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Le logement, une question de revenuLe logement joue un rôle important dans la qualité de vie des personnes. En effet, en plus d'avoir besoin d'une quantité suffisante de nourriture et de vêtements, les gens doivent pouvoir occuper un logement convenable. Mais certains ménages éprouvent des difficultés financières qui les obligent parfois à choisir entre un logement adéquat et d'autres nécessités. Le fait d'habiter un logement inadéquat peut avoir des conséquences permanentes, surtout chez les enfants. Selon une étude du Conseil canadien de développement social, un logement exigu et en mauvais état a des effets néfastes sur la santé, le comportement et le développement des enfants (Jackson et Roberts, 2001). Le marché du logement s'est modifié au cours des deux dernières décennies et certains changements ont eu une incidence sur l'offre de logements locatifs. Les investissements faits dans le logement social ont considérablement diminué de 1985 à 1997 (Cooper, 2001) et, parallèlement, la construction de logements locatifs privés a fléchi. Ces facteurs, parmi d'autres, ont entraîné une baisse du nombre de logements locatifs disponibles. Selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), le taux d'inoccupation moyen des logements locatifs dans les centres métropolitains est passé de 4,3 % en 1996 à 1,6 % en 2000, puis à 1,1 % en 2001. Le présent article porte sur la situation relative au logement des Canadiens en 2000 et s'attarde aux questions suivantes : Quel pourcentage de Canadiens étaient propriétaires-occupants? Leur logement était-il en bon état? Était-il assez grand pour répondre à leurs besoins? Quelle proportion de leur revenu consacraient-ils au logement? (Voir Source des données et définitions). Étre propriétaire, une question d'emplacement et de revenuLe fait d'être propriétaire d'un logement représente un investissement à long terme qui peut aider à maintenir le niveau de vie d'une personne durant le cycle de vie (voir Cycle de vie et logement). Un logement libre d'hypothèque peut être une source de fonds supplémentaires si, au moment de la retraite, le propriétaire le vend pour en acheter un autre moins coûteux ou contracte un prêt hypothécaire inversé, qui lui procure des rentes régulières 1 . En 2000, 67 % des ménages canadiens étaient propriétaires de leur logement, tandis que le reste étaient des locataires, dont 4 % habitaient des logements subventionnés par l'État 2 (graphique A). La moitié des propriétaires n'avaient pas d'hypothèque. Les proportions de propriétaires variaient grandement suivant la région et la taille de la collectivité. Dans les centres urbains, 64 % des ménages étaient propriétaires de leur logement, comparativement à 86 % dans les régions rurales (dont la population était inférieure à 10 000 habitants) (tableau 1). Le fait d'avoir une hypothèque ou non fluctuait aussi suivant la collectivité : 51 % des propriétaires en milieu rural n'avaient pas d'hypothèque, comparativement à 30 % des propriétaires en milieu urbain. Cela peut être attribuable à la plus faible valeur marchande des biens immobiliers dans les petites villes, qui permet aux ménages d'éteindre leur hypothèque plus rapidement, et au fait que les fermes sont souvent léguées d'une génération à l'autre. Les régions de l'Atlantique et des Prairies affichaient les pourcentages de propriétaires les plus élevés (plus de 75 %). La région de l'Atlantique et celle formée du Manitoba et de la Saskatchewan avaient également les taux les plus élevés de propriétaires n'ayant pas d'hypothèque (43 %). Par contraste, le Québec affichait le taux le plus faible (58 %) de propriétaires-occupants au pays. Le fait d'être propriétaire dépendait beaucoup du revenu après impôt des ménages. Même après correction pour tenir compte de la taille du ménage 3 , on a remarqué que le revenu influait grandement sur le choix que les gens ont fait de devenir propriétaire ou non. Á titre d'exemple, seulement 40 % des ménages du quintile de revenu inférieur étaient propriétaires de leur logement, comparativement à 85 % des ménages du