Regards sur la société canadienne
Les femmes dans les professions scientifiques au Canada

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par Dominique Dionne-Simard, Diane Galarneau et Sébastien LaRochelle-Côté

Date de diffusion : le 24 juin 2016 Correction date: (if required)

Début de l’encadré

Aperçu de l’étude

Le présent article fournit des renseignements sur les femmes âgées de 25 à 64 ans qui occupent des professions dans le domaine des sciences naturelles et appliquées (soit les professions scientifiques) au Canada, à l’aide des données des recensements de 1991 et 2001 et de l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011. Les conditions d’emploi des hommes et des femmes dans ces professions y sont également examinées au moyen de données provenant de l’Enquête sur la population active (EPA).

  • De 1991 à 2011, la part des femmes occupant une profession scientifique requérant des études universitaires est passée de 18 % à 23 %, et elle est passée de 14 % à 21 % dans les professions scientifiques de niveau collégial.
  • Au cours de la même période, la proportion de femmes est passée de 59 % à 65 % dans les professions non scientifiques de niveau universitaire, et de 41 % à 44 % dans les autres professions non scientifiques de niveau collégial.
  • Les femmes étaient à l’origine de 27 % de la croissance totale des effectifs dans les professions scientifiques de niveau universitaire observée de 1991 à 2011, mais de 75 % de la croissance des effectifs dans les professions non scientifiques de niveau universitaire.
  • Environ 60 % de la croissance des effectifs dans les professions scientifiques de niveau universitaire était attribuable au domaine de l’informatique. La contribution moindre des femmes à la croissance totale des effectifs dans les professions scientifiques est liée à leur faible représentation dans le secteur de l’informatique.
  • Les conditions d’emploi sont plus avantageuses pour les travailleurs occupant une profession scientifique. Toutefois, parmi ceux qui travaillaient à temps plein, les hommes gagnaient 9 % de plus que les femmes en moyenne, à la fois dans le secteur scientifique et le secteur non scientifique.

Fin de l’encadré

Introduction

En dépit des progrès importants réalisés par les femmes sur le plan de la scolarité et de la participation au marché du travail, celles-ci demeurent sous-représentées au sein des professions associées aux sciences naturelles et appliquées — qui offrent en moyenne des salaires relativement élevés, alors qu’elles sont surreprésentées dans les professions liées à l’enseignement primaire et secondaire et à la santé qui, en comparaison, offrent des salaires moins élevés. Bien que l’écart salarial entre les hommes et les femmes ait eu tendance à rétrécir au fil du tempsNote 1, le domaine d’études est un élément qui pourrait expliquer une partie de l’écart salarial restantNote 2, au même titre que les différences quant aux heures travaillées, au nombre d’années d’expérience et à la présence d’enfants.

La sous-représentation des femmes dans les professions scientifiques est elle-même attribuable en partie à leur faible affluence dans les domaines d’études liés aux sciences, aux technologies, au génie et aux mathématiques (STGM), et ce, en dépit des efforts déployés pour les y attirer. Selon l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011, la part des femmes au sein des diplômés en STGM était de 33 % au niveau universitaire alors que celles-ci constituaient près des deux tiers des diplômés dans les domaines autres que les STGMNote 3. En conséquence, les femmes demeurent moins représentées dans les professions scientifiques, particulièrement parmi celles qui nécessitent une formation de niveau universitaire.

Étant donné les tendances énumérées ci-dessus, le présent article a trois objectifs. Dans un premier temps, l’article s’appuie sur les données des recensements de 1991 et de 2001 ainsi que sur celles de l’ENM de 2011 (voir Sources de données, méthodes et définitions) afin de suivre l’évolution de la part des femmes dans les professions en sciences naturelles et appliquées (professions « scientifiques ») et dans les autres professions (professions « non scientifiques ») au cours des deux dernières décennies, et ce, à la fois parmi les professions nécessitant une formation de niveau universitaire et celles nécessitant une formation de niveau collégial.

Dans un deuxième temps, l’article fournit un examen détaillé de la contribution des femmes à la hausse du nombre de travailleurs dans les professions scientifiques de niveau universitaire au cours de la période, en examinant le rôle joué par les facteurs clés tels que l’âge et l’immigration.

Enfin, l’article utilise les données de l’Enquête sur la population active (EPA) afin d’examiner dans quelle mesure les conditions d’emploi diffèrent entre les employés occupant un emploi dans le domaine scientifique et ceux occupant un emploi dans les autres domaines parmi les professions nécessitant habituellement un diplôme universitaire. L’article porte sur les personnes âgées de 25 à 64 ans qui occupaient un emploi au moment de la collecte des données.

