Agriculture et faune — Une relation d'interdépendance

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par Sarah Jeswiet et Lisa Hermsen, Division de l’agriculture

[Communiqué dans Le Quotidien] [Article intégral en PDF]

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Début de l'encadré

Faits saillants

Les terres agricoles constituent un habitat important pour de nombreuses espèces sauvages, les terres naturelles pour le pâturage, les terres boisées et les terres humides présentant la plus grande valeur à titre d’habitat. L’apport de la faune aux écosystèmes engendre de nombreux avantages pour le secteur agricole canadien, et les agriculteurs peuvent adopter plusieurs pratiques agricoles qui améliorent l’habitat faunique.

  • En 2011, près du tiers (30,2 %) des terres agricoles au Canada constituaient des habitats fauniques, ce qui représentait 19,6 millions d’hectares.
  • Les trois quarts des habitats fauniques déclarés par les agriculteurs canadiens correspondaient à des terres naturelles pour le pâturage (75,0 %), le reste étant des terres boisées et des terres humides (25,0 %).
  • Au total, deux exploitations agricoles sur cinq (40,3 %) ont déclaré des terres naturelles pour le pâturage, et environ la moitié d'entre elles (49,9 %) ont déclaré des terres boisées et des terres humides en 2011.

Fin de l'encadré

La relation qui existe entre l’agriculture et la faune est caractérisée par un mélange complexe de coopération et de défis. À mesure que des terres agricoles et des habitats fauniques sont convertis pour d’autres usages, la coexistence de l’agriculture et de la faune pourrait devenir de plus en plus importante. Le présent article traite des habitats fauniques disponibles sur les terres agricoles, des avantages que la faune apporte à l’agriculture, de même que des pratiques agricoles mutuellement avantageuses.

Début de l'encadré

Ce que vous devriez savoir au sujet de la présente étude

Cette étude est fondée sur les données du Recensement de l’agriculture de 2011, qui a servi à recueillir des renseignements auprès de toutes les exploitations agricoles dont les activités comprennent l’élevage de bétail et de volaille, les cultures et d’autres produits agricoles destinés à la vente. On a demandé aux répondants de dresser la liste de leurs produits agricoles, de l’utilisation de leurs terres et de leurs pratiques agricoles. La présente étude n’englobe pas les exploitations agricoles situées dans les territoires.

Le présent article met l’accent sur le type de terre agricole, mais il convient de noter que d’autres facteurs comme la diversité et la connectivité des paysages jouent également un rôle important pour les habitats fauniques sur les terres agricoles.

Définitions

Les terres agricoles correspondent à la superficie totale des terres réservées à l’agriculture selon le Recensement de l’agriculture de 2011, et elles incluent les catégories d’utilisation des terres suivantes : terres en culture, en jachère, pâturages cultivés ou ensemencés, terres naturelles pour le pâturage, terres boisées et terres humides, et toutes les autres terres.

Les terres en culture sont les superficies inscrites pour les grandes cultures, foin, légumes, gazon, produits de pépinière, fruits, petits fruits et noix.

L’habitat faunique renvoie à deux catégories d’utilisation des terres agricoles, celle des terres boisées et des terres humides et celle des terres naturelles pour le pâturage. La catégorie des terres boisées et des terres humides étant une variable combinée, il n’est pas possible de déterminer les contributions relatives des deux composantes.

Fin de l'encadré

Qu'est-ce qu'un habitat faunique?

Le paysage agricole canadien est une mosaïque constituée des différents types de couverture terrestre, depuis les terres en culture jusqu’aux terres humides. Le Recensement de l’agriculture sert à recueillir des données sur les diverses catégories d’utilisation des terres. Ces catégories sont au nombre de six : terres en culture, terres en jachère, pâturages cultivés ou ensemencés, terres naturelles pour le pâturage, terres boisées et terres humides, et toutes les autres terres.

L’habitat faunique comprend toute terre qui peut servir d’abri, de lieu de reproduction ou de source de nourriture pour la faune. Bien que la plupart des terres agricoles remplissent au moins une de ces conditions, ce sont les terres boisées et les terres humides ainsi que les terres naturelles pour le pâturage qui abritent le plus d’espèces et qui présentent la plus grande valeur à titre d’habitatsNote 1. Prises ensemble, ces deux catégories se situent au deuxième rang au chapitre de la plus grande utilisation des terres agricoles au Canada, après les terres en culture (graphique 1).

