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Patrimoine en ressources naturelles du Canada, 2008

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La valeur des actifs en ressources naturelles augmente
Énergie
Minéraux
Bois

Joan Forbes, Division des comptes et de la statistique de l’environnement

La valeur du patrimoine est un important indicateur de la performance économique, car elle témoigne de la capacité de générer de futurs revenus. Souvent, le patrimoine national d’un pays est considéré comme étant égal à la valeur des biens manufacturés que possède ce dernier, comme l’infrastructure et la machinerie, et des terrains commerciaux, résidentiels et agricoles. Cependant, une vision plus générale du patrimoine national consiste à tenir compte de l’apport important des actifs en ressources naturelles à l'économie et la société. Dans cette autre mesure, l’apport de ces actifs est quantifiée en évaluant les stocks de ressources naturelles, de terres et d’écosystèmes, puis en intégrant les valeurs obtenues dans l’analyse du patrimoine national.

Dans le présent article, on examine la valeur des principaux stocks de ressources naturelles du Canada en 2008, en mettant l’accent sur les ressources forestières, énergétiques et minérales.

Ce que vous devriez savoir au sujet de la présente étude

La présente étude s’appuie sur des données provenant des Comptes de stocks en ressources naturelles. Ces comptes mesurent la valeur des actifs (ou stocks) en ressources naturelles dans leur état naturel, par exemple sous forme de réserves de minerai métallique dans le sol ou de peuplements d’arbres accessibles dans les forêts.

L’approche adoptée pour évaluer les ressources est semblable à celle suivie pour évaluer les annuités—la valeur d’une ressource est rendue égale au flux de revenus qui peut être généré par l’extraction de cette ressource au cours de sa durée de vie utile.

La première étape de l’estimation du flux de revenus consiste à calculer le revenu provenant de l’extraction de l’année courante. Le revenu, également appelé « rente de la ressource », est égal au total des recettes provenant des ventes dont on soustrait le total des coûts subis durant l’extraction. Ces coûts comprennent les coûts d’exploitation, comme le carburant et la main-d’œuvre, ainsi que les coûts d’utilisation du capital, tels que la dépréciation de la machinerie. L’impôt sur le revenu, les redevances1 et les autres coûts qui ne sont pas directement liés au processus d’extraction ne sont pas soustraits.

Puis, pour simplifier, on suppose que la quantité extraite et la rente issue de l’extraction de la ressource demeureront constantes durant chaque année successive jusqu’à ce que les réserves soient épuisées. L’étape finale de l’évaluation consiste à calculer la valeur actualisée de ce flux de revenus. Puisque toute rente qui sera reçue à l’avenir vaudra moins que celle détenue aujourd’hui, toutes les rentes futures doivent être actualisées avant d’être totalisées.

Deux limites de cette approche sont l’hypothèse que la quantité extraite demeurera constante au cours de la vie d’une ressource et l’hypothèse que la différence entre les recettes des ventes et les coûts d’extraction demeurera constante au fil du temps. Souvent, le prix d’une ressource naturelle est plus instable que les coûts de la main-d’œuvre et du capital. Ces limites ont tendance à s'amplifier au cours de périodes d'extrême instabilité des prix des ressources. Tel était le cas lorsque des prix élevés records ont été observés pour la majorité de 2008, suivis d'une chute abrupte des prix. Malgré ces limites, d’autres pays ont souvent utilisé la méthode susmentionnée considérant la difficulté de prévoir avec précision les prix des produits de base. Les estimations courantes sont fondées sur 14 ressources distinctes pour lesquelles des données sur les réserves, les revenus et les coûts d’extraction sont disponibles.

Pour plus de renseignements, voir « Définitions, sources de données et méthodes : Comptes de stocks en ressources naturelles ».


  1. Comme les administrations publiques touchent une partie des revenus de l’extraction d’une ressource (p. ex. au moyen des taxes et redevances), les impôts et les frais payés par les extracteurs ne sont pas soustraits sous forme de coûts, si bien qu’ils font implicitement partie de la rente.

