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Évolution des coûts de production du secteur manufacturier

Division de la fabrication, de la construction et de l'énergie

Sophie Lefebvre

INTRODUCTION

Au cours de la dernière décennie, le secteur manufacturier canadien a dû surmonter des défis de tailles dont la mondialisation afin de conserver sa compétitivité tant sur le marché canadien que sur les marchés internationaux. Comment les industries se sont-elles adaptées afin de faire face à ces défis ? La compétitivité dépend de la croissance de la productivité et cette croissance passe nécessairement par un processus de rationalisation des coûts de production. Nous tenterons d'expliquer de quelles façons et dans quelles mesures le secteur manufacturier a rationalisé ses coûts de production en observant l'importance et l'évolution des quatre principaux intrants : c'est-à-dire les dépenses en salaires, en traitements, en énergie ainsi que les dépenses en matières premières.

A la section I, nous examinons d'abord l'évolution des dépenses totales en coût de production pour l'ensemble du secteur ainsi que par grand groupe industriel. À la section II, nous observons la situation des dépenses en salaire et en traitement pour l'ensemble du secteur industriel, par taille d'établissement ainsi que par grand groupe. Nous analysons la composition des dépenses en énergie et en matières premières à la section III ainsi que son évolution dans le temps pour tout le secteur, par type de transformation et par groupe industriel. Finalement à la section IV nous résumons la situation et présentons certaines conclusions.

 

I     ÉVOLUTION GLOBALE DES COÛTS DE PRODUCTION

Depuis 1983, le secteur manufacturier a vu son PIB, en dollars constants, augmenter jusqu'à 1989 puis diminuer au cours de la période de 1990-1991, ce n'est qu'en 1994 que le niveau de production dépasse celui de 1989 et la tendance à la hausse se maintient pour 1995 (voir graphique 1). Les investissements ont aussi été à leurs plus hauts niveaux en 1989, ont atteint leurs niveaux le plus bas en 1992 et sont à la hausse depuis 1993. De plus, c'est en 1991 que le taux d'utilisation de la capacité industrielle a atteint son niveau le plus bas depuis 1984 et ce n'est qu'à partir de 1994 que le niveau a dépassé celui de 1989. Ainsi, entre 1989 et 1994 le secteur manufacturier canadien a fait face à une situation conjoncturelle difficile et comme on peut le voir au graphique 1, les industries ont ajusté leurs coûts de production en conséquence. Cependant au cours de cette période le secteur manufacturier dans son ensemble a aussi procédé à des ajustements afin de rationaliser ses coûts. 

Graphique 1. Évolution de la production brute et des coûts de production en dollars constants (1986=100)

En effet les coûts de production représentaient 80.1% de la production brute en 1985, 78.3% en 1989 et seulement 75.7% en 1995 pour l'ensemble du secteur manufacturier, ce qui représente une diminution de plus de 5% entre 1985 et 1995. Les coûts de production sont composés des dépenses en salaire, en traitement, en combustible et électricité ainsi qu'en matières premières. De façon générale, les établissements manufacturiers canadiens ont diminué leurs coûts en proportion de la production brute de façon permanente entre 1985 et 1995 et ce processus devrait se poursuivre afin de permettre aux industries de demeurer compétitives.

Par grand groupe industriel

Parce qu'ils subissent des pressions différentes, les groupes d'industries ont rationalisé leurs coûts de production dans des proportions différentes et de façons variées. Au tableau 1, on retrouve les coûts de production (dépenses en salaire, traitement, électricité et combustible et matières premières) en pourcentage de la production brute pour 1985 et 1995. Par exemple, en 1995, pour l'industrie du tabac, il en coûte 0.44$ pour produire 1$ de produit de tabac et pour l'industrie des produits raffinés du pétrole et du charbon, il en coûte 0.88$ pour 1$ de production. On remarque d'abord que les écarts sont grands entre les différents groupes d'industries, le pourcentage des coûts varie entre 44.1% et 88.1% de la valeur de la production brute pour 1995 et entre 62.8% et 92.1% en 1985. On constate que les écarts entre les différentes industries ont augmenté considérablement dans le temps. Certains grands groupes ont diminué la proportion des coûts tandis que d'autres groupes ont vu leur part des coûts augmentée par rapport à la production.

