Durée de l'intervalle entre l'obtention du diplôme d'études secondaires et l'inscription à des études postsecondaires : qui diffère ses études et qui ne le fait pas?

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Darcy Hango
Centre de la statistique de l'éducation
Statistique Canada

Combien de temps après l'obtention de leur diplôme d'études secondaires les jeunes Canadiens entreprennent-ils des études postsecondaires?
Caractéristiques démographiques associées à la durée de l'intervalle entre les études secondaires et postsecondaires
Influence des caractéristiques de la famille
Facteurs associés au rendement scolaire et à l'engagement envers les études
Obstacles potentiels
Conclusion

L'obtention d'un diplôme d'études secondaires et la poursuite d'études postsecondaires sont la norme chez les jeunes Canadiens. Des données récentes indiquent que la grande majorité des jeunes Canadiens obtiennent un diplôme d'études secondaires. Selon les données de la cohorte B de l'Enquête auprès des jeunes en transition, près de 80 % des jeunes âgés de 18 à 20 ans en 1999 ont obtenu leur diplôme d'études secondaires, et ce pourcentage augmente à plus de 90 % chez les jeunes de 26 à 28 ans. En outre, environ 55 % des jeunes adultes âgés de 18 à 20 ans étaient inscrits à un programme d'études postsecondaires quelconque, et cette proportion passe à 81 % chez les 26 à 28 ans1.

Dans le parcours habituel et direct vers les études postsecondaires, les élèves du secondaire obtiennent leur diplôme en mai ou en juin et commencent leurs études postsecondaires en septembre de la même année, c'est-à-dire après une période type d'environ trois mois ou moins. Pour ces jeunes adultes, le parcours est simple : terminer leurs études secondaires et poursuivre immédiatement des études postsecondaires. Il est possible que ces élèves soient davantage axés sur leur vie scolaire, que d'autres possibilités ne se soient pas présentées à eux (travail rémunéré, bénévolat ou voyage) ou qu'ils subissent tout simplement la pression de la famille et des amis pour poursuivre leurs études sans délai.

Le présent article résume les principaux résultats d'un rapport récent de Hango (2011)2 qui mesure l'intervalle médian entre l'obtention du diplôme d'études secondaires et le début du premier programme d'études postsecondaires et cerne les facteurs qui accélèrent ou ralentissent cette transition.

L'Enquête auprès des jeunes en transition, une enquête longitudinale, constitue l'ensemble idéal de données pour cette analyse, car elle suit le même groupe de jeunes, de la fin du secondaire à leur entrée dans l'âge adulte. Les données du cycle 5 mené en 2008, lorsque les jeunes étaient âgés de 26 à 28 ans, sont utilisées dans cette analyse qui porte sur les décisions des diplômés du secondaire quant aux études postsecondaires3.

Encadré 1 :
Note sur la méthodologie et les données

L'Enquête auprès des jeunes en transition (EJET) est une enquête longitudinale canadienne ayant pour objet d'examiner les tendances des principales transitions dans la vie des jeunes, particulièrement en ce qui a trait à l'éducation, à la formation et au travail, ainsi que les facteurs qui influent sur ces transitions. Elle permet de réunir des renseignements très détaillés sur les études de même que sur les dates d'inscription aux programmes d'études et les dates des transitions, par exemple de l'obtention du diplôme d'études secondaires, du début d'un programme d'études postsecondaires et de l'obtention d'un diplôme d'études postsecondaires. Des données auprès de jeunes de deux groupes d'âge (cohortes) ont été recueillies lors du premier cycle de l'enquête, en 2000. Les jeunes de la cohorte A étaient âgés de 15 ans et ceux de la cohorte B, de 18 à 20 ans, au début de leur participation. Dans le présent rapport, nous utilisons les cinq cycles de la cohorte B, qui fournissent des renseignements tous les deux ans, de 2000 à 2008.

Dans chaque cycle, l'Enquête auprès des jeunes en transition compile des données sur le mois et l'année d'obtention du diplôme d'études secondaires ainsi que sur le mois et l'année de l'inscription au premier programme d'études postsecondaires. Il est ainsi possible de déterminer le moment de la fin des études secondaires et du début des études postsecondaires à chaque cycle jusqu'au cycle 5, lorsque les jeunes étaient âgés de 26 à 28 ans.

Environ 10 % des jeunes de cet échantillon n'étaient pas inscrits à un programme d'études postsecondaires en décembre 2007.

Fin de l'encadré 1

Combien de temps après l'obtention de leur diplôme d'études secondaires les jeunes Canadiens entreprennent-ils des études postsecondaires?

