Le marché du travail : bilan de fin d'année

Geoff Bowlby

• Le marché du travail au Canada ont connu une autre bonne année en 2000. Pour une quatrième année consécutive, l'emploi a marqué une hausse tandis que le taux de chômage est demeuré à de bas niveaux qui n'avaient pas été atteints depuis les années 70.
• Pendant les neuf premiers mois de 2000, le PIB du secteur des biens a augmenté de 2,2 %, environ la moitié du taux des neuf premiers mois de 1999. Alors que le secteur des biens a ralenti, le secteur des services de l'économie a continué de croître à un rythme semblable à celui de 1999.
• Suivant une croissance considérable de près de 6 % en 1999, l'emploi dans le secteur de la fabrication a ralenti en 2000 pour atteindre un rythme normal. Bien que l'emploi dans les industries manufacturières ait diminué au cours de l'été, il s'est vigoureusement redressé durant les trois derniers mois, terminant l'année en hausse de 2,7 % ou de 60 000 travailleurs.
• De la hausse des 319 000 emplois en 2000, quelques 263 000 étaient des emplois a temps plein alors que les 56 000 autres étaient à temps partiel. Ceci s'est traduit par un taux de croissance de 2,2 % pour le temps plein et de 2,1 % pour le temps partiel. En 1999, l'emploi à temps partiel avait chuté.
• L'emploi était aussi à la hausse dans les professions reliées à la vente et aux services. Au cours de l'année, on comptait 124 000 (3,4 %) travailleurs de plus ouvrant dans cette profession. Cette hausse était attribuable aux travailleurs dans les points de vente au détail et de gros. Bien que le nombre de ces travailleurs ait augmenté en 2000, le nombre de gérants de magasins de détails et de gros a diminué.
• En 2000, le travail autonome a reculé pour la première fois depuis 1986. Il s'agit là d'un repli considérable, le nombre de travailleurs autonomes ayant diminué de 146 000 à la fin de 2000, en baisse de 5,8 %. Environ le tiers de ce déclin est attribuable à l'industrie agricole. Le nombre d'agriculteurs travaillant à leur compte a drastiquement chuté en 2000, enregistrant une perte de 50 000.
• Contrairement au travail autonome, le nombre d'employés dans le secteur privé a affiché une hausse exceptionnellement forte en 2000, faisant un bond de 376 000 ou de 4 %. Après la récession du début des années 90, l'embauche dans le secteur privé n'a amorcé une reprise sensible qu'au cours de la dernière partie de la décennie. Grâce à la croissance du secteur privé en 2000, la proportion que représentent les employés du secteur privé dans l'ensemble des salariés a finalement dépassé le sommet enregistré en 1989. En novembre 2000, 65,6 % de l'ensemble des employés travaillaient dans le secteur privé, soit le taux le plus élevé depuis au moins 1976.
• On observe, pour une deuxième année d'affilée, une augmentation du nombre de personnes travaillant dans le secteur public. L'emploi dans le secteur public a progressé de 89 000 en 2000, après avoir connu une hausse similaire l'année précédente. Compte tenu des reculs accusés dans l'administration publique et dans l'éducation en 2000, cette croissance est attribuable aux soins de santé et à l'assistance sociale.
• Au cours de l'année, le nombre d'emplois chez les femmes du groupe d'âge principal (de 25 à 54 ans) s'est accru de 115 000 ou 2 %. Cette hausse est supérieure à la croissance démographique de ce groupe, de sorte que le taux d'emploi a grimpé de 0,9 point de pourcentage pendant l'année pour atteindre 74,4 %.
• En 2000, l'emploi a progressé dans presque toutes les provinces, principalement en Ontario. De plus, même si elle compte 40 % de l'ensemble des emplois, l'Ontario a obtenu 60 % de la croissance à ce chapitre en 2000. L'Alberta, la Colombie-Britannique et les trois provinces des Maritimes comptent également parmi les provinces ayant obtenu une part des emplois supérieure à leur poids au pays.

Auteur

Geoff Bowlby est au service de la Division de la statistique du travail. On peut communiquer avec lui au (613) 951-3323 ou à bowlgeo@statcan.gc.ca.