Liens entre les résultats scolaires à 21 ans et la capacité de lecture à l'âge de 15 ans

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Patrick Bussière (Ressources humaines et Développement des compétences Canada)
Roland Hébert (Statistique Canada)
Tamara Knighton (Statistique Canada)

Niveau de compétence en lecture à 15 ans et résultats subséquents à l'école secondaire à 21 ans
Compétence en lecture à 15 ans et études postsecondaires à 21 ans
Une grande proportion des jeunes inscrits dans un programme d'études postsecondaires étudiaient toujours à 21 ans
Autres facteurs liés à la fréquentation, à 21 ans, d'un collège ou d'une université
Conclusion

L'analyse précédente basée sur des données de l'Enquête auprès des jeunes en transition (EJET) a démontré pour la première fois que le niveau de compétence en lecture des jeunes à 15 ans joue un rôle majeur, tant dans l'obtention d'un diplôme d'études secondaires que dans la participation aux études postsecondaires à 19 ans1. Toutefois, il est encore relativement tôt pour tirer des conclusions sur les résultats scolaires des jeunes à 19 ans. Le présent article bénéficie de données plus récentes tirées de l'Enquête auprès des jeunes en transition pour examiner les résultats scolaires du même groupe de jeunes aux niveaux secondaire et postsecondaire, deux ans plus tard, lorsqu'ils avaient 21 ans.

Niveau de compétence en lecture à 15 ans et résultats subséquents à l'école secondaire à 21 ans

De plus grandes proportions de jeunes ayant un niveau de compétence en lecture plus faible à 15 ans avaient pris plus de temps pour terminer leurs études secondaires ou ne les avaient pas terminées à 21 ans en comparaison avec les jeunes ayant un meilleur niveau de compétence en lecture (encadré 1).

Encadré 1 :
Comment le rendement en lecture est mesuré dans le Programme international pour le suivi des acquis des élèves

La compréhension de l'écrit est définie dans le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) comme suit : « comprendre l'écrit, c'est non seulement comprendre et utiliser des textes écrits, mais aussi réfléchir à leur propos. Cette capacité devrait permettre à chacun de réaliser ses objectifs, de développer ses connaissances et son potentiel et de prendre une part active dans la société »2.

La compréhension de l'écrit a été évaluée lorsque les jeunes étaient âgés de 15 ans. Le résultat moyen en lecture des pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques se situait à 500 points et il était de 534 points au Canada.

Le rendement en lecture se composait de cinq niveaux de compétence correspondant à des tâches de difficultés variées, le niveau 1 représentant le niveau le plus faible et le niveau 5, le plus élevé. Les élèves d'un niveau donné possèdent non seulement les connaissances et les aptitudes de ce niveau, mais aussi les compétences requises dans les niveaux inférieurs.

Le niveau 1 correspondait à une note de 335 à 407 points; le niveau 2 à une note de 408 à 480 points, le niveau 3 à une note de 481 à 552 points, le niveau 4 à une note de 553 à 626 points et le niveau 5 à une note supérieure à 626 points.

Dans l'ensemble, 87 % des jeunes Canadiens qui avaient 15 ans en 2000 ont obtenu un diplôme d'études secondaires quatre ans plus tard, soit à 19 ans. Deux ans plus tard, en 2006, 5 % des autres jeunes qui avaient alors 21 ans détenaient aussi un diplôme d'études secondaires. Au total, 92 % des jeunes Canadiens qui avaient 15 ans en 2000 ont obtenu un diplôme d'études secondaires à 21 ans.

Il y avait une relation évidente entre la capacité de lecture des jeunes à 15 ans et le temps nécessaire pour terminer leurs études secondaires ainsi que la probabilité d'obtenir un diplôme à 21 ans. Un pourcentage plus élevé de jeunes ayant un niveau de compétence en lecture faible prenait plus de temps pour obtenir leur diplôme d'études secondaires. Par exemple, 13 % des jeunes qui se situaient au premier niveau de compétence en lecture ou au-dessous de ce niveau ont obtenu leur diplôme d'études secondaires de 19 à 21 ans, comparativement à seulement 1 % de ceux qui se situaient au niveau 5 (graphique 1).

Graphique 1
Pourcentage des jeunes ayant terminé leurs études secondaires à 19 ans et à 21 ans, selon le niveau de compétence en lecture à 15 ans

Graphique 1. Pourcentage des jeunes ayant terminé leurs études secondaires à 19 ans et à 21 ans, selon le niveau de compétence en lecture à 15 ans

Source : Statistique Canada, Enquête auprès des jeunes en transition 2006.

