Regards sur la société canadienne
Le lien entre les compétences et le faible revenu

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par Andrew Heisz, Geranda Notten et Jerry Situ

Début de l'encadré

Aperçu de l’étude

Cet article examine dans quelle mesure les niveaux de compétence sont liés au revenu du ménage des Canadiens âgés de 16 à 65 ans, en se fondant sur les données tirées de la première vague de l’Étude longitudinale et internationale des adultes (ELIA) menée en 2012. De plus, l’article explique de quelle façon la relation entre le niveau de compétence et le faible revenu change après la prise en compte d’autres caractéristiques qui peuvent accroître le risque de faible revenu.

  • En 2012, 17 % des adultes canadiens âgés de 16 à 65 ans ont obtenu un score en littératie correspondant au niveau 1 ou inférieur, ce qui signifie qu’ils pouvaient seulement repérer des informations particulières dans des textes courts ou maîtrisaient seulement un vocabulaire de base. Environ 13 % se situaient dans les deux catégories supérieures des compétences en littératie (niveau 4 et niveau 5).
  • Le revenu médian du ménage chez les personnes classées dans la catégorie inférieure des compétences en littératie (niveau 1 ou inférieur) était de 49 700 $, en comparaison de 84 600 $ pour les personnes classées dans les deux catégories supérieures (niveau 4 et niveau 5).
  • Parmi les personnes classées dans la catégorie inférieure des compétences en littératie en 2012, 29 % vivaient dans un ménage à faible revenu (c.-à-d., un ménage dont le revenu est inférieur à la mesure de faible revenu après impôt), en comparaison de 8 % environ pour celles classées dans les deux catégories supérieures.
  • Après la prise en compte d’autres caractéristiques qui peuvent accroître le risque de faible revenu, les personnes classées dans la catégorie inférieure des compétences en littératie avaient toujours un taux de faible revenu supérieur à celui des personnes classées dans les catégories supérieures. Cependant, la différence était moins prononcée (12 points de pourcentage plutôt que 21).
  • Les différences entre les niveaux de compétence expliquent en partie l’incidence plus élevée du faible revenu pour certains groupes, notamment les groupes ayant un faible niveau de scolarité et les immigrants récents.

Fin de l'encadré

Introduction

Certaines caractéristiques de la population telles que le statut d’immigrant, le fait d’être un Autochtone, la présence d’une limitation d’activité, un faible niveau de scolarité et l’appartenance à une famille monoparentale, sont plus susceptibles d’être associées au faible revenu.Note 1 Cette information peut être utile pour les décideurs, puisque la compréhension des caractéristiques des personnes à faible revenu peut contribuer à l’élaboration de programmes efficaces.

Une caractéristique de la population qui a reçu moins d’attention est le niveau de compétence, qui désigne plus particulièrement les compétences de base en littératie, en numératie et en résolution de problèmes. De façon intuitive, on s’attend à ce que les compétences soient négativement corrélées avec le faible revenu, c’est-à-dire à ce que les personnes affichant un plus faible niveau de compétence aient de plus faibles revenus et qu’elles soient donc plus susceptibles de se retrouver en dessous du seuil de faible revenu. On trouve cependant peu de recherches ayant étudié l’ampleur de cette relation.

D’autres études ont montré que les compétences ont une incidence positive sur la rémunération individuelle même après la prise en compte d’autres caractéristiques tel que le niveau de scolarité.Note 2 Le présent article s’inscrit dans la même veine, cette fois en examinant la relation entre les compétences et le revenu du ménage. Plus spécifiquement, l’étude examine la possibilité que le fait d’avoir des compétences plus faibles augmente la probabilité de vivre dans une famille à faible revenu, ainsi que la possibilité que cette relation persiste même après la prise en compte d’autres facteurs liés à un risque plus élevé de faible revenu.

L’étude est fondée sur les données tirées de l’Étude longitudinale et internationale des adultes (ELIA). L’ELIA est une enquête unique en son genre, puisqu’elle combine les données sur les compétences du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA) avec des données sur le revenu du ménage (voir la section Sources de données, méthodes et définitions). Les données sur les compétences proviennent d’une évaluation menée dans les trois domaines suivants : la littératie, la numératie et la résolution de problèmes dans un environnement hautement technologique. Comme l’avaient fait d’autres études antérieurement, la présente étude met l’accent sur les scores en littératie parce qu’il existe une forte corrélation entre les trois domaines.Note 3 Puisque les trois domaines évalués dans le cadre du PEICA reposent sur les mêmes processus cognitifs de base,Note 4 le recours aux scores en numératie ou en résolution de problèmes produirait des résultats semblables.