TABLEAU 1. Pourcentage des coûts de production en fonction de la production brute, 1985 et 1995.

  • Les industries du tabac, du papier, chimiques et autres industries sont celles qui ont réduit le plus leurs coûts de production en fonction de leur production brute au cours de la période 1985-1995 et elles sont aussi parmi celles qui ont le pourcentage le plus faible en 1995. Les industries du tabac ont vu leur production brute, en dollars constants de 1986, diminuer de 8% entre 1985 et 1995, par contre, les industries du papier et chimiques ont augmenté leur production brute de 23.2% et 15.2% au cours de cette période. Malgré une diminution du niveau de production, les industries du tabac ont réussit à diminuer leurs coûts relatifs de production durant cette période. Cependant, cette forte diminution des coûts en pourcentage de la production brute peut s'expliquer, en partie, par la forte hausse des prix des produits du tabac entre 1990 et 1995.
  • Certaines industries ont augmenté la proportion des coûts dans leur production entre 1985 et 1995. Parmi ces industries on retrouve les industries du matériel de transport, des produits électriques et électroniques et les industries des produits en caoutchouc. Ces groupes industriels sont aussi ceux pour qui la production en dollars constants a fortement augmenté durant cette période, de 81.8% pour les industries des produits électriques et électroniques, le groupe avec la plus forte augmentation de production, 56.2% pour les produits de transport et 26.3% pour les produits en caoutchouc.

 

II     COMPOSANTES EN SALAIRES ET TRAITEMENTS

Les salaires représentent les gains bruts des employés de la production tandis que les traitements représentent les gains bruts des employés de l'administration et de tous les employés à l'exception de ceux de la production. Les dépenses en salaire et traitement en fonction de la production ont été réduites pour l'ensemble du secteur manufacturier entre 1985 et 1995. Les coûts en salaires en pourcentage de la production sont passés de 12.5% en 1985 à 11.0% en 1995. Les coûts en traitement ont aussi diminué au cours de cette période, de 6.1% à 5.2% de la production brute. Cette amélioration du rendement du travail est évidemment liée, en partie, à la restructuration et à l'augmentation de l'automatisation de la production.

Pendant la période de 1990 à 1993 on peut observer que la production brute par employé a augmenté et que les dépenses en salaire par employé ont aussi augmenté et ce, malgré la baisse de production et une réduction des effectifs. Cette hausse de productivité du travail et des dépenses par employé peut être causée, entre autre, par le licenciement de la main d'oeuvre non-qualifiée en période de ralentissement économique. Ainsi les établissements essaient de conserver leur main d'oeuvre qualifiée car elle est beaucoup plus difficile à embaucher. Robillard (1995) observe que même en période de récession, les pénuries de main d'oeuvre qualifiée demeurent tandis qu'elles sont quasi inexistantes pour les travailleurs non spécialisés.

Pour la période suivante, 1994-1995, il y a une hausse de l'emploi et malgré cette augmentation des effectifs, la production brute par employé augmente toujours. Cependant on observe une diminution des dépenses en salaire par employé, probablement causée par la hausse généralisée des taux de chômage. De plus, Baldwin (1996) soutient que les nouveaux emplois sont rémunérés à un taux de plus en plus faible.

