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L'emploi et le revenu en perspective - Octobre 2007

L'intégration économique des enfants d'immigrants

Boris Palameta

On a beaucoup écrit sur l'écart croissant des gains et des taux de faible revenu entre les nouveaux immigrants au Canada et leurs homologues nés au Canada (Picot et Hou, 2003; Frenette et Morissette, 2003; Aydemir et Skuterud, 2004; Picot, Hou et Coulombe, 2007). Toutefois, les défis liés à l'intégration des immigrants dépassent souvent la première génération. Si les enfants des immigrants — la deuxième génération — connaissent des obstacles à l'intégration sociale et économique semblables à ceux rencontrés par leurs parents, le faible statut socioéconomique peut persister, ce qui risque de créer des classes marginales en permanence. Par exemple, dans certains cas en Europe, le faible niveau de scolarité et le faible statut socioéconomique de la génération des parents sont reliés à un niveau de scolarité relativement faible des enfants d'immigrants, qui obtiennent de moins bons résultats sur le marché du travail (Österberg, 2000; Nielsen, Rosholm, Smith et Husted, 2001; Van Ours et Veenman, 2002, 2003). On suppose également que la deuxième génération est désavantagée dans certaines collectivités d'immigrants aux États-Unis (Zhou, 1997), même si les preuves empiriques sont limitées en raison du manque de renseignements sur le lieu de naissance des parents.

Pour plusieurs bonnes raisons, de tels scénarios sur le désavantage de la deuxième génération ne s'appliquent peut-être pas au Canada. Premièrement, les immigrants sont en moyenne tout aussi scolarisés, sinon plus que les personnes nées au pays, surtout parce que l'instruction pèse lourd dans les critères d'admission au Canada. Deuxièmement, le niveau de scolarité des enfants d'immigrants a tendance à dépasser celui de leurs pairs dont les deux parents sont nés au pays (Boyd et Grieco, 1998; Boyd, 2002; Hansen et Kučera, 2004). Troisièmement, le Canada est l'un des deux seuls pays de l'OCDE (avec l'Australie) où la deuxième génération réussit aussi bien que les personnes dont les parents sont nés au pays en ce qui concerne les tests normalisés de mathématiques et de lecture subis par les jeunes de 15 ans (OCDE, 2007)1. Quatrièmement, la corrélation entre les gains des parents et les gains éventuels de leurs enfants a tendance à être faible au Canada, et ce, pour les immigrants et les non-immigrants (Aydemir, Chen et Corak, 2005). Par conséquent, même si l'infériorité des gains des immigrants par rapport à ceux des personnes nées au pays s'accentue, cela ne signifie pas nécessairement que les enfants des immigrants s'en tireront moins bien que les enfants dont les parents sont nés au Canada.

On utilise souvent le niveau de scolarité élevé de la deuxième génération au Canada — parfois appelé le « principal héritage de l'immigration » — pour expliquer les gains et les salaires plus élevés de la deuxième génération par rapport à ceux de la troisième génération et des générations suivantes de Canadiens (Hum et Simpson, 2004). Cependant, le rendement de la scolarité peut varier selon la région d'origine des parents (Aydemir, Chen et Corak, 2005).

La plupart des recherches antérieures sur la deuxième génération au Canada ont porté sur des cohortes de personnes plus âgées et, dans la majorité des cas, leurs parents venaient des États-Unis, du Royaume-Uni ou de l'Europe, avant que la Loi sur l'immigration au Canada ne soit modifiée dans les années 1960. Ces modifications ont entraîné l'abolition de l'origine nationale comme critère d'admission et ont marqué le début d'une nouvelle ère d'immigration de pays d'origine non traditionnels, surtout de l'Asie. Le présent article porte sur les jeunes Canadiens de la deuxième génération, nés entre 1967 et 1982, et dont, dans bien des cas, les parents viennent de pays d'origine non traditionnels.

On compare les caractéristiques familiales, la répartition géographique, le niveau de scolarité et la participation à la vie active des Canadiens de la deuxième génération, âgés de 17 à 29 ans, à ceux de leurs pairs dont les parents sont nés au pays (voir Source des données et définitions). En outre, on examine, au cours d'une période de six ans, les salaires et les gains des membres de la cohorte qui travaillent au lieu de fréquenter l'école. Des modèles de régression servent à déterminer le rôle que des variables telles que la scolarité, l'emplacement géographique et la naissance d'un enfant jouent pour expliquer les différences de gains entre la deuxième génération et les autres jeunes Canadiens. L'examen des personnes âgées de 17 à 29 ans peut donner une image un peu incomplète des nouveaux venus sur le marché du travail puisqu'on ne peut saisir les résultats de ceux qui fréquentaient l'école à ces âges. Néanmoins, les jeunes cohortes servent souvent à analyser les résultats sur le marché du travail de la deuxième génération (par exemple, Maani, 1994; Nielsen, Rosholm, Smith et Husted, 2001; Van Ours et Veenman, 2002), puisque les enfants des immigrants provenant de pays d'origine non traditionnels sont moins représentés dans les échantillons de personnes plus âgées.

