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    Expliquer les écarts entre les types d’aidants

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    Comment expliquer le fait que les aidants réguliers qui fournissent des soins à leur enfant ou à leur conjoint soient les plus à risque de détresse psychologique, de conséquences pour leur santé, pour leurs finances et leur travail? Pour répondre à cette question, des modèles de régression peuvent être utilisés afin de tenir compte de divers facteurs, en particulier le niveau d’intensité des soins apportés (soit le nombre d’heures par semaine), ainsi que le nombre de tâches réalisées pour la personne aidée. Les variables suivantes sont également prises en compte : le nombre d’années de soins fournis à cette personne, le problème de santé pour lequel l’aidant fournit des soins, le fait que l’aidant soit considéré ou non comme le principal fournisseur de soins, les activités réalisées et d’autres caractéristiques.

    En maintenant tous ces facteurs constants, les écarts entre types d’aidants étaient beaucoup moindres et ce, dans tous les modèles (tableau A.1). Par exemple, dans le cas de la détresse psychologique, sans tenir compte des autres facteurs, la probabilité que les aidants à un enfant expriment un niveau de détresse psychologique élevée était de 21 points de pourcentage supérieure à celle des aidants réguliers à un parent (et de 16 points de plus pour les aidants à un conjoint). Cependant, lorsque tous les autres facteurs étaient pris en compte, cet écart diminuait à 6 points de pourcentage (autant pour ceux qui aidaient un conjoint que pour ceux qui aidaient un enfant).

    Autrement dit, le fait que les aidants à un conjoint ou un enfant soient plus susceptibles d’avoir des symptômes élevés de détresse psychologique s’explique en bonne partie par certains facteurs de risque propres à leur rôle (le plus grand nombre d’heures, la diversité des soins, ou le rôle d’aidant principal).

    Dans le cas des conséquences sur la santé et sur la réduction des heures de travail, les écarts entre types d’aidants étaient réduits de façon encore plus importante lorsque tous les autres facteurs étaient pris en compte. Cependant, même en tenant compte de ces facteurs, les aidants familiaux qui prenaient soin d’un enfant déboursaient toujours plus d’argent que tous les autres types d’aidants.

    Parmi les autres résultats, notons que le fait de fournir des soins à une personne qui avait des problèmes de santé mentale ou la maladie d’Alzheimer augmentait particulièrement le risque d’être en situation élevée de détresse parmi les aidants, tel que démontré par d’autres étudesNote 1. Les femmes, les aidants fournissant des soins à au moins une autre personne, les aidants qui étaient considérés comme l’aidant principal, ceux aidant une personne ayant le cancer et les aidants recevant eux-mêmes des soins se montraient aussi plus susceptibles de vivre une détresse psychologique élevée. Les aidants familiaux qui s’occupaient d’enfants en plus de s’occuper de leurs parents ou d’autres adultes (considérés comme en « sandwich » dans certaines étudesNote 2) n’étaient cependant pas plus susceptibles de vivre un niveau élevé de détresse psychologique que les autres.

    Enfin, dans tous les modèles, le nombre d’heures de soins et le nombre de types de soins apportés étaient tous deux associés à un risque plus élevé de subir l’une ou l’autre des quatre conséquences évaluées. Le fait de fournir des soins depuis plus ou moins longtemps n’était cependant pas un facteur ayant une incidence marquée.