Graphique 1 Utilisation des terres agricoles, Canada, 2006 et 2011

Description du graphique 1

La catégorie des terres boisées et des terres humides comprend les forêts, les boisés, les brise�vent, les haies, les étangs, les rivières, les marais, les tourbières, les zones riveraines et les autres terres humides. On retrouve dans ces habitats une faune très variée, notamment des oiseaux, des mammifères de toutes tailles, des poissons, des amphibiens, des reptiles et des insectes. Les terres humides demeurent l’un des types d’habitat les plus importants à l’intérieur de cette catégorie. On y retrouve un grand nombre et une grande diversité d’animaux, et plusieurs espèces dépendent des terres humides pour tous leurs besoins, c’est-à-dire s’abriter, se reproduire et se nourrirNote 2.

La catégorie des terres naturelles pour le pâturage correspond aux superficies pour le pâturage qui n’ont pas été cultivées, drainées, irriguées ou fertilisées. Cela inclut les prairies et les boisés servant à des fins de pâturage. Les prairies sont l’habitat d’une faune variée, entre autres des mammifères petits et grands, des rapaces, des oiseaux nidificateurs, des oiseaux chanteurs et des insectes pollinisateursNote 3.

Dans le présent article, l’expression « habitat faunique » correspond à ces deux catégories particulières d’utilisation des terres agricoles, d’une part les terres boisées et les terres humides, et d’autre part, les terres naturelles pour le pâturage, selon les données du Recensement de l’agriculture.

Où trouve-t-on les habitats fauniques?

Selon les données du Recensement de l’agriculture, les habitats fauniques représentaient 30,2 % de l’ensemble des terres agricoles au Canada en 2011, soit 19,6 millions d’hectares. Au niveau des divisions de recensementNote 4, la proportion des terres agricoles constituant des habitats fauniques allait de moins de 10 % à plus de 90 % (carte 1). Les divisions de recensement ayant plus de 60 % de terres agricoles considérées comme étant un habitat faunique tendaient à être concentrées dans les provinces de l’Atlantique et en Colombie-Britannique. C’est toutefois en Alberta et en Saskatchewan, où l’on retrouve 70,0 % des terres agricoles au Canada, que l’on a déclaré les plus vastes superficies d’habitats fauniques, soit 7,3 millions d’hectares en Alberta et 5,8 millions en Saskatchewan.

Carte 1
Habitats fauniques sur les terres agricoles, Canada, 2011

Carte 1 Habitats fauniques sur les terres agricoles, Canada, 2011

Description de la carte 1

Les habitats fauniques déclarés par les agriculteurs canadiens consistaient principalement en terres naturelles pour le pâturage, qui représentent 22,7 % de l’ensemble des terres agricoles; les autres habitats fauniques étaient des terres boisées et des terres humides, qui forment 7,6 % des terres agricoles.

Une grande partie des terres naturelles pour le pâturage est située dans l’Ouest canadien (tableau 1) : l’Alberta représentait la plus grande superficie de terres naturelles pour le pâturage en 2011 (6,4 millions d’hectares), suivi par la Saskatchewan (4,8 millions) le Manitoba (1,5 million) et la Colombie-Britannique (1,4 million). La Colombie-Britannique représentait la plus forte proportion de terres naturelles pour le pâturage dans l’ensemble des terres agricoles (53,1 %) .

Tableau 1
Utilisation des terres agricoles, par province, 2011
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Utilisation des terres agricoles Superficie de terres agricoles, Terres en culture, Terres naturelles pour le pâturage et Terres boisées et terres humides, calculées selon hectares et pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  Superficie de terres agricoles Terres en culture Terres naturelles pour le pâturage Terres boisées et terres humides
hectares pourcentage hectares pourcentage hectares pourcentage
Canada 64 812 723 35 350 270 54,5 14 703 330 22,7 4 897 367 7,6
Provinces de l'Atlantique 1 063 343 430 363 40,5 65 711 6,2 450 031 42,3
Québec 3 341 333 1 874 760 56,1 134 147 4,0 1 057 417 31,6
Ontario 5 126 653 3 613 821 70,5 398 538 7,8 646 578 12,6
Manitoba 7 293 839 4 348 869 59,6 1 466 968 20,1 549 444 7,5
Saskatchewan 24 940 023 14 728 934 59,1 4 816 782 19,3 1 009 381 4,0
Alberta 20 436 150 9 753 849 47,7 6 435 825 31,5 893 436 4,4
Colombie-Britannique 2 611 382 599 674 23,0 1 385 359 53,1 291 079 11,1