Les jeunes de la deuxième génération sont moins dispersés géographiquement que leurs pairs dont les parents sont nés au pays

Puisque les membres de tous les groupes avaient en moyenne 23 ou 24 ans lorsqu'ils ont été interviewés pour la première fois (tableau 1), les différences entre les autres caractéristiques ne sont probablement pas liées à l'âge.

Près de 9 jeunes nouveaux immigrants sur 10 — et 6 jeunes immigrants établis sur 10 — avaient une langue maternelle autre que le français ou l'anglais. Une minorité considérable (40 %) des Canadiens de la deuxième génération avaient également une langue maternelle autre que le français ou l'anglais. La majorité des jeunes immigrants faisaient partie d'une minorité visible, tout comme une minorité importante (30 %) de jeunes dont les deux parents sont immigrants. Des points de vue linguistique et ethnique, ceux ayant un seul parent immigrant ressemblaient davantage à ceux ayant des parents nés au pays qu'à ceux dont les deux parents sont immigrants — seulement 4 % faisaient partie d'une minorité visible et moins de 2 % avaient une langue maternelle autre que le français ou l'anglais.

Les jeunes immigrants et les jeunes de la deuxième génération sont bien plus concentrés géographiquement que les autres jeunes Canadiens. Ils sont plus susceptibles de vivre en Ontario ou en Colombie-Britannique et moins susceptibles que les autres Canadiens de vivre dans les provinces de l'Atlantique, en Saskatchewan ou au Québec. En fait, le Québec compte le plus grand nombre de jeunes de la troisième génération et des générations suivantes, suivi de l'Ontario; de loin, le plus grand nombre de jeunes immigrants et de jeunes de la deuxième génération se retrouve cependant en Ontario, suivi de la Colombie-Britannique. L'Ontario et la Colombie-Britannique sont les deux provinces qui accueillent le plus d'immigrants, et la plupart des enfants de ces derniers choisissent d'y rester2.

Une majorité massive de jeunes immigrants et de jeunes dont les deux parents sont immigrants, ainsi qu'une légère majorité de jeunes dont un parent est immigrant, vivent dans les grands centres urbains. Par contre, près de 3 jeunes Canadiens sur 10 dont les parents sont nés au pays vivent dans de petites villes ou dans des régions rurales.

Les jeunes de la deuxième génération sont plus susceptibles de vivre avec leurs parents, de retarder le mariage et la naissance d'un enfant

Les jeunes hommes et les jeunes femmes dont les deux parents sont immigrants étaient plus susceptibles que leurs homologues dont les deux parents sont nés au pays de vivre avec leurs parents. Par ailleurs, même si la majorité des jeunes de la troisième génération et des générations suivantes qui vivaient avec leurs parents pendant la première année ont déménagé à un moment donné au cours des cinq années suivantes, la plupart des hommes de la deuxième génération et la moitié des femmes de la deuxième génération sont demeurés avec leurs parents durant les six années (tableau 2).

Comme ils vivent avec leurs parents plus longtemps, les jeunes de la deuxième génération retardent également le mariage et la naissance d'un enfant par rapport à ceux dont les parents sont nés au pays. La dernière année des interviews, 6 femmes de la troisième génération et des générations suivantes sur 10 s'étaient mariées à un moment donné dans leur vie, et près de la moitié avaient eu un enfant. À titre de comparaison, moins de la moitié des femmes dont les deux parents sont immigrants s'étaient mariées et seulement un tiers avaient eu un enfant. Chez les hommes de la deuxième génération dont les deux parents sont immigrants, 7 sur 10 ne s'étaient jamais mariés la dernière année de leur interview, et seulement 2 sur 10 avaient eu un enfant. Ces différences ne sont pas liées à l'âge puisque l'âge moyen était semblable.

Les jeunes de la deuxième génération sont plus scolarisés et moins susceptibles de décrocher de l'école secondaire

Il y avait peu d'écart entre les groupes pour ce qui est de l'activité scolaire. Entre 45 % et 55 % des jeunes femmes étaient des étudiantes lorsqu'elles ont été interviewées pour la première fois, et il n'y avait pas de différences significatives entre les groupes. Parmi les jeunes hommes, seulement ceux dont les deux parents sont immigrants étaient nettement plus susceptibles que la troisième génération d'être des étudiants.

Puisque bon nombre des membres de l'échantillon étaient aux études, les différences entre les niveaux de scolarité ont été examinées uniquement pour ceux qui n'étudiaient pas à temps plein ou partiel. Tout comme le révèlent les études antérieures sur les cohortes plus âgées, les enfants d'immigrants avaient tendance à être plus scolarisés que ceux dont les parents sont nés au pays. Bien que les résultats ayant trait au niveau de scolarité reposent sur la première année dans l'échantillon et ne représentent donc que ceux qui ne fréquentaient pas l'école à ce moment (moins de la moitié de la population), on retrouve une tendance semblable si on se reporte à l'année 6, où la majorité de la population avait alors terminé ses études.

Les enfants de sexe masculin dont un ou les deux parents sont immigrants étaient nettement moins susceptibles que ceux de la troisième génération d'abandonner leurs études secondaires, même si aucune différence significative dans la proportion des diplômés universitaires n'a été constatée entre les groupes3.