Les jeunes dont le niveau de compétence en lecture était plus faible étaient également moins susceptibles d'avoir obtenu leur diplôme à 21 ans. Seulement 75 % des jeunes du niveau de compétence le plus faible avaient un diplôme d'études secondaires à 21 ans (certains ayant décroché (les décrocheurs) et d'autres ayant poursuivi leurs études secondaires (les persévérants)), comparativement à 99 % de ceux qui avaient une compétence supérieure en lecture.

Les diplômés du secondaire avaient, à 15 ans, un résultat en lecture considérablement plus élevé que les persévérants et les décrocheurs au même âge (tableau 1)3. Par ailleurs, les jeunes qui avaient décroché à 19 ans, mais qui étaient retournés aux études à 21 ans, avaient de meilleurs résultats en lecture que les jeunes qui étaient encore décrocheurs. Environ 7 % des jeunes Canadiens avaient quitté l'école secondaire à 19 ans et leur résultat moyen en compréhension de l'écrit était de 455. De ceux qui avaient quitté l'école à 19 ans, 31 % avaient repris leurs études secondaires à 21 ans.

Tableau 1
Études secondaires terminées ou non à 21 ans, selon le résultat moyen de lecture du Programme international pour le suivi des acquis des élèves à 15 ans
  Résultat moyen de lecture à 15 ans
Études secondaires Études secondaires à 19 ans Études secondaires à 21 ans
Diplômés 547 543
Persévérants 455 459
Décrocheurs 457 452
Source: Statistique Canada, Enquête auprès des jeunes en transition 2006.

À l'échelon national, le résultat moyen en lecture des décrocheurs qui, à 21 ans, avaient repris leurs études secondaires à 21 ans était de 28 points supérieur à la moyenne de ceux qui étaient encore décrocheurs. Cet écart était plus prononcé au Nouveau-Brunswick et dans les provinces de l'Ouest, où la différence était de près de 60 points ou plus, et était moins marqué en Nouvelle-Écosse et en Ontario (tableau 2)4.

Tableau 2
Résultat moyen en lecture des décrocheurs du secondaire à 19 ans, selon qu'ils aient terminé ou non leurs études secondaires à 21 ans
Canada/Province Décrocheur du secondaire à 19 ans Encore décrocheur à 21 ans Reprise des études secondaires à 21 ans
Canada 457 451 479
Terre-Neuve-et-Labrador 430 416 429
Île-du-Prince-Édouard 430 426 443
Nouvelle-Écosse 448 442 444
Nouveau-Brunswick 427 402 463
Québec 443 437 465
Ontario 464 466 471
Manitoba 451 443 490
Saskatchewan 465 443 501
Alberta 486 472 537
Colombie-Britannique 465 456 502
Source: Statistique Canada, Enquête auprès des jeunes en transition 2006.

Compétence en lecture à 15 ans et études postsecondaires à 21 ans

Près de trois quarts des jeunes âgés 15 ans en 2000, fréquentaient un collège ou une université six ans plus tard, soit à 21 ans.

Le fait de fréquenter ou non un collège ou une université était lié au niveau de compétence en lecture à 15 ans (tableau 3).

Tableau 3
Études postsecondaires à 21 ans selon le résultat moyen en lecture à 15 ans
  Aucune étude postsecondaire Collège Université
Canada 477 519 588
Terre-Neuve-et-Labrador 446 491 577
Île-du-Prince-Édouard 460 487 563
Nouvelle-Écosse 453 486 570
Nouveau-Brunswick 442 475 553
Québec 472 547 598
Ontario 465 502 587
Manitoba 483 516 577
Saskatchewan 484 518 582
Alberta 511 531 612
Colombie-Britannique 488 522 584
Source: Statistique Canada, Enquête auprès des jeunes en transition 2006.

La vaste majorité des personnes se situant au 4e ou au 5e niveau de compétence en lecture à 15 ans étaient inscrites dans un collège ou une université à 21 ans. À titre de comparaison, environ la moitié seulement des personnes dont la compétence en lecture était inférieure au 3e niveau étaient inscrites dans un collège ou une université à 21 ans.