Par taille d'établissement

Il est intéressant de regarder la situation pour l'ensemble du secteur manufacturier par taille d'établissement, on pense en effet que les entreprises de différentes tailles ne se sont pas ajustées de la même façon et au même rythme. Nous divisons les établissements en 4 groupes, ceux ayant des livraisons manufacturières :

  • de moins de 1 million de dollars
  • entre 1 et moins de 5 millions de dollars
  • entre 5 et moins de 25 millions de dollars
  • et finalement de 25 millions de dollars et plus

On remarque des écarts importants entre les 4 groupes d'établissements, comme on peut le voir au graphique 2. Les établissements de moins de 1 million de livraisons consacrent 38.7% de la valeur de production en dépenses de salaire et traitement en 1994. Tandis que les établissements ayant des livraisons supérieures à 25 millions ne dépensent que 10.6% de la valeur de la production brute en salaire et traitement pour 1994. On constate que l'écart entre petits et grands établissements s'est élargit entre 1984 et 1994. En effet, la composante salariale a augmenté pour les 2 groupes de petites tailles tandis qu'elle a diminué pour le groupe des livraisons de 25 millions et plus.

Graphique 2. Dépenses en salaires et traitements en pourcentage de la production brute par taille d'établissement 1984 et 1994.

Les dépenses en matières premières et en énergie en fonction de la production brute sont similaires pour les établissements de différentes tailles mais il existe de grandes variations dans les coûts en salaire. En fait, les coûts de production représentent 90.1% de la valeur de la production brute pour les petits établissements contre 61.9% pour les très grands en 1994. Cependant en 1984, 81.1% de la valeur de la production brute était dépensée en coûts pour les petits et 79.4% pour les grands établissements. Les petits établissements n'ont pas réussi à maintenir leur productivité relative du travail et l'écart se creuse entre les petits et les très grands établissements. Baldwin (1996) fourni deux principales explications pour expliquer ce phénomène :

  • Les changements technologiques : Certaines technologies peuvent être plus difficiles à adapter à petites échelles et les petits établissements peuvent être des retardataires technologiques.
  • La réaction aux prix relatifs des facteurs : Lorsque le travail a été remplacé par le changement technologique pour les grands établissements, le prix du travail a diminué pour les petits par rapport aux grands établissements. Ainsi les petits établissements ont utilisé plus de travail par rapport au capital.

Par grand groupe industriel

Dépenses en salaire

Grâce au tableau 2, on constate que mise à part les industries des matières plastiques, de la fabrication des produits métalliques, des aliments, des produits textiles et des produits raffinés du pétrole et du charbon, toutes les industries ont réduit leurs dépenses en salaires en pourcentage de la production brute.

  • Particulièrement certaines industries ont diminué leurs coûts salariaux par rapport à la production brute de plus de 25%, ce sont les industries du tabac, des produits électriques et électroniques, du papier et des boissons. Ces industries se retrouvent aussi parmi celles qui utilisent le capital humain moins intensivement.
  • Le groupe des industries des produits raffinés du pétrole et du charbon est différent, c'est le groupe qui utilise le capital humain de façon la moins intensive et c'est aussi chez ce groupe où l'on retrouve la plus forte hausse des dépenses en salaire en fonction de la production entre 1985 et 1995, soit 70.7%.

Pour l'ensemble des grands groupes, la production par employé s'est accrue davantage que les dépenses en salaire n'ont été réduites. Cette situation peut s'expliquer par une substitution d'un grand nombre de travailleurs non-qualifiés par un nombre plus restreint de travailleurs qualifiés, de l'utilisation d'équipements plus perfectionnés ainsi que par l'augmentation de la sous-traitance.

Dépenses en traitement

En comparant les dépenses en traitement (tous les employés sauf de production) aux dépenses en salaire (employés de production), on constate certains points intéressants.

  • Certaines industries dépensent plus en traitement qu'en salaire, c'est le cas pour les industries du tabac, des boissons, chimiques et les industries des produits raffinés du pétrole et du charbon.
  • De façon générale, les dépenses en traitements ont été réduites davantage que les dépenses en salaire.
  • Trois des cinq industries qui ont réduit le plus leurs dépenses en traitement sont aussi des industries qui ont réduit le plus leurs dépenses en salaire.

TABLEAU 2. Coûts en salaires et en traitements en fonction de la production brute et variation entre 1985 et 1995, par groupe majeur.

