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Industrie de l'exploitation forestière

Division de la fabrication, de la construction et de l'énergie

Gilles Simard

INTRODUCTION

L'économie du Canada demeure fortement basée sur l'exploitation des ressources naturelles. L'une d'entre elles, la forêt (qui couvre près de la moitié de son territoire) constitue le fondement de l'économie de plusieurs communautés à travers ce vaste territoire. Cet article brosse un tableau de l'évolution de cette industrie en 1996 et en 1997 et jette un coup d'oeil sur les plus récentes tendances. Cette analyse est essentiellement basée sur les résultats de l'Enquête annuelle sur les manufactures (EAM) de 1996, ainsi que sur les données du Service canadien des forêts.

 

UNE CROISSANCE RESPECTABLE…

L'exploitation de la forêt fournit la matière première à deux grandes industries manufacturières du pays: celle des scieries, ateliers de rabotage et usines de bardeaux et celle des pâtes et papiers.

Au cours des dernières années, ces deux industries manufacturières ont évolué différemment. En raison d'une activité soutenue de la construction domiciliaire(1) autant sur le marché domestique qu'aux États-Unis, l'industrie du bois croissait à un rythme de 6,5 % en 1996 et de 9,7 % en 1997. Par contre, à cause d'une diminution de la demande autant aux États-Unis que sur les marchés étrangers, et surtout d'une baisse des prix(2) , celle des pâtes et papiers régressait de 14,4 % en 1996 et de 1,5 % en 1997.

L'effet combiné de ces deux tendances divergentes a tout de même résulté en une croissance respectable des livraisons de l'industrie de l'exploitation forestière. Après avoir augmenté de plus de 15 % en 1995, les livraisons de l'industrie de l'exploitation forestière ont augmenté de 5,1 % en 1996 pour atteindre 12,3 milliards de dollars. Il s'agissait d'une cinquième hausse consécutive. En dollars constants, les livraisons ont augmenté de 13,5 %, ce qui constitue la meilleure performance des trois dernières années. En dépit de cette augmentation, les livraisons (en dollars constants) demeurent tout de même inférieures de 18 % au niveau atteint en 1989. Le Graphique 1 Valeur des livraisons (1992=100), Exploitation forestière 1982 à 1996 montre, en dollars courants et constants, l'évolution de la valeur des livraisons de l'industrie de l'exploitation forestière depuis 1982.

La situation ne s'est guère améliorée en 1997; les prix des billes et billots et du bois à pâte ont commencé à chuter au milieu de l'année dans le sillon de la crise financière survenue en Asie. Cette baisse s'est poursuivie en 1998 reflétant le ralentissement de la demande. En contre-partie, la demande pour le bois d'oeuvre sur le marché Nord-Américain demeure vigoureuse en raison d'une activité soutenue dans la construction domiciliaire.

 

…MAIS PAS DANS TOUTES LES PROVINCES

En 1996, la valeur des livraisons de bois rond(3) n'a pas augmenté au même rythme dans toutes les provinces. À cause des restrictions imposées par l'Accord Canada-EU sur le commerce du bois d'oeuvre résineux(4) , les exportations de bois d'oeuvre à partir des quatre provinces visées par l'accord (Colombie-Britannique, Alberta, Ontario et Québec) ont été limitées, de sorte que les autres provinces en ont bénéficié.

Puisque le commerce interprovincial de billes et billots est peu fréquent, le même phénomène s'est produit dans l'industrie de l'exploitation forestière. Ainsi, alors que la valeur des livraisons a augmentée de 5,1 % pour l'ensemble du Canada, elles n'ont augmenté que de 3,5 % en Colombie-Britannique. En plus de l'Accord sur le bois d'oeuvre, la performance de la Colombie-Britannique a été affectée par le ralentissement au Japon.

Même si elles contribuent peu à l'industrie de l'exploitation forestière canadienne, les provinces des Prairies et du Nouveau-Brunswick ont affiché des augmentations plus importantes de l'ordre de 10 à 15 %. Comme la Colombie-Britannique compte pour environ la moitié de l'industrie, son poids s'est fait sentir et a en quelque sorte constitué un frein à la progression de l'industrie en 1996.

