Section 2 : Lier l'environnement et l'économie

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L'économie et l'environnement sont étroitement liés. Le Canada est doté de richesses forestières et fauniques, de terres de culture, de réserves d'eau douce ainsi que d'autres caractéristiques environnementales. De plus en plus, ces ressources sont considérées comme une forme de richesse naturelle ayant une valeur réelle 1  pour l'économie 2  . Cette valeur peut être financière, c'est-à-dire qu'elle peut être mesurée en dollars et en cents, ou elle peut être tout simplement l'importance que les êtres humains accordent à l'environnement parce qu'ils croient en sa valeur. Quoi qu'il en soit, il est reconnu aujourd'hui que l'environnement est lié de façon fondamentale à l'économie et à sa vigueur.

Cette perception a mené, à son tour, à de nouvelles façons de mesurer l'environnement. On consacre beaucoup d'efforts à la mesure des principaux stocks environnementaux qui soutiennent les activités économiques et des flux connexes de matières entre l'environnement et l'économie qui ont une incidence sur ces stocks. Ces mesures sont parfois effectuées en unités monétaires, lorsque la valeur peut être bien déterminée en termes financiers. Même en pareil cas, toutefois, il est essentiel de prendre d'abord des mesures physiques. Lorsque les valeurs monétaires ne sont pas significatives, la seule possibilité consiste à procéder à des mesures physiques.

L'environnement comprend trois grandes catégories de stocks : à savoir les terres, les ressources naturelles non renouvelables et les écosystèmes. Ces trois catégories fournissent des flux essentiels entrant dans l'économie. Les terres sont importantes principalement parce qu'elles procurent les espaces nécessaires aux diverses activités économiques. Les ressources non renouvelables, c'est-à-dire les minéraux, le pétrole, le gaz naturel, le charbon et d'autres stocks de ressources du sous-sol, sont importantes parce qu'elles fournissent les matières premières et l'énergie essentielles à la production des biens et services qui sont échangés dans l'économie. Les écosystèmes constituent la plus complexe des trois catégories de stocks de ressources et méritent donc d'être décrits en plus grand détail.

« Un écosystème est un système dans lequel l'interaction entre différents organismes et leur environnement entraîne un échange cyclique de matières et d'énergie » 3 . Les écosystèmes peuvent également être définis comme des communautés biologiques qui sont hiérarchiques, intégrées, dynamiques et autosuffisantes. Ils peuvent être divisés en trois grands groupes, soit terrestre, d'eau douce et maritime. Chacun est ensuite subdivisé selon ses caractéristiques particulières. Par exemple, les écosystèmes terrestres se divisent en écosystèmes forestiers, de prairie, de toundra, désertiques et alpins.

Les écosystèmes sont immensément diversifiés. Ils peuvent être aussi petits qu'une zone humide à côté d'une rivière ou aussi grands que la forêt tropicale humide amazonienne. Ils sont à l'origine de nombreux flux entrant dans l'économie, dont les biens matériels comme le bois des forêts et l'eau des rivières, lacs et aquifères. D'autres flux ne sont pas de nature matérielle mais sont les résultats ou services bénéfiques qui découlent d'importantes fonctions des écosystèmes, par exemple, la purification de l'eau, l'absorption de polluants et la régulation du climat. Une liste plus complète des biens et services des écosystèmes figure au tableau 2.1.

Envisager l'environnement en termes de stocks et de flux concorde bien avec le concept général de la durabilité. Les stocks de terres, de ressources et d'écosystèmes constituent une partie importante des ressources que nous devons transmettre aux générations futures afin d'assurer la production économique et la consommation à l'avenir, sans parler de la préservation de l'environnement lui-même (pour plus de détails, voir l'Encadré : Production économique).

Production économique

La production économique est fonction de trois facteurs clés : à savoir le travail, les services du capital et les intrants environnementaux. Chacun de ces facteurs est à son tour fonction d'un stock sous-jacent. Le travail est fonction de la population et de ses caractéristiques (niveau de santé, niveaude scolarité, répartition selon l'âge, etc.). Les services du capital sont fonction des stocks de capital produit et financier appartenant à la population. Les intrants environnementaux sont fonction des stocks de terres, de ressources non renouvelables et d'écosystèmes au pays. La taille de chacun de ces stocks détermine les possibilités de production (et de production de revenu), maintenant et à l'avenir.

Traditionnellement, en économie, le travail et les services du capital ont été considérés comme les principaux déterminants de la production; aujourd'hui, cependant, les stocks environnementaux sont un troisième facteur déterminant d'importance égale. Tous ces stocks se dégradent au fil du temps et leur maintien est essentiel à une production durable. Dans le cas du travail et des services du capital, leur maintien exige des investissements en santé et en éducation de la population ainsi que pour remplacer les machines et le matériel usés, pour ne mentionner que ceux-là. Dans le cas des stocks environnementaux, le maintien entraîne le besoin de limiter les flux environnementaux à des niveaux qui n'entraîneront pas une perte à long terme et permanente de leur disponibilité (ou de la disponibilité de substituts).

Statistique Canada publie trois ensembles de statistiques 4  qui fournissent des éclaircissements sur les liens entre l'environnement et l'économie. Ces statistiques portent sur : 

  1. Les quantités (en termes physiques et monétaires) de stocks environnementaux ainsi que la variation de ces stocks attribuable à des processus naturels ou économiques. Ces statistiques portent sur les terres, les ressources naturelles non renouvelables et les écosystèmes.
  2. Les flux de matières et d'énergie entre l'économie et l'environnement. Ces statistiques couvrent les flux liés aux activités des entreprises, des administrations publiques et des ménages et mesurent les flux entrant dans l'économie en provenance de l'environnement (par exemple, les matières brutes) et les flux en direction opposée (par exemple, la pollution).
  3. Les dépenses des entreprises, des administrations publiques et des ménages aux fins de protection de l'environnement.

Bon nombre des données présentées dans le reste de ce rapport sont tirées de ces trois ensembles.

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