Le graphique 1 montre la proportion cumulative des diplômés du secondaire qui entreprennent des études postsecondaires chaque mois après l'obtention du diplôme d'études secondaires. La proportion cumulative des diplômés du secondaire inscrits à un premier programme d'études postsecondaires augmente très rapidement tout de suite après la fin des études secondaires. Au troisième mois, près de 50 % des jeunes ont commencé leur premier programme d'études postsecondaires. Après 15 mois, c'est le cas de 73 % d'entre eux, et après 28 mois, de 81 % d'entre eux. Il n'est pas surprenant de constater des augmentations considérables dans les mois qui correspondent au début de l'année d'enseignement, c'est-à-dire au mois de septembre suivant l'obtention du diplôme d'études secondaires (intervalle de 3 mois), au mois de septembre de la première année suivant la fin des études secondaires (intervalle de 15 mois) et au mois de septembre de la deuxième année suivant la fin des études secondaires (intervalle de 28 mois).

Graphique 1
Proportion cumulative des diplômés du secondaire qui ont commencé des études postsecondaires avant l'âge de 28 ans

Description pour le graphique 1

Graphique 1: Proportion cumulative des diplômés du secondaire qui ont commencé des études postsecondaires avant l'âge de 28 ans

Note : Restreint aux jeunes qui ont obtenu un diplôme d'études secondaires.
Source : Statistique Canada, Enquête auprès des jeunes en transition, cohorte B, cycle 5.

Caractéristiques démographiques associées à la durée de l'intervalle entre les études secondaires et postsecondaires

Le moment du début du premier programme d'études postsecondaires peut différer d'une personne à l'autre (tableau 1). Les hommes, les jeunes Autochtones vivant hors réserve et les anglophones sont associés à des intervalles médians beaucoup plus longs que ceux d'autres groupes. L'écart est particulièrement spectaculaire chez les jeunes Autochtones et les anglophones. En effet, ces groupes affichent, en moyenne, un intervalle médian d'environ 15 mois, alors que leurs homologues non autochtones et non anglophones n'attendent que trois mois environ avant d'entreprendre des études postsecondaires.

Tableau 1
Caractéristiques démographiques associées à la durée de l'intervalle entre les études secondaires et postsecondaires
  Nombre médian de mois entre l'obtention du diplôme
d'études secondaires et le début du premier
programme d'études postsecondaires
nombre
Sexe
Hommes 8
Femmes 3
Statut d'Autochtone
Non-Autochtones 4
Autochtones 15
Langue maternelle
Anglais 14
Français 3
Ni l'anglais ni le français 3
Province de l'école secondaire
Provinces de l'Atlantique 3
Québec 3
Ontario 15
Provinces de l'Ouest 13
Type de collectivité
Région rurale 8
Région urbaine 3
Source : Statistique Canada, Enquête auprès des jeunes en transition, cohorte B, cycle 5.

La province de l'école secondaire et le fait pour un jeune de vivre dans une région rurale entre les âges de 18 et 20 ans semblent également avoir de l'importance. Par exemple, l'intervalle médian entre l'obtention du diplôme d'études secondaires et le début des études postsecondaires s'établit à environ 3 mois pour les jeunes des provinces de l'Atlantique et du Québec comparativement à environ 14 mois pour ceux de l'Ontario et des provinces de l'Ouest. Les jeunes vivant dans une région rurale tendent aussi à reporter le début de leurs études postsecondaires plus longtemps que leurs homologues des grands centres urbains, soit 8 mois comparativement à 3 mois.

Les différences observées entre le Québec et les autres provinces de même qu'entre les francophones et les anglophones sont largement attribuables à la spécificité du réseau d'éducation québécois. Au Québec, les cycles de l'enseignement primaire et secondaire s'étalent sur 11 années de scolarité, et l'élève type obtient son diplôme à 17 ans. Les élèves s'inscrivent ensuite au cégep pour suivre des études collégiales ou, pour ceux qui envisagent d'aller à l'université, un programme préuniversitaire de deux ans.

Influence des caractéristiques de la famille

On observe un lien étroit entre les caractéristiques de la famille et la décision des jeunes de terminer leurs études secondaires et de poursuivre des études postsecondaires. L'analyse s'appuie sur trois mesures des caractéristiques de la famille : le niveau de scolarité des parents, les attentes des parents concernant les études de l'enfant et la fréquence des discussions entre les jeunes et les parents relativement aux études et à la carrière. Chacun de ces trois indicateurs a une incidence indépendante sur la durée de l'intervalle entre la fin des études secondaires et le début des études postsecondaires (tableau 2).