Les interviews de l’ELIA ont été menées entre novembre 2011 et juin 2012, tandis que les renseignements sur le revenu sont associés à l’année civile 2011. Par souci de concision, l’article réfère à cette période de collecte simplement en utilisant l’année « 2012 ».

Compétences en littératie et revenu

En 2012, 17 % des Canadiens âgés de 16 à 65 ans ont obtenu un score en littératie qui les classait au niveau 1 ou inférieur (tableau 1). Par exemple, les personnes qui s’y trouvent ne peuvent que repérer des informations particulières dans des textes courts, en l’absence d’autres éléments de distraction, ou n’utilisent qu’un vocabulaire de base. Les autres Canadiens étaient classés dans des catégories supérieures, 13 % d’entre eux se classant au niveau 4 ou au niveau 5. Un classement dans ces dernières catégories indique un niveau plus élevé de compétence en littératie, et les personnes s’y trouvant sont, par exemple, en mesure d’intégrer des informations en provenance de textes multiples et denses et de raisonner par inférence.

Tableau 1
Répartition, revenu médian et taux de faible revenu des Canadiens âgés de 16 à 65 ans selon le niveau de littératie du PEICA, 2012
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Répartition Tous, Niveau de littératie du PEICA, Niveau 1 ou inférieur (faible), Niveau 2, Niveau 3 et Niveau 4 et niveau 5 (élevé), calculées selon pourcentage et dollar unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  Tous Niveau de littératie du PEICA
Niveau 1 ou inférieur (faible) Niveau 2 Niveau 3 Niveau 4 et niveau 5 (élevé)
pourcentage
Pourcentage ayant obtenu ce niveau en littératie 100 17 32 37 13
  dollar
Revenu du ménage médian (en 2011) 67 958 49 696 63 520 74 568 84 583
  pourcentage
Taux de faible revenu (en 2011) 16 29 17 11 8

Il existe une relation positive entre le niveau de compétence en littératie et le revenu du ménage. Le revenu médian du ménage des personnes se classant dans les niveaux de compétence en littératie les plus élevés (niveau 4 ou niveau 5), qui s’élève à 84 600 $, était 70 % plus élevé que celui des personnes se classant dans les niveaux de compétence en littératie les plus faibles (niveau 1 ou inférieur), et 33 % plus élevé que celui des personnes se classant dans la catégorie du niveau 2.

La dernière ligne du tableau 1 présente les taux de faible revenu, calculés selon la mesure de faible revenu après impôt (MFR après impôt). Selon la MFR après impôt, on considère qu’une personne est en situation de faible revenu si elle vit dans un ménage dont le revenu (ajusté pour tenir compte de la taille de la famille) est inférieur à 50 % de la valeur médiane de l’ensemble des ménages.

Les résultats montrent un lien clair entre le niveau de compétence et l’incidence du faible revenu. Le taux de faible revenu associé au groupe se classant dans les niveaux les plus élevés de compétence en littératie représentait, à 8 %, la moitié du taux observé pour la catégorie du niveau 2 et près du quart du taux observé pour la catégorie la plus faible. En revanche, le taux de faible revenu était d’environ 29 % chez les personnes s’étant classées dans la catégorie du niveau 1 ou inférieur.

Le sous-groupe des personnes présentant à la fois des compétences plus faibles et un faible revenu peut être considéré comme étant particulièrement désavantagé.Note 5 Les estimations permettent d’affirmer que ce groupe représentait environ 5 % des Canadiens âgés de 16 à 65 ansNote 6 en 2012.

Compétences et autres facteurs associés au faible revenu

Les recherches antérieures sur le faible revenu ont mis l’accent sur certains groupes à risque, c’est-à-dire les groupes démographiques présentant des taux de faible revenu plus élevés, tels que les immigrants récents, les Autochtones, les personnes non âgées hors famille et les personnes ayant des limitations d’activité.

Dans chaque cas, les groupes à risque présentent un profil de compétences qui tend à s’approcher des niveaux inférieurs en littératie (graphique 1). Par exemple, alors que 17 % de l’ensemble des Canadiens ont obtenu un score en littératie les classant dans la catégorie inférieure, 30 % des immigrants récents, 26 % des Autochtones, 27 % des personnes non âgées hors famille et 23 % des personnes ayant des limitations d’activité ont obtenu un score en littératie les classant dans cette catégorie en 2012.