 

III     COMPOSANTES DE L'ÉNERGIE ET DES MATIÈRES PREMIÈRES

Comme pour les coûts en salaire et traitement, les coûts en énergie et en matières premières en pourcentage de la production brute ont diminué entre 1985 et 1995 pour l'ensemble du secteur manufacturier canadien. Les dépenses en énergie sont passées de 3.0% à 2.4% de la production brute et les dépenses en matières premières de 58.5% à 57.1% de la production.

Dépenses en énergie : combustibles et électricité

Au niveau des dépenses en énergie, on constate que le niveau a atteint un plancher de 2.5% de la production brute en 1988 et qu'il y a eu une faible augmentation dès 1989 puis une augmentation plus importante jusqu'à 1991 (2.9% de la production brute). Une part de cette hausse peut être expliquée par la diminution du volume de production donc d'une diminution des rendements d'échelle. En 1994, quand la production a retrouvé un niveau supérieur à celui de 1989, les dépenses en énergie en pourcentage de la production brute étaient encore au-dessus du niveau de 1988. Cependant on ne peut conclure automatiquement que la consommation en énergie a augmenté entre 1988 et 1994. Plusieurs phénomènes combinés agissant dans différentes directions sont responsables de cet effet final.

  • Effet du niveau des prix : Le niveau des prix de l'électricité s'est accentué plus rapidement que le niveau des prix de la production manufacturière. En effet, le prix du kilowatt heure a augmenté de plus de 40% entre 1985 et 1995. Par contre le niveau des prix du gaz naturel est plus faible en 1995 qu'en 1985. Le niveau des prix des autres combustibles est aussi inférieur en 1995 malgré quelques fluctuations au cours de cette période.
  • Effet de substitution : Malgré une hausse des prix de l'électricité, le secteur manufacturier a augmenté sa part d'électricité dans sa consommation d'énergie, elle représente près de 70% en 1995. Le gaz naturel aussi représente une plus grande part dans la consommation en 1995 qu'en 1985, et ce au détriment des autres combustibles. En fait, la fluctuation des prix du pétrole ainsi que les programmes gouvernementaux d'incitations à l'utilisation d'énergies moins polluantes et contribuant moins à l'effet de serre sont à l'origine de cette substitution.

Donc il est peu évident que la consommation d'énergie a augmenté entre 1988 et 1994. On constate qu'entre 1985 et 1995, les dépenses en énergie en pourcentage de la production ont diminué de plus de 20%. Bien que les prix expliquent une partie de cette diminution, il est évident que le secteur manufacturier dans son ensemble a rationalisé ses coûts en énergie. Évidemment, on retrouve des situations particulières à certains groupes d'industries quant à leurs dépenses en énergie et à son évolution. Globalement, en regroupant les industries par niveau de transformation des biens on peut observer de grandes différences dans les coûts d'énergie.

Par type de transformation des biens

Avant tout, il est important de définir brièvement les trois types de transformation des biens qu'il existe à l'intérieur du secteur manufacturier : la production de biens primaires, de biens secondaires et finalement la production de biens finis.

  • Biens primaires : les industries transforment la matière à l'état brut en biens primaires par l'utilisation d'énergie et d'eau.
  • Biens secondaires : les industries convertissent des biens primaires en des produits qui nécessitent d'autres transformations afin d'être consommés.
  • Biens finis : les industries transforment des bien primaires et secondaires en les manipulant de diverses façons afin de produire des biens finis prêt à la consommation.
Primary Goods
 
Food
Beverage
Tobacco products
Primary textile
Sawmill, planing mill and shingle mill products
Pulp and paper
Primary steel
Steel pipe and tube
Iron foundries
Non-ferrous metal smelting and refining
Non-metallic mineral products
Refined petroleum and coal products
Industrial chemicals
Chemical fertilizer and fertilizer materials
Plastic and synthetic resin
 
Secondary Goods
Natural fibres processing and felt products
Aluminium rolling, casting and extruding
Copper (and alloy) rolling, casting and extruding
Other rolled, cast and extruded non-ferrous metal prod.
 