La Colombie-Britannique assurait 53,6 % des livraisons de billes et billots et de bois à pâte en 1996, ce qui constitue une diminution par rapport à 54,5 % en 1995 et 56,5 % en 1994. Le Québec et l'Ontario étaient les deux autres grandes régions productrices, représentant 16,4 % et 13,4 % respectivement, en hausse par rapport à 1995. Ces trois provinces assurent près de 84 % des livraisons totales de cette industrie. Le graphique 2 montre la répartition de la valeur des livraisons par région en 1990 et en 1996.

 

DES PRIX À LA BAISSE

Les prix des billes et billots ont diminué de 4,4 % en 1996 et ceux du bois à pâte de 17,4 % en raison d'une demande restreinte de l'industrie des pâtes et papiers due à la baisse des prix du papier journal et de la pâte. Après avoir culminé à la fin de 1995, les prix du papier journal et de la pâte de bois ont littéralement plongé en 1996 et continué leur glissade en 1997. Au cours de l'année 1995, les clients des manufacturiers de papier journal avaient accumulé des stocks qu'ils ont par la suite épuisés tout au long de 1996. Lorsque cet ajustement des stocks fut terminé, la crise en Asie est survenue, ralentissant encore davantage la demande de pâtes et papiers.

 

LES COÛTS DE PRODUCTION AUGMENTENT MOINS RAPIDEMENT

Le coût total des matières brutes et des fournitures de l'industrie de l'exploitation forestière a augmenté de 1,7 % par rapport à l'année précédente pour s'établir à 7,5 milliards de dollars en 1996. Il s'agit d'un ralentissement après des hausses d'environ 20 % au cours des deux années précédentes.

 

DROITS DE COUPE EN BAISSE(5)

Contrairement aux dernières années, les montants payés en droits de coupe ont diminué de 1,2 % par rapport à 1995 pour se stabiliser à 1,1 milliard de dollars. Il s'agit d'un changement drastique par rapport aux années précédentes alors que les droits de coupe progressaient de 30 % par année. Dans un contexte moins favorable à l'augmentation des prix du bois d'oeuvre, les hausses des droits de coupe des dernières années ont commencé à peser plus lourds sur la structure des coûts des entreprises. Ainsi au printemps de 1998, le gouvernement de la Colombie-Britannique annonçait une réduction des droits de coupe de l'ordre de 16 % afin d'alléger le fardeau des entreprises de l'industrie forestière.

Même si les droits de coupe payés par les entreprises de la Colombie-Britannique ont diminués de 6,9 % en 1996, cette province a tout de même été à l'origine de près de 70 % de l'ensemble des droits de coupe. Il y a cinq ans les droits de coupe représentaient 10 % du coût total des matières brutes et des fournitures; cette proportion a augmenté graduellement pour se stabilisée à 15 % depuis 1995.

 

PRINCIPAUX PRODUITS LIVRÉS

Les deux principales marchandises livrées par l'industrie de l'exploitation forestière sont les billes et billots ainsi que le bois à pâte. En 1996, les billes et billots ont représenté environ 71 % de la valeur des livraisons et le bois à pâte, environ 12 % (comparativement à 15 % en 1995 et 17 % en 1994). En 1994, les livraisons de bois à pâte avaient vu leur proportion diminuée en raison d'un recours accru aux copeaux. Cependant, en 1996, les livraisons de copeaux sont demeurées à peu près constantes mais la demande de bois à pâte a chuté de façon significative. Les petits établissements qui ne font pas de déclaration détaillée(6) ont été à l'origine de plus de 45 % de l'ensemble des livraisons, soit 5,6 milliards de dollars, la majeure partie de cette somme étant composée des recettes d'entrepreneurs indépendants.

 

LE CANADA PRODUIT LE QUART DU BOIS ROND EN AMÉRIQUE DU NORD

La majeure partie (plus de 85 %) du bois rond récolté au Canada est constituée d'essences de bois résineux telles que l'épinette, le pin et le sapin. Tandis que ces essences sont récoltées dans à peu près toutes les provinces, les essences de bois feuillus sont surtout récoltées dans l'est du pays et très peu en Colombie-Britannique. Les scieries, ateliers de rabotage et usines de bardeaux sont les principaux utilisateurs des billes et billots, alors que l'industrie des pâtes et papiers est le principal utilisateur du bois à pâte.

