Dans le cadre de tels programmes, les poissons sont mis à l'eau, où on les laisse croître jusqu'à ce qu'ils puissent être pris par les pêcheurs à la ligne. Plusieurs provinces ensemencent lacs et rivières pour la pêche récréative en plus de les ensemencer pour rétablir les populations là où elles ont été surexploitées, voire décimées. En Alberta, par exemple, plus de 50 millions de poissons ont été mis dans les rivières et les lacs dans le cadre d'un programme de repeuplement de la province en 20076. Le repeuplement des lacs et des ruisseaux n'est pas une chose nouvelle, on le pratique en Ontario et en Colombie-Britannique depuis la fin du XIXe siècle.

En plus de ces activités de repeuplement, les organismes gouvernementaux et les organisations non gouvernementales ont également mis sur pied des programmes pour améliorer les habitats, consacrés notamment à l'aménagement de frayères, à la stabilisation des rives, au contrôle de l'érosion des berges, à l'enlèvement d'obstacles et à l'aménagement de structures submergées7. Les programmes et politiques visant à améliorer la qualité de l'eau, tels les programmes de réduction des toxines et du phosphore mis en œuvre par divers ordres de gouvernement, peuvent contribuer indirectement au rétablissement ou au maintien des stocks de poissons.

Conclusion

La pression de la pêche récréative sur les populations de poisson semble s'atténuer. La tendance à la baisse du nombre de pêcheurs, leur vieillissement, la diminution du nombre de prises et la croissance de la pêche avec remise à l'eau contribuent à réduire les effets globaux de la pêche récréative sur les populations de poissons au Canada.


Notes

  1. Pêches et Océans Canada, 2007, Enquête sur la pêche récréative au Canada, 2005, (site consulté le 19 décembre 2007).
  2. Laura E. Anderson, David K. Loomis et Ronald J. Salz, 2004, « Constraints to recreational fishing: Concepts and questions to understand underrepresented angling groups », Proceedings of the 2004 Northeastern Recrational Research Symposium (PDF), (site consulté le 6 février 2008).
  3. Statistique Canada, Tableau CANSIM 051-0001 Estimations de la population, selon le groupe d'âge et le sexe au 1er juillet, Canada, provinces et territoires, annuel, CANSIM (base de données), (site consulté le 23 mai 2008).
  4. S. J. Casselman, 2005, Pêche à la ligne avec remise à l'eau : examen de la pratique et directives concernant les techniques de manipulation des poissons, Direction de la pêche et de la faune, Ministère des Richesses naturelles de l'Ontario, Peterborough, Ontario, (site consulté le 26 mai 2008).
  5. Natural Resource Management Division, 2007, Résumé des règlements de la pêche sportive de 2008-2009, Ontario Ministry of Natural Resources (site consulté le 23 mai 2008).
  6. Sustainable Resource Development, Government of Alberta, 2007, Stocking Report, (site consulté le 23 mai 2008).
  7. LandOwner Resource Centre, 1999, « Improving fish habitat (PDF) » , Extension Notes, (site consulté le 6 février 2008).