Graphique 1 de l'article 14322

Description du graphique 1
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Niveau de littératie du PEICA chez les groupes à risque élevé de faible revenu Niveau de littératie du PEICA, Niveau 1 ou inférieur (faible), Niveau 2, Niveau 3 et Niveau 4 et niveau 5 (élevé), calculées selon répartition en pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  Niveau de littératie du PEICA
Niveau 1 ou inférieur (faible) Niveau 2 Niveau 3 Niveau 4 et niveau 5 (élevé)
répartition en pourcentage
Ensemble des personnes 17,4 32,4 37,0 13,2
Immigrants récentsNote 1 for chart 1 table1 29,5 33,5 28,3 8,7
Familles monoparentales 22,7 35,9 32,4 9,1
Autochtones 25,7 34,5 32,7 7,0
Personnes non âgées hors familleNote 2 for chart 1 table2 27,5 34,7 28,8 9,1
Personnes ayant des limitations d'activité 23,3 32,9 32,3 11,6

Le niveau de scolarité et les compétences sont aussi fortement corrélés. En effet, le système d’éducation favorise l’acquisition de compétences et la maîtrise de compétences de base (telle que la littératie) constitue une condition préalable importante à la poursuite d’études supérieures. Par exemple, parmi les personnes dont le plus haut niveau de scolarité atteint est un diplôme d’études secondaires, 8 % ont été classés au niveau 4 ou un niveau supérieur en littératie, en comparaison de 28 % parmi celles ayant obtenu un diplôme universitaire (graphique 2).

Graphique 2 de l'article 14322

Description du graphique 2
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Niveau de littératie du PEICA selon le niveau de scolarité le plus élevé Niveau de littératie du PEICA, Niveau 1 ou inférieur (faible), Niveau 2, Niveau 3 et Niveau 4 et niveau 5 (élevé), calculées selon répartition en pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  Niveau de littératie du PEICA
Niveau 1 ou inférieur (faible) Niveau 2 Niveau 3 Niveau 4 et niveau 5 (élevé)
répartition en pourcentage
Niveau de scolarité le plus élevé  
Ensemble des personnes 17,4 32,4 37,0 13,2
Aucun certificat, diplôme ou grade, ou non-réponse 44,4 35,7 18,0 1,9
Diplôme d’études secondaires ou l'équivalent 17,3 38,5 36,6 7,6
Certificat ou diplôme d'un collège, d'un cégep ou d'un autre établissement non universitaire 13,2 35,2 41,0 10,6
Certificat ou diplôme universitaireNote 1 for chart 2 table1 6,5 21,2 44,0 28,3

Cependant, le niveau de scolarité n’est pas parfaitement corrélé avec le niveau de littératie. Certaines personnes qui détiennent un grade universitaire ont obtenu des scores plus faibles en littératie,Note 7 tandis que d’autres ont obtenu des scores élevés, malgré le fait qu’elles détenaient seulement un diplôme d’études secondaires.

Relation entre le faible revenu et les compétences après la prise en compte d’autres facteurs

La section précédente a démontré la relation entre les compétences et le faible revenu. On y montre comment le niveau de compétence est lié aux caractéristiques démographiques, tel que le niveau de scolarité, ainsi qu’à l’appartenance d’une personne à un groupe à risque. Dans la présente section, on utilise un modèle de régression pour vérifier si la relation entre les compétences et le faible revenu persiste après la prise en compte d’autres caractéristiques couramment associées aux populations à faible revenu.

Plusieurs modèles de faible revenu ont été testés. Chaque modèle comprend des variables de contrôle qui tiennent compte de facteurs généralement reconnus comme étant liés avec le faible revenu, notamment le niveau de scolarité, le statut d’immigrant, la présence d’une limitation d’activité, le type de famille et d’autres caractéristiques démographiques. La stratégie consiste à comparer les estimations des coefficients de régression en provenance de plusieurs modèles afin de vérifier si la relation entre les compétences et le faible revenu persiste alors que différents facteurs de contrôle sont ajoutés.