Finished Goods
 
All other manufacturing industries
 
N.B.: The above is a non-standard aggregation
Biens primaires
 
Aliments
Boissons
Tabac
Textiles de première transformation
Scieries, ateliers de rabottage et usines de bardeaux
Pâtes et papiers
Industries sidérurgiques
Tubes et tuyaux d’acier
Fonderies de fer
Fonte et affinage des métaux non ferreux
Produits minéraux non métalliques
Produits raffinés du pétrole et du charbon
Produits chimiques d’usage industriel
Engrais chimiques et matières pour engrais
Matières plastiques et résines
 
Biens secondaires
Feutre et traitement des fibres naturelles
Laminage, moulage et extrusion de l’aluminium
Laminage, moulage et extrusion du cuivre(et alliages)
Autres ind. laminage, moulage et extrusion des métaux non ferreux
 
Biens finis
 
Toutes les autres industries manufacturières
 
N.B.: Ceci n’est pas une classification type

Nous avons organisé les industries manufacturières selon cette classification des biens produits. Au graphique 3, on retrouve les dépenses d'énergie en pourcentage de la production brute des trois classes d'industries. On remarque que ce sont les industries produisant les biens primaires qui ont les coûts en énergie les plus élevés, ils représentent un peu plus de 4% en 1995. Les industries produisant des biens finis dépensent le plus faible pourcentage de la valeur de production en énergie, moins de 1%. Avec les niveaux de 1985, on constate que ce rapport s'est maintenu dans le temps. Afin de conclure sur la consommation d'énergie il serait essentiel de connaître les proportions des différentes sortes d'énergie utilisées. Mais nous pouvons quand même avancer qu'il est normal que les industries produisant des biens primaires, nécessitant des grandes transformations, dépensent le plus en énergie. De façon plus particulière, on peut observer le niveau des dépenses en énergie par groupe industriel majeur.

Graphique 3. Dépenses en combustible et en électricité en pourcentage de la production brute par type de transformation - 1985 et 1995

Par grand groupe industriel

Au graphique 4, on retrouve les dépenses en pourcentage de la production brute de 1985 et 1995 organisées selon les industries ayant les dépenses les plus élevées en 1995. On peut identifier les groupes d'industries qui dépensent le plus d'énergie dans leur production ainsi que la variation des coûts en énergie entre 1985 et 1995.

  • Les industries qui dépensent le plus d'énergie en fonction de leur production sont : les industries de produits minéraux non métalliques, de premières transformations des métaux, du papier, textiles de premières transformations et les industries chimiques.
  • 18 des 22 groupes industriels ont diminué leurs dépenses en énergie par rapport à leur production.
  • Les industries du papier, chimiques et de produits minéraux non métalliques ont fortement diminué leurs dépenses en énergie au cours de la dernière décennie soit de 35.7%, 34.5% et 21.7%. Ce sont les industries qui dépensent le plus en énergie qui ont aussi réduit de façon considérable leurs coûts en électricité et combustible.

Graphique 4. Dépenses en combustible et en électricité en pourcentage de la production brute par grand groupe - 1985 et 1995

Dépenses en matières premières

Comme pour l'énergie, le pourcentage des dépenses en matières premières par rapport à la production brute a aussi atteint un plancher de 55.8% en 1988, plancher qui n'a pas été atteint par la suite. En effet ce pourcentage a graduellement augmenté jusqu'à 57.3% en 1993 et faiblement diminuer au cours de la période 1994-1995. De la même façon que pour l'énergie, les niveaux de prix des différentes matières premières peuvent avoir eu un impact considérable sur le niveau des dépenses.

