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en-tête principal pour « L'emploi et le revenu en perspective »
sous-titre « L'édition en ligne »

Juin 2002     Vol. 3, no. 6

Le logement, une question de revenu

Sophie Lefebvre

Le logement joue un rôle important dans la qualité de vie des personnes. En effet, en plus d'avoir besoin d'une quantité suffisante de nourriture et de vêtements, les gens doivent pouvoir occuper un logement convenable. Mais certains ménages éprouvent des difficultés financières qui les obligent parfois à choisir entre un logement adéquat et d'autres nécessités. Le fait d'habiter un logement inadéquat peut avoir des conséquences permanentes, surtout chez les enfants. Selon une étude du Conseil canadien de développement social, un logement exigu et en mauvais état a des effets néfastes sur la santé, le comportement et le développement des enfants (Jackson et Roberts, 2001).

Le marché du logement s'est modifié au cours des deux dernières décennies et certains changements ont eu une incidence sur l'offre de logements locatifs. Les investissements faits dans le logement social ont considérablement diminué de 1985 à 1997 (Cooper, 2001) et, parallèlement, la construction de logements locatifs privés a fléchi. Ces facteurs, parmi d'autres, ont entraîné une baisse du nombre de logements locatifs disponibles. Selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), le taux d'inoccupation moyen des logements locatifs dans les centres métropolitains est passé de 4,3 % en 1996 à 1,6 % en 2000, puis à 1,1 % en 2001.

Le présent article porte sur la situation relative au logement des Canadiens en 2000 et s'attarde aux questions suivantes : Quel pourcentage de Canadiens étaient propriétaires-occupants? Leur logement était-il en bon état? Était-il assez grand pour répondre à leurs besoins? Quelle proportion de leur revenu consacraient-ils au logement? (Voir Source des données et définitions).

Étre propriétaire, une question d'emplacement et de revenu

Le fait d'être propriétaire d'un logement représente un investissement à long terme qui peut aider à maintenir le niveau de vie d'une personne durant le cycle de vie (voir Cycle de vie et logement). Un logement libre d'hypothèque peut être une source de fonds supplémentaires si, au moment de la retraite, le propriétaire le vend pour en acheter un autre moins coûteux ou contracte un prêt hypothécaire inversé, qui lui procure des rentes régulières note 1 .

En 2000, 67 % des ménages canadiens étaient propriétaires de leur logement, tandis que le reste étaient des locataires, dont 4 % habitaient des logements subventionnés par l'État note 2  (graphique A). La moitié des propriétaires n'avaient pas d'hypothèque.

Les proportions de propriétaires variaient grandement suivant la région et la taille de la collectivité. Dans les centres urbains, 64 % des ménages étaient propriétaires de leur logement, comparativement à 86 % dans les régions rurales (dont la population était inférieure à 10 000 habitants) (tableau 1). Le fait d'avoir une hypothèque ou non fluctuait aussi suivant la collectivité : 51 % des propriétaires en milieu rural n'avaient pas d'hypothèque, comparativement à 30 % des propriétaires en milieu urbain. Cela peut être attribuable à la plus faible valeur marchande des biens immobiliers dans les petites villes, qui permet aux ménages d'éteindre leur hypothèque plus rapidement, et au fait que les fermes sont souvent léguées d'une génération à l'autre.

Les régions de l'Atlantique et des Prairies affichaient les pourcentages de propriétaires les plus élevés (plus de 75 %). La région de l'Atlantique et celle formée du Manitoba et de la Saskatchewan avaient également les taux les plus élevés de propriétaires n'ayant pas d'hypothèque (43 %). Par contraste, le Québec affichait le taux le plus faible (58 %) de propriétaires-occupants au pays.

Le fait d'être propriétaire dépendait beaucoup du revenu après impôt des ménages. Même après correction pour tenir compte de la taille du ménage note 3 , on a remarqué que le revenu influait grandement sur le choix que les gens ont fait de devenir propriétaire ou non. Á titre d'exemple, seulement 40 % des ménages du quintile de revenu inférieur étaient propriétaires de leur logement, comparativement à 85 % des ménages du quintile supérieur.

Le fait d'être propriétaire était également lié à la composition du ménage, plus particulièrement à la présence d'un deuxième adulte dans le ménage. En effet, les proportions de propriétaires chez les ménages composés d'une personne et chez les parents seuls (43 % et 36 % respectivement) étaient considérablement inférieures à celles chez les couples et les autres ménages (80 % et 71 % respectivement).

