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La syndicalisation, 2010

Par Sharanjit Uppal

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Taux de syndicalisation durant les premiers semestres de 2009 et de 2010

Le nombre moyen d'employés rémunérés au premier semestre de 2010 était de 14,3 millions, ce qui représente une hausse de 171 000 par rapport à la même période un an plus tôt (tableau 1). Ainsi, le nombre d'employés syndiqués s'est aussi accru de 64 000, pour s'établir à 4,2 millions. Toutefois, étant donné que l'affiliation syndicale a augmenté un peu plus rapidement que l'emploi, le taux de syndicalisation a légèrement monté, passant de 29,5 % en 2009 à 29,6 % en 2010.

Comme les femmes ont connu des gains dispropor­tionnés au chapitre des emplois syndiqués, leur taux de syndicalisation a augmenté, passant à 30,9 %. En revanche, le taux de syndicalisation des hommes est resté stable, à 28,2 %. Par conséquent, l'écart entre le taux des hommes et celui des femmes s'est davantage élargi en 2010.

À l'instar de l'ensemble des gains d'emplois, les gains d'emplois syndiqués étaient répartis entre les emplois à temps plein et ceux à temps partiel. Le taux de syndicalisation des travailleurs à temps plein a grimpé à 31,1 %, et celui des travailleurs à temps partiel, à 23,5 % en 2010.

Le taux de syndicalisation des employés permanents a monté à 30,0 %. Toutefois, il a diminué, passant à 27,3 % chez les personnes n'ayant pas d'emploi permanent. De 2009 à 2010, le taux de syndicalisation a augmenté dans les entreprises plus importantes (comptant 100 employés ou plus), mais a diminué dans celles comptant entre 20 et 99 employés et est resté stable dans les entreprises de moins de 20 employés.

Le tableau provincial était plus mitigé (graphique A). Six provinces ont enregistré une hausse de leur taux de syndicalisation, la Colombie-Britannique en tête de liste. Cependant, les taux de syndicalisation ont diminué en Nouvelle-Écosse, au Québec, en Saskatchewan et en Alberta.

Les variations des taux de syndicalisation différaient d'une industrie à l'autre. Des replis notables ont été observés dans les secteurs de l'agriculture, des soins de santé et de l'assistance sociale, et de l'éducation. Des augmentations marquées sont survenues dans les transports et l'entreposage, ainsi qu'en administration publique (graphique B).

Les variations des taux de syndicalisation différaient aussi au sein des dix grands groupes de professions (graphique C). C'est dans les professions de la santé et de la gestion ainsi que dans les professions propres aux industries de la transformation, de la fabrication et des services publics que le taux de syndicalisation a baissé le plus. Il a également fléchi dans les professions liées aux métiers, au transport et à la machinerie. À l'inverse, il a augmenté dans les professions liées aux arts, à la culture, aux sports et aux loisirs ainsi que dans celles des ventes et des services. La variation du taux de syndicalisation était plus modeste dans les autres grandes catégories de professions.

Enfin, le nombre d'employés qui n'étaient pas syndiqués, mais qui étaient protégés par une convention collective était de 288 000 en moyenne pendant la première moitié de 2010, ce qui représente une diminution par rapport au total de 300 000 enregistré l'an dernier.

Moyennes annuelles de 2009

Environ 4,2 millions d'employés (29,3 %) étaient membres d'un syndicat en 2009 et quelque 296 000 autres (2,1 %) étaient assujettis à une convention collective (tableau 2).

Dans le secteur public, qui comprend les administrations publiques, les sociétés d'État, les établissements d'enseignement et les hôpitaux publics, 70,9 % des employés étaient syndiqués. Ce taux était plus de quatre fois supérieur à celui enregistré dans le secteur privé (16,1 %).

Près du tiers des employés à temps plein étaient syndiqués, contre environ un quart des travailleurs à temps partiel. De même, près de 30 % des employés permanents appartenaient à un syndicat, par rapport à environ 27 % des travailleurs non permanents.

Les taux de syndicalisation ont également varié selon les groupes d'âge, les travailleurs de 45 à 54 ans affichant un taux de 36,4 %, comparativement à 14,6 % pour les travailleurs de 15 à 24 ans. Des taux de syndicalisation élevés ont été notés chez les titulaires d'un diplôme universitaire (34,0 %) ou d'un certificat ou diplôme d'études postsecondaires (33,2 %), chez les travailleurs de Terre-Neuve-et-Labrador (37,4 %) et du Québec (36,3 %), ainsi que chez ceux des services d'enseignement (67,6 %), des administrations publiques (66,9 %), des services publics (61,8 %) et des services de la santé (61,5 %). De faibles taux de syndicalisation ont été observés chez les travailleurs de l'Alberta (22,9 %), chez ceux du secteur agricole (4,5 %) et des services professionnels, scientifiques et techniques (4,2 %) ainsi que chez les titulaires de postes de gestion (9,1 %).

Différences entre hommes et femmes

En 2009, le taux de syndicalisation des femmes (30,6 %) a, pour la sixième année consécutive, surpassé celui des hommes (28,1 %). L'écart s'est creusé de 1,2 point de pourcentage compara­ti­vement à 2008.

Ce taux a été beaucoup plus bas chez les hommes travaillant à temps partiel que chez leurs homologues travaillant à temps plein (19,3 % contre 29,2 % respectivement), tandis que l'écart était moins important chez les femmes (25,1 % contre 32,4 %) (données non présentées). Dans le secteur public, le taux de syndicalisation des femmes (73,0 %) a été supérieur à celui des hommes (67,5 %). Cette différence s'explique par la présence des femmes dans les administrations publiques ainsi que dans les secteurs de l'enseignement et de la santé. Toutefois, dans le secteur privé, seulement 12,7 % des femmes étaient syndiquées, par rapport à 19,2 % des hommes. Le taux plus faible chez les femmes reflète la prédominance des femmes dans les professions liées à la vente et à plusieurs catégories de services.

