La syndicalisation, 2011

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Par Sharanjit Uppal

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Taux de syndicalisation durant les premiers semestres de 2010 et de 2011

Le nombre moyen d'employés rémunérés au premier semestre de 2011 était de 14,5 millions, ce qui représente une hausse de 249 000 par rapport à la même période un an plus tôt (tableau 1). Le nombre d'employés syndiqués s'est aussi accru de 80 000, pour s'établir à 4,3 millions. Toutefois, étant donné que l'affiliation syndicale a augmenté un peu plus rapidement que l'emploi, le taux de syndicalisation a légèrement monté, passant de 29,6 % en 2010 à 29,7 % en 2011.

Comme les femmes ont connu des gains disproportionnés au chapitre des emplois syndiqués, leur taux de syndicalisation a augmenté, passant à 31,1 %. En revanche, le taux de syndicalisation des hommes est resté stable, à 28,2 %. Par conséquent, l'écart entre le taux des hommes et celui des femmes s'est davantage élargi en 2011.

La progression du nombre d'emplois syndiqués était principalement attribuable aux emplois à temps partiel. Le taux de syndicalisation des travailleurs à temps plein est demeuré stable à 31,1 %, pendant que celui des travailleurs à temps partiel a augmenté à 23,6 % en 2011.

Le taux de syndicalisation des employés permanents a diminué à 29,9 %. Toutefois, il a augmenté, passant à 28,0 % chez les personnes n'ayant pas d'emploi permanent. De 2010 à 2011, le taux de syndicalisation a diminué dans les grandes entreprises (comptant 100 employés ou plus), et dans celles plus petites (comptant moins de 20 employés) mais il a augmenté légèrement dans les entreprises comptant entre 20 et 99 employés.

Le tableau provincial était plus mitigé (graphique A). Cinq provinces ont enregistré une hausse de leur taux de syndicalisation, la Nouvelle-Écosse enregistrant la plus importante augmentation. Cependant, les taux de syndicalisation ont diminué à l'Île-du-Prince-Édouard, au Manitoba et en Alberta.

Les variations des taux de syndicalisation différaient d'une industrie à l'autre. Des replis notables ont été observés dans les secteurs de l'administration publique, de l'information et de la culture. Des augmentations marquées sont survenues dans l'agriculture et les services publics (graphique B).

Les variations des taux de syndicalisation différaient aussi au sein des dix grands groupes de professions (graphique C). C'est dans les secteurs de la vente et des services de même que dans ceux des sciences naturelles et appliquées que le taux de syndicalisation a baissé le plus. À l'inverse, il a augmenté notamment dans les professions liées aux services de transformation, fabrication et utilité publique. La variation du taux de syndicalisation était plus modeste dans les autres grandes catégories de professions.

Enfin, le nombre d'employés qui n'étaient pas syndiqués, mais qui étaient protégés par une convention collective était de 295 000 en moyenne pendant la première moitié de 2011, ce qui représente une augmentation par rapport au total de 288 000 enregistré l'an dernier.

Moyennes annuelles de 2010

Environ 4,2 millions d'employés (29,5 %) étaient membres d'un syndicat en 2010 et quelque 293 000 autres (2,0 %) étaient assujettis à une convention collective (tableau 2).

Dans le secteur public, qui comprend les administrations publiques, les sociétés d'État, les établissements d'enseignement et les hôpitaux publics, 71,4 % des employés étaient syndiqués. Ce taux était plus de quatre fois supérieur à celui enregistré dans le secteur privé (16,0 %).

Près du tiers des employés à temps plein étaient syndiqués, contre moins du quart des travailleurs à temps partiel. De même, près de 30,0 % des employés permanents appartenaient à un syndicat, par rapport à environ 26,2 % des travailleurs non permanents.

Les taux de syndicalisation ont également varié selon les groupes d'âge, les travailleurs de 45 à 54 ans affichant un taux de 36,3 %, comparativement à 14,3 % pour les travailleurs de 15 à 24 ans. Des taux de syndicalisation élevés ont été notés chez les titulaires d'un diplôme universitaire (33,7 %) ou d'un certificat ou diplôme d'études postsecondaires (33,2 %), chez les travailleurs de Terre-Neuve-et-Labrador (37,3 %) et du Québec (36,0 %), ainsi que chez ceux des administrations publiques (68,7 %) et des services d'enseignement (66,7 %), des services publics (64,7 %) et des services de la santé (61,3 %). De faibles taux de syndicalisation ont été observés chez les travailleurs de l'Alberta (22,6 %), chez ceux du secteur agricole (2,8 %) et des services professionnels, scientifiques et techniques (4,5 %) ainsi que chez les emplois du commerce en gros (5,2 %).

Différences entre hommes et femmes

En 2010, le taux de syndicalisation des femmes (30,8 %) a, pour la septième année consécutive, surpassé celui des hommes (28,2 %). L'écart s'est creusé de 0,1 point de pourcentage comparativement à 2009.

Ce taux a été beaucoup plus bas chez les hommes travaillant à temps partiel que chez leurs homologues travaillant à temps plein (18,3 % contre 29,5 % respectivement), tandis que l'écart était moins important chez les femmes (25,1 % contre 32,8 %) (données non présentées). Dans le secteur public, le taux de syndicalisation des femmes (73,2 %) a été supérieur à celui des hommes (68,5 %). Cette différence s'explique par la présence des femmes dans les administrations publiques ainsi que dans les secteurs de l'enseignement et de la santé. Toutefois, dans le secteur privé, seulement 12,5 % des femmes étaient syndiquées, par rapport à 19,0 % des hommes. Le taux plus faible chez les femmes reflète la prédominance des femmes dans les professions liées à la vente et à plusieurs catégories de services.

