Lien entre les résultats du parcours de vie à 25 ans et la capacité de lecture à 15 ans

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Lisa Shipley, Statistique Canada
Thomasz Gluzynski, Ressources humaines et Développement des compétences Canada

Lien entre une plus grande compétence en lecture à 15 ans et un plus haut niveau de scolarité à 25 ans
La situation du point de vue des études ou du travail à 25 ans variait selon le niveau de compétence en lecture à 15 ans
Jeunes occupant un emploi à temps plein à 25 ans – un profil selon la compétence en lecture à 15 ans
Des scores plus faibles au Programme international pour le suivi des acquis des élèves et des niveaux de scolarité moins élevés sont associés à un revenu moindre
État matrimonial et constitution d'une famille
Conclusion

Les données précédentes de l'Enquête auprès des jeunes en transition (EJET) montrent que la compétence en lecture, telle que mesurée à 15 ans par le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), est étroitement associée à l'obtention d'un diplôme d'études secondaires de même qu'à la participation aux études postsecondaires1. Le présent article fait appel aux données les plus récentes de l'EJET pour examiner les résultats relatifs aux études, au marché du travail, au revenu et à la constitution d'une famille associés aux niveaux de compétence en lecture à 15 ans selon le PISA. L'analyse cherche à dégager toute différence de parcours de vie en lien avec les niveaux de compétence en lecture à 15 ans. L'analyse suivante est à la fois descriptive et exploratoire. D'autres analyses sont requises pour déterminer les liens de cause à effet dans les données.

Le Programme international pour le suivi des acquis des élèves est un outil international utilisé par les pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour évaluer les habiletés et les connaissances des jeunes de 15 ans. Le but du PISA est de déterminer si les élèves qui sont sur le point de terminer leur scolarité obligatoire ont acquis les connaissances et les habiletés qui sont essentielles à leur pleine participation à la société. L'Enquête auprès des jeunes en transition (EJET) est une enquête longitudinale visant à fournir de l'information pertinente sur le plan des politiques au sujet des transitions de l'école au travail et des facteurs qui influent sur les parcours de vie au chapitre des études, de la formation et du travail. Au Canada, les élèves qui ont participé à l'EJET et à l'évaluation de la compréhension de l'écrit du PISA en 1999 ont été suivis, grâce aux enquêtes, tous les deux ans jusqu'en 2009, alors qu'ils avaient 25 ans. Les données de l'EJET de 2010 font référence à l'année 2009.

Encadré 1 :
Façon dont le Programme international pour le suivi des acquis des élèves mesure le rendement en lecture

La compréhension de l'écrit est définie dans le Programme international pour le suivi des acquis des élèves comme suit : « comprendre l'écrit, c'est non seulement comprendre et utiliser des textes écrits, mais aussi réfléchir à leur propos. Cette capacité devrait permettre à chacun de réaliser ses objectifs, de développer ses connaissances et son potentiel et de prendre une part active dans la société » 2. La compréhension de l'écrit a été évaluée alors que les jeunes avaient 15 ans en 1999. Le résultat moyen en lecture des pays membres de l'OCDE se situait à 500 points et il était de 534 points au Canada.

Le rendement en lecture se composait de cinq niveaux de compétence correspondant à des tâches de difficultés variées, le niveau 1 représentant le niveau le plus faible et le niveau 5, le plus élevé. Les élèves d'un niveau donné possèdent non seulement les connaissances et les aptitudes de ce niveau, mais aussi les compétences requises aux niveaux inférieurs.

Le niveau 1 correspondait à un score de 335 à 407 points, le niveau 2, à un score de 408 à 480 points, le niveau 3, à un score de 481 à 552 points, le niveau 4, à un score de 553 à 626 points et le niveau 5, à un score supérieur à 626 points3. Pour les besoins du présent article, les catégories de compétence ont été regroupées comme suit : niveau inférieur à 3 (inférieur à la moyenne), niveau 3 (la moyenne) et niveau 4/5 (supérieur à la moyenne).