La part des femmes est en hausse dans la plupart des professions scientifiques, sauf dans le domaine de l’informatique

Parmi les travailleurs âgés de 25 à 64 ans, la part des femmes dans les professions scientifiques est passée de 18 % en 1991 à 23 % en 2011 pour les professions de niveau universitaire, et de 14 % à 21 % dans le cas des professions scientifiques de niveau collégial. En ce qui concerne les professions scientifiques de niveau universitaire toutefois, la hausse s’est principalement produite de 1991 à 2001 (graphique 1).

graphique 1 Pourcentage de femmes occupant des professions scientifiques et non scientifiques, selon le niveau de compétence, 1991 à 2011

Tableau de données du graphique 1
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1 1991, 2001 et 2011, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  1991 2001 2011
pourcentage
Professions scientifiques Niveau universitaire 18,1 22,2 22,7
Niveau collégial 14,1 17,2 21,4
Professions non scientifiques Niveau universitaire 58,8 62,2 65,0
Niveau collégial 41,3 43,6 44,5

En comparaison, au sein des professions non scientifiques, la proportion de femmes était beaucoup plus élevée en 1991, et elle a continué de s’accroître au cours des deux décennies suivantes, étant passée de 59 % à 65 % dans les professions de niveau universitaire et de 41 % à 44 % dans celles de niveau collégial.

Dans le groupe des professions scientifiques de niveau universitaire, ce sont celles en mathématiques, statistiques et actuariat qui affichaient la plus forte proportion de femmes en 2011 — soit environ 50 %, comparativement à 38 % en 1991 (graphique 2). La part des femmes s’est accrue dans la plupart des groupes de niveau universitaire, mais elle a pratiquement doublé dans les sciences de la vie, passant de 23 % en 1991 à 43 % en 2011.

graphique 2 Pourcentage de femmes dans les professions scientifiques de niveau universitaire, selon la catégorie de professions, 1991 à 2011

Tableau de données du graphique 2
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2 1991, 2001 et 2011, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  1991 2001 2011
pourcentage
Ensemble des professions en sciences 18,1 22,2 22,7
Sciences physiques 18,1 27,4 31,0
Sciences de la vie 23,2 32,7 42,5
Génie civil, mécanique, électrique et chimique 5,5 9,1 13,0
Autres génie 8,0 12,8 14,1
Architecture, urbanisme et arpentage 16,9 20,3 28,0
Mathématiques, statistiques et actuariat 38,4 40,6 49,6
Informatique 29,7 28,5 24,7

Le domaine de l’architecture affichait également une croissance notable de la proportion de femmes, passant de 17 % à 28 %. Même si elle a plus que doublé en 20 ans, la proportion de femmes dans les deux groupes de génie, se situant à 13 % et 14 % en 2011, était encore la plus faible de tous les domaines.

Les professions liées à l’informatique ont été les seules à afficher un déclin de la proportion de femmes en 20 ans, celle-ci étant passée de 30 % en 1991 à  25 % en 2011. L’essentiel du déclin s’est produit de 2001 à 2011.

Au niveau collégial, les femmes ont accru leur part dans tous les domaines scientifiques (graphique 3). En 1991, certaines professions scientifiques se distinguaient déjà par des proportions relativement élevées de femmes. C’était le cas notamment des professions liées aux sciences physiques (plus particulièrement la chimie), où les femmes constituaient 31 % des effectifs en 1991 comparativement à 42 % en 2011, soit la plus forte part de tous les groupes intermédiaires de niveau collégial. Les sciences de la vie suivaient de près : de 1991 à 2011, la part des femmes y est passée de 22 % à 38 %; parmi ces professions, celles liées à la biologie en particulier attiraient un grand nombre de femmes.

graphique 3 Pourcentage de femmes dans les professions scientifiques de niveau collégial, selon la catégorie de professions, 1991 à 2011

Tableau de données du graphique 3
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3 1991, 2001 et 2011, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  1991 2001 2011
pourcentage
Ensemble des professions en sciences 14,1 17,2 21,4
Sciences physiques 31,1 37,7 42,1
Sciences de la vie 21,6 27,5 37,6
Génie civil, mécanique, industriel 9,1 13,1 15,3
Génie électronique et électrique 7,4 8,3 8,6
Architecture, dessin, arpentage 19,6 23,3 28,5
Autres contrôleurs techniques et officiers de réglementation 11,9 18,7 25,4
Officiers et contrôleurs des services de transport 5,5 8,0 9,3

Les professions de niveau collégial liées à l’architecture (plus particulièrement les technologues en dessin) et au contrôle technique et à la réglementation (surtout les inspecteurs en santé publique) ont connu un accroissement appréciable des effectifs féminins, la part des femmes dans ces groupes étant passée de 20 % à 29 % et de 12 % à 25 % respectivement.

En comparaison, les professions de niveau collégial liées au génie avaient de plus faibles proportions de femmes et celles-ci ont peu varié durant ces 20 dernières années. La part des femmes dans ces professions était de 15 % ou moins en 1991, 2001 et 2011.

L’apport des femmes à la croissance des effectifs a été moindre parmi les professions scientifiques requérant des études universitaires

Dans la présente section, on examine l’apport des femmes à la croissance des effectifs totaux des professions scientifiques observée de 1991 à 2011. Au niveau universitaire, les effectifs scientifiques ont plus que doublé, puisqu’il y avait 304 000 travailleurs scientifiques de plus en 2011 qu’en 1991. La hausse des effectifs scientifiques a été plus modeste parmi les professions de niveau collégial, soit 87 000 (une hausse de 34 %).