L'Alberta était notablement différente à cet égard. Plus d'une personne sur cinq (22 %) qui se situait au 4e ou au 5e niveau de compétence en lecture à 15 ans ne fréquentait ni un collège ni une université à 21 ans. Ce taux était supérieur de 5 points au résultat du Manitoba (la province occupant le second rang) et de 10 points supérieur à la moyenne nationale, qui était de 12 %.

Le type d'études postsecondaires variait selon la compétence en lecture d'une personne. Des personnes situées au 4e ou au 5e niveau de compétence en lecture à 15 ans, 63 % étaient inscrites à l'université à 21 ans, tandis que 26 % étaient inscrites à un collège. De celles situées au 3e niveau de compétence en lecture à 15 ans, 33 % avaient fréquenté une université, et 40 %, un collège. Enfin, environ la moitié des personnes situées sous le 3e niveau de compétence à 15 ans n'avaient pas poursuivi leurs études postsecondaires, 38 % avaient déclaré avoir fréquenté un collège et 13 %, une université.

On constate des écarts notables entre les provinces. Dans les provinces de l'Atlantique, trois quarts ou plus des jeunes qui se situaient au 4e ou au 5e niveau de compétence en lecture à 15 ans avaient fréquenté une université à 21 ans. Ces taux étaient plus élevés en Nouvelle-Écosse et à l'Île du-Prince-Édouard, où 81 % des jeunes affichant les résultats les plus élevés en lecture avaient fréquenté une université. Dans ces provinces, le taux de fréquentation universitaire était élevé comparativement aux autres provinces, même pour les jeunes ayant une compétence en lecture plus faible. Plus spécialement, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et à l'Île du-Prince-Édouard, plus de 20 % des jeunes de 21 ans qui se situaient sous le 3e niveau de compétence en lecture à 15 ans étaient inscrits dans un programme universitaire, soit la proportion la plus élevée de toutes les provinces.

Une grande proportion des jeunes inscrits dans un programme d'études postsecondaires étudiaient toujours à 21 ans

Des jeunes qui s'étaient inscrits à un programme d'études postsecondaires, 67 % étaient toujours aux études (persévérants) à 21 ans, alors que 19 % avaient obtenu leur diplôme à cet âge (diplômés, non-persévérants) (tableau 4). Le dernier groupe était surtout constitué de diplômés d'un collège ou d'un cégep.

Tableau 4
Taux de participation aux études postsecondaires selon le niveau de compétence
  Niveau de compétence en lecture
Sous le 3e niveau Au 3e niveau Au 4e ou au 5e niveau
Diplômés, non-persévérants 29,2 22,6 13,8
Persévérants 52,0 60,8 75,5
Décrocheurs 18,7 E 16,6 10,6
E à utiliser avec prudence
Source: Statistique Canada, Enquête auprès des jeunes en transition 2006.

Puisqu'une plus grande proportion de personnes ayant un niveau de compétence plus élevé en lecture à 15 ans fréquentaient généralement un programme universitaire à 21 ans, et considérant que les programmes universitaires durent habituellement plus longtemps que ceux du niveau collégial, ces étudiants étaient plus susceptibles d'être encore aux études à 21 ans. Dans l'ensemble, 76 % de ceux qui se situaient au 4e ou au 5e niveau de compétence en lecture à 15 ans fréquentaient toujours un établissement d'enseignement à 21 ans.

Fait important, les jeunes qui avaient un niveau de compétence en lecture plus faible à 15 ans et qui étaient inscrits à un programme d'études postsecondaires étaient plus susceptibles d'avoir abandonné leurs études à 21 ans, soit avant l'obtention de leur diplôme — près de 19 % de ceux qui se situaient sous le 3e niveau de compétence en lecture à 15 ans avaient mis fin à leurs études postsecondaires à 21 ans, comparativement à 11 % de ceux dont la compétence en lecture se situait au 4e ou au 5e niveau.

Autres facteurs liés à la fréquentation, à 21 ans, d'un collège ou d'une université

De tous les autres facteurs reconnus pour avoir une incidence sur la fréquentation d'un établissement postsecondaire — comme le sexe, la langue maternelle, le lieu de résidence, le niveau de scolarité des parents et le revenu familial — la compétence en lecture avait l'effet le plus grand sur la fréquentation d'un collège ou d'une université.

Toutefois, des différences significatives en ce qui a trait aux taux de fréquentation des collèges et universités selon les antécédents familiaux sont mises en évidence et ce,en dépit des compétences en lecture.

