Variations mensuelles de la production d'eau potable, 2005 à 2007

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Cindy De Cuypere, Terence Nelligan, Mark Henry et François Soulard, Division des comptes et de la statistique de l'environnement

De l'eau potable de qualité adéquate et en quantité suffisante est essentielle à la santé humaine et à l'économie. Des 42 058 millions de mètres cubes (Mm3) d'eau prélevés de l'environnement aux fins d'activités économiques et d'utilisation par les ménages au Canada en 2005, environ 14 % ont été traités 1  par des usines de traitement de l'eau potable 2 , 3 . Les usines de traitement de l'eau potable sont définies comme étant des installations qui traitent l'eau brute qu'elles ont puisée dans l'environnement et produisent de l'eau potable, c'est-à-dire propre à la consommation. Ces installations vont de systèmes simples qui fournissent un traitement minimal, voire aucun, à de grandes installations utilisant des procédés de traitement complexes.

Pour la première fois, Statistique Canada a recueilli des données nationales sur les volumes de production d'eau potable. Le présent article examine les variations temporelles et géographiques de ces données. Il montre également comment elles peuvent être analysées en même temps que des mesures environnementales de manière à mettre en lumière d'importantes questions d'offre et de demande dans une région donnée.

Les résultats montrent qu'à l'échelle nationale, les volumes quotidiens moyens d'eau traitée en décembre, mois où la production est la plus faible, et en juillet, mois où la production est la plus élevée, ont un écart de 32 % comparativement aux moyennes quotidiennes annuelles pour chacune des années allant de 2005 à 2007. La production annuelle est demeurée stable au cours de ces trois années. Selon la région de drainage, la variation entre les mois où la production est faible et ceux où elle atteint son sommet va d'environ la moitié de la moyenne canadienne à plus de cinq fois cette moyenne.

Ce que vous devriez savoir au sujet de la présente étude

Sources des données

La principale source de données utilisée pour le présent article est la nouvelle Enquête sur les usines de traitement de l'eau potable, réalisée pour les années de référence 2005, 2006 et 2007. L'enquête fournit aux Canadiens de l'information nationale et régionale relative à la production d'eau potable. L'enquête, dont la population cible se compose des usines de traitement de l'eau potable desservant des collectivités de 300 personnes ou plus, permet de recueillir des données sur les volumes d'eau prélevée et traitée, les types de traitements utilisés, les coûts des immobilisations et les coûts d'exploitation, ainsi que sur la qualité de l'eau brute et de l'eau traitée. Pour 2007, les résultats représentent environ 85 % de la population canadienne. Pour plus de renseignements sur la qualité des données, les concepts et la méthodologie, veuillez consulter : Enquête sur les usines de traitement de l'eau potable (no d'enquête 5149).

Des données supplémentaires ont été utilisées, y compris : 

  1. Environnement Canada, 2010. Relevés hydrologiques du Canada, Données hydrométriques archivées (HYDAT), www.wsc.ec.gc.ca/hydat/H2O/index_f.cfm?cname=main_f.cfm.

Les volumes de production nationale vont de 396 Mm3 en février à 576 Mm3 en juillet

Le graphique 1 présente les volumes mensuels d'eau traitée produits pour le Canada et certaines régions de drainage, tandis que le graphique 2 montre les volumes quotidiens moyens d'eau traitée par mois pour les mêmes régions 4 . En moyenne, pour 2005, 2006 et 2007, les volumes mensuels totaux d'eau traitée pour le Canada vont de 396 Mm3 en février (un mois court) à 576 Mm3 en juillet (graphique 1). D'après les volumes quotidiens moyens (graphique 2), décembre est le mois où la production a été la plus faible (13,7 Mm3 par jour) et juillet, celui où elle a été la plus élevée (18,6 Mm3 par jour). La moyenne quotidienne annuelle était de 15,4 Mm3 par jour.

Même si les volumes ont été relativement stables de novembre à avril, la hausse et la baisse entre avril et novembre peuvent être attribuées à une grande variété d'utilisations saisonnières, y compris l'arrosage des pelouses et des jardins, l'irrigation agricole, l'abreuvement des animaux d'élevage, le tourisme, le lavage de voitures et les piscines extérieures, entre autres utilisations. La production annuelle totale est demeurée stable, une moyenne de 5 628 Mm3 d'eau ayant été traitée par année 5 . De façon générale, la variation de la production d'une année à l'autre a été nettement inférieure à la variation saisonnière annuelle.