quintile supérieur. Le fait d'être propriétaire était également lié à la composition du ménage, plus particulièrement à la présence d'un deuxième adulte dans le ménage. En effet, les proportions de propriétaires chez les ménages composés d'une personne et chez les parents seuls (43 % et 36 % respectivement) étaient considérablement inférieures à celles chez les couples et les autres ménages (80 % et 71 % respectivement). Á tous les échelons de revenu, les proportions de propriétaires chez les ménages composé d'un seul adulte (parent seul et une personne) étaient de beaucoup inférieures à celles des ménages comptant plus d'un adulte (couples et autres ménages). Á titre d'exemple, le pourcentage de propriétaires chez les ménages composé d'un seul adulte s'élevait à 28 % dans le quintile inférieur, par rapport à 55 % chez les ménages comptant plus d'un adulte du même quintile, et à 66 % comparativement à 90 % dans le quintile supérieur (données non indiquées). Un logement sur sept nécessitait des réparations majeures ou était de taille inappropriéeEn 2000, la vaste majorité (86 %) des ménages habitaient un logement qui n'avait pas besoin de réparations majeures (c'est-à-dire en bon état) et qui comptait suffisamment de chambres pour répondre à leurs besoins (de taille suffisante) (graphique B). Les ménages restants (14 %) occupaient des logements ne répondant pas aux normes relatives à l'état ou à la taille : 8,3 % occupaient des logements nécessitant des réparations majeures, 5,1 %, des logements de taille inappropriée et 0,5 %, des logements de taille inappropriée et nécessitant des réparations majeures. Les locataires étaient plus susceptibles que les propriétaires de vivre dans un logement ne répondant pas aux normes, particulièrement en ce qui concerne la taille : 11 % des locataires par rapport à 3 % des propriétaires (tableau 2). Quelque 8 % des propriétaires ayant une hypothèque vivaient dans un logement nécessitant des réparations majeures. Ce sont les mères seules et les « autres ménages » qui affichaient les taux les plus élevés d'occupation d'un logement qui ne satisfaisait pas aux normes relatives à l'état (10 %) et qui présentaient les proportions les plus élevées d'occupation d'un logement de taille inappropriée (15 % et 14 % respectivement). La proportion de couples sans enfants occupant un logement qui ne satisfaisait pas aux normes relatives à l'état ou à la taille (10 %) équivalait seulement aux deux tiers de la proportion correspondante de couples avec enfants (15 %). Chez ces deux groupes, la majorité des logements nécessitaient des réparations majeures. Cependant, les couples avec enfants étaient quatre fois plus susceptibles que les couples sans enfants de vivre dans un logement de taille inappropriée. Un ménage rural sur huit (13 %) occupait un logement ayant besoin de réparations majeures, comparativement à 8 % des ménages urbains. La proportion des ménages vivant dans un logement ne répondant pas aux normes relatives à l'état ou à la taille était près de trois fois plus élevée dans le quintile de revenu inférieur (21 %) que dans le quintile de revenu supérieur (8 %). (Ces données ne permettent toutefois pas de distinguer les ménages qui avaient la capacité ou la possibilité de modifier l'état de leur logement de ceux qui ne le pouvaient pas.) Le mauvais état et la taille inappropriée du logement étaient souvent liés à la capacité financièreDans l'ensemble, les ménages ont dépensé environ le cinquième (21 %) de leur revenu après impôt pour se loger (tableau 2). Les occupants de logements ne répondant pas aux normes relatives à l'état ou à la taille affichaient également un ratio médian des dépenses de logement supérieur. Mentionnons, par exemple, que même si les locataires dépensaient 28 % de leur revenu pour se loger, 19 % d'entre eux occupaient un logement nécessitant des réparations majeures ou de taille inappropriée. Des résultats similaires ont été relevés chez les ménages composés d'une mère seule et les ménages du quintile de revenu inférieur. Chez ces groupes, environ un ménage sur quatre vivait dans un logement ne répondant