Les jeunes femmes dont les deux parents sont immigrants avaient un taux de décrochage de l'école secondaire remarquablement bas, nettement inférieur à tous les autres groupes; cependant, une fois de plus, aucune différence significative n'a été constatée entre les groupes pour ce qui est de l'obtention d'un grade universitaire4.

Dans l'ensemble, les jeunes hommes et les jeunes femmes dont les deux parents sont immigrants avaient étudié en moyenne une année de plus que leurs homologues dont les parents sont nés au pays.

Les femmes de la deuxième génération sont plus susceptibles d'être occupées et ont des gains supérieurs

Trois mesures de l'activité sur le marché du travail ont été compilées : la proportion de personnes occupées pendant toute l'année au cours de la première année dans l'échantillon, la proportion de personnes ayant eu au moins une période de chômage pendant l'année, et la proportion de personnes qui ne travaillaient pas (qui étaient en chômage ou inactives) pendant toute l'année. Les étudiants à temps plein et à temps partiel étaient exclus (tableau 3).

Aucune différence significative n'existait entre les groupes de jeunes hommes pour les trois mesures. Dans le cas des jeunes femmes, pour les trois mesures, celles dont les deux parents sont immigrants s'en tiraient mieux, de façon significative, que celles dont les parents sont nés au pays : elles étaient plus susceptibles de travailler toute l'année, moins susceptibles d'avoir une période de chômage, et moins susceptibles de ne pas travailler pendant toute l'année.

Les gains horaires (emploi principal) et annuels (tous les emplois) ont été totalisés pour tous les groupes, pour la première année d'interview. Les étudiants à temps plein et à temps partiel ainsi que les personnes qui avaient des gains provenant d'un travail autonome ont été exclus. Aucune différence significative n'a été constatée dans les gains horaires ou annuels des jeunes hommes. Toutefois, pour les femmes, le scénario observé au sujet du niveau de scolarité et de l'activité sur le marché du travail s'est répété : celles dont les deux parents sont immigrants s'en tiraient mieux, leurs gains étant nettement plus élevés.

Des gains plus élevés sont généralement attribuables à des niveaux de scolarité plus élevés. Toutefois, dans le cas présent, il faut examiner d'autres variables telles que l'emplacement géographique. L'Ontario et la Colombie-Britannique, où les jeunes de la deuxième génération sont concentrés, offrent peut-être des emplois mieux rémunérés dans des entreprises plus grandes. Même si les écarts entre les niveaux de scolarité des femmes de la deuxième et de la troisième génération ne sont pas si grands, les femmes de la deuxième génération obtiennent peut-être un meilleur rendement de leur scolarité en raison de l'endroit où elles vivent.

L'état matrimonial et la présence d'enfants pourraient constituer d'autres facteurs importants. Le report du mariage ou de la naissance d'un enfant a généralement des effets positifs sur les gains des femmes, et les jeunes femmes de la deuxième génération étaient moins susceptibles de s'être mariées ou d'avoir eu des enfants que leurs homologues de la troisième génération et des générations suivantes.

Pour examiner ces possibilités, nous avons établi des modèles de croissance hiérarchiques. Comme les modèles de régression, les modèles hiérarchiques permettent d'examiner l'effet d'une variable alors que toutes les autres demeurent constantes. Ils offrent l'avantage supplémentaire d'estimer la variable dépendante non seulement à un moment donné, mais aussi son taux de variation dans le temps. Par exemple, on peut comparer les Canadiens de la deuxième et de la troisième génération non seulement selon leurs gains moyens au point de départ (l'année 1), mais aussi selon le taux moyen de croissance de leurs gains pendant la période de six ans de l'enquête (voir Modèles de croissance hiérarchiques).

Avantage lié aux gains chez les jeunes femmes dont les deux parents sont immigrants

Chaque modèle permet de comparer les gains horaires et annuels de chacun des divers groupes d'immigrants et de la deuxième génération avec ceux de leurs homologues de la troisième génération et des générations suivantes, une fois les autres facteurs (tels que l'âge, la scolarité et la province) pris en compte7.

Lorsqu'on tient compte seulement de l'âge et du panel (modèle 1), les femmes immigrantes établies ainsi que les femmes dont les deux parents sont immigrants ont, de manière significative, des gains horaires plus élevés l'année 1 que leurs homologues dont les deux parents sont nés au pays, soit un écart d'environ 13 % et 19 % respectivement (graphique A)8. En outre, étant donné que les taux de croissance des gains parmi les divers groupes ne sont pas différents de façon significative les uns des autres, ces avantages initiaux se maintiennent au cours de la période de six ans9.

Quels sont les facteurs liés à l'avantage relatif des gains horaires chez les femmes immigrantes établies et les femmes dont les deux parents sont immigrants? L'avantage présent dans le modèle 1 se maintient lorsque l'état matrimonial et les enfants s'ajoutent au tableau (modèle 2). Autrement dit, l'avantage ne peut pas s'expliquer par les différences entre les groupes en ce qui concerne l'état matrimonial ou la présence d'enfants. Lorsqu'on tient compte de la scolarité (modèle 3), l'avantage diminue légèrement (passant de 19 % à 18 %) chez les jeunes femmes dont les deux parents sont immigrants, peut-être en raison de leur taux de décrochage du secondaire plus faible.