Au sein des professions de niveau universitaire, les femmes ont été à l’origine de 27 % de la croissance totale des effectifs scientifiques de 1991 à 2011; l’apport des hommes était donc prédominant, expliquant près des trois quarts de la croissance (graphique 4). En comparaison, dans les professions non scientifiques, l’apport par sexe était inversé, les femmes expliquant 75 % de la croissance des effectifs observée de 1991 à 2011.

graphique 4 Accroissement des effectifs âgés de 25 à 64 ans dans les professions scientifiques et non scientifiques de 1991 à 2011, selon le niveau de compétence

Tableau de données du graphique 4
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4 Femmes et Hommes, calculées selon en milliers unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  Femmes Hommes
en milliers
Niveau universitaire Professions scientifiques 83,1 221,0
Professions non scientifiques 615,8 204,0
Niveau collégial Professions scientifiques 37,3 49,7
Professions non scientifiques 487,1 384,7

Au niveau collégial, les parts des hommes et des femmes étaient plus rapprochées, les femmes expliquant 43 % de l’accroissement des effectifs scientifiques (en hausse de 87 000 emplois), et pour 56 % de l’accroissement des emplois non scientifiques (en hausse de 872 000 emplois au total).

Dans les sections qui suivent, l’accent est mis sur les professions requérant des études universitaires, puisque le nombre d’effectifs dans les professions scientifiques de niveau universitaire a crû plus rapidement que celui dans les professions scientifiques de niveau collégial de 1991 à 2011. De plus, l’apport des femmes a été moindre dans les professions scientifiques de niveau universitaire. Des informations supplémentaires à propos des professions de niveau collégial sont cependant fournies dans la section Professions scientifiques de niveau collégial.

L’informatique a mené la croissance des effectifs de niveau universitaire de 1991 à 2011

De 1991 à 2011, c’est l’informatique qui a le plus contribué à la croissance des effectifs universitaires, l’apport de ce seul secteur à la croissance totale ayant été de 60 % (tableau 1).

Tableau 1
Nombre et accroissement des effectifs âgés de 25 à 64 ans dans les professions scientifiques de niveau universitaire, 1991 à 2011
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Nombre et accroissement des effectifs dans les professions scientifiques de niveau universitaire 1991, 2011 et Accroissement de 1991 à 2011, calculées selon nombre et répartition en pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  1991 2011 Accroissement de 1991 à 2011
nombre répartition en pourcentage nombre répartition en pourcentage nombre répartition en pourcentage
Professions scientifiques de niveau universitaire  
Ensemble 300 500 100,0 604 600 100,0 304 100 100,0
Sciences physiques 19 600 6,5 31 100 5,1 11 500 3,8
Sciences de la vie 14 700 4,9 29 300 4,8 14 500 4,8
Génie civil, mécanique, électrique et chimique 88 900 29,6 138 500 22,9 49 600 16,3
Autres génie 35 000 11,6 64 900 10,7 29 900 9,8
Architecture, urbanisme et arpentage 24 300 8,1 33 000 5,5 8 700 2,9
Mathématiques, statistiques et actuariat 5 300 1,8 11 400 1,9 6 000 2,0
Informatique 112 600 37,5 296 400 49,0 183 800 60,4
Hommes 246 200 81,9 467 200 77,3 221 000 72,7
Sciences physiques 16 100 5,4 21 500 3,6 5 400 1,8
Sciences de la vie 11 300 3,8 16 800 2,8 5 500 1,8
Génie civil, mécanique, électrique et chimique 84 000 28,0 120 500 19,9 36 400 12,0
Autres génie 32 200 10,7 55 700 9,2 23 600 7,8
Architecture, urbanisme et arpentage 20 200 6,7 23 800 3,9 3 600 1,2
Mathématiques, statistiques et actuariat 3 300 1,1 5 700 0,9 2 400 0,8
Informatique 79 200 26,4 223 200 36,9 144 000 47,4
Femmes 54 300 18,1 137 400 22,7 83 100 27,3
Sciences physiques 3 500 1,2 9 600 1,6 6 100 2,0
Sciences de la vie 3 400 1,1 12 500 2,1 9 000 3,0
Génie civil, mécanique, électrique et chimique 4 900 1,6 18 000 3,0 13 100 4,3
Autres génie 2 800 0,9 9 200 1,5 6 400 2,1
Architecture, urbanisme et arpentage 4 100 1,4 9 300 1,5 5 100 1,7
Mathématiques, statistiques et actuariat 2 100 0,7 5 600 0,9 3 600 1,2
Informatique 33 400 11,1 73 200 12,1 39 800 13,1

Le fait que ce secteur ait été à l’origine d’une part si importante de la croissance des effectifs n’est pas très surprenant, dans la mesure où les années 1990 ont été caractérisées par l’essor des industries liées aux technologies de l’information et des télécommunications. Un grand nombre de personnes se sont donc dirigées vers les professions liées à l’informatique.

Les femmes n’ont cependant pas été aussi nombreuses que les hommes à intégrer ces professions. De 1991 à 2011, plus des trois quarts de la hausse des effectifs en informatique étaient attribuables aux hommes et moins du quart était attribuable aux femmes. La faible représentation des femmes au sein des professions en informatique, qui ont été principalement à l’origine de la croissance du secteur scientifique, explique donc pourquoi l’apport des femmes à la croissance totale des effectifs scientifiques est demeuré relativement faible de 1991 à 2011.

Malgré cela, l’informatique constituait le domaine le plus courant des femmes occupant une profession scientifique, regroupant plus de la moitié d’entre elles en 2011. Cette proportion était cependant en déclin, car, en 1991, moins des deux tiers des femmes dans des professions scientifiques étaient en informatique.