Un taux de syndicalisation supérieur à la moyenne a été enregistré chez les hommes titulaires d'un certificat ou d'un diplôme d'études postsecondaires (33,0 %). Dans le cas des femmes, le taux le plus élevé a été observé chez les titulaires de diplômes universitaires (39,5 %), ce qui correspond au niveau de syndicalisation des professions de la santé et de l'enseignement, par exemple.

Parmi les travailleurs permanents, les hommes (28,7 %) affichaient un taux de syndicalisation inférieur à celui des femmes (31,3 %). L'écart était un peu plus important en ce qui a trait aux postes non permanents (27,6 % chez les femmes comparativement à 24,8 % chez les hommes).

Moyenne de la rémunération et des heures habituelles

Les emplois syndiqués sont généralement mieux rémunérés que les emplois non syndiqués. Cependant, des facteurs autres que les dispositions de la négociation collective y jouent également un rôle. Parmi ces facteurs, citons les divergences de répartition des employés syndiqués par âge, sexe, durée d'emploi, secteur d'activité, profession, taille de l'entreprise et lieu de travail. L'effet de ces facteurs n'est pas abordé ici, mais il existe clairement des caractéristiques liées aux travailleurs syndiqués et à leurs emplois qui sont associées à des salaires plus élevés. Par exemple, le taux de syndicalisation est plus élevé chez les travailleurs plus âgés, les personnes ayant un niveau de scolarité élevé, les travailleurs ayant longtemps occupé leur emploi et les employés de grands établissements. Après rectification en fonction des caractéristiques de l'employé et du lieu de travail, il existe encore un avantage salarial estimé à 7,7 % (Fang et Verma, 2002).

En 2010, la rémunération horaire moyenne des travailleurs syndiqués était plus élevée que celle des travailleurs non syndiqués (tableau 3), et il en va de même tant chez les travailleurs à temps plein (26,72 $ contre 22,71 $) que chez ceux à temps partiel (22,09 $ contre 14,02 $). En plus d'avoir touché une rémunération horaire plus élevée, les travailleurs à temps partiel syndiqués ont travaillé plus d'heures par semaine que les travailleurs à temps partiel non syndiqués (19,1 heures contre 16,7 heures). De ce fait, la rémunération hebdomadaire moyenne de ces travailleurs a accusé un écart important (427,26 $ contre 240,39 $).

En moyenne, la rémunération horaire des travailleuses à temps plein syndiquées atteignait jusqu'à 95 % de celle de leurs homologues masculins. Par contre, les travailleuses à temps partiel ont touché 8 % de plus que leurs homologues masculins.

Ententes salariales, inflation et conflits de travail

Pour les conventions collectives négociées en 2010, les gains salariaux étaient inférieurs à ceux de l'année précédente (1,8 % par rapport à 2,4 %) (tableau 4). En 2010, les gains salariaux étaient égaux au taux d'inflation. Pour la première fois en cinq ans, les gains salariaux dans le secteur privé (2,1 %) ont dépassé ceux du secteur public (1,6 %). Cette tendance s'est maintenue au cours des trois premiers mois de 2011, alors que les gains salariaux s'était établie à 2,2 % dans le secteur public et à 1,2 % dans le secteur privé.

Plusieurs facteurs influent sur les statistiques annuelles portant sur les grèves, les lock-out et les jours-personnes perdus, à savoir les calendriers de négociations collectives, la taille des syndicats concernés, la durée des grèves ou des lock-out et la conjoncture économique. Le nombre de conventions collectives devant être renouvelées au cours d'une année donnée détermine les possibilités de conflits de travail. La taille des syndicats et la durée des grèves ou des lock-out influent sur le nombre de jours-personnes perdus, alors que la conjoncture économique influe sur la probabilité de conflits de travail, lorsque ceux-ci sont légalement possibles. La proportion de temps de travail estimatif perdu en raison de grèves et de lock-out a diminué, passant à 0,01 % en 2011, comparativement à 0,03 % en 2010.

Sources de données

Les données sur les effectifs syndicaux ainsi que sur les taux de syndicalisation et d'assujettissement selon diverses caractéristiques sociodémographiques, y compris les salaires, sont tirées de l'Enquête sur la population active. On peut obtenir des renseignements plus détaillés auprès de Marc Lévesque, Division de la statistique du travail, Statistique Canada, au 613-951-4090. Les données sur les grèves, les lock-out et les jours de travail perdus ainsi que celles concernant les principales ententes salariales ont été fournies par Ressources humaines et Développement des compétences Canada (RHDCC). On peut obtenir plus de renseignements au sujet de ces statistiques auprès des Services à la clientèle, Direction de l'information sur les milieux de travail, RHDCC, au 1-800-567-6866.


Document consulté

FANG, Tony, et Anil VERMA. 2002. « L'avantage salarial des travailleurs syndiqués », L'emploi et le revenu en perspective, Vol. 3, no 9, septembre, no 75-001-X au catalogue de Statistique Canada, p. 14 à 21, (consulté le 19 septembre 2011).

Auteur

Sharanjit Uppal est au service de la Division de la statistique du travail. On peut le joindre au 613-951-3887 ou à perspective@statcan.gc.ca.