Parmi les régions de drainage normalisées de Statistique Canada 6  (carte 1), les régions Grands Lacs et Saint-Laurent ont produit la plus grande quantité d'eau traitée (graphiques 1 et 2). Les volumes mensuels pour les régions de drainage Grands Lacs et Saint-Laurent sont comparables, représentant 30 % et 27 % respectivement de la production canadienne totale. En 2007, la région de drainage Grands Lacs a eu environ le tiers de la population totale desservie par les usines de traitement de l'eau potable et la région de drainage Saint-Laurent a eu un cinquième, ce qui indique une plus forte utilisation d'eau par habitant 7  dans cette dernière (tableau 2). Cependant, toute l'eau potable n'est pas utilisée par les résidents. Au Canada en 2006, en moyenne 43 % des utilisations de l'eau traitée ont été des utilisations à des fins commerciales, institutionnelles et industrielles ou des pertes du réseau 8 .

La production d'eau traitée varie fortement entre le mois où elle est la plus faible et celui où elle est la plus élevée, selon la région

Pour examiner les tendances saisonnières de l'utilisation de l'eau sur une base normalisée selon la région de drainage, nous avons représenté dans le graphique 3 les différences entre les volumes quotidiens moyens d'eau traitée par mois (indiqués dans le graphique 2) et les volumes quotidiens moyens d'eau traitée par an. Au cours des trois années étudiées, la production quotidienne moyenne nationale en décembre était de 11 % inférieure à la moyenne quotidienne annuelle, tandis qu'en juillet elle était de 21 % supérieure à cette dernière.

Cette variation saisonnière est importante pour les exploitants des usines de traitement de l'eau potable, qui s'attendent à être approvisionnés en eau de source en quantité suffisante et de qui on s'attend que leurs usines aient la capacité de traitement nécessaire pour répondre à la demande en période de pointe. Autrement, ils pourraient être obligés de chercher d'autres sources d'approvisionnement en eau, de construire de nouvelles installations ou de gérer la demande en mettant en oeuvre des mesures de conservation de l'eau ou en imposant des restrictions concernant son utilisation. Dans la présente analyse, la production est utilisée comme indicateur raisonnable de la demande.

La région de drainage Grands Lacs a les plus importants volumes de production de toutes les régions de drainage (graphiques 1 et 2) et des variations saisonnières très semblables à celles du Canada (graphique 3). La région de drainage Okanagan–Similkameen affiche de faibles volumes de production (graphiques 1 et 2) mais la plus forte variation (graphique 3). La production va d'un niveau seuil de 59 % inférieur à la moyenne quotidienne annuelle en hiver à un sommet de 118 % supérieur à la moyenne quotidienne annuelle en été. Cette fourchette représente une variation saisonnière moyenne de la demande de 177 % durant la période de 2005 à 2007. La plus faible variation s'observe dans la région de drainage Terre-Neuve-et-Labrador, allant d'un seuil de 6 % inférieur à la moyenne annuelle à un sommet de 8 % supérieur à cette dernière, soit une variation saisonnière de 14 % de la demande. Les régions de drainage Côte du Pacifique et Yukon combinées ont le troisième plus important volume de production (graphiques 1 et 2) et sont un bon exemple de variation modérée.

La carte 2 résume la variation indiquée au graphique 3 pour toutes les régions de drainage. Elle montre que les régions de drainage dans la partie intérieure du sud de la Colombie-Britannique et les extrémités sud de l'Alberta et de la Saskatchewan ont connu la plus forte variation saisonnière de la demande. La variation de la demande a été la plus faible dans les régions de drainage des provinces de l'Atlantique.

Dans toute région donnée, la variation saisonnière est liée à la demande saisonnière d'eau, par exemple, pour l'irrigation résidentielle et agricole. Cette demande est partiellement contrebalancée par les précipitations reçues durant les périodes de demande de pointe. Les régions où les précipitations sont faibles tandis que la demande saisonnière est forte sont celles où la demande est la plus susceptible d'exercer des pressions significatives sur l'offre durant la saison estivale. Selon Environnement Canada, en 2004, 72 de 510 municipalités répondantes ont déclaré avoir connu des pénuries d'eau 9 . Des régions de la Colombie-Britannique, de l'Alberta et de la Saskatchewan, du sud de l'Ontario ainsi que des municipalités dans les provinces atlantiques connaissent des pénuries d'eau saisonnières 10 . L'analyse des données mensuelles sur la fréquence de ces pénuries dans une région peut faire ressortir pareils problèmes d'offre et de demande.