Les professions en génie civil et les « autres génie » expliquaient, quant à elles, 16 % et 10 % de la croissance totale des effectifs scientifiques. L’apport des femmes à cette croissance était lui aussi relativement faible, représentant un peu plus du quart et un peu plus du cinquième de la croissance des effectifs dans ces professions.

L’apport des femmes était donc relativement faible au sein des professions scientifiques ayant connu les hausses d’effectifs les plus élevées de 1991 à 2011, en particulier en informatique et, dans une moindre mesure, dans les secteurs de génie.

Par contre, les femmes étaient plus présentes parmi les professions ayant connu une croissance moindre de leurs effectifs. Les femmes étaient en effet à l’origine de plus de la moitié de la croissance des effectifs dans les domaines de l’architecture, de l’urbanisme et de l’arpentage; des sciences physiques et de la vie ainsi que des mathématiques, de la statistique et de l’actuariat — domaines qui, pris ensemble, ont constitué 13 % de la hausse totale des effectifs en sciences de 1991 à 2011.

Les jeunes femmes sont moins présentes dans le secteur de l’informatique

Tel qu’indiqué plus haut, 60 % de la hausse des effectifs professionnels en sciences de 1991 à 2011 était attribuable à l’informatique, et ce sont les hommes qui ont été à l’origine de la majeure partie de cette croissance (soit plus des trois quarts).

Lorsque les résultats sont examinés selon le groupe d’âge, on constate que ce sont surtout les hommes de 35 à 54 ans qui ont contribué à la hausse, ceux-ci étant responsables de plus de la moitié de la hausse totale de 60 % (tableau 2). La contribution des jeunes hommes de 25 à 34 ans a été moindre, mais positive, soit de 8 points de pourcentage sur 60.

Tableau 2
Décomposition de la croissance des effectifs âgés de 25 à 64 ans dans les professions scientifiques de niveau universitaire de 1991 à 2011, selon le domaine et le groupe d'âge
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Décomposition de la croissance des effectifs des professions scientifiques de niveau universitaire de 1991 à 2011 Total, Informatique, Génie et Autres, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  Total Informatique GénieNote 1 Autres
pourcentage
Total 100,0 60,4 26,1 13,4
25 à 34 ans 11,9 7,0 3,1 1,9
35 à 44 ans 30,7 22,2 6,7 1,8
45 à 54 ans 39,4 23,0 10,9 5,5
55 à 64 ans 17,9 8,3 5,4 4,2
Hommes 72,7 47,4 19,7 5,6
25 à 34 ans 8,9 8,4 1,1 -0,6
35 à 44 ans 21,3 17,2 4,5 -0,4
45 à 54 ans 28,2 15,9 9,2 3,2
55 à 64 ans 14,2 5,9 5,0 3,4
Femmes 27,3 13,1 6,4 7,8
25 à 34 ans 3,1 -1,4 2,0 2,4
35 à 44 ans 9,4 5,0 2,2 2,2
45 à 54 ans 11,2 7,1 1,7 2,3
55 à 64 ans 3,7 2,4 0,5 0,9

La contribution plus faible des jeunes s’explique en grande partie par le vieillissement de la main-d’œuvre. En effet, à la fois dans les professions scientifiques et non scientifiques, les groupes plus âgés ont davantage contribué à la croissance de la main-d’œuvre de 1991 à 2011.

Toutefois, et contrairement aux jeunes hommes du même âge, il y a eu une baisse du nombre de jeunes femmes en informatique au cours de la période. De 1991 à 2011, le nombre de femmes âgées de 25 à 34 ans qui occupaient une profession en informatique a diminué d’environ 4 000 personnes — l’essentiel de cette diminution s’étant produite de 2001 à 2011Note 4.  En comparaison, le nombre de jeunes hommes du même groupe d’âge ayant une profession en informatique a augmenté d’au moins 25 000 au cours de la période.

Ce sont donc les femmes plus âgées, particulièrement celles de 45 à 54 ans, qui ont été à l’origine de la contribution positive mais faible des femmes à l’accroissement total des effectifs en informatique au cours de la période.

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la diminution du nombre de jeunes femmes dans le domaine de l’informatique. Parmi les hypothèses soulevées figurent celle d’un changement dans les facteurs de motivations qui font en sorte que les femmes sélectionnent le domaine de l’informatiqueNote 5, ainsi que l’hypothèse d’un changement de culture dans le milieu de l’informatique qui serait moins favorable aux femmesNote 6.

Les jeunes femmes ont cependant contribué à la croissance des effectifs dans les autres secteurs, soit ceux du génie et des autres secteurs scientifiques. Dans ces domaines, leur apport a même été plus important que celui des jeunes hommes du même âge. Cependant, les hommes âgés de 45 à 64 ans ont représenté la plus importante source de croissance des effectifs de 1991 à 2011 dans ces domaines.

Afin d’avoir une meilleure idée des choix effectués par les jeunes sur le plan des études, il est utile d’examiner les données administratives du Système d’information sur les étudiants postsecondaires (SIEP). Cette source fournit des informations sur le nombre de diplômés des établissements postsecondaires canadiens selon le sexe et le domaine d’études. Même si les données par domaine d’études ne sont pas nécessairement comparables avec celles des catégories de professions occupées par les travailleurs, elles permettent de voir les tendances futures sur le plan de la main-d’œuvre scientifique au Canada.