Un taux de syndicalisation supérieur à la moyenne a été enregistré chez les hommes titulaires d'un certificat ou d'un diplôme d'études postse­condaires (33,0 %). Dans le cas des femmes, le taux le plus élevé a été observé chez les titulaires de diplômes universitaires (40,8 %), ce qui correspond au niveau de syndicalisation des professions de la santé et de l'enseignement, par exemple.

Parmi les travailleurs permanents, les hommes (28,6 %) affichaient un taux de syndicalisation inférieur à celui des femmes (30,8 %). L'écart était encore plus important en ce qui a trait aux postes non permanents (28,9 % chez les femmes comparativement à 24,5 % chez les hommes).

Moyenne de la rémunération et des heures habituelles

Les emplois syndiqués sont généralement mieux rémuné­rés que les emplois non syndi­qués. Cependant, des facteurs autres que les dispositions de la négociation collective y jouent également un rôle. Parmi ces facteurs, citons les divergences de répartition des employés syndiqués par âge, sexe, durée d'emploi, secteur d'activité, profession, taille de l'entreprise et lieu de travail. L'effet de ces facteurs n'est pas abordé ici, mais il existe clairement des caractéristiques liées aux travailleurs syndiqués et à leurs emplois qui sont associées à des salaires plus élevés. Par exemple, le taux de syndicalisation est plus élevé chez les travailleurs plus âgés, les personnes ayant un niveau de scolarité élevé, les travailleurs ayant longtemps occupé leur emploi et les employés de grands établisse­ments. Après rectification en fonction des caractéristiques de l'employé et du lieu de travail, il existe encore un avantage salarial estimé à 7,7 % (Fang et Verma, 2002).

En 2009, la rémunération horaire moyenne des travail­leurs syndiqués était plus élevée que celle des travailleurs non syndiqués (tableau 3), et il en va de même tant chez les travailleurs à temps plein (25,93 $ contre 22,35 $) que chez ceux à temps partiel (21,25 $ contre 13,71 $). En plus d'avoir touché une rémunération horaire plus élevée, les travailleurs à temps partiel syndiqués ont travaillé plus d'heures par semaine que les travailleurs à temps partiel non syndiqués (19,2 heures contre 16,7 heures). De ce fait, la rémunération hebdomadaire moyenne de ces travailleurs a accusé un écart important (414,55 $ contre 236,19 $).

En moyenne, la rémunération horaire des travailleuses à temps plein syndiquées atteignait jusqu'à 95 % de celle de leurs homologues masculins. Par contre, les travailleuses à temps partiel ont touché 14 % de plus que leurs homologues masculins.

Ententes salariales, inflation et conflits de travail

Pour les conventions collectives négociées en 2009, les gains salariaux étaient inférieurs à ceux de l'année précédente (2,4 % par rapport à 3,2 %) (tableau 4). Il s'agissait d'une cinquième année consécutive où les gains salariaux étaient supérieurs au taux d'inflation. Pour la quatrième année de suite, les gains salariaux dans le secteur public (2,5 %) ont dépassé ceux du secteur privé (1,8 %). Cette tendance s'est maintenue au cours des quatre premiers mois de 2010, alors que la moyenne des gains salariaux s'était établie à 2,2 % dans le secteur public et à 1,9 % dans le secteur privé.

Plusieurs facteurs influent sur les statistiques annuelles portant sur les grèves, les lock-out et les jours-personnes perdus, à savoir les calendriers de négociations collectives, la taille des syndicats concernés, la durée des grèves ou des lock-out et la conjoncture économique. Le nombre de conventions collectives devant être renouvelées au cours d'une année donnée détermine les possibilités de conflits de travail. La taille des syndicats et la durée des grèves ou des lock-out influent sur le nombre de jours-personnes perdus, alors que la conjoncture économique influe sur la probabilité de conflits de travail, lorsque ceux-ci sont légalement possibles. La proportion de temps de travail estimatif perdu en raison de grèves et de lock-out a augmenté, passant à 0,06 % en 2009, comparativement à 0,02 % en 2008.

Sources de données

Les données sur les effectifs syndicaux ainsi que sur les taux de syndicalisation et d'assujettissement selon diverses caractéristiques sociodémographiques, y compris les salaires, sont tirées de l'Enquête sur la population active. On peut obtenir des renseignements plus détaillés auprès de Marc Lévesque, Division de la statistique du travail, Statistique Canada, au 613-951-4090. Les données sur les grèves, les lock-out et les jours de travail perdus ainsi que celles concernant les principales ententes salariales ont été fournies par Ressources humaines et Développement des compétences Canada (RHDCC). On peut obtenir plus de renseignements au sujet de ces statistiques auprès des Services à la clientèle, Direction de l'information sur les milieux de travail, RHDCC, au 1-800-567-6866.


Document consulté

FANG, Tony, et Anil VERMA. 2002. « L'avantage salarial des travailleurs syndiqués », L'emploi et le revenu en perspective, Vol. 3, no 9, septembre, no 75-001-XIF au catalogue de Statistique Canada, p. 14 à 21, (consulté le 17 août 2010).

Auteur

Sharanjit Uppal est au service de la Division de la statistique du travail. On peut le joindre au 613-951-3887 ou à perspective@statcan.gc.ca.