Les terres boisées et les terres humides formaient une part plus importante des terres agricoles dans l’Est du Canada. Plus de 40 % des terres agricoles dans les provinces de l’Atlantique entraient dans cette catégorie en 2011; venaient ensuite le Québec (31,6 %) et l’Ontario (12,6 %). Par contre, sur le plan de la superficie totale, les terres boisées et les terres humides étaient réparties de façon plus égale à l’échelle du pays (tableau 1). C’est au Québec que l’on retrouvait la plus grande superficie de terres boisées et de terres humides en 2011 (1,1 million d’hectares), la Saskatchewan et l’Alberta se classant deuxième et troisième avec 1,0 million et 0,9 million d’hectares, respectivement.

Dans quels types d'exploitations agricolesNote 5 retrouve-t-on les habitats fauniques?

Le secteur de l’agriculture présente une grande diversité à l’échelle du pays, au chapitre à la fois des produits et de la taille des exploitations. La présente section fait la synthèse des caractéristiques des exploitations agricoles ayant déclaré des terres naturelles pour le pâturage ainsi que des terres boisées et des terres humides lors du Recensement de l’agriculture de 2011.

Terres naturelles pour le pâturage

Des terres naturelles pour le pâturage ont été déclarées dans le cas de 40,3 % de toutes les exploitations agricoles en 2011. En règle générale, les terres naturelles pour le pâturage étaient plus fréquemment déclarées par les exploitations de plus grande taille, et la superficie moyenne augmentait en proportion de la taille de l’exploitation (tableau 2).

En proportion de l’ensemble des exploitations agricoles, ce sont les exploitations d’élevage de bovins qui ont été les plus nombreuses à déclarer des terres naturelles pour le pâturage; elles étaient suivies des exploitations d’élevage d’« autres animaux »Note 6 et des exploitations d’élevage de moutons et de chèvres (tableau 3). Ce sont également les exploitations d’élevage de bovins qui ont déclaré la plus vaste superficie totale de terres naturelles pour le pâturage en 2011 (10,1 millions d’hectares).

Tableau 2
Terres naturelles pour le pâturage selon la taille de l'exploitation agricole, Canada, 2011
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Terres naturelles pour le pâturage selon la taille de l'exploitation agricole. Les données sont présentées selon Superficie de l'exploitation agricole (hectares) (titres de rangée) et Toutes les fermes, Exploitations agricoles où l'on retrouve des terres naturelles pour le pâturage, Terres naturelles pour le pâturage, Superficie, Superficie moyenne par exploitation agricole et Pourcentage de la superficie des terres agricoles, calculées selon nombre, pourcentage et hectares unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Superficie de l'exploitation agricole (hectares) Toutes les fermes Exploitations agricoles où l'on retrouve des terres naturelles pour le pâturage Terres naturelles pour le pâturage
Superficie Superficie moyenne par exploitation agricole Pourcentage de la superficie des terres agricoles
nombre pourcentage hectares pourcentage
Toutes les fermes 205 730 82 865 40,3 14 703 330 177,4 22,7
Moins de 100 105 169 33 915 32,2 470 698 13,9 12,0
100 à 199 34 182 14 408 42,2 625 001 43,4 12,6
200 à 299 15 226 6 985 45,9 518 719 74,3 13,8
300 à 399 10 730 5 290 49,3 558 330 105,5 14,9
400 à 499 6 650 3 348 50,3 455 551 136,1 15,3
500 à 749 11 918 6 324 53,1 1 209 269 191,2 16,6
750 à 999 7 075 3 838 54,2 1 033 186 269,2 16,9
1 000 à 1 999 10 145 5 742 56,6 2 678 327 466,4 19,4
2 000 et plus 4 635 3 015 65,0 7 154 249 2 372,9 39,2
Tableau 3
Terres naturelles pour le pâturage par catégorie d’exploitation agricole selon le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN), Canada, 2011
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Terres naturelles pour le pâturage par catégorie d’exploitation agricole selon le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN). Les données sont présentées selon Type d'exploitation agricole (selon le SCIAN) (titres de rangée) et Toutes les fermes, Exploitations agricoles où l'on retrouve des terres naturelles pour le pâturage, Terres naturelles pour le pâturage, Superficie, Superficie moyenne par exploitation agricole et Pourcentage de la superficie des terres agricoles, calculées selon nombre, pourcentage et hectares unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Type d'exploitation agricole (selon le SCIAN) Toutes les fermes Exploitations agricoles où l'on retrouve des terres naturelles pour le pâturage Terres naturelles pour le pâturage
Superficie Superficie moyenne par exploitation agricole Pourcentage de la superficie des terres agricoles
nombre pourcentage hectares pourcentage
Toutes les fermes 205 730 82 865 40,3 14 703 330 177,4 22,7
Élevage de bovins laitiers et production laitière 12 207 4 104 33,6 108 162 26,4 5,0
Élevage de bovins de boucherie, y compris l'exploitation de parcs d'engraissement 37 406 26 426 70,6 10 072 656 381,2 52,8
Élevage de porcs 3 470 620 17,9 31 730 51,2 5,0
Élevage de volailles et production d'œufs 4 484 976 21,8 12 774 13,1 5,5
Élevage de moutons et de chèvres 3 924 1 913 48,8 35 468 18,5 17,1
Autres types d'élevage 24 124 13 814 57,3 920 898 66,7 29,7
Culture de plantes oléagineuses et de céréales 61 692 16 644 27,0 2 119 863 127,4 6,7
Culture de légumes et de melons 4 822 843 17,5 19 711 23,4 2,9
Culture de fruits et de noix 8 253 1 123 13,6 11 360 10,1 3,3
Culture en serre et en pépinière et floriculture 7 946 1 168 14,7 20 388 17,5 7,4
Autres cultures agricoles 37 402 15 234 40,7 1 350 319 88,6 20,9