    Tableau A.1 Modèles de régression, probabilités prédites et effets marginaux, 2012
    Sommaire du tableau
    Le tableau montre les résultats de tableau a.1 modèles de régression symptômes élevés de détressse psychologique, impact des soins sur l'état de santé général, dépenses totales par année en raison des responsabilités (modèle tobit) et a réduit ses heures de travail, calculées selon probabilité prédite et effet marginal unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
      Symptômes élevés de détressse psychologique Impact des soins sur l'état de santé général Dépenses totales par année en raison des responsabilités (modèle tobit) A réduit ses heures de travailNote 1 du tableau A.11
    probabilité prédite effet marginal probabilité prédite
    Relation du bénéficiaire avec l'aidant familial (sans contrôle)  
    Grands-parents 0,08Note avec asterix du tableau A.1* 0,05Note avec asterix du tableau A.1* -2 038Note avec asterix du tableau A.1* 0,13
    Amis, voisins ou collègues 0,16Note avec asterix du tableau A.1* 0,11Note avec asterix du tableau A.1* -2 327Note avec asterix du tableau A.1* 0,08Note avec asterix du tableau A.1*
    Beau-père, belle-mère ou autre membre de la famille 0,23Note avec asterix du tableau A.1* 0,14Note avec asterix du tableau A.1* -540 0,13Note avec asterix du tableau A.1*
    Père ou mère 0,30 0,22 réf. 0,17
    Conjoint ou conjointe 0,46Note avec asterix du tableau A.1* 0,38Note avec asterix du tableau A.1* 2 182Note avec asterix du tableau A.1* 0,25Note avec asterix du tableau A.1*
    Fils ou fille 0,51Note avec asterix du tableau A.1* 0,38Note avec asterix du tableau A.1* 3 049Note avec asterix du tableau A.1* 0,25Note avec asterix du tableau A.1*
    Relation du bénéficiaire avec l'aidant familial (avec contrôles)  
    Grands-parents 0,15Note avec asterix du tableau A.1* 0,10Note avec asterix du tableau A.1* -1 185Note avec asterix du tableau A.1* 0,18
    Amis, voisins ou collègues 0,21Note avec asterix du tableau A.1* 0,14Note avec asterix du tableau A.1* -396 0,10Note avec asterix du tableau A.1*
    Beau-père, belle-mère ou autre membre de la famille 0,26 0,16Note avec asterix du tableau A.1* -53 0,13
    Père ou mère 0,28 0,21 réf. 0,16
    Conjoint ou conjointe 0,35Note avec asterix du tableau A.1* 0,26Note avec asterix du tableau A.1* 858 0,19
    Fils ou fille 0,34Note avec asterix du tableau A.1* 0,25 2 021Note avec asterix du tableau A.1* 0,21
    Nombre d'heures de soins ou d'aide par semaine  
    2 à 4 heures 0,20 0,13 réf. 0,11
    5 à 9 heures 0,27Note avec asterix du tableau A.1* 0,19Note avec asterix du tableau A.1* 419 0,16Note avec asterix du tableau A.1*
    10 à 29 heures 0,32Note avec asterix du tableau A.1* 0,24Note avec asterix du tableau A.1* 1 298Note avec asterix du tableau A.1* 0,20Note avec asterix du tableau A.1*
    30 heures ou plus 0,34Note avec asterix du tableau A.1* 0,26Note avec asterix du tableau A.1* 1 980Note avec asterix du tableau A.1* 0,19Note avec asterix du tableau A.1*
    Nombre de types d'activités réalisées  
    3 ou moins 0,15 0,13 réf. 0,10
    4 0,22Note avec asterix du tableau A.1* 0,16 838Note avec asterix du tableau A.1* 0,12
    5 0,25Note avec asterix du tableau A.1* 0,18Note avec asterix du tableau A.1* 1 314Note avec asterix du tableau A.1* 0,16Note avec asterix du tableau A.1*
    6 0,30Note avec asterix du tableau A.1* 0,22Note avec asterix du tableau A.1* 2 705Note avec asterix du tableau A.1* 0,17Note avec asterix du tableau A.1*
    7 0,34Note avec asterix du tableau A.1* 0,23Note avec asterix du tableau A.1* 2 612Note avec asterix du tableau A.1* 0,20Note avec asterix du tableau A.1*
    8 0,39Note avec asterix du tableau A.1* 0,25Note avec asterix du tableau A.1* 4 002Note avec asterix du tableau A.1* 0,15
    9 0,47Note avec asterix du tableau A.1* 0,31Note avec asterix du tableau A.1* 6 643Note avec asterix du tableau A.1* 0,27Note avec asterix du tableau A.1*
    A fourni des soins à au moins une autre personne  
    Non 0,25 0,18 réf. 0,14
    Oui 0,30Note avec asterix du tableau A.1* 0,22Note avec asterix du tableau A.1* 1 017Note avec asterix du tableau A.1* 0,17Note avec asterix du tableau A.1*
    L'aidant familial est considéré comme l'aidant principal par son bénéficiaire principal  
    Non 0,23 0,16 réf. 0,15
    Oui 0,31Note avec asterix du tableau A.1* 0,22Note avec asterix du tableau A.1* 627 0,16
    Principal problème de santé pour lequel le bénéficiaire a reçu de l'aide  
    Santé mentale, maladie d'Alzheimer ou démence, troubles ou déficiences développementaux
    Non 0,25 0,19 réf. 0,15
    Oui 0,37Note avec asterix du tableau A.1* 0,24Note avec asterix du tableau A.1* 782 0,18
    Cancer
    Non 0,26 0,19 réf. 0,14
    Oui 0,35Note avec asterix du tableau A.1* 0,23Note avec asterix du tableau A.1* 278 0,24Note avec asterix du tableau A.1*
    Sexe de l'aidant familial  
    Hommes 0,19 0,13 réf. 0,16
    Femmes 0,33Note avec asterix du tableau A.1* 0,24Note avec asterix du tableau A.1* -1 080 0,15
    Reçoit des soins ou de l'aide en plus d'en fournir  
    Non 0,26 0,19 réf. 0,16
    Oui 0,35Note avec asterix du tableau A.1* 0,27Note avec asterix du tableau A.1* 262 0,11
    Note *

    différence significative par rapport à la catégorie de référence (réf.) à p < 0,05

    Note 1.

    Inclut seulement les fournisseurs de soins qui travaillent.

    Note : Les autres variables incluses dans les modèles, mais non présentées dans le tableau étaient : la durée de l'aide fournie au bénéficiaire, le groupe d'âge de l'aidant, le fait que l'aidant s'occupe d'enfants en plus d'être fournisseur de soins, le fait que le bénéficiaire soit décédé au cours des 12 derniers mois, l'activité principale au cours des 12 derniers mois, le revenu du ménage (modèle des dépenses) et la catégorie d'emploi (modèle des heures de travail réduites).
    Source : Statistique Canada, Enquête sociale générale, 2012.

     

    Notes

    1. Voir Tremont (2011); Pinquart et Sörensen (2003); Ory et coll. (1999). D’autres études ont aussi montré que lorsque des problèmes de santé mentale coexistaient avec des troubles dépressifs et des problèmes de santé physique, les conséquences pour l’aidant peuvent devenir particulièrement importantes (voir, par exemple, Teri, 1994).
    2. Williams (2004).
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