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Compte tenu du vieillissement de la main-d'œuvre et du faible taux de fécondité, le gouvernement canadien s'est de plus en plus tourné vers l'immigration pour tenter d'arrimer les compétences et les connaissances à la demande du marché du travail. Le Canada s'est employé à attirer des immigrants très scolarisés pour l'aider à soutenir son économie.

En 2007, les immigrants reçus âgés de 25 à 54 ans étaient plus susceptibles que les personnes nées au Canada d'avoir fait des études universitaires (37 % comparativement à 22 %). L'écart était encore plus prononcé dans la cohorte des immigrants très récents : plus de la moitié (54 %) des immigrants qui avaient été admis depuis 2002 avaient fait des études universitaires.

Dans le premier rapport sur les immigrants sur le marché du travail en 2006, basé sur les résultats de l'Enquête sur la population active, il était constaté que la situation des immigrants très récents (c'est-à-dire ceux qui avaient été admis au cours des cinq années précédentes) n'était pas la même que celle des personnes hautement scolarisées nées au Canada, dont le taux d'emploi était élevé et le taux de chômage, faible. Par exemple, les immigrants très récents ayant un grade universitaire avaient un taux de chômage semblable à celui des immigrants très récents n'ayant fait que des études secondaires. De plus, le taux de chômage des immigrants très récents ayant fait des études universitaires était le quadruple de celui des personnes nées au Canada et ayant fait des études semblables. En revanche, la situation sur le marché du travail des immigrants de longue date – ceux dont l'admission remontait à plus de 10 ans – était, selon le niveau de scolarité, semblable à celle de la population née au pays. Ces résultats indiquent qu'à tout le moins dans le groupe des immigrants s'étant établis le plus récemment, le fait d'être plus instruit n'était pas garant en 2006 d'une plus grande probabilité d'emploi.

Un deuxième rapport s'est penché sur la situation sur le marché du travail en 2006 selon le pays de naissance. L'un des principaux constats qu'on y fait est que les immigrants des Philippines avaient des taux d'emploi et de chômage semblables à ceux des personnes nées au Canada, qu'importe la période d'établissement. Ces résultats comparables relevaient toutefois davantage de l'exception que de la règle puisque les autres groupes éprouvaient généralement de la difficulté à obtenir un emploi, surtout durant les cinq années suivant leur établissement. Néanmoins, les taux d'emploi et de chômage des immigrants de la plupart des pays de naissance dont l'admission remontait à plus de 10 ans se comparaient à ceux des personnes nées au Canada. Les immigrants nés en Afrique affichaient toutefois, indépendamment de leur période d'établissement, des taux d'emploi inférieurs et des taux de chômage supérieurs à ceux de la population née au pays.

Un troisième rapport brossait une mise à jour de la situation des immigrants sur le marché du travail en s'appuyant sur les données de 2007. Bien que les immigrants aient fait de multiples gains sur le marché de l'emploi à temps plein de 2006 à 2007, l'écart entre leur taux d'emploi et celui des personnes nées au Canada s'est creusé. La croissance observée chez les immigrants s'est surtout produite chez les immigrants de longue date, en particulier chez ceux du Québec et de l'Alberta, et chez les immigrants ayant un grade universitaire.

Certaines des raisons associées aux difficultés éprouvées par les immigrants se dégagent de l'Enquête longitudinale auprès des immigrants du Canada (ELIC), dont les résultats ont été diffusés en 2005. Les immigrants très récents qui ont participé à cette enquête y déclarent que les facteurs suivants ont fait obstacle à leur intégration au marché du travail : le manque de connaissance d'une des langues officielles; le manque d'expérience de travail au Canada; le manque de connaissance du marché local de l'emploi; et la non-reconnaissance de leurs titres de compétence1. Au cours des dix dernières années, un certain nombre d'études canadiennes ont également fait état de préoccupations quant à la transférabilité et à la reconnaissance des études faites à l'extérieur du Canada. Plus précisément, les hauts niveaux de scolarité atteints dans certains pays étrangers ne sont pas aussi facilement reconnus que d'autres sur le marché canadien du travail2, 3, 4, 5, 6. Certaines de ces études soutiennent que le Canada n'est pas le seul pays où la reconnaissance des titres de compétences étrangers fait problème, cette situation s'observant également en d'autres terres d'accueil des immigrants telles que les États-Unis et l'Europe.

Dans le présent document, le quatrième d'une série de rapports d'analyse, la relation entre la région où un immigrant a fait ses plus hautes études postsecondaires et sa situation sur le marché du travail en 2007 selon le temps écoulé depuis son établissement au pays est examinée. Le rapport s'intéresse d'abord à la situation sur le marché du travail (en s'attardant aux taux d'emploi) des immigrants qui ont fait des études universitaires et sont titulaires d'un grade obtenu au Canada, puis à ceux qui ont obtenu le leur à l'étranger. Ensuite, ces résultats sont analysés pour les trois provinces de destination les plus populaires auprès des immigrants (l'Ontario, la Colombie-Britannique et le Québec). Enfin, nous y examinons la situation sur le marché du travail des immigrants titulaires d'un certificat ou d'un diplôme d'études postsecondaires selon le lieu d'obtention de ce titre. Le présent rapport cherche à répondre aux questions suivantes : la situation sur le marché du travail varie-t-elle selon la région ou le pays d'éducation postsecondaire? La situation sur le marché du travail des immigrants qui ont fait des études postsecondaires au Canada ressemble-t-elle à celle des Canadiens nés au pays?


Notes

  1. Grondin, Chantal. 2007. Connaissance des langues officielles chez les nouveaux immigrants : à quel point est-ce important sur le marché du travail? No 89-615-XIF au catalogue de Statistique Canada. Ottawa. (consulté le 16 mai 2008).
  2. Thompson, Eden Nicole. « Immigrant Occupational Skill Outcomes and the Role of Region-Specific Human Capital ». Série de documents de travail, no 00-04. Vancouver : Recherche sur l'immigration et l'intégration dans les métropoles (RIIM), p. 28.
  3. Bauder, Harald. 2003. « 'Brain Abuse', or the Devaluation of Immigrant Labour in Canada ». Antipode. Vol.35(4), p. 699-717.
  4. Sweetman, Arthur. 2004. « Qualité de l'éducation des immigrants dans leur pays d'origine et résultats sur le marché du travail canadien ». Direction des études analytiques : documents de recherche, no 11F0019MIF au catalogue – no 234. Ottawa: Statistique Canada.
  5. Reitz, Jeffrey G. 2005. « Tapping Immigrants' Skills: New Directions for Canadian Immigration Policy in the Knowledge Economy », Choix IRPP, vol. 11, no 1, février 2005.
  6. Li, Peter S. 2001. « The Market Worth of Immigrants' Educational Credentials ». Analyse de politiques. Vol. XXVII, no 1, p. 23-38.