Toutefois, lorsque les variables géographiques (province ou région, lieu de résidence en milieu rural ou urbain, et taille du lieu de résidence) sont ajoutées (modèle 4), l'avantage relatif aux gains des femmes immigrantes établies n'est plus statistiquement significatif et, chez les femmes dont les deux parents sont immigrants, il chute à environ 10 %. Par conséquent, un peu moins de la moitié de l'avantage salarial des jeunes femmes dont les deux parents sont immigrants peut être attribuable à leur tendance à se concentrer dans les grands centres urbains de l'Ontario et de la Colombie-Britannique, tandis que les jeunes femmes dont les parents sont nés au Canada sont réparties plus également, des populations appréciables vivant dans les villes plus petites et les zones rurales des régions moins économiquement prospères telles que le Québec et le Canada atlantique.

La concentration géographique a également entraîné des gains horaires plus élevés chez les jeunes femmes immigrantes nouvellement arrivées au pays qu'ils ne l'auraient été si la répartition de ces femmes avait été plus uniforme. Dans les modèles 1 à 3, leurs salaires ne sont pas différents de manière significative de ceux des femmes dont les parents sont nés au pays. Cependant, lorsqu'on tient compte de la concentration géographique dans le modèle 4, le désavantage devient évident.

Les jeunes femmes dont les deux parents sont immigrants avaient également un avantage important en matière de gains annuels par rapport à celles dont les parents sont nés au pays. Si l'on tient compte seulement de l'âge et du panel (modèle 1), leurs gains étaient en moyenne 39 % plus élevés. En outre, les taux de croissance des gains annuels n'étaient pas différents de manière significative pour les deux groupes, ce qui signifie que l'avantage s'est maintenu pendant toute la période de six ans de l'étude.

Une grande partie de l'avantage des gains annuels est attribuable au fait que les femmes dont les deux parents sont immigrants sont moins susceptibles d'avoir des enfants que leurs homologues de la troisième génération et des générations suivantes. Lorsqu'on tient compte de l'état matrimonial et de la présence d'enfants, l'avantage des gains chute, passant de 39 % à 26 %10. Il recule légèrement à 25 % lorsqu'on ajoute la scolarité, mais dégringole abruptement à 13 % lorsque les variables géographiques sont ajoutées, ce qui indique encore une fois l'effet de la concentration géographique. Les caractéristiques de l'emploi et de l'employeur, telles que le travail à temps plein, l'emploi dans une grande entreprise, la syndicalisation, la profession et l'industrie, contribuent également à une partie de l'avantage des gains. Lorsque ces caractéristiques sont ajoutées (modèle 5), la différence entre les jeunes femmes dont les deux parents sont immigrants et leurs homologues dont les parents sont nés au pays n'est plus statistiquement significative.

Chez les jeunes hommes, peu de différences entre ceux dont les parents sont immigrants et ceux dont les parents sont nés au pays

Hormis un avantage de 9 % dans le modèle 2 chez les jeunes hommes dont un des parents est immigrant, aucune différence significative quant aux gains horaires n'a été observée entre les jeunes hommes dont les parents sont immigrants et ceux dont les parents sont nés au pays. Les jeunes hommes nouvellement arrivés au pays, toutefois, avaient un désavantage au chapitre des gains horaires de 14 % à 17 % comparativement à ceux dont les parents sont nés au pays. Étant donné que les taux de croissance ne sont pas différents pour les deux cas, ce désavantage a persisté dans l'ensemble de la période de six ans.

On n'a guère trouvé d'indices de différences statistiquement significatives en ce qui concerne les gains annuels entre les groupes. Les coefficients des gains étaient toujours élevés et négatifs chez les immigrants — aussi bien les nouveaux immigrants que les immigrants établis — et les jeunes hommes dont les deux parents sont immigrants, mais la forte variabilité des gains au sein de chacun de ces groupes empêchait les résultats d'être statistiquement significatifs. Lorsqu'on tient compte de toutes les autres variables (modèle 5), les hommes immigrants établis avaient, de manière significative, des gains annuels plus faibles l'année 1 (à peu près 21 % plus faibles) que ceux dont les parents sont nés au pays. Toutefois, cela était contrebalancé par le taux de croissance des gains plus élevé d'environ 5 % chez les hommes immigrants établis, ce qui leur permettait de rattraper leurs homologues de la troisième génération et des générations suivantes.

Un désavantage des gains chez certains jeunes hommes de minorités visibles dont les deux parents sont immigrants

Certaines données du recensement suggèrent que le rendement de la scolarité sur les gains chez les hommes canadiens de 25 à 37 ans dont les parents sont immigrants varie selon la région d'origine des parents (Aydemir, Chen et Corak, 2005). Par exemple, les hommes dont les parents proviennent de l'Europe de l'Est ou de l'Europe du Sud, et ceux dont les parents proviennent des Caraïbes, de l'Amérique centrale, de l'Amérique du Sud ou de l'Océanie, gagnaient 8 % et 28 % de moins respectivement que ceux dont les parents proviennent de pays d'origine traditionnels d'Amérique du Nord et d'Europe du Nord ou de l'Ouest, malgré leur niveau de scolarité presque équivalent. De plus, les hommes dont les parents proviennent d'Afrique ou d'Asie gagnaient aussi 8 % de moins que ceux dont les parents proviennent de pays d'origine traditionnels, malgré le fait que près du double d'entre eux détenaient un grade universitaire. Chez les femmes, les gains étaient plus étroitement liés à la scolarité — celles dont les parents proviennent d'Afrique ou d'Asie avaient les taux d'obtention d'un grade universitaire les plus élevés et gagnaient également le plus.