Pour les jeunes de 21 ans qui se situaient sous le 3e niveau de compétence en lecture à 15 ans, le taux de fréquentation collégiale ou universitaire de ceux dont les deux parents n'avaient pas suivi d'études postsecondaire était considérablement plus faible que celui des jeunes dont au moins un parent avait fait des études universitaires (35 % comparativement à 57 %) (tableau 5). Même si le taux de participation aux études postsecondaires était plus élevé pour les jeunes qui étaient classés au 4e ou au 5e niveau de compétence à 15 ans et dont les parents avaient fait des études secondaires, le contraste demeurait manifeste comparativement aux jeunes dont au moins un parent avait fait des études universitaires. Dans le cas présent, le taux de fréquentation collégiale pour les jeunes dont les parents n'avaient pas reçu d'éducation postsecondaire était plus élevé que celui des jeunes dont au moins un parent avait fait des études universitaires (37 % comparativement à 23 %). En revanche, les jeunes qui avaient un niveau de compétence en lecture élevé à 15 ans et dont un parent avait fréquenté l'université étaient deux fois plus enclins à fréquenter l'université à 21 ans (68 % comparativement à 34 %).

Tableau 5
Études postsecondaires à 21 ans selon le niveau de compétence en lecture et le niveau maximal de scolarité des parents à 15 ans
  Études postsecondaires à 21 ans
Aucune étude postsecondaire Collège Université
Pourcentage
Jeunes situés sous le 3e niveau de compétence en lecture
Plus haut niveau de scolarité parentale – école secondaire ou moins 65 29E 6E
Plus haut niveau de scolarité d'au moins un parent – collège 55 34 11E
Plus haut niveau de scolarité d'au moins un parent – université 42 42 15
Jeunes situés au 3e niveau de compétence en lecture
Plus haut niveau de scolarité parentale – école secondaire ou moins 48 34E 18E
Plus haut niveau de scolarité d'au moins un parent – collège 34 41 25
Plus haut niveau de scolarité d'au moins un parent – université 21 40 39
Jeunes situés au 4e ou au 5e niveau de compétence en lecture
Plus haut niveau de scolarité parentale – école secondaire ou moins 29E 37E 34E
Plus haut niveau de scolarité d'au moins un parent – collège 19 32 49
Plus haut niveau de scolarité d'au moins un parent – université 9 23 68
E utiliser avec prudence, la variabilité d'échantillonnage est supérieure à 33 %
Note: Les niveaux de scolarité des parents sont mesurés lorsque les jeunes ont 15 ans.
Source: Statistique Canada, Enquête auprès des jeunes en transition 2006.

Des tendances similaires sont manifestes si l'on considère le revenu familial à 15 ans, qui fournit une mesure des ressources financières lorsque les jeunes envisageaient de futures études postsecondaires. Les jeunes qui se classaient sous le 3e niveau de compétence en lecture à 15 ans et dont le revenu familial des parents se situait dans le quartile inférieur étaient beaucoup plus enclins à ne pas avoir fréquenter un collège ou une université à 21 ans que ceux dont le revenu familial était dans le quartile supérieur (55 % comparativement à 37 %) (tableau 6). D'un autre côté, le taux de fréquentation collégiale et universitaire des jeunes qui se situaient à un niveau supérieur de compétence et dont le revenu familial se situait dans le quartile inférieur était plus élevé que le taux des jeunes dont le niveau de compétence était faible. Cependant, ces jeunes étaient plus enclins à fréquenter un collège que ceux dont le revenu familial était élevé, étant donné qu'une plus grande proportion de ce dernier groupe fréquentait une université.

Tableau 6
Études postsecondaires à 21 ans selon le niveau de compétence en lecture et le quartile du revenu familial à 15 ans
  Études postsecondaires à 21 ans
Aucune étude postsecondaire Collège Université
Pourrcentage
Jeunes situés sous le 3e niveau de compétence en lecture
Quartile de revenu inférieur 55 34 11E
Quartile de revenu intermédiaire inférieur 54 35 11E
Quartile de revenu intermédiaire supérieur 45 42 13
Quartile de revenu supérieur 37 45 18E
Jeunes situés au 3e niveau de compétence en lecture
Quartile de revenu inférieur 32 39 29E
Quartile de revenu intermédiaire inférieur 31 43 27
Quartile de revenu intermédiaire supérieur 25 40 36
Quartile de revenu supérieur 19E 37 45
Jeunes situés au 4e ou au 5e niveau de compétence en lecture
Quartile de revenu inférieur 18 30 53
Quartile de revenu intermédiaire inférieur 14 30 56
Quartile de revenu intermédiaire supérieur 10 26 64
Quartile de revenu supérieur 8E 19 73
E utiliser avec prudence, la variabilité d'échantillonnage est supérieure à 33 %
Note: Les niveaux de scolarité des parents sont mesurés lorsque les jeunes ont 15 ans.
Source: Statistique Canada, Enquête auprès des jeunes en transition 2006.