Á tous les échelons de revenu, les proportions de propriétaires chez les ménages composé d'un seul adulte (parent seul et une personne) étaient de beaucoup inférieures à celles des ménages comptant plus d'un adulte (couples et autres ménages). Á titre d'exemple, le pourcentage de propriétaires chez les ménages composé d'un seul adulte s'élevait à 28 % dans le quintile inférieur, par rapport à 55 % chez les ménages comptant plus d'un adulte du même quintile, et à 66 % comparativement à 90 % dans le quintile supérieur (données non indiquées).

Un logement sur sept nécessitait des réparations majeures ou était de taille inappropriée

En 2000, la vaste majorité (86 %) des ménages habitaient un logement qui n'avait pas besoin de réparations majeures (c'est-à-dire en bon état) et qui comptait suffisamment de chambres pour répondre à leurs besoins (de taille suffisante) (graphique B). Les ménages restants (14 %) occupaient des logements ne répondant pas aux normes relatives à l'état ou à la taille : 8,3 % occupaient des logements nécessitant des réparations majeures, 5,1 %, des logements de taille inappropriée et 0,5 %, des logements de taille inappropriée et nécessitant des réparations majeures.

Les locataires étaient plus susceptibles que les propriétaires de vivre dans un logement ne répondant pas aux normes, particulièrement en ce qui concerne la taille : 11 % des locataires par rapport à 3 % des propriétaires (tableau 2). Quelque 8 % des propriétaires ayant une hypothèque vivaient dans un logement nécessitant des réparations majeures.

Ce sont les mères seules et les « autres ménages » qui affichaient les taux les plus élevés d'occupation d'un logement qui ne satisfaisait pas aux normes relatives à l'état (10 %) et qui présentaient les proportions les plus élevées d'occupation d'un logement de taille inappropriée (15 % et 14 % respectivement).

La proportion de couples sans enfants occupant un logement qui ne satisfaisait pas aux normes relatives à l'état ou à la taille (10 %) équivalait seulement aux deux tiers de la proportion correspondante de couples avec enfants (15 %). Chez ces deux groupes, la majorité des logements nécessitaient des réparations majeures. Cependant, les couples avec enfants étaient quatre fois plus susceptibles que les couples sans enfants de vivre dans un logement de taille inappropriée. Un ménage rural sur huit (13 %) occupait un logement ayant besoin de réparations majeures, comparativement à 8 % des ménages urbains.

La proportion des ménages vivant dans un logement ne répondant pas aux normes relatives à l'état ou à la taille était près de trois fois plus élevée dans le quintile de revenu inférieur (21 %) que dans le quintile de revenu supérieur (8 %). (Ces données ne permettent toutefois pas de distinguer les ménages qui avaient la capacité ou la possibilité de modifier l'état de leur logement de ceux qui ne le pouvaient pas.)

Le mauvais état et la taille inappropriée du logement étaient souvent liés à la capacité financière

Dans l'ensemble, les ménages ont dépensé environ le cinquième (21 %) de leur revenu après impôt pour se loger (tableau 2). Les occupants de logements ne répondant pas aux normes relatives à l'état ou à la taille affichaient également un ratio médian des dépenses de logement supérieur. Mentionnons, par exemple, que même si les locataires dépensaient 28 % de leur revenu pour se loger, 19 % d'entre eux occupaient un logement nécessitant des réparations majeures ou de taille inappropriée. Des résultats similaires ont été relevés chez les ménages composés d'une mère seule et les ménages du quintile de revenu inférieur. Chez ces groupes, environ un ménage sur quatre vivait dans un logement ne répondant pas aux normes, alors qu'ils dépensaient environ le tiers de leur revenu pour se loger note 4 , ce qui laisse entendre qu'ils n'avaient pas les moyens d'améliorer leur situation. Toutefois, ce ne sont pas tous les ménages affichant un ratio de dépenses de logement élevé qui habitaient des logements ne satisfaisant pas aux normes. Les femmes vivant seules, par exemple, consacraient 29 % de leur revenu après impôt au logement, mais seulement 10 % d'entre elles occupaient un logement nécessitant des réparations majeures ou de taille inappropriée.