Terres boisées et terres humides

Environ la moitié des exploitations agricoles (49,9 %) ont déclaré des terres boisées et des terres humides en 2011. Contrairement aux terres naturelles pour le pâturage, les terres boisées et les terres humides étaient plus souvent déclarées par les petites et moyennes exploitations (tableau 4). Cela dit, la superficie de ces terres dans une catégorie de taille donnée augmentait en proportion de la taille de l’exploitation.

Les exploitations agricoles qui signalaient le plus souvent les terres boisées et les terres humides étaient celles faisant l’élevage de bovins laitiers, suivies des exploitations entrant dans la catégorie des « autres cultures agricoles »Note 7 et des exploitations d’élevage de porcs (tableau 5). Les exploitations faisant la culture de plantes oléagineuses et de céréales constituaient la catégorie la plus commune en 2011, trois exploitations agricoles sur dix en faisant partie, et c’est dans de telles exploitations que l’on retrouvait au total la plus vaste superficie de terres boisées et de terres humides (1,5 million d’hectares).

Tableau 4
Terres boisées et terres humides selon la taille de l'exploitation agricole, Canada, 2011
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Terres boisées et terres humides selon la taille de l'exploitation agricole. Les données sont présentées selon Superficie de l'exploitation agricole (hectares) (titres de rangée) et Toutes les fermes, Exploitations agricoles où l'on retrouve des terres boisées et des terres humides, Terres boisées et terres humides, Superficie, Superficie moyenne par exploitation agricole et Pourcentage de la superficie des terres agricoles, calculées selon nombre, pourcentage et hectares unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Superficie de l'exploitation agricole (hectares) Toutes les fermes Exploitations agricoles où l'on retrouve des terres boisées et des terres humides Terres boisées et terres humides
Superficie Superficie moyenne par exploitation agricole Pourcentage de la superficie des terres agricoles
nombre pourcentage hectares pourcentage
Toutes les fermes 205 730 102 744 49,9 4 897 367 47,7 7,6
Moins de 100 105 169 50 058 47,6 722 610 14,4 18,4
100 à 199 34 182 19 864 58,1 765 816 38,6 15,5
200 à 299 15 226 8 552 56,2 509 738 59,6 13,5
300 à 399 10 730 5 684 53,0 393 563 69,2 10,5
400 à 499 6 650 3 305 49,7 272 839 82,6 9,2
500 à 749 11 918 5 797 48,6 517 592 89,3 7,1
750 à 999 7 075 3 262 46,1 369 410 113,2 6,1
1 000 à 1 999 10 145 4 547 44,8 692 727 152,3 5,0
2 000 et plus 4 635 1 675 36,1 653 073 389,9 3,6
Tableau 5
Terres boisées et terres humides par catégorie d'exploitation agricole selon le Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN), Canada, 2011
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Terres boisées et terres humides par catégorie d'exploitation agricole selon le Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN). Les données sont présentées selon Type d'exploitation agricole (selon le SCIAN) (titres de rangée) et Toutes les fermes, Exploitations agricoles où l'on retrouve des terres boisées et des terres humides, Terres boisées et terres humides, Superficie, Superficie moyenne par exploitation agricole et Pourcentage de la superficie des terres agricoles, calculées selon nombre, pourcentage et hectares unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Type d'exploitation agricole (selon le SCIAN) Toutes les fermes Exploitations agricoles où l'on retrouve des terres boisées et des terres humides Terres boisées et terres humides