Tableau 2
Influence des caractéristiques de la famille
  Nombre médian de mois entre l'obtention
du diplôme d'études secondaires et le début
du premier programme d'études postsecondaires
nombre
Plus haut niveau de scolarité des parents
Études secondaires ou moins 14
Études postsecondaires partielles 13
Diplôme d'études postsecondaires 3
Importance accordée par les parents à la poursuite d'études postsecondaires par l'enfant
Sans importance / peu important 27
Assez important 15
Très important 3
Fréquence des discussions entre les jeunes et les parents relativement aux études futures et aux choix de carrière
Jamais 14
Moins d'une fois par année 15
Quelques fois par année 4
Quelques fois par mois 3
Quelques fois par semaine / tous les jours 7
Source : Statistique Canada, Enquête auprès des jeunes en transition, cohorte B, cycle 5.

L'analyse montre que les jeunes dont les parents ont eux-mêmes un diplôme postsecondaire tendent à entreprendre immédiatement des études postsecondaires, tandis que ceux dont les parents n'ont qu'un diplôme d'études secondaires affichent, en moyenne, des intervalles plus longs. Cependant, l'importance accordée par les parents aux études postsecondaires de leurs enfants exerce peut-être une influence plus marquée encore que le niveau de scolarité des parents. Ainsi, les enfants dont les parents jugent les études postsecondaires très importantes sont plus susceptibles d'entreprendre des études postsecondaires au mois de septembre suivant immédiatement la fin des études secondaires, tandis que pour les jeunes dont les parents estiment que les études postsecondaires n'ont pas d'importance ou ont peu d'importance, le nombre médian de mois entre les études secondaires et postsecondaires s'élève à 27.

Parallèlement, l'absence d'une communication entre parents et enfant peut restreindre l'influence exercée par le niveau de scolarité des parents. Les diplômés du secondaire qui ne discutent de leur avenir que très peu souvent ou qui n'en discutent jamais avec leurs parents attendent environ 15 mois en moyenne avant de s'inscrire à un programme d'études postsecondaires. Cependant, l'analyse indique aussi qu'une communication modérée sur cette question est associée à l'intervalle le plus court entre les études secondaires et postsecondaires. Ainsi, les jeunes qui parlent avec leurs parents quelques fois par année ou quelques fois par mois de leurs études futures tendent à entreprendre des études postsecondaires immédiatement après leurs études secondaires, tandis que ceux qui discutent tous les jours ou toutes les semaines de ce sujet avec leurs parents affichent un intervalle médian de 7 mois. Ces communications plus fréquentes pourraient se produire lorsque les parents estiment que leurs adolescents ont besoin d'arguments plus persuasifs quant aux avantages des études postsecondaires, ce qui peut se refléter dans des intervalles médians plus longs.

Facteurs associés au rendement scolaire et à l'engagement envers les études

Le fait d'accorder plus d'importance aux études devrait indiquer, toutes choses étant égales par ailleurs, que l'élève prend ses études au sérieux, à court terme comme à long terme. Le degré d'engagement de l'élève envers son école secondaire et son rendement scolaire peuvent donc être des indicateurs à la fois de sa capacité et de ses aspirations en matière d'études supérieures.

Quatre mesures ont été retenues pour évaluer l'influence du rendement scolaire et de l'engagement envers les études : les notes, la fréquence des cours manqués ou sautés, la fréquence de la participation à des activités parascolaires organisées par l'école et les aspirations scolaires (tableau 3).

Tableau 3
Facteurs associés au rendement scolaire et à l'engagement envers les études
  Nombre médian de mois entre l'obtention du
diplôme d'études secondaires et le début du
premier programme d'études postsecondaires
nombre
Moyenne cumulative à la dernière année d'études secondaires
Élevée (80 % à 100 %) 3
Moyennement élevée (70 % à 79 %) 8
Moyenne (60 % à 69 %) 19
Faible (59 % ou moins) 59
Fréquence des cours séchés ou sautés
Jamais 3
Moins d'une fois par mois 3
Une ou deux fois par mois 7
Environ une fois par semaine ou plus 15
Nombre d'heures hebdomadaires consacrées à des activités parascolaires organisées par l'école
Aucune 15
1 à 3 heures 3
4 à 7 heures 3
8 heures ou plus 3
Plus haut niveau de scolarité que le jeune aimerait atteindre
Indécis 15
Diplôme d'études secondaires ou moins 79
Études postsecondaires partielles 15
Diplôme d'études collégiales, d'une école de métiers ou autre 15
Baccalauréat ou diplôme supérieur 3
Source : Statistique Canada, Enquête auprès des jeunes en transition, cohorte B, cycle 5.