Par grand groupe industriel

  • Les cinq industries suivantes ont vu leur production brute en dollars constants augmentée de plus de 25% au cours des 10 dernières années : les industries des produits électriques et électroniques, produits en matière plastiques, de la machinerie, du matériel de transport et finalement des produits de caoutchouc.
  • Trois de ces industries ont subi une augmentation de leurs coûts de production en pourcentage de la production brute au cours de cette période, les industries des produits électriques et électroniques, du matériel de transport et des produits de caoutchouc. L'accroissement des dépenses en matières premières est principalement responsable de cette augmentation car les dépenses en salaires et en énergie par rapport à la production ont diminué durant cette période. Une augmentation de la sous-traitance ainsi qu'une hausse des prix des matières premières utilisées par ces industries pourraient en être la cause.
  • De plus, on observe que les dépenses en matières premières de ces trois groupes sont très élevées par rapport aux autres groupes d'industries. En effet les industries du matériel de transport dépensent 69.9% et les industries des produits électriques et électroniques 61.1% de la valeur de production en matières premières.

 

IV CONCLUSION

Dans l'ensemble, le secteur manufacturier semble avoir rationalisé ses coûts de production au cours de la dernière décennie. En effet, les dépenses des quatre principaux intrants en fonction de la production brute ont diminué pour tout le secteur.

  • Plus particulièrement les dépenses en énergie en pourcentage de la production brute ont chuté de plus de 20%, les dépenses en traitements (tous les employés sauf de production) et salaires (employés de production) ont diminué de 13.7% et 11.7% respectivement.

À l'intérieur du secteur, certains groupes d'industries ont procédé à une rationalisation plus importante de leurs coûts de production. Les groupes d'industries suivants ont fortement diminué leurs dépenses en coûts de production entre 1985 et 1995.

  • Total des coûts : les industries du tabac, du papier et produits connexes, et les industries chimiques.
  • Salaires : les industries du tabac, des produits électriques et électroniques et les industries du papier et des produits connexes.
  • Traitements : les industries des produits électriques et électroniques, des premières transformations des métaux et les industries du papier et produits connexes.
  • Énergie : les industries du papier et des produits connexes, chimiques et les industries des produits minéraux non-métalliques.

Cependant une réserve s'impose, les niveaux de prix des intrants et de la production pourraient expliquer en partie certaines variations des coûts de production. En particulier, les prix des industries du papier ont fortement augmenté entre 1993 et 1995 et dans une plus faible mesure les prix des industries chimiques et du tabac ont aussi augmenté par rapport aux prix des autres industries au cours de cette période. Alors sous cette réserve, nous concluons que les industries du papier et des produits connexes, les industries chimiques, les industries du tabac et les industries des produits électriques et électroniques semblent avoir fortement rationalisé leurs coûts de production entre 1985 et 1995.

Cette rationalisation des coûts de production nous indique que des changements structurels importants se sont produits dans le secteur manufacturier entre 1985 et 1995. Et certains de ces changements sont des conditions nécessaires à la croissance de la productivité et au maintient et à l'augmentation de la compétitivité.  

 


Documents consultés

Baldwin, John "Création d'emplois, revenu et productivité dans le secteur manufacturier" dans L'observateur économique canadien, 11-010-XPB au catalogue, Statistique Canada, Ottawa, Novembre 1996, p. 3.1-3.16.

Robillard, Claude "Difficultés d'embauche dans le secteur manufacturier" dans L'emploi et le revenu en perspective, 75-001F au catalogue, vol. 7 no 2, Statistique Canada, Ottawa, été 1995, p. 37-39.


Cet article a été rédigé par Sophie Lefebvre. Sophie est économiste à Statistique Canada et travaillait à la Division de la fabrication, de la construction et de l’énergie.

Vous pouvez obtenir de plus ample information sur le secteur manufacturier canadien en consultant la publication, Industries manufacturières du Canada : niveaux national et provincial (31-203-XPB au catalogue). Cette publication est disponible annuellement au coût de 68 $ au Canada et de 68 $ US à l’extérieur du Canada. Vous pouvez commander cette publication par  téléphone: 1-800-267-6677, par télécopieur: 1-800-889-9734 ou via Internet: Commander. Des informations sur les données manufacturières ou sur les séries chronologiques peuvent être obtenues auprès de l’unité de diffusion, Division de la fabrication, de la construction et de l’énergie au (613) 951-9497 ou via l'Internet : manufact@statcan.gc.ca





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Date de modification : 2002-11-28 Avis importants