Superficie Superficie moyenne par exploitation agricole Pourcentage de la superficie des terres agricoles
nombre pourcentage hectares pourcentage
Toutes les fermes 205 730 102 744 49,9 4 897 367 47,7 7,6
Élevage de bovins laitiers et production laitière 12 207 8 513 69,7 362 675 42,6 16,9
Élevage de bovins de boucherie, y compris l'exploitation de parcs d'engraissement 37 406 17 133 45,8 1 133 451 66,2 5,9
Élevage de porcs 3 470 1 909 55,0 66 956 35,1 10,5
Élevage de volailles et production d'œufs 4 484 1 789 39,9 36 634 20,5 15,8
Élevage de moutons et de chèvres 3 924 2 002 51,0 48 670 24,3 23,5
Autres types d'élevage 24 124 10 940 45,3 310 442 28,4 10,0
Culture de plantes oléagineuses et de céréales 61 692 28 963 46,9 1 483 879 51,2 4,7
Culture de légumes et de melons 4 822 2 410 50,0 96 694 40,1 14,4
Culture de fruits et de noix 8 253 3 587 43,5 165 263 46,1 47,5
Culture en serre et en pépinière et floriculture 7 946 3 361 42,3 102 728 30,6 37,1
Autres cultures agricoles 37 402 22 137 59,2 1 089 974 49,2 16,9

Comment les agriculteurs tirent-ils avantage de la faune?

La faune apporte de nombreux avantages aux agriculteurs, avantages qui ne sont pas toujours manifestes. Il s’agit de « services écosystémiques », comme la pollinisation des cultures, la décomposition des matières organiques pour produire des éléments nutritifs aux fins des cultures, la dégradation des contaminants et la lutte contre les ravageurs en agriculture. À titre d’exemple, un membre de l’espèce de la petite chauve-souris brune dévore jusqu’à 600 moustiques en une heureNote 8, un couple reproducteur de buses rouilleuses peut suffire à contrôler efficacement la population de mulotsNote 9, tandis que les coccinelles sont d’importants prédateurs de nombreux ravageurs, entre autres le puceron du sojaNote 10.

Dépendance à l’endroit des pollinisateurs dans le domaine de l’agriculture

La pollinisation est l’un des principaux services écosystémiques de la faune dans l’optique de l’agriculture. Les insectes pollinisateurs sont nécessaires pour produire ou maximiser les récoltes dans le cas de certaines cultures vivrières au Canada, mais il y a d’autres cultures où ils ont peu d’effet sur la culture agricoleNote 11.

Pour la plupart des fruits, certains légumes et certaines grandes cultures déclarées dans le Recensement de l’agriculture, la pollinisation nécessite l’intervention de pollinisateurs. Si l’on prend uniquement les fruits et les légumes, les pollinisateurs sont nécessaires pour assurer une production maximale dans le cas de 14 cultures vivrièresNote 12 qui correspondaient à une superficie totale de 119 418 hectares en 2011 (graphique 2).

Graphique 2 L'importance des pollinisateurs dans la production de fruits et de légumes, Canada, 2011

Description du graphique 2

La présence de pollinisateurs est également nécessaire pour assurer de bonnes récoltes de sarrasin, de tournesol, de graines de moutarde et de graines de carvi, et elle peut contribuer à hausser la production de certaines variétés de canola, de fèves de soja et de haricots secs.

La superficie totale des cultures où la présence de pollinisateurs a eu des effets bénéfiques au pays s’est élevée à 9,8 millions d’hectares, ce qui englobait 27,8 % de la superficie totale des terres en culture et 35,9 % de toutes les exploitations agricoles en 2011. De cette superficie, 0,3 million d’hectares étaient consacrés à des cultures dont la pollinisation dépendait des pollinisateurs (tableau 6).