Ainsi, en 2013, la proportion des femmes diplômées dans le domaine des sciences physiques et de la vie et des technologies était de 55 %, en hausse par rapport au résultat de 46 % enregistré en 1992 (graphique 5). Dans le domaine de l’architecture et des services connexes, la hausse a été également significative, passant de 41 % en 1992 à 54 % en 2013. Ces résultats vont de pair avec l’augmentation de la part des femmes notée dans les occupations liées à ces domaines. 

graphique 5 Proportion de femmes chez les diplômés de niveau universitaire, selon le domaine d’études, 1992 à 2013

Tableau de données du graphique 5
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5 Domaines d'études, Sciences physiques et de la vie et technologies, Informatique et sciences de l'information, Mathématiques et statistiques, Génie, Architecture et services connexes et Tous les autres programmes, calculées selon proportion de femmes diplômées (pourcentage) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  Domaines d'études
Sciences physiques et de la vie et technologies Informatique et sciences de l'information Mathématiques et statistiques Génie Architecture et services connexes Tous les autres programmes
proportion de femmes diplômées (pourcentage)
1992 45,6 32,7 39,0 14,2 40,6 61,6
1993 46,3 30,8 38,8 14,6 39,2 61,9
1994 49,0 30,0 38,6 16,9 41,5 62,2
1995 49,9 30,4 38,9 18,7 43,3 62,5
1996 51,2 29,6 40,6 18,6 44,2 63,1
1997 52,3 28,1 41,0 19,3 42,5 63,2
1998 53,2 27,5 42,6 19,8 41,5 63,5
1999 53,6 27,5 42,0 19,8 44,3 63,7
2000 54,4 28,5 41,7 22,2 47,3 63,8
2001 56,9 27,3 44,1 21,4 44,0 64,4
2002 57,4 27,8 42,9 21,8 45,6 65,2
2003 58,0 28,0 43,3 22,5 48,5 65,3
2004 58,2 27,6 42,2 22,5 50,2 65,3
2005 58,1 25,3 42,4 21,3 50,3 65,3
2006 58,5 25,3 43,7 19,7 51,3 65,8
2007 59,2 24,4 43,9 20,2 53,7 65,8
2008 57,5 25,7 42,2 19,5 52,6 65,1
2009 56,4 25,3 41,6 19,2 51,4 64,8
2010 56,0 27,9 40,6 18,9 52,3 64,4
2011 55,5 28,9 39,6 19,4 53,3 64,4
2012 54,6 27,7 40,0 19,6 52,8 64,4
2013 55,3 29,0 42,4 20,2 54,3 64,4

S’établissant à 20 % en 2013, la part des femmes diplômées en génie restait plus faible que dans les autres domaines, mais représentait tout de même une augmentation par rapport aux 14 % enregistrés en 1992. En revanche, la proportion de femmes diplômées a légèrement augmenté dans le domaine des mathématiques et des statistiques (passant de 39 % à 42 %), et celle-ci a diminué dans le secteur de l’informatique, passant de 33 % en 1992 à un creux de 24 % en 2007, pour remonter ensuite à 29 % en 2013. Enfin, au cours de l’ensemble de la période, la part des femmes diplômées dans tous les autres domaines (non scientifiques) était supérieure à 60 %, reflétant la part importante occupée par les femmes dans les professions non scientifiques.

Les immigrantes ont contribué à la croissance des effectifs scientifiques

Un autre facteur pouvant aider à comprendre la croissance de la main-d’œuvre scientifique au Canada est l’apport de l’immigration. Certaines études ont souligné le rôle des immigrants dans le renouvellement de la main-d’œuvre au Canada, surtout dans le domaine des sciences naturelles et appliquéesNote 7. De ce fait, les immigrants étaient davantage représentés parmi les diplômés en sciences — en 2011, un peu plus de la moitié (51 %) de tous les diplômes en STGM étaient détenus par des immigrantsNote 8.

De 1991 à 2011, les immigrantes et les Canadiennes de naissance ont contribué presque également à la croissance des effectifs scientifiques de niveau universitaire, leur apport respectif ayant été de 13 % et de 14 %. Chez les hommes, les immigrants et les Canadiens de naissance ont également contribué dans des proportions comparables, soit 34 % et 39 % respectivement (tableau 3)Note 9.

Tableau 3
Décomposition de la croissance des effectifs âgés de 25 à 64 ans dans les professions scientifiques de niveau universitaire de 1991 à 2011, selon le domaine et le statut d’immigration
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Décomposition de la croissance des effectifs dans les professions scientifiques de niveau universitaire de 1991 à 2011 Total, Informatique, Génie et Autres, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  Total Informatique GénieNote 1 Autres
pourcentage
Total 100,0 60,4 26,1 13,4
Immigrants 46,8 29,3 13,0 4,4
Nés au Canada 53,2 31,1 13,1 9,0
Hommes 72,7 47,4 19,7 5,6
Immigrants 33,9 22,1 9,8 2,0
Nés au Canada 38,7 25,2 10,0 3,5
Femmes 27,3 13,1 6,4 7,8
Immigrantes 12,9 7,2 3,3 2,4
Nées au Canada 14,5 5,9 3,2 5,4

Parmi les professions scientifiques, le domaine de l’informatique était une fois de plus à l’avant-plan, étant donné son apport important à la croissance totale des effectifs scientifiques. De 1991 à 2011, les femmes immigrantes ont été à l’origine de plus de la moitié (55 %)Note 10 de la croissance des effectifs féminins en informatique. Chez les hommes, les immigrants ont été à l’origine de 47 %Note 11 de la croissance des effectifs masculins en informatique.