Conclusion

Les constatations relatées dans le présent document ont confirmé un élément clé tout en en ajoutant un autre. Ces éléments aident à comprendre la relation entre l'obtention d'un diplôme d'études secondaires et la capacité de lecture mesurée à 15 ans. Premièrement, les résultats ont confirmé que plusieurs personnes dont le niveau de compétence en lecture était plus faible prenaient plus de temps pour terminer leurs études secondaires. Deuxièmement, elles indiquent que les jeunes qui étaient décrocheurs à 19 ans et qui avaient repris leurs études secondaires à 21 ans avaient un niveau de compétence en lecture supérieur à celui des jeunes qui étaient encore décrocheurs. De plus, les résultats des décrocheurs du secondaire qui retournaient aux études à 21 ans étaient particulièrement élevés en Alberta et en Colombie-Britannique, deux provinces à forte croissance économique entre 2000 et 2006, comparativement aux autres provinces. Une analyse plus poussée est nécessaire pour examiner dans quelle mesure les conditions du marché du travail jouent un rôle dans le choix des jeunes quant à leur parcours scolaire.

Les jeunes ayant une capacité de lecture plus élevée à 15 ans étaient plus susceptibles d'avoir fréquenté un établissement d'enseignement postsecondaire à 21 ans et d'être toujours inscrits dans un tel établissement, comparativement à ceux qui avaient un résultat plus faible en lecture. De plus, une plus grande proportion de jeunes ayant une capacité de lecture plus élevée avaient fréquenté l'université plutôt que le collège à 21 ans.

Finalement, de tous les facteurs reconnus pour avoir une incidence sur la fréquentation d'un établissement postsecondaire — comme le sexe, la langue maternelle, le lieu de résidence, le niveau de scolarité des parents et le revenu familial — la compétence en lecture avait le plus grand effet sur la fréquentation d'un collège ou d'une université. Un pourcentage plus élevé de jeunes situés au niveau supérieur de compétence en lecture fréquentaient le collège ou l'université comparativement aux jeunes situés aux niveaux plus faibles, et ce, indépendamment des antécédents familiaux. Ces résultats révèlent l'importance que prennent les compétences individuelles lorsqu'il s'agit de la fréquentation d'un établissement postsecondaire. En outre, ils témoignent de la validité d'évaluations de rendement telles que celles du Programme international pour le suivi des acquis des élèves, afin améliorer notre compréhension des facteurs qui ont une incidence sur l'achèvement des études secondaires ainsi que sur la fréquentation d'établissements postsecondaires.

Néanmoins, il est également évident que les tendances relatives à la participation aux études postsecondaires sont différentes lorsque les antécédents familiaux sont pris en compte, le taux de fréquentation collégiale ou universitaire étant globalement plus faible pour les jeunes de 15 ans dont les parents avaient un niveau de scolarité plus faible et un revenu familial dans les quartiles inférieurs, en dépit de leurs compétences en lecture. En outre, les jeunes qui avaient un niveau élevé de compétence en lecture étaient plus susceptibles de fréquenter un collège que ceux dont les parents avaient une éducation universitaire ou un revenu familial élevé, ces derniers étant plus susceptibles de fréquenter une université.

Notes

  1. Tamara Knighton et Patrick Bussière, 2006, Liens entre les résultats éducationnels à l'âge de 19 ans et la capacité en lecture à l'âge de 15 ans, numéro 043, Statistique Canada, numéro 81 595 MIF au catalogue.

  2. OCDE. 2006. Compétences en sciences, lecture et mathématiques : Le cadre d'évaluation de PISA 2006, OCDE, Paris.

  3. Une différence de 73 points entre deux résultats moyens représente environ un niveau de compétence en lecture, différence qui indique un écart considérable dans les capacités de lecture et d'écriture.

  4. La province d'éducation est mesurée lorsque les jeunes ont 15 ans.