Tableau 6
Superficie des cultures tirant avantage des pollinisateurs, Canada, 2011
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Superficie des cultures tirant avantage des pollinisateurs. Les données sont présentées selon Culture (titres de rangée) et Superficie, calculées selon hectares unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Culture Superficie
hectares
Pommes 18 243
Poires 944
Prunes et prunes à pruneaux 684
Cerises douces 1 951
Cerises aigres 1 147
Pêches 3 154
Abricots 136
Fraises 4 486
Framboises 2 998
Canneberges 6 148
Bleuets 70 852
Concombres 2 339
Citrouilles 3 441
Courges et zucchinis 2 895
Graines de moutarde 120 127
Tournesol 31 480
Sarrasin 13 558
Graines de carvi 5 209
Cultures dépendantes des pollinisateurs 289 792
Canola 7 838 354
Soja 1 601 653
Haricots blancs secs 37 522
Autres haricots secs 60 174
Cultures dont la production est maximisée par les pollinisateurs 9 537 703
Ensemble des cultures pouvant bénéficier des pollinisateurs 9 827 495

La présence de pollinisateurs sauvages et d’habitats fauniques apporte des avantages économiques aux agriculteurs. Certaines exploitations agricoles s’en remettent entièrement aux pollinisateurs sauvages, comme les abeilles solitaires, les bourdons, les autres abeilles sauvages, les guêpes et les mouches, tandis que d’autres utilisent des pollinisateurs additionnels pour assurer une pollinisation appropriéeNote 13.

Dans le cas de nombreuses cultures où les pollinisateurs apportent un avantage, on observe un lien positif entre la production et la présence d’un habitat de pollinisateurs sauvages. L’habitat faunique de la région environnante peut favoriser une plus grande pollinisation par les pollinisateurs sauvages et, du même coup, donner lieu à une production plus importanteNote 14,Note 15. Au Canada, on retrouve un habitat faunique dans 65 % des exploitations agricoles qui tirent avantage des pollinisateurs.

Quelles pratiques agricoles sont utiles à la faune?

Il existe plusieurs pratiques agricoles qui concourent à l’amélioration des habitats fauniques. C’est le cas notamment du pâturage en rotation, des brise�vent, de la culture de couverture d’hiver, des zones tampons le long des cours d’eau et des méthodes de travail du sol qui maintiennent à la surface la plus grande partie des résidus de culture. Ces pratiques sont à l’avantage à la fois des exploitations agricoles et de la faune.

Haies et brise-vent

Les haies, les clôtures et les brise-vent peuvent offrir un abri à de nombreuses espèces sauvages et leur permettre de se nourrir et de se reproduire. Ils peuvent aussi servir de corridors très utiles permettant aux animaux de se déplacer d’un habitat à un autre. Du point de vue des agriculteurs, les avantages découlant de ces caractéristiques et de la faune qui en tire parti comprennent la pollinisation, une érosion plus réduite du sol et la lutte naturelle contre les ravageurs. En 2011, on a déclaré la présence de brise-vent sur 29,7 % des exploitations agricoles, contre 36,9 % en 2006.

Travail du sol

Les résidus de culture sont les matières végétales, comme la paille, les tiges et le chaume, qui restent dans les champs ou les vergers après la récolte. La quantité de résidus de culture laissés à la surface à la suite de la récolte dépend de la méthode de travail du sol utilisée pour préparer le sol en prévision de la prochaine récolte.

Le travail du sol classique a comme effet que la plus grande partie des résidus de récolte est incorporée au sol; au contraire, avec la pratique de conservation du sol ou la culture sans travail du sol, la plus grande partie des résidus demeure à la surface. Il existe plusieurs espèces sauvages qui trouvent abri, se nourrissent et nichent dans les résidus de culture, de sorte que la culture sans travail du sol et le travail de conservation du sol exécuté au moment adéquat leur sont bénéfiquesNote 16. Du point de vue de l’agriculteur, ces deux pratiques peuvent aider à réduire l’érosion du sol, de même qu’à accroître la quantité de matière organique et à maintenir l’humidité du sol. Cependant, l’un des aspects négatifs de la culture sans travail du sol est que les agriculteurs vont généralement recourir davantage à des pesticides pour lutter contre les mauvaises herbes et les insectes.