Le ratio médian masquait une grande répartition

La répartition des ménages suivant le ratio des dépenses de logement différait grandement selon le mode d'occupation. Pas moins de 82 % des propriétaires n'ayant pas d'hypothèque se situaient dans les échelons inférieurs de l'échelle de répartition, c'est-à-dire qu'ils dépensaient moins de 20 % de leur revenu après impôt au logement (graphique C). Tant chez les locataires que chez les propriétaires ayant une hypothèque, la répartition des ménages atteignait un sommet dans la tranche allant de 20,0 % à 29,9 %. Toutefois, la répartition des locataires fluctuait moins que celle des propriétaires ayant une hypothèque. Un peu plus d'un locataire sur cinq, comparativement à seulement un propriétaire ayant une hypothèque sur huit, dépensait 40 % ou plus de son revenu après impôt pour se loger.

Les dépenses de logement étaient importantes chez les ménages des quintiles inférieurs de revenu

Les locataires ont dépensé une plus grande proportion de leur revenu pour se loger parce que la majorité d'entre eux se situaient dans les deux quintiles inférieurs de revenu. Chez les locataires et les propriétaires ayant une hypothèque et appartenant au même quintile de revenu, les propriétaires ont dépensé un pourcentage légèrement plus élevé de leur revenu au logement note 5 . Dans le quintile de revenu inférieur, les locataires et les propriétaires ayant une hypothèque ont dépensé presque 40 % de leur revenu pour se loger (tableau 3). Á l'opposé, les propriétaires n'ayant pas d'hypothèque se situant dans le même quintile ont consacré 21 % de leur revenu au logement. Le pourcentage de propriétaires n'ayant pas d'hypothèque était presque constant dans les quintiles de revenu — ils se situaient à peu près au tiers de chaque quintile (de 30 % à 37 %). En revanche, le pourcentage de propriétaires ayant une hypothèque augmentait selon le revenu. Seulement 9 % des ménages du quintile inférieur étaient des propriétaires ayant une hypothèque, comparativement à 50 % des ménages du quintile supérieur.

Le fardeau du coût du logement des ménages du quintile de revenu inférieur diminuait considérablement si le logement n'était pas grevé d'une hypothèque. Les dépenses de logement ne semblent pas faciles à gérer pour les ménages du quintile de revenu inférieur à moins qu'ils ne soient déjà propriétaires de leur logement — mais moins d'un tiers étaient dans cette situation.

Factorisation des préférences

Certains ménages consacrent une proportion élevée de leur revenu aux dépenses de logement parce qu'ils préfèrent habiter un logement plus spacieux ou parce qu'ils veulent liquider leur hypothèque le plus rapidement possible. Par ailleurs, certains ménages peuvent ne pas avoir la capacité de réduire leurs dépenses de logement. Leurs choix sont limités par la disponibilité de logements abordables qui répondent à leurs besoins. Afin de mieux comprendre la situation des ménages qui semblent avoir peu de choix quand arrive le temps de se choisir un logement, la dernière partie du présent article porte sur les ménages à faible revenu.

En 2000, 11 % des ménages se trouvaient en situation de faible revenu (voir Source des données et définitions). Les ménages composés d'une personne représentaient 49 % des ménages à faible revenu, mais seulement 22 % des ménages n'étant pas à faible revenu (graphique D). L'autre groupe sur-représenté était celui des parents seuls (15 %). Plus précisément, les mères seules représentaient 14 % des ménages à faible revenu et seulement 3 % des ménages n'étant pas à faible revenu. En fait, plus du tiers des mères seules touchaient un faible revenu. En outre, près des trois quarts des ménages à faible revenu étaient locataires, comparativement à un peu plus du quart des ménages n'étant pas à faible revenu.

Les ménages à faible revenu étaient plus susceptibles d'occuper un logement ne répondant pas aux normes

Dans la mesure où; les ménages à faible revenu ont des choix limités en fait de logement, on pourrait s'attendre à ce qu'ils éprouvent plus de difficultés touchant l'état et la taille de leur logement. En effet, un ménage à faible revenu sur quatre occupait un logement de taille inappropriée ou nécessitant des réparations majeures, comparativement à environ un ménage sur huit n'étant pas à faible revenu (graphique E). Les ménages à faible revenu étaient trois fois plus susceptibles que les ménages n'étant pas à faible revenu de vivre dans un logement comptant un nombre insuffisant de chambres. Ils étaient aussi une fois et demie plus susceptibles d'habiter un logement nécessitant des réparations majeures.

Les locataires à faible revenu consacraient près de la moitié de leur revenu au logement

En outre, le ratio médian des dépenses de logement des ménages à faible revenu (39 %) était le double de celui des ménages n'étant pas à faible revenu (20 %) (tableau 4). Les locataires à faible revenu, qui représentaient 70 % de tous les ménages à faible revenu, consacraient une proportion encore plus importante de leur revenu aux dépenses de logement (42 %). Les locataires à faible revenu qui habitaient des logements non subventionnés dépensaient 48 % de leur revenu pour se loger, tandis que ceux qui vivaient dans des logements subventionnés par l'État dépensaient beaucoup moins (31 %).