En ce qui a trait aux notes obtenues pendant la dernière année du secondaire, les répondants qui obtiennent une moyenne scolaire élevée ne reportent pas du tout leurs études postsecondaires, tandis que les notes moyennes sont associées à un intervalle médian de 19 mois entre les études secondaires et postsecondaires, et les notes faibles, à un intervalle de près de 5 ans (59 mois). Autrement dit, les notes très faibles au secondaire se traduisent par des probabilités très faibles de poursuivre des études postsecondaires, ce qui se reflète dans un intervalle médian relativement long.

La fréquence des cours manqués ou sautés peut être considérée comme un indicateur de l'engagement envers les études. Les jeunes qui manquent des cours au secondaire une fois par semaine ou plus, en moyenne, affichent un intervalle médian de 15 mois, comparativement à un intervalle médian de 3 mois pour ceux qui ne font jamais l'école buissonnière.

Un autre indicateur de l'intérêt manifesté pour les études est la fréquence de la participation à des activités parascolaires organisées par l'école. Si bon nombre de ces activités n'ont pas nécessairement de liens directs avec les matières scolaires, la participation à ces activités parascolaires constitue un indicateur de l'engagement scolaire. Les jeunes qui ne participent à aucune activité parascolaire à l'école sont associés à un intervalle médian plus long que les jeunes qui prennent part à de telles activités, soit 15 mois comparativement à 3 mois.

Enfin, en ce qui a trait aux aspirations scolaires au-delà des études secondaires, les élèves qui souhaitent faire des études universitaires ne reportent pas leurs études postsecondaires, alors que ceux qui sont encore indécis ou qui entendent faire des études collégiales ou des études postsecondaires partielles enregistrent un intervalle médian de 15 mois. Parallèlement, les jeunes qui veulent terminer tout au plus des études secondaires ont de très faibles probabilités d'entreprendre des études postsecondaires au cours de la période observée, l'intervalle médian entre les études secondaires et postsecondaires atteignant 6,5 ans dans ces cas. En fait, très peu de jeunes poursuivent des études postsecondaires au-delà de cet intervalle médian de 6,5 ans.

Obstacles potentiels

Les facteurs qui peuvent faire obstacle à des études plus poussées sont nombreux. Certains sont liés aux caractéristiques de la famille de l'élève, d'autres, aux coûts des études postsecondaires ou à d'autres facteurs (tableau 4).

Plusieurs indicateurs ont été retenus pour mesurer les obstacles potentiels à la poursuite d'études postsecondaires. Tout d'abord, à l'instar des recherches antérieures, l'analyse montre que le travail intensif au secondaire (plus de 20 heures par semaine) est associé à un intervalle plus long entre la fin des études secondaires et le début des études postsecondaires. L'intervalle médian pour ces jeunes s'élève à 15 mois, comparativement à un intervalle médian de 3 mois pour les jeunes qui travaillent moins d'heures par semaine pendant leurs études secondaires.

Tableau 4
Obstacles potentiels
  Nombre médian de mois entre l'obtention du
diplôme d'études secondaires et le début du
premier programme d'études postsecondaires
nombre
Nombre d'heures hebdomadaires de travail rémunéré à la dernière année d'études secondaires
Aucune 3
1 heure à moins de 10 heures 3
10 heures à moins de 20 heures 4
Plus de 20 heures 15
Nombre d'heures hebdomadaires consacrées à des activités parascolaires non organisées par l'école
Aucune 8
1 heure à 3 heures 3
4 heures à 7 heures 3
8 heures ou plus 7
Nombre d'amis proches prévoyant faire des études postsecondaires
La plupart ou tous 3
Aucun ou très peu 15
Obstacles précis aux aspirations scolaires (Y a-t-il quelque chose qui vous empêcherait de poursuivre vos études aussi loin que vous aimeriez?)
Aucun obstacle 3
Situation financière 9
Notes 14
Désir de travailler 15
Soins aux enfants 16
Source : Statistique Canada, Enquête auprès des jeunes en transition, cohorte B, cycle 5.