Les professions scientifiques sont généralement associées à de meilleures conditions

Selon les données de l’EPANote 12, le fait d’occuper un poste lié aux sciences naturelles et appliquées était généralement associé à de meilleures conditions de travail (tableau 4).

Tableau 4
Caractéristiques de l’emploi des femmes et des hommes âgés de 25 à 64 ans occupant des professions scientifiques et non scientifiques de niveau universitaire, 2010 à 2015
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Caractéristiques de l’emploi des femmes et des hommes occupant des professions scientifiques et non scientifiques de niveau universitaire Femmes et Hommes, calculées selon Professions scientifiques, Professions non scientifiques (réf.), pourcentage et dollars de 2015 ($) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  Femmes Hommes
Professions scientifiques Professions non scientifiques (réf.) Professions scientifiques Professions non scientifiques (réf.)
  pourcentage
Type d’emploi  
Permanents 93,2Note * 87,2 94,6Note * 86,2
Temporaires 6,8Note * 12,8 5,4Note * 13,8
Horaire de travail  
Temps plein 97,0Note * 84,7 99,0Note * 92,8
Temps partiel 3,0Note * 15,3 1,0Note * 7,2
Syndicalisation  
Syndiqué 25,7Note * 60,8 18,6Note * 46,9
Non syndiqué 74,3Note * 39,2 81,4Note * 53,1
Durée d’emploi  
Moins d’un an 11,5Note * 9,6 13,4Note * 11,4
1 à 2 ans 9,1Note * 7,5 11,6Note * 9,3
2 à 5 ans 24,3Note * 19,1 24,8Note * 21,0
5 ans et plus 55,1Note * 63,8 50,3Note * 58,4
Taille de l’entreprise  
Moins de 20 employés 7,2 8,1 9,5 9,8
20 à 99 employés 11,1 10,6 13,1Note * 10,6
100 à 500 employés 12,6 13,2 14,7 13,5
Plus de 500 employés 69,1 68,1 62,7Note * 66,2
  dollars de 2015 ($)
Salaire horaireNote 1  
Moyen 36,08Note * 34,56 39,68Note * 37,89
25 à 34 ans 31,84Note * 30,69 34,23Note * 32,39
35 à 44 ans 37,26Note * 35,89 40,20Note * 38,32
45 à 54 ans 38,46Note * 36,43 43,43Note * 40,83
55 à 64 ans 40,32Note * 36,99 45,05Note * 41,53

Par exemple, au niveau universitaire, les femmes qui occupaient une profession liée aux sciences naturelles et appliquées étaient plus susceptibles que leurs homologues des autres domaines d’avoir un poste permanent (93 % contre 87 %), de travailler à temps plein (97 % contre 85 %) et d’avoir des gains horaires plus élevés lorsqu’elles travaillaient à temps plein (36,08 $ contre 34,56 $). Les femmes dans les professions scientifiques étaient cependant moins susceptibles d’appartenir à un syndicat (26 % contre 61 %). Des écarts semblables étaient perceptibles chez les hommes.

Les hommes qui occupaient une profession scientifique et qui travaillaient à temps plein gagnaient 9 % de plus que les femmes en moyenne. L’écart salarial était semblable dans le secteur non scientifique. La situation était cependant différente selon le groupe d’âge.

Parmi les travailleurs plus jeunes, l’écart salarial était plus élevé pour les travailleurs scientifiques que pour les travailleurs non scientifiques. Par exemple, chez les jeunes de 25 à 34 ans qui travaillaient à temps plein, les hommes gagnaient environ 8 % de plus que les femmes dans le secteur scientifique, comparativement à environ 6 % de plus dans le secteur non scientifique (graphique 6). L’écart salarial s’élevait à au moins 12 % dans le cas des femmes de 45 ans et plus, à la fois dans le secteur scientifique et le secteur non scientifiqueNote 13.

graphique 6 Proportion de femmes chez les diplômés de niveau universitaire, selon le domaine d’études, 1992 à 2013

Tableau de données du graphique 6
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6. Les données sont présentées selon Professions de niveau universitaire (titres de rangée) et Âge, 25 à 34 ans, 35 à 44 ans, 45 à 54 ans et 55 à 64 ans, calculées selon écart salarial (pourcentage) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Professions de niveau universitaire Âge
25 à 34 ans 35 à 44 ans 45 à 54 ans 55 à 64 ans
écart salarial (pourcentage)
Écart dans les professions non scientifiques 5,5 6,8 12,1 12,3
Écart dans les professions scientifiques 7,5 7,9 12,9 11,7
Écart dans les professions scientifiques si les femmes occupaient les mêmes professions que les hommes 5,9 7,5 12,1 9,3

Une partie de l’écart salarial homme-femme pourrait être attribuable à la répartition des femmes selon les catégories de professions scientifiques, notamment chez les plus jeunes. On a donc tenté de mesurer l’incidence de cette répartition différente par profession sur l’écart salarial homme-femme. On a calculé un salaire horaire moyen « fictif » que les femmes obtiendraient si elles étaient réparties de la même façon que les hommes dans l’ensemble des professions (toutes choses égales).