Les propriétaires n'ayant pas d'hypothèque représentaient 24 % des ménages à faible revenu et consacraient 28 % de leur revenu après impôt au logement, tandis que les propriétaires ayant une hypothèque représentaient seulement 6 % des ménages à faible revenu et dépensaient 44 % de leur revenu après impôt pour se loger.

Sommaire

La majorité des ménages (67 %) étaient propriétaires de leur logement, mais les proportions de propriétaires variaient suivant plusieurs caractéristiques des ménages, principalement le revenu. Seulement 40 % des ménages du quintile de revenu inférieur étaient propriétaires, comparativement à 85 % de ceux du quintile de revenu supérieur.

La majorité des ménages (86 %) habitaient un logement en bon état et de taille suffisante, et consacraient environ le cinquième de leur revenu après impôt aux dépenses de logement. Les ménages restants (14 %) éprouvaient certaines difficultés liées à l'état ou à la taille de leur logement, qui découlaient souvent de leur revenu insuffisant. Les ménages à faible revenu dépensaient en moyenne 39 % de leur revenu pour se loger et pourtant, un ménage sur quatre occupait un logement de taille inappropriée ou nécessitant des réparations majeures.

Près de trois ménages à faible revenu sur quatre étaient locataires et ceux qui habitaient des logements subventionnés par l'État avaient un fardeau considérablement moindre au chapitre des dépenses de logement. Le fait d'être propriétaire d'un logement libre d'hypothèque avait une incidence favorable sur le ratio des dépenses de logement des ménages à faible revenu et des ménages âgés.

En général, le ratio des dépenses de logement des ménages composés d'un seul adulte était plus susceptible d'être élevé. Les parents seuls et les « autres ménages » étaient plus susceptibles d'éprouver des difficultés touchant l'état ou la taille de leur logement en raison de leur pourcentage élevé dans le quintile de revenu inférieur.

Enfin, plus d'un locataire sur cinq dépensait 40 % ou plus de son revenu après impôt pour se loger, ce qui représente un chiffre significatif, car 70 % des ménages à faible revenu occupaient des logements locatifs.

 

Source des données et définitions

Le présent article s'appuie sur les données de l'Enquête sur les dépenses des ménages (EDM) de 2000. L'EDM est une enquête annuelle qui recueille des données sur les dépenses des ménages, le revenu, les caractéristiques des logements et l'équipement ménager. Des entrevues individuelles ont été menées auprès d'un échantillon d'environ 15 000 ménages répartis dans les 10 provinces. La collecte des données s'est déroulée de janvier à mars 2001, et les chiffres sur le revenu et les dépenses couvraient la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2000. Cette enquête est tenue depuis 1997 et a remplacé les enquêtes périodiques suivantes : l'Enquête sur les dépenses des familles et l'Enquête sur l'équipement ménager.

La présente étude visait seulement les ménages qui, en 2000, comprenaient une famille économique ayant loué ou ayant possédé un logement tout au long de l'année, ayant déclaré des dépenses de logement et un revenu positifs, et dont le ratio des dépenses de logement (voir ci-dessous) n'était pas supérieur à 100 %. Ces ménages représentaient 90 % de l'estimation totale de l'EDM.

Par ménage, on entend une personne ou un groupe de personnes qui occupent une unité de logement. Un ménage pour l'année entière compte au moins un membre pour l'année entière.

Le revenu après impôt du ménage s'entend de la somme des revenus après impôt de tous les membres du ménage qui étaient âgés de 16 ans et plus en 2000. Il comprend les revenus provenant des traitements et des salaires, du travail autonome, des placements, des paiements de transfert gouvernementaux et des pensions. Les renseignements sur le revenu des membres pour une partie de l'année ont été recueillis pour la partie de l'année durant laquelle ils étaient membres du ménage.

Le revenu rajusté après impôt est corrigé pour tenir compte de la taille, de la composition et des membres du ménage pour une partie de l'année, de façon à permettre une comparaison entre tous les ménages suivant une base commune de revenu et des économies d'échelle entre les ménages. L'ajustement est la somme des facteurs individuels suivants :

  • un adulte est compté comme un; chaque adulte supplémentaire, comme 0,4;
  • chaque enfant de moins de 16 ans est compté comme 0,3 (à l'exception des ménages composés d'un seul adulte où; le premier enfant est compté comme 0,4).