Fin de l'encadré

Lien entre une plus grande compétence en lecture à 15 ans et un plus haut niveau de scolarité à 25 ans

À 25 ans, dans l'ensemble, 35,4 % des jeunes n'avaient pas terminé d'études au-delà du secondaire, alors qu'environ 64,6 % avaient terminé un programme quelconque d'études postsecondaires. Il y avait manifestement un lien entre le niveau de compétence en lecture à 15 ans et le plus haut niveau de scolarité atteint à 25 ans.

À 15 ans, 26,3 % des jeunes avaient obtenu un score de rendement en lecture d'un niveau inférieur à 3, alors que 27,5 % avaient obtenu un score de niveau 3 et que 46,2 % avaient obtenu un score de niveau 4/5 (tableau 1). À 25 ans, plus de la moitié des jeunes (54,0 %) dont la compétence en lecture était d'un niveau inférieur à 3 à 15 ans n'avaient pas poursuivi leurs études après le secondaire, tandis que 46,0 % avaient terminé un programme d'études postsecondaires. Le pourcentage de répondants dont la scolarité était équivalente ou inférieure aux études secondaires à 25 ans diminuait avec chaque augmentation subséquente du niveau de compétence : il était de 38,9 % chez ceux qui avaient obtenu un score de niveau 3 à 15 ans (61,1 % d'entre eux ayant terminé leurs études postsecondaires) et encore plus bas, à 22,7 %, chez ceux qui avaient obtenu un score de niveau 4/5 (77,3 % ayant terminé leurs études postsecondaires).

Chez ceux qui avaient déjà terminé un programme d'études postsecondaires, il y avait manifestement un lien entre la compétence en lecture à 15 ans et le type d'études postsecondaires achevées à 25 ans. Les jeunes qui avaient obtenu un score d'un niveau inférieur à 3 et qui avaient terminé leurs études postsecondaires en 2009 étaient, toutes proportions gardées, plus nombreux à avoir étudié au collège ou au cégep (29,4 %) qu'à l'université (9,4 %). Au niveau de compétence 3, le taux de diplomation était de 30,1 % au collège et au cégep, et de 24,0 % à l'université pour les baccalauréats et les certificats d'études universitaires inférieurs au baccalauréat (ci-après regroupés sous « baccalauréats »). Le niveau de compétence 4/5 était lié à un taux d'obtention d'un diplôme universitaire encore plus élevé. À 25 ans, environ le cinquième (20,6 %) de ce groupe avait terminé des études au collège ou au cégep, 45,7 % avaient décroché un baccalauréat et 7,1 % avaient obtenu un diplôme d'études postsecondaires supérieur au baccalauréat.

Tableau 1 Plus haut niveau de scolarité atteint en décembre 2009, selon le niveau de compétence en lecture à 15 ansTableau 1 Plus haut niveau de scolarité atteint en décembre 2009, selon le niveau de compétence en lecture à 15 ans

Les niveaux d'études variaient selon le sexe et le niveau de compétence en lecture. Plus de la moitié (57,4 %) des hommes qui avaient obtenu un score d'un niveau inférieur à 3 n'avaient pas dépassé le secondaire dans leurs études (graphique 1). Chez les femmes, cette proportion était de 48,5 %. De plus, 28,4 % des hommes qui avaient obtenu un score en lecture inférieur au niveau 3 en 1999 étaient diplômés d'un collège ou d'un cégep en 2009, comparativement à 31,1 % des femmes. Mais surtout, tandis que très peu d'hommes en dessous du niveau 3 avaient terminé des études postsecondaires à 25 ans, 12,4 % des femmes de ce groupe avaient obtenu un baccalauréat.