Le temps consacré à des activités parascolaires à l'extérieur de l'école met en évidence une relation un peu différente de celle visant les activités organisées à l'école. Les jeunes qui ne consacrent pas de temps à des activités parascolaires non organisées par l'école ou qui y consacrent 8 heures ou plus par semaine affichent un intervalle médian plus long entre la fin des études secondaires et le début des études postsecondaires que les jeunes qui participent modérément à de telles activités. D'une part, une participation nulle à des activités parascolaires hors de l'école peut indiquer un manque d'engagement général de l'élève. D'autre part, une participation intense (8 heures ou plus par semaine) à des activités hors de l'école peut indiquer un engagement excessif dans des activités sans lien avec l'école, ce qui laisse à l'élève peu de temps pour les activités qui s'inscrivent davantage dans un contexte scolaire.

Ensuite, l'analyse révèle une influence assez forte des amis sur les décisions relatives aux études. Les jeunes ont en effet tendance à suivre un cheminement semblable à celui de leurs amis proches. Les données confirment cette observation : les jeunes ayant des amis proches qui prévoient faire des études postsecondaires sont associés à un intervalle médian de 3 mois, comparativement à un intervalle médian de 15 mois pour ceux n'ayant aucun ami proche ou peu d'amis proches désireux de poursuivre de telles études.

La dernière catégorie d'obstacles aux études est mesurée par la question : « Y a-t-il quelque chose qui vous empêcherait de poursuivre vos études aussi loin que vous aimeriez? » Lorsqu'aucun obstacle n'est déclaré, l'intervalle médian entre la fin des études secondaires et le début des études postsecondaires est de 3 mois. Lorsque des obstacles sont déclarés, le financement des études est associé à un intervalle médian de 9 mois, les préoccupations relatives aux notes, à un intervalle de 14 mois, le désir de travailler, à un intervalle médian de 15 mois, et les soins aux enfants, à un intervalle médian de 16 mois.

Conclusion

Le présent article a pour objet d'analyser le moment choisi pour entreprendre des études postsecondaires dans un échantillon de diplômés canadiens du secondaire suivis longitudinalement jusqu'à l'âge de 26 à 28 ans. Près de la moitié des diplômés du secondaire ont commencé des études postsecondaires dans les 3 mois ayant suivi l'obtention du diplôme d'études secondaires, et près des trois quarts étaient inscrits à un programme d'études postsecondaires dans les 15 mois ayant suivi la fin de leurs études secondaires.

La durée de l'intervalle entre la fin des études secondaires et le début des études postsecondaires varie d'un groupe à l'autre, des intervalles plus longs étant observés chez les hommes, les jeunes Autochtones vivant hors réserve, les jeunes de l'Ontario, et les jeunes dont les parents n'ont pas de diplôme ou de grade postsecondaire. Certaines caractéristiques des élèves pendant les études secondaires sont tout aussi importantes. Par exemple, les jeunes qui obtiennent des notes faibles, qui travaillent un grand nombre d'heures dans un emploi rémunéré pendant leurs études secondaires, qui manquent des cours régulièrement, qui participent à beaucoup d'activités parascolaires non organisées par l'école ou qui ne participent à aucune activité de cette nature, et ceux dont les amis proches n'ont pas l'intention de faire des études postsecondaires affichent des intervalles médians plus longs.

Enfin, on a demandé aux jeunes de déclarer toute entrave ou tout obstacle susceptible d'influer sur leurs décisions en matière d'éducation après l'obtention du diplôme d'études secondaires. Des intervalles médians plus longs sont observés chez ceux qui évoquent des facteurs financiers, des préoccupations au sujet des notes, le désir de travailler et les responsabilités à l'égard des enfants.

Notes :

  1. Shaienks, Danielle et Tomasz Gluszynski. 2009. Transitions entre les études et le marché du travail chez les jeunes adultes, Culture, Tourisme et Centre de la statistique de l'éducation – Documents de recherche, no 075, produit no 81-595-M au catalogue de Statistique Canada.

  2. Hango, Darcy. 2011. Différer les études postsecondaires : qui le fait et pendant combien de temps?, Culture, Tourisme et Centre de la statistique de l'éducation – Documents de recherche, no 090, produit no 81-595-M au catalogue de Statistique Canada.

  3. Cette restriction a pour effet d'exclure les jeunes adultes qui n'ont pas obtenu leur diplôme d'études secondaires, bien que certains d'entre eux entreprennent des études postsecondaires. Cependant, dans la mesure où les jeunes sont suivis jusqu'au milieu ou la fin de la vingtaine, l'analyse couvre les jeunes qui ont pu quitter l'école secondaire avant l'obtention de leur diplôme et qui sont retournés aux études plus tard pour obtenir leur diplôme d'études secondaires.