La petite taille des échantillons de la présente étude empêche la division des personnes dont les deux parents sont immigrants en groupes selon la région d'origine des parents. Néanmoins, l'appartenance à une minorité visible est une approximation utile, puisque la plupart des personnes dont les parents proviennent de pays d'origine non traditionnels autres que l'Europe de l'Est ou du Sud sont susceptibles d'appartenir à une minorité visible; en revanche, la plupart des personnes dont les parents proviennent de pays d'origine traditionnels n'appartiennent probablement pas à une minorité visible.

Lorsqu'on tient compte de toutes les autres variables (modèle 5), les jeunes hommes qui appartiennent à une minorité visible et dont les deux parents sont immigrants gagnaient environ 38 % de moins l'année 1 que leurs homologues dont les parents sont nés au pays (graphique B)11. Par ailleurs, les hommes dont les deux parents sont immigrants et qui n'appartiennent pas à une minorité visible n'étaient pas différents de ceux dont les parents sont nés au pays. Chez les jeunes femmes dont les deux parents sont immigrants, l'ampleur des coefficients des gains était très semblable entre les minorités visibles et les autres; dans l'un et l'autre cas, il n'y avait aucune différence significative par rapport aux jeunes femmes dont les parents sont nés au pays.

Conclusion

Les jeunes Canadiens de la deuxième génération âgés de 17 à 29 ans, c'est-à-dire les jeunes hommes et les jeunes femmes nés au Canada de deux parents immigrants, divergent en plusieurs points de ceux dont les deux parents sont nés au pays. Certaines de ces différences peuvent influer sur leurs gains à leur entrée sur le marché du travail. Conformément aux recherches précédentes sur des populations plus âgées, les jeunes hommes et les jeunes femmes dont les deux parents sont immigrants avaient un niveau de scolarité plus élevé que leurs homologues dont les parents sont nés au pays, principalement en raison des taux de décrochage du secondaire nettement plus faibles. Cependant, les différences de gains entre les jeunes hommes et les jeunes femmes de la deuxième génération et leurs homologues de la troisième génération et des générations suivantes étaient en général attribuables à d'autres facteurs que la scolarité dans une sous-population ayant un taux élevé d'activité sur le marché du travail pendant la période de six ans de l'étude.

Lorsqu'on tient compte de la scolarité, les jeunes femmes dont les deux parents sont immigrants avaient toujours des gains horaires et annuels nettement plus élevés que celles dont les parents sont nés au pays, pendant toute la période de six ans. À peu près la moitié de l'avantage lié aux gains horaires peut s'expliquer par la répartition géographique. Les trois quarts des jeunes Canadiens dont les deux parents sont immigrants sont concentrés en Ontario et en Colombie-Britannique, et plus des trois quarts vivent dans de grands centres urbains. En revanche, la moitié de leurs homologues dont les parents sont nés au pays vivent dans des régions économiquement moins prospères telles que le Canada atlantique, le Québec, le Manitoba et la Saskatchewan, et environ 60 % vivent dans de petites villes et dans des régions rurales.

L'avantage au chapitre des gains annuels chez les jeunes femmes dont les deux parents sont immigrants est probablement largement attribuable à la concentration géographique. Toutefois, le fait que ces jeunes femmes étaient moins susceptibles d'être mariées ou d'avoir des enfants constitue un autre facteur important. Au bout de la période de six ans (à l'âge de 22 à 34 ans), moins de la moitié des femmes dont les deux parents sont immigrants avaient déjà été mariées, et seulement un tiers avaient donné naissance à un enfant ou en avaient adopté ou élevé un. En revanche, plus de 60 % des jeunes femmes dont les parents sont nés au pays avaient été mariées, et près de la moitié avaient eu des enfants.

La situation est fort différente chez les jeunes hommes de la deuxième génération. On n'a guère constaté d'avantage en matière de gains horaires ou annuels par rapport à leurs homologues de la troisième génération et des générations suivantes. En fait, il est difficile de faire des généralisations au sujet des jeunes hommes de la deuxième génération puisqu'ils ont tendance à avoir des gains plus hétérogènes que leurs homologues féminins. Une partie de cette hétérogénéité supplémentaire est attribuable au fait que l'appartenance à une minorité visible n'a pas d'effet sur les gains des femmes, mais que cet effet est considérable chez les hommes.