Si les femmes occupaient les mêmes professions scientifiques que les hommes, l’écart salarial ne disparaîtrait pas mais serait moindre dans tous les groupes d’âge. Parmi les jeunes travailleurs de 25 à 34 ans, par exemple, l’écart salarial passerait de 8 % à 6 %. De même, parmi les 55 à 64 ans, l’écart salarial passerait de 12 % à 9 %.

Les résultats ci-dessus sont conformes à d’autres études qui ont fait état de différences entre les sexes sur le plan des résultats du marché du travail des jeunes scientifiques. Selon une étude récenteNote 14, les hommes de 25 à 34 ans titulaires d’un diplôme en STGM affichaient des taux de chômage plus faibles, des salaires plus élevés et un taux plus faible de disparité entre l’emploi et les compétences que leurs homologues ayant obtenu un diplôme dans un autre domaine que les STGM. Selon cette même étude, les conditions d’emploi des jeunes femmes diplômées d’un programme en STGM n’étaient pas clairement différentes de celles des jeunes femmes ayant obtenu leur diplôme dans un autre domaine, alors que les jeunes hommes bénéficient d’un net avantage sur leurs homologues qui n’avaient pas de diplôme en STGM. Des recherches supplémentaires seront nécessaires afin de mieux comprendre les sources de ces écarts entre les hommes et les femmes dans les secteurs scientifiques.

Conclusion

De 1991 à 2011, la part des femmes dans les effectifs scientifiques s’est accrue, passant de 14 % à 21 % dans les professions scientifiques de niveau collégial et de 18 % à 23 % dans les professions scientifiques de niveau universitaire. Des augmentations ont été observées dans toutes les catégories de professions scientifiques, à l’exception de l‘informatique. Dans ce secteur, la part des femmes a plutôt diminué, passant de 30 % en 1991 à 25 % en 2011.

L’informatique était le secteur le plus important en termes d’effectifs en 2011, et a aussi mené la croissance des effectifs en sciences de 1991 à 2011. Toutefois, les femmes n’ont contribué que faiblement à cette croissance des effectifs informatiques au cours de la période. De plus, les jeunes femmes sont devenues moins nombreuses dans le secteur de l’informatique. Enfin, plus de la moitié (55 %) de l’accroissement total des femmes en informatique au cours de la période était imputable aux immigrantes.

Les professions en sciences sont associées à de meilleures conditions d’emploi. Dans ces professions, les femmes comme les hommes étaient plus susceptibles d’occuper un poste permanent, de travailler à temps plein et de gagner un salaire plus élevé. Il existe cependant un écart salarial à l’avantage des hommes parmi ceux qui occupaient une profession scientifique, même parmi les jeunes de 25 à 34 ans.

Dominique Dionne-Simard est analyste à la Division des données administratives de Statistique Canada. Diane Galarneau est conseillère spéciale au Centre de la statistique de l’éducation. Sébastien LaRochelle-Côté est le rédacteur en chef de Regards sur la société canadienne.

Début de l’encadré

Sources de données, méthodes et définitions

Sources de données

Le présent article est basé sur les données des recensements de 1991 et de 2001, sur l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011 et sur l’Enquête sur la population active (EPA). Les données sur les caractéristiques de l’emploi des recensements de la population de 1991 et de 2001 proviennent du questionnaire long obligatoire qui s’adressait à 1 ménage sur 5, soit environ 20 % de la population. Les données de l’ENM de 2011 proviennent d’un questionnaire non obligatoire qui s’adressait à 1 ménage sur 3. L’ENM, qui était une enquête à participation volontaire, a obtenu un taux de réponse de 68 % comparativement à des taux supérieurs à 90 % pour les recensements précédents.

L’EPA est quant à elle réalisée tous les mois auprès d’environ 56 000 ménages. L’EPA fournit des renseignements sur les grandes tendances du marché du travail selon l’industrie et la profession, les heures travaillées, le taux d’activité et le taux de chômage. Les données portant sur les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon et le Nunavut ont été exclues. Les données utilisées dans l’article sont celles des mois de mars et septembre des années 2010 à 2015, afin de disposer d’un échantillon suffisant d’observations indépendantes dans les divers groupes scientifiques et non-scientifiques. Les écarts-types ont été calculés au moyen de poids bootstrap.

Professions en « sciences »

Dans la Classification nationale des professions (CNP), il n’existe pas de sous-groupes de professions en sciences comme c’est le cas pour la Classification des programmes d’enseignement, qui possède un regroupement de domaines d’études qui réfère à celui des « Sciences, technologies, génie et mathématiques » d’où son acronyme « STGM ». Pour tenter d’identifier les professions des personnes ayant un diplôme en STGM, dans cet article, on a utilisé le groupe des professions en sciences naturelles et appliquées même si, dans les faits, les professions occupées par les diplômés en STGM débordent de ce groupe de professions. Ces diplômés peuvent en effet enseigner, devenir gestionnaires ou occuper un emploi dans un domaine tout autre. Ce groupe de professions est néanmoins celui qui se rapproche le plus du domaine d’études en STGM et c’est pourquoi il a été utilisé dans le cadre de l’article.

