2. Tendances des taux de décrochage scolaire et de retour à l'école

Avertissement Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Il est difficile de mesurer les taux de décrochage et de retour à l'école. L'information disponible sur l'éducation et la couverture varient d'une enquête à l'autre et ces variations donnent forcément à des taux différents. Les tendances présentées ici proviennent d'une totalisation spéciale de l'Enquête sur la population active de Statistique Canada pour le groupe âgé de 20 à 24 ans. Les données portent sur les années scolaires 1990-1991 à 2004-200551. Le fait d'étudier le groupe des 20 à 24 ans au lieu d'un groupe plus jeune permet d'observer les individus après le moment habituel d'obtention d'un diplôme d'études secondaires. Les personnes de ce groupe d'âge sont plus susceptibles de retourner à l'école que celles plus âgées. Les décrocheurs sont identifiés au moyen de questions d'enquête s'enquérant de l'obtention d'un diplôme d'études secondaires plutôt que du plus haut diplôme ou grade atteint. Toute personne qui déclarait ne pas avoir obtenu de diplôme d'études secondaires et ne pas fréquenter l'école répondait à la définition d'un décrocheur. Que le répondant ait ultérieurement fait des études postsecondaires est sans rapport avec la présente définition puisqu'un répondant qui fréquentait tout type d'établissement scolaire, y compris postsecondaire, était exclu de l'échantillon des décrocheurs. Les définitions et d'autres tendances sont examinées plus en détail à l'annexe 16.

Comme le niveau de scolarité s'est accru au fil du temps au Canada, la proportion de Canadiens sans diplôme d'études secondaires et ne fréquentant pas l'école devrait avoir diminué. Le graphique 2.1 illustre les tendances du taux de décrochage, lequel est défini comme la proportion de sortants et de sortantes du secondaire de 20 à 24 ans qui ne fréquentaient pas l'école durant les années scolaires 1990-1991 à 2004-2005. Le taux de décrochage a diminué de façon constante durant la période à l'étude, baissant de sept points de pourcentage dans les deux cas pour passer de 21 % à 14 % chez les hommes et de 16 % à 9 % chez les femmes7. Ce déclin découle peut-être à la fois de la baisse du nombre de jeunes qui quittent l'école secondaire sans obtenir leur diplôme et à l'augmentation du nombre de décrocheurs qui retournent aux études pour obtenir leur diplôme d'études secondaires avant d'avoir 24 ans.

Graphique 2.1
Taux de décrochage du secondaire1 des 20 à 24 ans, années scolaires 1990-1991 à 2004-2005

Graphique 2.2
Taux de retour à l'école des sortants de l'école secondaire1 âgés de 20 à 24 ans, n'importe quel type d'école, années scolaires 1990-1991 à 2004-2005

Il se trouve que certains sortants du secondaire retournent bel et bien à l'école. Le graphique 2.2 présente la proportion de décrocheurs qui sont retournés à l'école selon l'année scolaire sans égard au type d'école, c'est-à-dire une école secondaire, un collège communautaire ou un autre type d'établissement. Ces personnes ont été exclues des taux de décrochage figurant au graphique 2.1 puisqu'elles allaient à l'école. Durant l'année scolaire 1990-1991, 10 % des décrocheurs et 12 % des dérocheuses fréquentaient l'école. En 2004-2005, cette proportion avait presque doublé chez les femmes, pour atteindre 22 %, et s'était accrue de 60 % chez les hommes, pour monter à 16 %. Il est intéressant de noter que les donnés sur les effectifs englobent un vaste éventail de cours et de programmes. Ainsi, certaines personnes peuvent ne suivre qu'un cours sans avoir l'intention d'obtenir de diplôme. On notera cependant qu'entre 60 % et 80 % des décrocheurs retournent bon an mal an à l'école à temps plein. Les décrocheurs en quête d'un certificat ou d'un diplôme sont probablement plus susceptibles d'étudier à temps plein que ne le sont ceux ne désirant pas obtenir un certificat ou un diplôme.

Bien que les sortants soient proportionnellement de plus en plus nombreux à retourner aux études, un moins grand nombre le font pour obtenir leur diplôme d'études secondaires, partant plutôt en quête d'un diplôme ou d'un grade d'études postsecondaires. Le graphique 2.3 montre la proportion des personnes qui fréquentaient une école primaire ou secondaire parmi l'ensemble des retournants8. Chez les hommes, cette proportion a gravité autour de 57 % jusqu'en 1997-1998 avant de descendre à 36 % en 2004-2005. Pour les femmes, elle a oscillé tout au long de la période au gré d'une tendance à la baisse qui l'a fait passer de 44 % à 31 %. Au fil du temps, les retournants ont été moins susceptibles de participer à des programmes collégiaux, s'inscrivant plutôt à d'autres types de programmes, y compris d'écoles de métiers et de formation professionnelle9.

Graphique 2.3
Proportion des retournants âgés de 20 à 24 ans fréquentant l'école primaire ou secondaire, années scolaires 1990-1991 à 2004-2005

Les tendances susmentionnées révèlent que les femmes sont moins nombreuses à quitter l'école sans terminer leurs études et que parmi les décrocheurs, elles sont proportionnellement plus nombreuses à y retourner. Comme le montreront les données descriptives qui suivent, les données de l'Enquête auprès des jeunes en transition pour le groupe des 18 à 20 ans font état de tendances semblables. Les femmes décrochent-elles pour différentes raisons, quittant plus souvent l'école contre leur gré et, de ce fait, souhaitant davantage retourner à l'école? La prochaine section examine la littérature sur les déterminants du décrochage en général et traite de la notion de décrochage involontaire avant de se pencher sur les différences entre les décrocheuses et les décrocheurs.