Chez les jeunes hommes nés au Canada de deux parents immigrants, les minorités visibles s'en sortent nettement moins bien. Toutes choses étant égales par ailleurs, leurs gains annuels sont moins élevés de manière significative que ceux des jeunes hommes dont les parents sont nés au pays. En revanche, les hommes de la deuxième génération qui n'appartiennent pas à une minorité visible ne sont pas différents de ceux dont les parents sont nés au pays; en fait, certains faits portent à croire que les gains horaires des hommes dont un des parents est immigrant pourraient être plus élevés. Ces résultats confirment ceux du recensement au sujet d'une population plus âgée (de 25 à 37 ans), qui indiquaient que les hommes de la deuxième génération dont les parents proviennent d'Afrique, d'Asie, des Caraïbes, ou d'Amérique centrale ou du Sud, et dont la plupart appartenaient à une minorité visible, avaient des niveaux de scolarité équivalents ou supérieurs à ceux dont les parents proviennent de pays d'origine traditionnels tels que l'Amérique du Nord et l'Europe du Nord et de l'Ouest, mais ils gagnaient moins que ces derniers (Aydemir, Chen et Corak, 2005).

Les explications quant aux faibles gains des immigrants de minorités visibles ont habituellement trait aux lacunes linguistiques et à la non-reconnaissance des diplômes ou des antécédents de travail étrangers. Ces explications ne s'appliquent probablement pas à leurs enfants, qui sont nés et ont été scolarisés au Canada. D'autres explications rattachées aux barrières culturelles, aux réseaux professionnels et à la discrimination systémique ne sont pas abordées dans le présent document parce que les données sont difficiles à obtenir (voir cependant Beck, Reitz et Weiner, 2002). L'Enquête sur la diversité ethnique de Statistique Canada révèle que dans bien des indicateurs de cohésion et d'intégration sociales (comme la confiance, le sentiment d'appartenance et la discrimination perçue), les minorités visibles obtiennent de moins bons résultats pour la deuxième génération que pour la première, ce qui suggère que même si les perspectives économiques s'améliorent pour bien des personnes de la deuxième génération, l'inclusion sociale ne s'améliore pas (Reitz et Banerjee, 2007).


Source des données et définitions

L'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) porte sur environ 97 % de la population canadienne, à l'exclusion des personnes vivant dans les territoires, dans les établissements institutionnels, dans les réserves indiennes ou dans les bases militaires. Chaque panel de répondants, qui comprend environ 15 000 ménages et 30 000 adultes, est suivi pendant une période de six années consécutives. Un nouveau panel est ajouté tous les trois ans et, par conséquent, deux panels se chevauchent toujours. Bien que les données sur trois panels complets soient disponibles (1993 à 1998, 1996 à 2001 et 1999 à 2004), seuls les chiffres des deux derniers ont été utilisés puisqu'on ne demandait pas quel était le pays de naissance des parents avant 1996.

L'échantillon (9 163) comprenait des personnes âgées de 17 à 29 ans pendant la première année du panel, qui ont été réparties en groupes selon leur lieu de naissance et celui de leurs parents :

Nouveaux immigrants de la première génération, 5,5 % de la population. Nés à l'extérieur du Canada, avaient vécu au Canada pendant moins de 10 ans lorsque le panel a débuté. La plupart sont arrivés lorsqu'ils étaient adolescents.

Immigrants établis de la première génération, 5,8 % de la population. Nés à l'extérieur du Canada, avaient vécu au Canada pendant au moins 10 ans lorsque le panel a débuté. La plupart sont arrivés avant l'âge de 12 ans (bien que certains soient arrivés plus vieux).

Deuxième génération, 10,1 % de la population. Personnes nées au Canada de deux parents immigrants.

La « génération 2,5 », 8,4 % de la population. Personnes nées au Canada d'un parent immigrant et d'un parent né au pays.

Canadiens de la troisième génération et des générations suivantes, 64,8 % de la population. Nés au Canada de deux parents nés au pays. (En raison de leur niveau de scolarité et de leur profil âge-gains différents, les Autochtones sont exclus.)

Les 5,4 % de la population qui restent n'ont pas été classés parce que leur lieu de naissance ou celui des parents était inconnu.

En plus des statistiques descriptives comparant les groupes susmentionnés selon leurs caractéristiques pendant la première année d'interview, on utilise des modèles afin de comparer les gains des groupes au cours de la période de six ans de l'échantillon.

Le test d'hypothèse a été réalisé à l'aide de poids bootstrap et de la version 9.0 de SUDAAN pour tenir compte de la conception complexe de l'EDTR.


Modèles de croissance hiérarchiques

L'échantillon

Pour étudier les écarts de gains horaires et annuels entre différents groupes, on a choisi un sous-échantillon de non-étudiants ayant un emploi rémunéré l'année 1 à partir de l'échantillon initial de personnes de 17 à 29 ans. Ce sous-échantillon avait une forte participation à la vie active, soit une moyenne d'environ cinq ans d'emploi rémunéré au cours de la période de six ans et une faible variabilité entre les groupes. (Modèles de croissance hiérarchiques - Tableau)

Les modèles hiérarchiques

Les modèles hiérarchiques sont tout indiqués pour examiner les résultats continus (comme les gains) dont les valeurs évoluent systématiquement au fil du temps.

Pourquoi hiérarchique? Au premier niveau se situent les trajectoires de la croissance individuelle; dans le cas le plus simple de croissance linéaire, la trajectoire de chaque personne peut être décrite avec un point d'intersection (point de départ) et une pente (taux de variation linéaire). Au deuxième niveau, on trouve les trajectoires moyennes, y compris les écarts individuels et de groupe par rapport à la moyenne. Ainsi, on peut examiner les différences liées aux points d'intersection et aux pentes.