Ces écarts selon le sexe s'observaient aux deux autres niveaux de compétence en lecture. Environ 44,8 % des hommes qui avaient obtenu un score d'un niveau 3 en 1999 avaient tout au plus un diplôme d'études secondaires à 25 ans, alors que 26,1 % avaient terminé un programme d'études au collège ou au cégep et que 22,3 % avaient terminé l'université en obtenant un baccalauréat. Les femmes qui se situaient au niveau 3 en 1999 présentaient à 25 ans des résultats scolaires plus également répartis : 32,6 % avaient fait tout au plus des études secondaires, 34,3 % avaient terminé un programme d'études au collège ou au cégep et 25,8 % étaient diplômées de l'université.

Le taux de diplomation universitaire était visiblement plus élevé au niveau 4/5 pour les deux sexes. Parmi les hommes ayant obtenu des scores de compétences de niveau 4/5 à 15 ans, 28,6 % n'avaient pas étudié au-delà du secondaire à 25 ans, alors que 20,9 % avaient obtenu un diplôme d'un collège ou d'un cégep et que 41,2 % avaient terminé un programme d'études au niveau du baccalauréat. Quant aux femmes, 18,0 % avaient tout au plus un diplôme d'études secondaires, 20,3 % étaient diplômées du collège ou du cégep, 49,2 % avaient un baccalauréat et 8,5 % étaient titulaires d'un diplôme universitaire supérieur au baccalauréat.

Graphique 1
Plus haut niveau de scolarité atteint en décembre 2009, selon le niveau de compétence en lecture à 15 ans et le sexe

Description pour le graphique 1

Graphique 1: Plus haut niveau de scolarité atteint en décembre 2009, selon le niveau de compétence en lecture à 15 ans et le sexe

Source : Statistique Canada. 2009. Enquête auprès des jeunes en transition.

La situation du point de vue des études ou du travail à 25 ans variait selon le niveau de compétence en lecture à 15 ans

Les données de l'EJET permettent de répartir les jeunes de 25 ans en plusieurs catégories mutuellement exclusives de situation par rapport aux études et au travail, en l'occurrence : est aux études secondaires; est aux études postsecondaires; occupe un emploi à temps plein; occupe un emploi à temps partiel; n'est pas aux études et n'occupe pas un emploi (sans emploi)4. À 25 ans, environ 20,1 % des jeunes faisaient des études postsecondaires, 61,3 % travaillaient à temps plein, 7,9 % travaillaient à temps partiel et 10,0 % ne travaillaient pas et n'étaient pas aux études.

La majorité des jeunes de chacun de ces trois niveaux de compétence travaillaient à temps plein et n'étaient pas aux études à 25 ans (63,3 % de ceux ayant un score inférieur au niveau 3, 64,2 % de ceux ayant un score de niveau 3 et 58,3 % de ceux ayant un score de niveau 4/5) (tableau 2).

Des différences appréciables ont été observées dans la situation des autres jeunes selon leur niveau de compétence en lecture à 15 ans. Ainsi, 25,8 % des jeunes qui avaient obtenu un score de niveau 4/5 à 15 ans poursuivaient des études postsecondaires en 2009, comparativement à 17,9 % de ceux qui avaient obtenu un score de niveau 3 et à 12,3 % de ceux qui avaient obtenu un score inférieur au niveau 3. Tandis que seulement 7,9 % des jeunes de niveau 4/5 ne travaillaient pas et n'étaient pas aux études à 25 ans, cette proportion augmentait à 10,0 % pour ceux du niveau 3 et à 14,8 % pour ceux ayant un score plus bas. Ajoutons à cela que de 7 % à 8 % des jeunes de chaque niveau de compétence n'étaient pas aux études et travaillaient à temps partiel en décembre 2009.

Tableau 2
Situation des répondants du point de vue des études ou du travail1 en décembre 2009, selon le niveau de compétence en lecture à 15 ans
Niveau de compétence à 15 ans Situation du point de vue des études et du travail en décembre 2009
Aux études secondaires Aux études postsecondaires Occupant un emploi temps plein Occupant un emploi à temps partiel Pas aux études et n'occupant pas un emploi Total
pourcentage
Tous les niveaux F 20,1 61,3 7,9E 10,0 100,0
Niveau inférieur à 3 F 12,3E 63,3 F 14,8E 100,0
Niveau 3 F 17,9E 64,2 7,6E 10,0E 100,0
Niveau 4/5 F 25,8 58,3 7,9E 7,9E 100,0
1 Quand le répondant était aux études et travaillait, la préséance était accordée à sa situation par rapport aux études.
Eutiliser avec prudence
F trop peu fiable pour être publié
Source : Statistique Canada. 2009. Enquête auprès des jeunes en transition.