En 1996, l'exploitation forestière des terres de la Couronne provinciales(7) a représenté près de 80 % de la production, le reste étant fourni par les terres privées. Le Canada est un des rares pays dans le monde où la forêt est en majorité de propriété publique. Le Canada qui possède 10 % des forêts de la planète, assure 5 % de l'ensemble de la production mondiale de bois rond et le quart de la production nord-américaine.

Les estimations de la production de bois rond ont atteint 182 923 mille mètres cubes en 1996, en baisse de 2,8 % par rapport à l'année précédente. Il s'agit de la première baisse en cinq ans. La production de billes et billots a diminué de 1,9 % tandis que celle de bois à pâte affichait une baisse de 9,9 %. Le graphique 3 montre la tendance des estimations de la production de bois rond depuis 1982.

 

EFFECTIF

L'effectif total de l'industrie de l'exploitation forestière a diminué de 1,4 % en 1996, pour s'établir à 44 014 travailleurs, ce qui contraste avec la hausse substancielle survenue en 1995. L'effectif total de l'industrie forestière demeure toujours inférieur de 10,5 % au sommet de 49 190 travailleurs atteint en 1989. Les salaires ont diminué de 0,1 % et la production par travailleurs s'est accrue de 3,2 % par rapport à 1995.

Pour une deuxième année consécutive, les dépenses en immobilisations(8) ont diminué en 1996, passant de 734 millions de dollars à 703 millions de dollars.

 

CONCLUSION

L'exploitation des forêts canadiennes demeure une activité cyclique dépendante de la demande pour les maisons neuves et les pâtes et papier sur le marché intérieur mais de plus en plus sur les marchés extérieurs. Plusieurs facteurs extérieurs agissent de plus en plus sur ces industries: l'influence croissante de l'Asie et de la Russie sur la demande mondiale de ressources naturelles, les exigences des clients de l'industrie canadienne des pâtes et papiers en matière de fibres recyclées et de protection de l'environnement et la demande pour des produits à plus grande valeur ajoutée. Ainsi, même cette industrie traditionnelle de l'économie canadienne est soumise à la globalisation et doit évoluer.


Références

(1) Cansim, matrice # 80, Logements mis en chantier et parachevés, Canada et Cansim, matrice # 2541, Mises en chantier de logements privés, États-Unis

(2) Catalogue No. 62-001-XPB, Indices de prix par industrie, Décembre 1997.

(3) Inclus les billes et billots, le bois à pâte, le bois de chauffage et de foyer et les autres bois industriels.

(4) Accord entre le Canada et les États-Unis sur le bois d'oeuvre résineux. En vigueur durant cinq ans à partir du 1er Avril 1996.

(5) Au Canada, les frais que doivent payer les entreprises et les individus pour obtenir le droit de récolter du bois rond sur les terres de la Couronne.

(6) Ces établissements ne font pas l'objet d'une enquête et ne fournissent donc pas d'information sur les produits fabriqués. Des données financières sommaires sont obtenues de banques de données administratives.

(7) Terres publiques appartenant aux provinces et louées à long terme.

(8) Investissements privés et publics au Canada, Intentions, 1998, Catalogue # 61-205-XPB.


Cet article a été rédigé par Gilles Simard.  Gilles est économiste à Statistique Canada et travaille à la Division de la fabrication, de la construction et de l'énergie.

Pour de plus amples renseignements sur le secteur de la fabrication au Canada, veuillez consulter les publications Industries manufacturières du Canada : niveaux national et provincial (no 31-203-XPB au catalogue), édition annuelle disponible au coût de 68 $ le numéro au Canada et de 68 $ US à l’extérieur du Canada, et Produits livrés par les fabricants canadiens (no 31-211-XPB au catalogue), édition annuelle disponible au coût de 67 $ le numéro au Canada et de 67 $ US à l’extérieur du Canada. Vous pouvez commander cette publication et d’autres publications de Statistique Canada par téléphone au 1 800 267-6677, par télécopieur au 1 800 889-9734 ou par Internet.

Pour plus de renseignements sur les données ou les séries chronologiques du secteur de la fabrication, veuillez communiquer avec la Sous-section de la divulgation et de la diffusion, Division de la fabrication, de la construction et de l’énergie, au (613) 951-9497 ou par Internet à l’adresse suivante : manufact@statcan.gc.ca.  Pour les renseignements de la Division du commerce international téléphoner 1-800-294-5583 ou par Internet:  trade@statcan.gc.ca.



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Date Modified: 2002-05-14 Important Notices