Les statistiques descriptives pour les variables incluses dans les modèles de régression sont présentées au tableau 2. Le taux de faible revenu était plus élevé chez les personnes moins instruites (19 % des personnes ayant seulement un diplôme d’études secondaires contre 9 % des personnes ayant un diplôme d’études universitaires). Pour les immigrants qui sont arrivés au Canada au cours des 10 années précédant l’étude, le taux de faible revenu était de 25 %, donc plus élevé que le taux de 15 % obtenu pour les personnes nées au Canada. Les personnes ayant des limitations d’activité avaient  un taux de faible revenu deux fois supérieur à celui des personnes sans limitations (27 % contre 13 %). Les personnes hors famille (c.-à-d. les personnes qui ne vivent pas dans une famille de recensement) et les personnes vivant dans une famille monoparentale avaient un taux de faible revenu trois fois supérieur à celui des familles comptant un couple (environ 30 % contre 9 %).

Tableau 2
Pourcentage des personnes dont le revenu du ménage était inférieur à la mesure de faible revenu après impôt (MFR après impôt), 2012
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Pourcentage des personnes dont le revenu du ménage était inférieur à la mesure de faible revenu après impôt (MFR après impôt) Pourcentage de la population et Pourcentage inférieur à la MFR (en 2011)(figurant comme en-tête de colonne).
  Pourcentage de la population Pourcentage inférieur à la MFR (en 2011)
Niveau de littératie du PEICA  
Niveau 1 ou inférieur 17,4 29,3
Niveau 2 32,4 16,7
Niveau 3 37,0 11,1
Niveau 4 et niveau 5 13,2 8,3
Niveau de scolarité le plus élevé  
Aucun certificat, diplôme ou grade 16,0 26,5
Diplôme d’études secondaires ou l'équivalent 25,9 18,7
Certificat ou diplôme d'un collège, d'un cégep ou d'un autre établissement non universitaire 31,3 13,3
Certificat ou diplôme universitaire 26,8 9,2
Immigrant  
Oui – a immigré après 2002 6,4 24,8
Oui – a immigré en 2002 ou antérieurement 13,8 16,1
Non 79,8 14,9
Limitation d'activité  
Limitation d'activité 19,3 26,5
Aucune limitation d'activité 80,7 13,1
Type de famille  
Famille comptant un couple 67,6 8,7
Famille monoparentale 10,2 30,7
Personne hors famille de recensement 22,2 30,2
Autochtone  
Oui 3,2 22,7
Non 96,8 15,5
Personne non âgée hors familleNote 1 du tableau 21  
Oui 9,4 33,5
Non 90,6 13,9
Sexe  
Hommes 50,1 15,2
Femmes 49,9 16,3
Âge  
16 à 19 ans 7,1 14,9
20 à 24 ans 10,3 25,6
25 à 34 ans 20,1 14,3
35 à 44 ans 19,6 14,0
45 à 54 ans 22,7 14,5
55 à 65 ans 20,3 15,6
Province  
Atlantique 6,8 19,0
Québec 23,2 18,0
Ontario 39,2 16,6
Prairies 17,9 10,2
Colombie-Britannique 12,9 14,8

Les résultats de l’exercice de régression sont présentés au tableau 3. Les coefficients représentent la probabilité relative de se trouver en situation de faible revenu par rapport à la catégorie omise. Cinq modèles sont utilisés, chacun comportant un ensemble différent de variables indépendantes.

Tableau 3
Modèles de régression avec le faible revenu comme variable dépendante
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Modèles de régression avec le faible revenu comme variable dépendante Modèle de régression, calculées selon Modèle 1, Modèle 2, Modèle 3, Modèle 4 et Modèle 5 unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  Modèle de régression
Modèle 1 Modèle 2 Modèle 3 Modèle 4 Modèle 5
Niveau de littératie du PEICA  
Niveau 1 et inférieur 0,213Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,162Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,149Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,121Note avec 3 asterix du tableau 3*** Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Niveau 2 0,085Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,058Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,050Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,042Note avec 2 asterix du tableau 3** Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Niveau 3 0,028Note avec 1 asterix du tableau 3* 0,015 0,011 0,010 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Niveau 4 et niveau 5 (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Scolarité  
Aucun certificat, diplôme ou grade Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,124Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,134Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,122Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,177Note avec 3 asterix du tableau 3***
Diplôme d’études secondaires ou l'équivalent Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,064Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,072Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,062Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,086Note avec 3 asterix du tableau 3***
Certificat ou diplôme d'un collège, d'un cégep ou d'un autre établissement non universitaire Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,020 0,029Note avec 2 asterix du tableau 3** 0,023Note avec 1 asterix du tableau 3* 0,039Note avec 3 asterix du tableau 3***
Certificat ou diplôme universitaire (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Immigrant  
Oui — a immigré après 2002 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,090Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,122Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,150Note avec 3 asterix du tableau 3***
Oui — a immigré en 2002 ou antérieurement Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,005 0,025 0,044Note avec 3 asterix du tableau 3***
Non (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Limitation d'activité  
Limitation d'activité Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,106Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,108Note avec 3 asterix du tableau 3***
Aucune limitation d'activité (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Type de famille  
Famille monoparentale Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,183Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,190Note avec 3 asterix du tableau 3***
Personne hors famille de recensement Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0,202Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,208Note avec 3 asterix du tableau 3***
Famille comptant un couple (réf.) Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Ordonnée à l'origine 0,096Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,074Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,076Note avec 3 asterix du tableau 3*** 0,000 0,024