Jeunes occupant un emploi à temps plein à 25 ans – un profil selon la compétence en lecture à 15 ans

Environ six jeunes sur dix (61,3 %) avaient fait la transition au travail à temps plein à 25 ans. Environ 43,8 % de ces travailleurs à temps plein avaient obtenu un score de niveau 4/5 à 15 ans, 28,9 % avaient eu un score de niveau 3 et 27,3 %, un score inférieur au niveau 3 (tableau 3). Étant donné qu'environ un jeune sur cinq fréquentait toujours un établissement d'enseignement postsecondaire en 2009 au moment de l'enquête, on peut s'attendre à ce que les ventilations changent au fur et à mesure que ces jeunes finissent leurs études et entrent sur le marché du travail.

En 2009, 54,3 % des jeunes qui avaient obtenu un score de niveau inférieur à 3 en lecture et qui travaillaient à temps plein avaient tout au plus un diplôme d'études secondaires. De plus, 30,7 % des travailleurs à temps plein qui avaient obtenu à 15 ans un score d'un niveau inférieur à 3 avaient terminé un programme d'études au collège ou au cégep.

Le niveau de scolarité était plus varié chez les travailleurs à temps plein ayant eu un score d'un niveau 3. Près de quatre jeunes sur dix (39,5 %) n'avaient pas poursuivi leurs études au-delà du secondaire, tandis que 31,0 % d'entre eux avaient obtenu un diplôme du collège ou du cégep et 21,9 %, un diplôme universitaire.

La propension du groupe ayant obtenu un score de niveau 4/5 à faire des études universitaires s'observait dans la répartition des travailleurs à temps plein de ce niveau de compétence. En 2009, 20,2 % des travailleurs qui avaient obtenu un score de niveau 4/5 n'avaient fait que des études secondaires, 23,0 % avaient terminé des études au collège ou au cégep et 45,3 % avaient obtenu un baccalauréat.

Tableau 3 Jeunes occupant un emploi à temps plein, selon le plus haut niveau de scolarité atteint en décembre 2009 et le niveau de compétence en lecture à 15 ansTableau 3 Jeunes occupant un emploi à temps plein, selon le plus haut niveau de scolarité atteint en décembre 2009 et le niveau de compétence en lecture à 15 ans

Des scores plus faibles au Programme international pour le suivi des acquis des élèves et des niveaux de scolarité moins élevés sont associés à un revenu moindre

Le revenu annuel moyen variait manifestement chez les travailleurs à temps plein selon le niveau de compétence en lecture du PISA. En 2009, le revenu annuel était d'en moyenne 39 902 $ chez ceux qui avaient obtenu à 15 ans un score de compétence en lecture d'un niveau inférieur à 3 (graphique 2). Il était de 42 580 $ chez les jeunes du niveau 3 et de 44 155 $ chez ceux ayant obtenu un score de niveau 4/5; il s'agissait d'un écart de revenu global d'environ 4 000 $ – c'est-à-dire de 10 % – entre les travailleurs à temps plein ayant obtenu un score d'un niveau inférieur à 3 et ceux ayant obtenu un score de niveau 4/5. Cette différence est d'autant plus notable que l'on peut présumer que ceux qui avaient obtenu un score d'un niveau inférieur à 3 travaillent depuis plusieurs années compte tenu de leur niveau de scolarité plus faible. Il semble donc, selon ces données sur le revenu, que les avantages financiers d'un plus long séjour sur le marché du travail ne contrebalancent pas ceux d'un plus haut niveau de scolarité.