Par exemple, examinons le modèle de croissance linéaire suivant pour les gains horaires (salaire) :

Niveau 1 :

    Yij = β0i + β1i(TIMEij) + εij

    où Yij correspond au logarithme des salaires, β0i est le point d'intersection (le logarithme du salaire initial de la personne i), TIME représente le nombre d'années depuis la première interview et β1i est la pente (le taux de variation du logarithme des salaires d'une année à l'autre).

    Niveau 2 :

      β0i = γ00 + μ0i

      où γ00 est le logarithme des salaires moyen et μ0i représente l'écart de la personne i par rapport à la moyenne.

      β1i = γ10 + μ1i

      où γ10 est la pente moyenne (croissance du logarithme des salaires) et μ1i est l'écart de la personne i par rapport à la moyenne.

      Combinaison des niveaux 1 et 2 :

      Yij = (γ00 + μ0i) + (γ10 + μ1i)TIMEij + εij

      Multiplication et réorganisation :

      Yij = [γ00 + γ10(TIMEij)] + [μ0i + μ1i(TIMEij)] + εij

      00 + γ10(TIMEij)] représente la trajectoire moyenne → effets fixes

      0i + μ1i(TIMEij)] représente les écarts individuels par rapport à la trajectoire moyenne → effets aléatoires

      Ajout de prédicteurs intemporels :

      Supposons que IMMPAR = 0 lorsque les parents sont nés au Canada, et 1 si les parents sont des immigrants.

        Niveau 1 : Yij = β0i + β1i(TIMEij) + εij

        Niveau 2 : β0i = γ00 + γ01(IMMPARi) + μ0i

          où γ00 est le point d'intersection moyen pour les personnes dont les parents sont nés au Canada et (γ00 + γ01) est le point d'intersection moyen pour les personnes dont les parents sont des immigrants.

          β1i = γ10 + γ11(IMMPARi) + μ1i

            où γ10 est la pente moyenne pour les personnes dont les parents sont nés au Canada et (γ10 + γ11) est la pente moyenne pour les personnes dont les parents sont des immigrants.

              Combinaison des niveaux 1 et 2, multiplication et réorganisation :

              Yij = [γ00 + γ10(TIMEij) + γ01(IMMPARi) + γ11(IMMPARi•TIMEij)] + [μ0i + μ1i(TIMEij)] + εij

              Accent sur les effets fixes :

              γ00 = le point d'intersection moyen pour les personnes dont les parents sont nés au Canada

              γ10 = la pente moyenne pour les personnes dont les parents sont nés au Canada

              γ01 = la différence moyenne quant au point d'intersection entre les personnes dont les parents sont nés au Canada et celles dont les parents sont des immigrants

              γ11 = la différence moyenne relative à la pente entre les personnes dont les parents sont nés au Canada et celles dont les parents sont des immigrants

              Ajout de prédicteurs temporels :

              Supposons que UNIV = 0 si la personne n'est pas un diplômé universitaire, et 1 si elle l'est.

                Niveau 1 : Yij = β0i + β1i(TIMEij) + β2i(UNIVij) + β3i(UNIVij•TIMEij) + εij

                Niveau 2 : β0i = γ00 + γ01(IMMPARi) + μ0i

                β1i = γ10 + γ11(IMMPARi) + μ1i

                β2i = γ20

                β3i = γ30

                Le modèle composite s'énoncerait comme suit :

                Yij = [γ00 + γ10(TIMEij) + γ01(IMMPARi) + γ11(IMMPARi•TIMEij) + γ20(UNIVij) + γ30(UNIVij•TIMEij)]+ [μ0i + μ1i(TIMEij)] + εij

                Accent sur les effets fixes :

                γ00 = salaire initial moyen (logarithme) des personnes sans diplôme universitaire dont les parents sont nés au Canada

                γ00 + γ01 = salaire initial moyen des personnes sans diplôme universitaire dont les parents sont des immigrants

                γ00 + γ20 = salaire initial moyen des diplômés universitaires dont les parents sont nés au Canada

                γ00 + γ01+ γ20 = salaire initial moyen des diplômés universitaires dont les parents sont des immigrants

                γ10 = taux de croissance salariale moyen pour les personnes sans diplôme universitaire dont les parents sont nés au Canada

                γ10 + γ11 = taux de croissance salariale moyen pour les personnes sans diplôme universitaire dont les parents sont des immigrants

                γ10 + γ30 = taux de croissance salariale moyen pour les diplômés universitaires dont les parents sont nés au Canada

                γ10 + γ11+ γ30 = taux de croissance salariale moyen pour les diplômés universitaires dont les parents sont des immigrants

                Les niveaux initiaux et les taux de croissance aussi bien pour les gains horaires (taux salarial pur) que pour les gains annuels (taux salarial plus les heures travaillées) ont été estimés. Étant donné que les hommes et les femmes ont tendance à avoir des taux de croissance des gains différents, leurs résultats respectifs ont été estimés séparément. Chacun des quatre résultats (gains horaires et annuels des hommes, et gains horaires et annuels des femmes) a été estimé au moyen de cinq modèles.