La valeur des actifs en ressources naturelles augmente

En 2008, la valeur de certaines ressources naturelles (bois, énergie et minéraux) a augmenté de 45,3 %, pour atteindre 1 723 milliards de dollars (tableau 1) après un recul de 1,0 % en 2007. Cette somme représentait plus de 22 % du patrimoine total du Canada incluant les ressources naturelles1. Parmi ces trois grandes composantes, la valeur des ressources énergétiques a augmenté de 72,5 % et celle des ressources minérales, de 22,2 %, tandis que le bois a accusé une baisse de 3,9 %. L’augmentation de la valeur du pétrole brut, du gaz naturel, du bitume brut, du charbon et de la potasse a compensé la baisse de la valeur du bois et d’un certain nombre de métaux.

Tableau 1 Valeur des réserves de ressources naturelles

Dans l’ensemble, la valeur des actifs en ressources naturelles s’est accrue en 2008, malgré la chute des prix à la fin de l’année (Pour plus de renseignements, voir l’encadré « Volatilité des prix des ressources naturelles ».)

Volatilité des prix des ressources naturelles

Les prix de l’énergie et des métaux ont tendance à être plus instables que, par exemple, ceux des biens de consommation. Afin de réduire au minimum l’effet de cette volatilité lorsqu’ils évaluent ces actifs souterrains, les économistes spécialisés en ressources naturelles ont tendance à déterminer la valeur de ces dernières sur une année complète, voire même une plus longue période, plutôt qu’à un point particulier dans le temps.

Cette approche aide les analystes à se pencher sur les tendances à long terme de la valeur des ressources naturelles, mais elle rend aussi les estimations moins sensibles aux variations à court terme de la conjoncture économique.

La situation de 2008 constitue un bon exemple. Cette année là, les prix du pétrole brut, du gaz naturel et du bitume brut sont demeurés très fermes au cours des huit premiers mois, mais ont ensuite chuté fortement lorsqu’a eu lieu le ralentissement économique mondial. Malgré cette variation assez soudaine des prix, les estimations de la valeur des ressources énergétiques étaient fortement en hausse pour l’ensemble de l’année, la force de la croissance des prix avant le ralentissement ayant été plus que suffisante pour compenser la baisse qui a suivi.

Énergie

En 2008, la valeur des actifs énergétiques a augmenté de 72,5 % pour atteindre 1 162 milliards de dollars (tableau 1), grâce aux prix records du pétrole brut, du bitume brut et du gaz naturel durant la plupart de l’année. La hausse des prix a compensé facilement l’accroissement des coûts d’exploitation et du capital. En 2008, les actifs énergétiques constituaient plus de 67 % de l’ensemble des actifs en ressources naturelles, ce qui représente une hausse de 10 points de pourcentage par rapport à l’année précédente.

La valeur du bitume brut a presque doublé en 2008, ce qui reflète l’accroissement de la production, l’accroissement des réserves et les prix élevés records observés pendant la plupart de l’année. À lui seul, le bitume brut représentait plus de la moitié de la valeur de l’ensemble des actifs énergétiques et plus du tiers de la valeur de l’ensemble des actifs en ressources naturelles.

Le pétrole brut et le gaz naturel ont également vu leur valeur augmenter considérablement en 2008, de 55,4 % et de 40,2 % respectivement, par rapport aux chiffres de 2007. Les prix élevés qui se sont maintenus pendant une grande partie de 2008 ont plus que compensé l’accroissement des coûts d’exploitation et de capital.

Minéraux

En 2008, la valeur des actifs minéraux2, tel que l’or, le nickel et la potasse, a augmenté de 22,2 % pour atteindre 324 milliards de dollars. Ce progrès important est imputable à la hausse du cours de la potasse qui a presque triplé en 2008 et a compensé la baisse des cours de nombreux métaux.

Bois

En 2008, la valeur des réserves de bois commercial a baissé de 3,9 %, après un recul de 7,2 % en 2007. La faiblesse de la demande de bois sur le marché américain du logement explique une grande partie de ces contractions.


Notes

  1. Le patrimoine total du Canada comprend les actifs produits, tels que les bâtiments résidentiels et non résidentiels, les machines, le matériel et les biens de consommation durables, ainsi que les actifs non produits, tels que les terres et les ressources naturelles. Pour des renseignements détaillés sur les éléments inclus, consulter le tableau CANSIM 378-0005 de Statistique Canada. À l’heure actuelle, d’autres stocks importants de ressources naturelles, comme l’eau et les écosystèmes, ne sont pas évalués par Statistique Canada en raison de limites relatives aux données.
  2. Les actifs minéraux comprennent l’or, le nickel, le cuivre, le plomb, le zinc, le fer, le molybdène, l’uranium, les diamants et la potasse.