Harmonisation des codes de professions

Les professions provenant des recensements, de l’ENM et de l’EPA ont toutes été codées selon le système de la CNP. Ce système a été élaboré conjointement par Emploi et développement social Canada et Statistique Canada, et il est mis à jour sur une base régulière afin de tenir compte des mutations du marché de l’emploi. Par exemple, certaines professions qui existaient en 1991 avaient disparu en 2011 et inversement, de nouvelles professions présentes en 2011 n’existaient pas encore en 1991. Des relations de concordances ont donc dû être effectuées afin de rendre comparables les données de 1991, 2001, 2011Note 15.

Les relations de concordance ont permis de rendre les données des recensements et de l’ENM comparables sur la base de la classification nationale des professions de 2006 (CNP-2006). Les données de l’EPA s’appuient sur la Classification nationale des professions de 2011 (CNP-2011). La CNP permet de répartir les professions selon le niveau de compétences qui est habituellement requis pour occuper la profession. Les professions associées aux sciences naturelles et appliquées (scientifiques) ont été divisées en deux groupes selon a) qu’elles requéraient un diplôme universitaire ou b) un diplôme collégial, et ont été comparées aux professions non scientifiques qui nécessitent un niveau de compétences comparable. Les gestionnaires ont été exclus de la présente analyse puisque ces derniers ont des niveaux de compétences divers.

Début de l’encadré

Professions scientifiques de niveau collégial

De 1991 à 2011, le nombre de personnes occupant une profession scientifique de niveau collégial s’est accru de 87 000, en hausse de 34 % (tableau 5). Au niveau universitaire, le nombre de personnes dans ces professions a doublé au cours de la période, en hausse de plus de 300 000.

Tableau 5
Nombre et accroissement des effectifs âgés de 25 à 64 ans dans les professions scientifiques de niveau collégial, 1991 à 2011
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Nombre et accroissement des effectifs dans les professions scientifiques de niveau collégial 1991, 2011 et Accroissement de 1991 à 2011, calculées selon nombre et répartition en pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  1991 2011 Accroissement de 1991 à 2011
nombre répartition en pourcentage nombre répartition en pourcentage nombre répartition en pourcentage
Professions scientifiques de niveau collégial  
Ensemble 254 800 100,0 341 800 100,0 87 000 100,0
Sciences physiques 28 200 11,1 31 200 9,1 2 900 3,3
Sciences de la vie 27 300 10,7 38 100 11,1 10 800 12,4
Génie civil, mécanique, industriel 30 800 12,1 50 800 14,9 20 000 23,0
Génie électronique et électrique 79 900 31,4 92 300 27,0 12 500 14,4
Architecture, dessin, arpentage 43 100 16,9 52 500 15,4 9 400 10,8
Autres contrôleurs techniques et officiers de réglementation 23 700 9,3 49 400 14,5 25 700 29,5
Officiers et contrôleurs des services de transport 21 800 8,6 27 500 8,0 5 700 6,6
Hommes 218 900 85,9 268 600 78,6 49 700 57,1
Sciences physiques 19 500 7,7 18 100 5,3 -1 400 -1,6
Sciences de la vie 21 400 8,4 23 800 7,0 2 400 2,8
Génie civil, mécanique, industriel 28 000 11,0 43 000 12,6 15 100 17,4
Génie électronique et électrique 73 900 29,0 84 400 24,7 10 500 12,1
Architecture, dessin, arpentage 34 700 13,6 37 600 11,0 2 900 3,3
Autres contrôleurs techniques et officiers de réglementation 20 800 8,2 36 800 10,8 16 000 18,4
Officiers et contrôleurs des services de transport 20 600 8,1 24 900 7,3 4 300 4,9
Femmes 35 900 14,1 73 200 21,4 37 300 42,9
Sciences physiques 8 800 3,5 13 100 3,8 4 300 4,9
Sciences de la vie 5 900 2,3 14 300 4,2 8 400 9,7
Génie civil, mécanique, industriel 2 800 1,1 7 800 2,3 5 000 5,7
Génie électronique et électrique 5 900 2,3 7 900 2,3 2 000 2,3
Architecture, dessin, arpentage 8 400 3,3 15 000 4,4 6 600 7,6
Autres contrôleurs techniques et officiers de réglementation 2 800 1,1 12 500 3,7 9 700 11,1
Officiers et contrôleurs des services de transport 1 200 0,5 2 600 0,8 1 400 1,6

Comparativement au niveau universitaire, les femmes ont davantage contribué à la hausse des effectifs dans les professions de niveau collégial, soit 43 % (les hommes contribuant donc pour 57 %).

Les femmes ont surtout contribué à la hausse des effectifs dans le secteur des autres contrôleurs techniques et officiers de réglementation (expliquant 11 % de la croissance totale des effectifs), des sciences de la vie (10 %) et de l’architecture, du dessin et de l’arpentage (8 %).

L’apport des hommes s’est principalement manifesté parmi les deux groupes de professions de génie (où ils expliquaient près du tiers de la croissance totale) et parmi les « autres contrôleurs techniques et officiers de réglementation » (18 %).


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