Le modèle 1 présente les résultats obtenus lorsqu'on inclut seulement les contrôles démographiques de base (âge, sexe et province) et les variables de littératie. On constate que le taux de faible revenu pour les personnes classées dans le niveau 1 ou inférieur est plus élevé de 21 points de pourcentage que le taux mesuré pour les personnes classées dans le niveau 4 ou le niveau 5 (la catégorie omise), lorsque les variables démographiques de base sont prises en compte.

Dans le modèle 2, des variables sont ajoutées afin de tenir compte du niveau de scolarité. L’ajout du niveau de scolarité au modèle réduit la taille des coefficients pour les variables de compétence. Par exemple, le coefficient pour le niveau de compétence 1 ou inférieur passe ainsi de 0,213 à 0,162, soit une réduction de près du quart.

Dans le modèle 3, des variables sont ajoutées pour le statut d’immigrant, alors que dans le modèle 4, des variables additionnelles tiennent compte de la présence d’une limitation d’activité et du type de famille. On constate que chaque ajout successif de variables de contrôle dans le modèle réduit la taille des coefficients pour les variables de compétence tout en n’exerçant qu’un faible effet sur les variables liées au niveau de scolarité.

Après l’ajout de toutes les variables de contrôle dans le modèle, le désavantage associé à un niveau de littératie plus faible (niveau 1 ou inférieur) chute à 12 points, ce qui demeure un effet important et significatif, mais beaucoup moindre que les 21 points obtenus sans aucun contrôle.Note 8

Le modèle 5 comprend toutes les variables à l’exception des variables de littératie. Les variations des coefficients entre le modèle 5 et le modèle 4 illustrent l’incidence de la littératie sur les autres variables. Les coefficients pour la scolarité et le statut d’immigrant sont plus élevés que dans le modèle 4, tandis que les coefficients pour la limitation d’activité et le type de famille ne varient pas. En conséquence, les différences précédemment observées entre les différents niveaux de compétence peuvent servir à expliquer une partie de l’incidence plus élevée du faible revenu chez les groupes présentant un faible niveau de scolarité et les immigrants récents. Le désavantage associé à la possession d’un diplôme d’études secondaires diminue, passant de 9 (modèle 5) à 6 points de pourcentage  (modèle 4). Pour ce qui est des immigrants récents, le désavantage passe de 15 points à 12 points.

Conclusion

L’objectif de la présente étude était d’examiner la relation entre les compétences et le faible revenu en utilisant des données tirées de l’Étude longitudinale et internationale des adultes (ELIA). Les résultats montrent que le fait d’être en situation de faible revenu est associé à de plus faibles compétences en littératie. Les résultats indiquent également que le taux de faible revenu chez les personnes ayant des compétences en littératie classées dans la catégorie inférieure était, à 29 %, plus de trois fois supérieur à celui des personnes faisant partie des catégories les plus élevées.

Un autre objectif de l’étude était de vérifier si la relation entre les compétences et le faible revenu persiste même après la prise en compte d’autres facteurs démographiques tels que la scolarité, le statut d’immigrant et le fait d’avoir une limitation d’activité, puisque des recherches antérieures ont montré qu’il s’agit d’importants « facteurs de risque » de se trouver en situation de faible revenu. L’étude démontre que même après la prise en compte de ces autres facteurs, le niveau de compétence reste un facteur important. Néanmoins, l’effet des compétences sur le faible revenu est atténué en raison des corrélations entre les compétences et les autres facteurs de risque. De plus, l’étude a montré que la prise en compte des compétences réduit l’importance du niveau de scolarité et du statut d’immigrant, ce qui indique qu’une partie de l’incidence plus prononcée du faible revenu chez ces groupes est associée à des compétences plus faibles.

Andrew Heisz est directeur adjoint à la Division de la statistique du revenu de Statistique Canada; Jerry Situ est un analyste à la Division de la statistique du revenu; Geranda Notten est professeure agrégée à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa.