La superficie totale de terres agricoles préparées pour l’ensemencement est demeurée relativement constante au cours des deux dernières décennies, passant de 29,0 millions d’hectares en 1991 à 29,6 millions en 2011. Il y a toutefois eu des changements au chapitre des méthodes de travail du sol (graphique 3). Le travail du sol classique n’est plus la méthode la plus couramment employée par les agriculteurs canadiens, étant utilisé sur moins de 20 % des terres préparées pour l’ensemencement en 2011; elle a été dépassée par le travail de conservation du sol (24,6 %) et par la culture sans travail du sol (56,4 %), qui sont désormais les méthodes de travail du sol les plus courantes.

Graphique 3 Pratiques de travail du sol, Canada, 1991 à 2011

Description du graphique 3

Pâturage

Les exploitations agricoles utilisent à la fois des terres naturelles pour le pâturage et des pâturages cultivés où leur bétail peut aller paître. Les deux types de pâturages sont également utilisés par la faune, bien que les pâturages naturels soient considérés comme préférables à titre d’habitats où se nourrir et se reproduire. Plus particulièrement, les prairies offrent un habitat à une faune très variée, y compris de nombreux oiseaux des prairies qui tirent profit d’une bonne gestion des pâturagesNote 17.

Il est possible d’améliorer à la fois les habitats fauniques et la qualité du fourrage pour le bétail pour tous les types de pâturages en recourant au pâturage par rotation. Il s’agit d’une méthode consistant à utiliser deux pâturages ou plus à des intervalles réguliers, ou à installer des clôtures temporaires à l’intérieur de pâturages pour prévenir tout surpâturage. On laisse ainsi aux pâturages le temps de se reconstituer, tout en contribuant à améliorer la santé des sols et des plantes. En 2011, 49,4 % des exploitations agricoles où l’on retrouvait du bétail et des pâturages ont déclaré recourir au pâturage par rotation, soit une baisse par rapport à 2006, où cette proportion se chiffrait à 54,4 %.

Zones tampons

Les zones tampons sont des bandes de terre situées en bordure de plans d’eau, entre autres des ruisseaux, des rivières et des terres humides. Elles empêchent les sédiments et les contaminants de se déverser dans les plans d’eau, et elles servent de corridors pour se déplacer d’un habitat à l’autre. Cela a comme effet d’accroître la qualité de l’eau utilisée pour le bétail ainsi que de préserver les populations de poissons pour la pêche récréative. En 2011, on a déclaré la présence de zones tampons dans 20,7 % des exploitations agricoles canadiennes, en hausse par rapport à 19,6 % en 2006.

Conservation des terres naturelles pour le pâturage, des terres boisées et des terres humides

La conservation des terres naturelles pour le pâturage, des terres boisées et des terres humides faisant partie du paysage agricole constitue une étape importante en vue de préserver ces habitats utiles. Certains défis qui se sont posés récemment aux agriculteurs canadiens, de même que les hausses récentes des prix des cultures commerciales, ont rendu cette tâche difficile. Les programmes de gestion, comme celui des pâturages communautaires, ont rempli un rôle important dans la protection des terres naturelles pour le pâturage au CanadaNote 18,Note 19. À titre d’exemple, selon le Recensement de l’agriculture de 2011, il existait 468 pâturages communautaires dont la superficie totalisait plus de 2,4 millions d’hectares de terres naturelles pour le pâturage. Cela dit, il y a eu une diminution de 4,8 % des terres naturelles pour le pâturage entre 2006 et 2011.

Il y a également eu une diminution de la superficie des terres boisées et des terres humides entre le Recensement de l’agriculture de 2006 et celui de 2011. À l’échelle du Canada, la superficie des terres boisées et des terres humides sur des terres agricoles a diminué de 8,8 %, ce qui équivaut à environ 0,5 million d’hectares.

Les habitats fauniques représentent 30 % des terres agricoles telles que déclarées dans le cadre du Recensement de l’agriculture, et la faune apporte des avantages écosystémiques précieux : on peut donc dire qu’il existe une interdépendance entre l’agriculture et la faune.

Les producteurs remplissent un rôle de plus en plus important dans le but de préserver la biodiversité. Grâce à la conservation et à une gestion appropriée du paysage agricole, cette relation peut demeurer mutuellement avantageuse pour les producteurs et pour la faune.

Notes

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