Offre et demande d'eau dans la région de drainage Okanagan–Similkameen

Cette région de drainage a été choisie pour faire l'objet d'une étude de cas parce qu'elle connaît la plus forte variation saisonnière de la demande d'eau potable (177 %). La région comprend le bassin de l'Okanagan ainsi que celui de la Similkameen; elle est caractérisée par des étés chauds et secs et des régions considérées comme semi-arides et souvent touchées par des sécheresses. Elle comprend plusieurs centres urbains en expansion, de nombreux lieux touristiques, des exploitations agricoles, des vergers et des vignobles qu'il faut irriguer et elle connaît des pénuries d'eau et des restrictions en ce qui a trait à son utilisation 11 , 12 , 13 . En moyenne, plus du tiers (36 %) du volume annuel total d'eau traitée était utilisé durant les mois plus chauds et plus secs de juillet et d'août 14 . En 2007, 84 % de l'eau potable de la région provenait de sources d'eau de surface tandis que 16 % provenait de sources d'eau souterraine 15 .

Dans la partie de la région de drainage représentée par le bassin de l'Okanagan, durant la saison d'irrigation, les résidents utilisent près de 600 % de plus d'eau traitée à l'extérieur aux fins d'aménagement paysager qu'ils n'en utilisent à l'intérieur 16 . En comparaison, les résidents de la municipalité régionale de York dans la région de drainage Grands Lacs, qui a une densité de population plus forte et un climat plus humide, utilisent environ 27 % de leur eau traitée à l'extérieur durant la saison d'irrigation 17 . Dans la région de drainage Okanagan–Similkameen, la ville de Penticton attribue une grande partie de la forte demande d'eau durant les mois chauds à l'arrosage de pelouses, puisque la demande baisse de façon marquée les jours de pluie. Les plus grands utilisateurs d'eau sont les résidents qui possèdent des systèmes d'irrigation 18 . Bon nombre de collectivités dans la région ont adopté des restrictions en matière d'arrosage. Une partie de l'eau traitée est également utilisée à des fins agricoles, par exemple 5 % de l'eau fournie par la ville de Kelowna 19 .

Le graphique 4 illustre les variations mensuelles normalisées de la production d'eau potable et de l'apport en eau 20  dans la région de drainage Okanagan–Similkameen. L'apport en eau représente le volume d'eau douce renouvelable qui est produit dans une région pendant une période donnée. Il s'agit d'une bonne mesure pour comparer aux prélèvements d'eau afin de mieux comprendre les pressions qui peuvent s'exercer sur nos ressources en eau douce. À l'instar du graphique 3, le graphique 4 montre les différences entre les valeurs quotidiennes moyennes par mois et les valeurs quotidiennes moyennes par an. Alors que la demande d'eau traitée atteint son maximum en juillet et en août, l'apport en eau atteint le sommet de 351 % de sa moyenne quotidienne annuelle en mai, soit deux à trois mois auparavant.

En août, seulement 2,5 % de l'apport en eau annuel total (environ 96 Mm3) est produit, tandis que les usines de traitement de l'eau potable prélèvent 18 % de leur total annuel (environ 19 Mm321 , 22 . Ainsi, la demande d'eau traitée représente le cinquième de l'apport en eau en août.

Cet écart entre l'offre d'eau à son sommet et la demande à son maximum est reconnu comme étant une source de préoccupation, particulièrement pour les fruiticulteurs et les utilisateurs résidentiels dans la partie de la vallée de l'Okanagan de la région de drainage 23 . Au fur et à mesure que la population et l'économie canadienne croissent et que les changements climatiques modifient les configurations des températures, des précipitations et des événements météorologiques extrêmes 24 , l'analyse des données mensuelles sur une base régionale pour tous les secteurs qui utilisent l'eau aiderait à déterminer les régions qui pourraient connaître des difficultés.

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