Le présent article est une version abrégée de l’article « The role of skills in understanding low income in Canada », initialement publié en 2015 dans Measurement of Poverty, Deprivation, and Economic MobilityNote 9.

Début de l'encadré

Sources de données, méthodes et définitions

Sources de données

Les données utilisées dans la présente recherche proviennent de la première vague de l’Étude longitudinale et internationale des adultes (ELIA). L’ELIA est une étude longitudinale auprès des ménages qui recueille tous les deux ans des données sociales et économiques relatives à la population canadienne. Les données de la première vague ont été recueillies entre novembre 2011 et juin 2012.

Les données de l’ELIA comprennent à la fois des renseignements de qualité sur le revenu du ménage et sur la mesure directe des compétences des répondants en matière de littératie, de numératie et de résolution de problèmes.

L’étude utilise les données sur le revenu de l’ELIA, qui proviennent des fichiers de déclarations de revenus annuelles de 2011 fournis par l’Agence du revenu du Canada, et d’autres sources d’information sur les revenus. Ces données sont recueillies pour chaque membre de la famille de 15 ans et plus, puis additionnées pour obtenir le revenu du ménage. Au total, en incluant les enfants de 0 à 14 ans pour lesquels il n’existe pas de données sur le revenu, l’ELIA contient les données sur les revenus de 32 133 répondants vivant dans 11 458 ménages.

Pour chaque ménage comprenant au moins une personne âgée entre 16 et 65 ans (inclusivement), une seule personne a été sélectionnée pour participer à l’évaluation du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA). Ce programme, mis en place par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a été conçu pour évaluer les compétences des adultes en âge de travailler dans 26 pays. Au total, 8 598 répondants à l’ELIA ont participé à l’évaluation du PEICA entre novembre 2011 et juin 2012. La présente étude se fonde sur les données appartenant au sous-ensemble des répondants à l’ELIA qui ont participé à l’évaluation du PEICA.Note 10

Méthodes et définitions

Compétences du PEICA

Les mesures de compétence du PEICA se composent d’une évaluation directe dans trois domaines : la littératie, la numératie et la résolution de problèmes dans un environnement hautement technologique (RP-EHT). Les scores obtenus dans chacun des trois domaines sont réparties entre différents niveaux afin de faciliter leur interprétation.

Les trois domaines visés par l’évaluation du PEICA utilisent les mêmes processus cognitifs de base.Note 11 Ainsi, il existe un degré élevé de corrélation entre les scores d’évaluation. Le coefficient de corrélation entre les scores en littératie et les scores en numératie est de 0,87. Entre les scores en littératie et les scores en RP-EHT, le coefficient de corrélation est de 0,82 lorsque l’échantillon est restreint aux répondants qui ont participé à l’évaluation pour les deux domaines. Enfin, le coefficient de corrélation est de 0,75 entre les scores en numératie et en RP-EHT.

Les modèles utilisés pour les fins de l’étude ont été testés en employant chaque score de compétence séparément et en combinaison. Lorsqu’utilisé séparément, chaque score de compétence produisait un coefficient de modèle statistiquement significatif. Cependant, lorsque tous les scores de compétence étaient inclus dans le même modèle, seul le coefficient de la littératie demeurait statistiquement significatif. C’est pourquoi l’étude met l’accent sur les compétences en littératie.Note 12

Dans le contexte du PEICA, un niveau de compétence correspondant au niveau 1 ou inférieur représente une compétence se limitant à pouvoir repérer des informations particulières dans des textes courts, en l’absence d’autres éléments de distraction, ou à maîtriser seulement un vocabulaire de base. Une évaluation correspondant à l’une des catégories supérieures (niveau 4 ou niveau 5) indique une compétence plus élevée. Le classement dans ces catégories représente une compétence comme la capacité d’intégrer des informations provenant de textes multiples et denses et de raisonner par inférence.Note 13

Mesure de faible revenu

Aux fins de la présente étude, on a utilisé la mesure de faible revenu après impôt (MFR après impôt). Selon cette mesure, on considère qu’une personne est en situation de faible revenu si elle vit dans un ménage dont le revenu après impôt, que l’on ajuste selon l’échelle d’équivalence « membres adultes » (AEA), est inférieur à un seuil défini comme étant 50 % du revenu du ménage après impôt AEA médian. L’ajustement du revenu, en termes d’équivalent adulte, permet de tenir compte des économies d’échelle potentielles dont peuvent profiter les familles plus nombreuses.

Fin de l'encadré

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