                Le modèle 1 était fondé sur les prédicteurs des générations au Canada, de l'âge à l'année 1 et du panel (1996 à 2001 ou 1999 à 2004). Les modèles subséquents ajoutaient des prédicteurs temporels : le modèle 2, l'état matrimonial (et, pour les femmes, la présence d'enfants5); le modèle 3, la scolarité; le modèle 4, les caractéristiques géographiques (province ou région, lieu de résidence en milieu rural ou urbain et taille de ce lieu); et le modèle 5, les caractéristiques de l'emploi et de l'employeur (taille de l'entreprise, syndicalisation, profession, industrie et travail à temps plein ou à temps partiel).

                En plus de nouvelles variables, chaque modèle conservait toutes les variables du modèle précédent, ce qui fait que le modèle 5 contenait l'ensemble complet des prédicteurs. Chaque modèle comprenait également une mise à l'essai des paramètres pour la croissance linéaire (temporelle) et les interactions entre chacune des autres variables et le temps pour déterminer les différences ayant trait aux taux de croissance. Un paramètre quadratique (carré temporel) a été ajouté à chaque modèle pour faire des essais en vue de déceler des taux de croissance en décélération6. Les interactions possibles entre les générations au Canada et d'autres prédicteurs tels que la scolarité, la province, la taille du lieu de résidence et la présence d'enfants ont été étudiées, mais les paramètres d'interaction n'étaient pas statistiquement significatifs et ont donc été éliminés des modèles. Pour chaque modèle, seuls les effets fixes sont indiqués, puisque les effets aléatoires ne peuvent pas être estimés avec précision au moyen des données pondérées d'un plan d'enquête complexe.


                Notes

                1. Les résultats des élèves de la deuxième génération sont particulièrement inférieurs à ceux de leurs pairs dont les parents sont nés au pays dans le cas de l'Allemagne, de la Belgique, des Pays-Bas, de la Suisse, de l'Autriche et de la France.
                2. La répartition régionale de la sous-population des jeunes ne vivant pas avec leurs parents est semblable à celle illustrée au tableau 1.
                3. Bien que l'ampleur de la différence entre certaines paires de groupes semble assez considérable, une erreur importante est associée à ces estimations en raison de la petite taille de l'échantillon.
                4. La tendance selon laquelle il n'existait aucune différence significative quant à l'obtention d'un grade universitaire entre les personnes dont les deux parents sont immigrants et celles dont les deux parents sont nés au pays s'est maintenue jusqu'à l'année 6. Par ailleurs, même si on ne tenait compte que des grades supérieurs au baccalauréat, aucune différence significative n'était constatée entre les groupes à l'année 1 ou à l'année 6.
                5. Chez les hommes, la présence d'enfants était fortement corrélée avec l'état matrimonial.
                6. Le carré temporel n'était pas très loin de zéro dans les modèles estimant la croissance des gains horaires et annuels des femmes, et a donc été supprimé de ces modèles.
                7. Par souci de concision et de présentation, les coefficients associés à d'autres facteurs dans les modèles ne sont pas présentés. En général, ils ont tendance à se conformer à des tendances habituelles de résultats. Par exemple, les groupes plus âgés ont tendance à avoir des gains horaires initiaux plus élevés mais des taux de croissance plus lents, tandis que la détention d'un diplôme universitaire est à la fois associée à des gains horaires initiaux plus élevés et à une croissance plus rapide. Les résultats complets de tous les modèles peuvent être obtenus auprès de l'auteur.
                8. Lorsqu'on estime le logarithme des salaires, le coefficient associé à un groupe particulier est une bonne approximation de la différence moyenne en pourcentage des salaires entre ce groupe et le groupe de référence.
                9. Étant donné que les taux de croissance des gains varient rarement de façon significative d'un groupe à l'autre, ils ne sont pas présentés, mais peuvent être obtenus auprès de l'auteur.
                10. Le fait d'avoir des enfants avait peu ou point d'effet sur les gains horaires, mais un effet négatif important sur les heures travaillées (et donc sur les gains annuels).
                11. Le coefficient relativement élevé associé à la croissance des gains des minorités visibles (,060) suggère que certains membres de ce groupe pourraient quelque peu gagner du terrain dans les années subséquentes. Toutefois, l'hétérogénéité au sein du groupe était suffisante pour empêcher le résultat de devenir statistiquement significatif.

                Documents consultés

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                • AYDEMIR, Abdurrahman, et Mikal SKUTERUD. 2004. Explication de la détérioration des gains au niveau d'entrée des cohortes d'immigrants au Canada, 1966-2000 (PDF), no 11F0019MIF au catalogue de Statistique Canada, no 225, Ottawa, « Direction des études analytiques : documents de recherche », 38 p., (consulté le 24 septembre 2007).
                • BECK, J. Helen, Jeffrey G. REITZ et Nan WEINER. 2002. « Addressing Systemic Racial Discrimination in Employment: The Health Canada Case and Implications of Legislative Change », Analyse de Politiques, vol. 28, no 3, p. 373 à 394.
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                Auteur

                Boris Palameta est au service de la Société de recherche sociale appliquée (SRSA). On peut le joindre au 613-237-2945 ou à perspective@statcan.gc.ca.