pas aux normes, alors qu'ils dépensaient environ le tiers de leur revenu pour se loger 4 , ce qui laisse entendre qu'ils n'avaient pas les moyens d'améliorer leur situation. Toutefois, ce ne sont pas tous les ménages affichant un ratio de dépenses de logement élevé qui habitaient des logements ne satisfaisant pas aux normes. Les femmes vivant seules, par exemple, consacraient 29 % de leur revenu après impôt au logement, mais seulement 10 % d'entre elles occupaient un logement nécessitant des réparations majeures ou de taille inappropriée. Le ratio médian masquait une grande répartitionLa répartition des ménages suivant le ratio des dépenses de logement différait grandement selon le mode d'occupation. Pas moins de 82 % des propriétaires n'ayant pas d'hypothèque se situaient dans les échelons inférieurs de l'échelle de répartition, c'est-à-dire qu'ils dépensaient moins de 20 % de leur revenu après impôt au logement (graphique C). Tant chez les locataires que chez les propriétaires ayant une hypothèque, la répartition des ménages atteignait un sommet dans la tranche allant de 20,0 % à 29,9 %. Toutefois, la répartition des locataires fluctuait moins que celle des propriétaires ayant une hypothèque. Un peu plus d'un locataire sur cinq, comparativement à seulement un propriétaire ayant une hypothèque sur huit, dépensait 40 % ou plus de son revenu après impôt pour se loger. Les dépenses de logement étaient importantes chez les ménages des quintiles inférieurs de revenuLes locataires ont dépensé une plus grande proportion de leur revenu pour se loger parce que la majorité d'entre eux se situaient dans les deux quintiles inférieurs de revenu. Chez les locataires et les propriétaires ayant une hypothèque et appartenant au même quintile de revenu, les propriétaires ont dépensé un pourcentage légèrement plus élevé de leur revenu au logement 5 . Dans le quintile de revenu inférieur, les locataires et les propriétaires ayant une hypothèque ont dépensé presque 40 % de leur revenu pour se loger (tableau 3). Á l'opposé, les propriétaires n'ayant pas d'hypothèque se situant dans le même quintile ont consacré 21 % de leur revenu au logement. Le pourcentage de propriétaires n'ayant pas d'hypothèque était presque constant dans les quintiles de revenu — ils se situaient à peu près au tiers de chaque quintile (de 30 % à 37 %). En revanche, le pourcentage de propriétaires ayant une hypothèque augmentait selon le revenu. Seulement 9 % des ménages du quintile inférieur étaient des propriétaires ayant une hypothèque, comparativement à 50 % des ménages du quintile supérieur. Le fardeau du coût du logement des ménages du quintile de revenu inférieur diminuait considérablement si le logement n'était pas grevé d'une hypothèque. Les dépenses de logement ne semblent pas faciles à gérer pour les ménages du quintile de revenu inférieur à moins qu'ils ne soient déjà propriétaires de leur logement — mais moins d'un tiers étaient dans cette situation. Factorisation des préférencesCertains ménages consacrent une proportion élevée de leur revenu aux dépenses de logement parce qu'ils préfèrent habiter un logement plus spacieux ou parce qu'ils veulent liquider leur hypothèque le plus rapidement possible. Par ailleurs, certains ménages peuvent ne pas avoir la capacité de réduire leurs dépenses de logement. Leurs choix sont limités par la disponibilité de logements abordables qui répondent à leurs besoins. Afin de mieux comprendre la situation des ménages qui semblent avoir peu de choix quand arrive le temps de se choisir un logement, la dernière partie du présent article porte sur les ménages à faible revenu. En 2000, 11 % des ménages se trouvaient en situation de faible revenu (voir Source des données et définitions). Les ménages composés d'une personne représentaient 49 % des ménages à faible revenu, mais seulement 22 % des ménages n'étant pas à faible revenu (graphique D). L'autre groupe sur-représenté était celui des parents seuls (15 %). Plus précisément, les mères seules représentaient 14 % des ménages à faible revenu et seulement 3 % des ménages n'étant pas à faible revenu. En fait, plus du