Chaque facteur individuel est également rajusté suivant la partie de l'année (2000) durant laquelle le membre faisait partie du ménage, de façon à ce que le facteur individuel soit représentatif d'une période d'une année.

Les ménages A et B avaient le même revenu après impôt, mais parce qu'un membre du ménage B était présent pendant 26 semaines seulement, le revenu disponible de ce ménage a été divisé par un facteur d'ajustement moindre, ce qui a fait que le ménage B avait un revenu supérieur à celui du ménage A. Le ménage C avait le revenu après impôt le plus élevé, mais en raison de la taille et de la composition du ménage, son revenu disponible était le plus faible.

Les quintiles de revenu rajusté après impôt sont obtenus en classant les ménages par ordre ascendant suivant le revenu rajusté après impôt du ménage et en répartissant les ménages dans cinq groupes égaux.

Composition du ménage

  • ménages composés d'une personne (homme ou femme);
  • couples (avec ou sans enfants de moins de 18 ans);
  • parents seuls (homme ou femme) ayant des enfants de moins de 18 ans;
  • autres ménages.

La catégorie des autres ménages est composée de personnes apparentées vivant ensemble qui ne sont pas comprises dans les trois autres groupes, par exemple, un frère et une sour. Sont également compris dans cette catégorie les parents seuls dont tous les enfants ont 18 ans et plus.

Dépenses de logement : dépenses annuelles pour le logement principal. Pour les propriétaires, ces dépenses comprennent les paiements hypothécaires réguliers, les taxes foncières, les services publics (l'eau, le chauffage et l'électricité) et les frais de copropriété. Pour les locataires, elles comprennent les services publics (l'eau, le chauffage et l'électricité), si les frais liés à ces services ne sont pas compris dans le loyer.

Ratio des dépenses de logement : les dépenses de logement divisées par le revenu après impôt du ménage.

Logement nécessitant des réparations majeures : les ménages devaient évaluer l'état de leur logement en répondant à une question sur les réparations nécessaires. Pour orienter le répondant, la question donnait des exemples détaillés d'entretien régulier, ainsi que de réparations mineures et majeures. Pour qu'un logement soit en bon état, celui-ci devait seulement nécessiter des travaux d'entretien ou au plus des réparations mineures. Cette norme est similaire à la norme relative à la qualité d'un logement définie par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) en 1991.

Logement de taille inappropriée : logement qui ne répond pas à la norme relative à la taille d'un logement définie par la SCHL (1991) :

  • pas plus de deux personnes par chambre;
  • les parents occupent une chambre distincte de celle des enfants;
  • les membres du ménage âgés de 18 ans et plus occupent une chambre séparée, à moins qu'ils ne soient mariés ou qu'ils cohabitent en tant que conjoints;
  • les enfants à charge âgés de 5 ans et plus de sexe distinct ne partagent pas une chambre.

Aux fins de la présente analyse, on définit un ménage à faible revenu comme un ménage ayant un revenu rajusté après impôt inférieur de 50 % au revenu médian après impôt de sa région. Vingt différentes régions ont été établies. Chacune des dix provinces a été divisée en secteurs urbains et ruraux afin de tenir compte de la différence entre les marchés d'habitation urbain et rural. Nota : Il ne s'agit pas de la méthode officielle utilisée par Statistique Canada pour définir les ménages à faible revenu.

 

Cycle de vie et logement

Dans la mesure où; l'âge est un bon indicateur du cycle de vie, l'analyse ci-dessous du mode d'occupation, du ratio des dépenses et du groupe d'âge du principal soutien économique du ménage illustre les changements ayant trait au logement au cours des différentes étapes de la vie.

Chez les ménages où; le principal soutien économique était âgé de moins de 35 ans, la majorité (56 %) étaient locataires, et le ratio des dépenses de logement, à la fois des locataires et des propriétaires, était d'environ 25 %.

Pour ce qui est des ménages dont le principal soutien économique était âgé de 35 à 44 ans, ils affichaient le même ratio des dépenses de logement (de 25 à 27 %), mais 65 % étaient propriétaires et la majorité avaient une hypothèque.