Les différences de revenu annuel moyen selon le niveau de compétence s'observaient tant chez les hommes que chez les femmes, mais les écarts étaient particulièrement prononcés chez les femmes. Chez les hommes, le revenu annuel variait de 43 945 $ chez ceux qui avaient obtenu un score d'un niveau inférieur à 3 à l'examen du PISA à 48 848 $ chez ceux qui avaient alors réalisé un score de niveau 4/5, ce qui représente une différence de près de 5 000 $. Chez les femmes, l'échelle de revenu était de 31 404 $ à 40 230 $, ce qui donne un écart de près de 9 000 $.

Graphique 2
Revenu annuel moyen des répondants occupant un poste à temps plein en décembre 2009, selon le niveau de compétence à 15 ans et le sexe

Description pour le graphique 2

Graphique 2: Revenu annuel moyen des répondants occupant un poste à temps plein en décembre 2009, selon le niveau de compétence à 15 ans et le sexe

Source : Statistique Canada. 2009. Enquête auprès des jeunes en transition.

État matrimonial et constitution d'une famille

En 2009, tout juste un peu plus du tiers (37,1 %) de la population de 25 ans était mariée ou vivait en union libre. D'importants écarts apparaissent lorsqu'on examine l'état matrimonial à 25 ans selon le sexe. Alors que 30,0 % des hommes étaient mariés ou vivaient en union libre, c'était le cas pour 44,5 % des femmes (tableau 4).

Cette caractéristique variait peu entre les trois niveaux de compétence. Tant pour les hommes que pour les femmes, l'écart global entre le groupe ayant obtenu un score d'un niveau inférieur à 3 et celui ayant obtenu un score de niveau 4/5 était d'environ 5 points de pourcentage.

Par contre, la proportion de la population de 25 ans ayant des enfants en 2009 variait beaucoup selon le sexe et le niveau de compétence. Dans l'ensemble, 14,5 % des répondants de 25 ans avaient des enfants; c'était le cas de 9,3 % des hommes et de 20,0 % des femmes. On voit plus que doubler le pourcentage tant des hommes que des femmes ayant des enfants lorsqu'on compare un score de niveau inférieur à 3 à un score de niveau 4/5. En effet, 13,1 % des hommes qui avaient obtenu un score d'un niveau inférieur à 3 en 1999 avaient des enfants en 2009, comparativement à 5,5 % des hommes dont le score s'était situé au niveau 4/5. Chez les femmes, ces chiffres bondissent à 31,9 % et à 14,0 % respectivement.

Tableau 4
État matrimonial et situation familiale en décembre 2009, selon le niveau de compétence en lecture à 15 ans
Niveau de compétence à 15 ans État matrimonial Présence d'enfants
Mariés ou en union libre Célibataires Total Avec enfants Sans enfants Total
pourcentage
Les deux sexes 37,1 62,9 100,0 14,5 85,5 100,0
Niveau inférieur à 3 38,8 61,2 100,0 20,2E 79,8 100,0
Niveau 3 36,2 63,8 100,0 16,4E 83,6 100,0
Niveau 4/5 36,7 63,3 100,0 10,2E 89,8 100,0
Hommes 30,0 70,0 100,0 9,3E 90,7 100,0
Niveau inférieur à 3 33,1E 66,9 100,0 13,1E 86,9 100,0
Niveau 3 28,8E 71,2 100,0 10,4E 89,6 100,0
Niveau 4/5 28,4 71,6 100,0 5,5E 94,5 100,0
Femmes 44,5 55,5 100,0 20,0 80,0 100,0
Niveau inférieur à 3 48,2E 51,8E 100,0 31,9E 68,1 100,0
Niveau 3 44,0 56,0 100,0 22,8E 77,2 100,0
Niveau 4/5 43,4 56,6 100,0 14,0E 86,0 100,0
E utiliser avec prudence
Source : Statistique Canada. 2009. Enquête auprès des jeunes en transition.