tiers des mères seules touchaient un faible revenu. En outre, près des trois quarts des ménages à faible revenu étaient locataires, comparativement à un peu plus du quart des ménages n'étant pas à faible revenu. Les ménages à faible revenu étaient plus susceptibles d'occuper un logement ne répondant pas aux normesDans la mesure où; les ménages à faible revenu ont des choix limités en fait de logement, on pourrait s'attendre à ce qu'ils éprouvent plus de difficultés touchant l'état et la taille de leur logement. En effet, un ménage à faible revenu sur quatre occupait un logement de taille inappropriée ou nécessitant des réparations majeures, comparativement à environ un ménage sur huit n'étant pas à faible revenu (graphique E). Les ménages à faible revenu étaient trois fois plus susceptibles que les ménages n'étant pas à faible revenu de vivre dans un logement comptant un nombre insuffisant de chambres. Ils étaient aussi une fois et demie plus susceptibles d'habiter un logement nécessitant des réparations majeures. Les locataires à faible revenu consacraient près de la moitié de leur revenu au logementEn outre, le ratio médian des dépenses de logement des ménages à faible revenu (39 %) était le double de celui des ménages n'étant pas à faible revenu (20 %) (tableau 4). Les locataires à faible revenu, qui représentaient 70 % de tous les ménages à faible revenu, consacraient une proportion encore plus importante de leur revenu aux dépenses de logement (42 %). Les locataires à faible revenu qui habitaient des logements non subventionnés dépensaient 48 % de leur revenu pour se loger, tandis que ceux qui vivaient dans des logements subventionnés par l'État dépensaient beaucoup moins (31 %). Les propriétaires n'ayant pas d'hypothèque représentaient 24 % des ménages à faible revenu et consacraient 28 % de leur revenu après impôt au logement, tandis que les propriétaires ayant une hypothèque représentaient seulement 6 % des ménages à faible revenu et dépensaient 44 % de leur revenu après impôt pour se loger. SommaireLa majorité des ménages (67 %) étaient propriétaires de leur logement, mais les proportions de propriétaires variaient suivant plusieurs caractéristiques des ménages, principalement le revenu. Seulement 40 % des ménages du quintile de revenu inférieur étaient propriétaires, comparativement à 85 % de ceux du quintile de revenu supérieur. La majorité des ménages (86 %) habitaient un logement en bon état et de taille suffisante, et consacraient environ le cinquième de leur revenu après impôt aux dépenses de logement. Les ménages restants (14 %) éprouvaient certaines difficultés liées à l'état ou à la taille de leur logement, qui découlaient souvent de leur revenu insuffisant. Les ménages à faible revenu dépensaient en moyenne 39 % de leur revenu pour se loger et pourtant, un ménage sur quatre occupait un logement de taille inappropriée ou nécessitant des réparations majeures. Près de trois ménages à faible revenu sur quatre étaient locataires et ceux qui habitaient des logements subventionnés par l'État avaient un fardeau considérablement moindre au chapitre des dépenses de logement. Le fait d'être propriétaire d'un logement libre d'hypothèque avait une incidence favorable sur le ratio des dépenses de logement des ménages à faible revenu et des ménages âgés. En général, le ratio des dépenses de logement des ménages composés d'un seul adulte était plus susceptible d'être élevé. Les parents seuls et les « autres ménages » étaient plus susceptibles d'éprouver des difficultés touchant l'état ou la taille de leur logement en raison de leur pourcentage élevé dans le quintile de revenu inférieur. Enfin, plus d'un locataire sur cinq dépensait 40 % ou plus de son revenu après impôt pour se loger, ce qui représente un chiffre significatif, car 70 % des ménages à faible revenu occupaient des logements locatifs.
Notes
Références
AuteurSophie Lefebvre est au service de la Division de l'analyse des enquêtes sur le travail et les ménages. On peut communiquer avec elle au (613) 951-5870 ou à perspective@statcan.gc.ca.
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