Les trois quarts des ménages dont le principal soutien économique était âgé de 45 à 54 ans étaient propriétaires et la majorité avaient une hypothèque. Dans cette catégorie, les locataires consacraient une proportion plus élevée de leur revenu net aux dépenses de logement que les propriétaires ayant une hypothèque. Cet écart peut, en partie, être attribuable au fait qu'à cette étape de la vie, la majorité des ménages qui pouvaient acheter un logement l'ont déjà fait et qu'une proportion de locataires touchaient un plus faible revenu. De fait, le revenu médian rajusté des locataires à cette étape était de 20 000 $, comparativement à 32 700 $ chez les propriétaires.

La moitié (52 %) des ménages dont le principal soutien économique était âgé de 55 à 64 ans étaient des propriétaires n'ayant pas d'hypothèque, ce qui influait sur le ratio des dépenses de logement des propriétaires qui s'élevait à 14 % seulement par rapport à 27 % chez les locataires.

Chez les ménages où; le principal soutien économique était âgé de 65 ans et plus, une plus faible proportion étaient propriétaires (70 %), comparativement à la catégorie précédente (80 %), mais 64 % avaient éteint leur hypothèque. Les propriétaires âgés n'ayant pas d'hypothèque consacraient 15 % de leur revenu net aux dépenses de logement, comparativement à 34 % chez les locataires âgés.

En bref, les proportions de propriétaires ont augmenté progressivement suivant l'âge jusqu'à 65 ans, puis ont diminué légèrement. La proportion des propriétaires n'ayant pas d'hypothèque s'est accrue également suivant l'âge et, chez les personnes âgées de 55 ans et plus, ce mode d'occupation caractérisait la majorité des ménages. Sans tenir compte du mode d'occupation, le groupe le plus jeune affichait le ratio des dépenses de logement le plus élevé (25 %). Les ménages retraités (65 ans et plus) qui étaient des propriétaires-occupants n'ayant pas d'hypothèque assumaient un fardeau de dépenses de logement considérablement inférieur à celui des locataires.

Notes

  1. Dans le cadre du Programme canadien de revenu résidentiel, un prêt hypothécaire inversé permet aux propriétaires canadiens âgés de 62 ans et plus de convertir une portion de leur avoir net foncier en argent, dans la mesure où; ils sont propriétaires-occupants de leur logement. Le montant admissible se situe entre 10 % et 40 % de la valeur marchande du logement et est fonction de l'âge des propriétaires. Plus âgés sont les propriétaires, plus le pourcentage convertissable est élevé (voir www.chip.ca).
  2. Les ménages ont déclaré s'ils ont payé un loyer réduit cette année-là parce qu'ils habitaient un logement subventionné par un programme fédéral, provincial ou municipal. Le chiffre estimatif de 440 000 ménages (4 %) qui touchaient des prestations d'aide au logement d'un palier de gouvernement ou l'autre représente probablement une sous-estimation considérable du nombre réel de ménages qui ont bénéficié d'un loyer réduit en 2000. Selon les données publiées par la SCHL en 2000 dans la publication Statistiques du logement au Canada, quelque 639 000 ménages ont bénéficié d'une aide au logement en vertu des programmes fédéraux en vigueur.
  3. Le revenu des ménages a été corrigé par un facteur d'ajustement qui tenait compte de la taille et de la composition du ménage ainsi que des membres pour une partie de l'année (voir Source des données et définitions).
  4. Les ménages composés d'une mère seule occupant un logement ne satisfaisant pas aux normes relatives à l'état ou à la taille avaient un ratio médian des dépenses de logement plus élevé (36 %) que celui des ménages composés d'une mère seule occupant un logement en bon état et de taille suffisante (31 %).
  5. Même s'ils étaient dans le même quintile de revenu, les propriétaires ayant une hypothèque affichaient un ratio médian de revenu rajusté après impôt quelque peu supérieur à celui des locataires, à l'exception de ceux du quintile supérieur (données non indiquées).

Références

  • Société canadienne d'hypothèques et de logement. Les besoins impérieux de logement au Canada, Ottawa, 1991.
  • COOPER, M. « Housing affordability: A children's issue », Ottawa, Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques, 2001, document de recherche no F/11.
  • Jackson, A. et P. ROBERTS. « Physical housing conditions and the well-being of children », Ottawa, Conseil canadien de développement social, 2001, document de référence sur le logement pour la publication Le progrès des enfants au Canada 2001.

Auteur

Sophie Lefebvre est au service de la Division de l'analyse des enquêtes sur le travail et les ménages. On peut communiquer avec elle au (613) 951-5870 ou à perspective@statcan.gc.ca.

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© Statistique Canada - Conditions d'utilisation Date de publication : 2002-06-21