Conclusion

Les résultats dont il est fait rapport dans le présent article indiquent que beaucoup de jeunes dont le niveau de compétence en lecture est plus faible à 15 ans choisissent des parcours de vie fondamentalement différents de ceux dont le niveau de compétence en lecture est plus élevé. Les jeunes à plus faible niveau de compétence étaient également plus susceptibles d'avoir arrêté d'étudier avant d'avoir obtenu leur diplôme d'études secondaires ou tout juste après l'avoir obtenu, alors que les jeunes qui avaient obtenu un score de niveau 3 ou supérieur étaient plus susceptibles d'avoir terminé une formation postsecondaire. Les jeunes qui décident de poursuivre des études postsecondaires restent nécessairement plus longtemps dans le système d'éducation, si bien qu'à 25 ans, deux fois plus de jeunes du niveau 4/5 que de jeunes d'un niveau inférieur à 3 étaient encore aux études.

Le revenu variait également selon le niveau de compétence. Les jeunes du niveau 4/5 touchaient un revenu supérieur à celui des jeunes des niveaux de compétence inférieurs en dépit du fait que la majorité des jeunes qui avaient obtenu un score d'un niveau inférieur à 3 et qui avaient cessé d'étudier en quittant le secondaire étaient, on présume, depuis plus longtemps sur le marché du travail.

Bien que la proportion des jeunes qui étaient mariés ou en union libre à 25 ans variait peu d'un niveau de compétence à l'autre, elle variait beaucoup selon la présence d'enfants : plus le niveau de compétence en lecture était faible à 15 ans, plus la proportion de jeunes ayant des enfants à 25 ans était forte, surtout chez les femmes.

On notera en particulier le résultat voulant qu'environ un jeune sur cinq parmi ceux qui avaient obtenu un score de niveau 4/5 à 15 ans a cessé ses études avec tout au plus un diplôme d'études secondaires. Fait également à souligner, environ une femme sur dix ayant obtenu un score de niveau inférieur à 3 à 15 ans avait terminé des études universitaires à 25 ans. Un important objectif de recherches futures sera de chercher à comprendre la raison de ces différences.

La présente analyse met en lumière un continuum d'événements et de choix qui, tout au long des années de transition, mènent à des résultats différents sur la trajectoire du parcours de vie à 25 ans. De toute évidence, ces choix et ces événements diffèrent selon les capacités à 15 ans. Bien qu'on ne puisse invoquer la compétence en lecture à 15 ans pour expliquer ces différences dans une analyse descriptive comme celle-ci, il est important de comprendre ce qui pourrait expliquer l'existence d'un tel lien. Une analyse plus en profondeur des données de l'EJET offrirait une occasion unique d'étudier les caractéristiques contextuelles d'ordre individuel et socioculturel dont la conjugaison se traduit à la fois par des variations de rendement aux tests du PISA de même que par des différences entre les parcours de vie choisis et entre les résultats de ces choix à 25 ans.

Notes :

  1. Voir Tamara Knighton et Patrick Bussière, 2006, Liens entre les résultats éducationnels à l'âge de 19 ans et la capacité en lecture à l'âge de 15 ans, produit no 81-595-MIF2006043 au catalogue de Statistique Canada; Patrick Bussière, Roland Hébert et Tamara Knighton, 2009, Liens entre les résultats scolaires à 21 ans et la capacité de lecture à l'âge de 15 ans, produit no 81 004-X200902 au catalogue de Statistique Canada; et Danielle Shaienks et Tomasz Gluszynski, 2009, Transitions entre les études et le marché du travail chez les jeunes adultes, produit no 81-595-M, numéro 075 au catalogue de Statistique Canada.

  2. Voir Organisation de coopération et de développement économiques, 2006, Mathematics, Reading, Science and Problem Solving Knowledge and Skills, Paris.

  3. Une différence de 73 points entre deux résultats moyens représente environ un niveau de compétence en lecture, une différence qui indique un écart considérable dans les capacités de lecture et d'écriture.

  4. Quand le répondant était aux études et travaillait, la préséance était accordée à sa situation par rapport aux études.