4. Tendances nationales de la participation sportive, 1992, 1998 et 2005

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4.1 Déclin de la participation sportive au Canada

Les Canadiens de 15 ans et plus ont été moins nombreux à participer à des sports en 2005 qu'en 1998 ou en 1992. En 1992, selon les résultats de l'Enquête sociale générale, 45 % des Canadiens âgés de 15 ans et plus, soit 9,6 millions de personnes, participaient à des sports. En 1998, cette proportion avait glissé à 34 % de la population. En 2005, le nombre de participants avait encore diminué, pour passer à 7,3 millions de Canadiens, ce qui représentait 28 % de la population.

Ce déclin pourrait être attribuable à une combinaison de facteurs. Ceux-ci comprennent les contraintes de temps, les obligations familiales, l'éducation des enfants, la carrière, le manque d'intérêt et la participation à d'autres activités de loisir comme regarder la télévision, naviguer sur Internet ou discuter en ligne. Le sexe, la composition du ménage, le niveau de scolarité et le revenu influent tous sur la participation sportive. Au vieillissement de la population, peut-être bien le facteur dominant, s'ajoutent le sexe, la composition du ménage, le niveau de scolarité et le revenu. La participation active diminue de façon constante au fur et à mesure que la population vieillit.

De 1991 à 2005, la proportion de la population âgée de 65 ans et plus (dite les personnes âgées) du Canada a connu une augmentation importante. En 1991, le recensement a dénombré 3,5 millions de personnes âgées, ce qui représentait 11,6 % de la population, comparativement à 8,1 % en 1971. En 2005, leur nombre avait atteint les 4,2 millions. Leur part de la population s'était accrue à 13,1 % en raison surtout de la faiblesse des taux de fécondité et de l'allongement de l'espérance de vie. Durant ce temps, la proportion des enfants de moins de 15 ans au sein de la population est passée de 20,7 % en 1991 à 17,6 % en 2005. De 79,9 ans en 2003 et de 78 ans en 1992, l'espérance de vie des deux sexes combinés a franchi le cap des 80 ans pour la toute première fois en 2004.

La composition des ménages exerce aussi beaucoup d'influence sur la participation sportive. La présence d'enfants dans un ménage rend une famille plus susceptible de s'adonner à des activités sportives en y participant activement ou bénévolement. Le revenu du ménage et le niveau de scolarité des membres du ménage ont aussi un impact sur la participation au sport. En 1992, en 1998 et en 2005, les personnes et les ménages à revenu plus élevé étaient plus susceptibles de participer à des sports que leurs homologues à revenu moins élevé. La scolarité avait le même effet. Les Canadiens plus instruits étaient plus susceptibles que leurs concitoyens moins instruits d'être actifs dans les sports.

La tendance à la baisse de la participation sportive ne veut pas dire que les Canadiens ne font pas d'activités physiques. En fait, de nombreux Canadiens font régulièrement de l'exercice dans le cadre de programmes ou de cours de conditionnement physique alors que d'autres s'adonnent au jogging, au jardinage, à la marche rapide, etc.

En 2005, selon l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 13,8 millions de personnes, soit 51 % des Canadiens âgés de 12 ans et plus, participaient à des activités physiques de loisir. Il s'agissait d'une augmentation par rapport aux 46 % observés durant l'Enquête nationale sur la santé de la population la population de 1998-1999. Les deux enquêtes fondaient le niveau d'activité physique sur les réponses données par les répondants à des questions sur la fréquence, la durée et l'intensité de leur participation à des activités physiques de loisir.

Par définition, les données de l'ESG sur la participation sportive excluent un certain nombre d'activités physiques de loisir. Leur exclusion pourrait avoir pour effet d'abaisser le taux de participation calculé avec les données de l'ESG sur le sport. Une totalisation croisée des données sur le sport tirées du cycle de l'ESG sur l'emploi du temps semble indiquer que les non-participants s'adonnaient activement à des sports, mais pas régulièrement (une fois par semaine), et participaient à des activités physiques. En 2005, les non-participants ont consacré en moyenne 24 minutes par jour à des sports actifs, ce que les participants faisaient, par comparaison, à raison de 48 minutes par jour, y mettant donc deux fois plus de temps. Certes, les Canadiens sont bel et bien actifs à divers degrés d'activité physique, mais le présent rapport s'intéresse avant tout à leur participation sportive.

Graphique 1
Temps moyen par jour consacré à des activités, selon la participation à un sport ou non, 2005

4.2 Comparaison avec d'autres pays

Les statistiques d'autres pays sur la participation sportive ne sont pas comparables à celles du Canada en raison des définitions et des méthodologies utilisées. Mais les tendances internationales sont intéressantes à observer.

En Australie, la participation sportive s'entend généralement de la participation au sport organisé et au sport non organisé en plus des activités physiques. En 2005- 2006, selon l'Australian Bureau of Statistics, le taux de participation au sport organisé et à l'activité physique était de 29 %5. Le taux de participation australien demeure assez constant depuis 1993, oscillant autour de 30 %.

Aux États-Unis, la participation des adultes au sport et à l'activité physique a très peu changé. Selon la National Health Interview Survey de 2005, le pourcentage des adultes américains qui s'adonnent régulièrement à des activités physiques de loisir est passé de 32 % en 1997 à 30 % en 20056. Pour les États-Unis, s'adonner à une activité physique de loisir, cela signifie se livrer à une telle activité pendant au moins 30 minutes cinq fois par semaine ou se livrer à une activité physique de loisir vigoureuse durant au moins 20 minutes trois fois par semaine.

En Grande-Bretagne comme au Canada, la participation sportive a diminué au fil des ans. Mais les données britanniques amalgament les activités physiques et de loisir à la participation sportive. Selon la General Household Survey menée par l'Office for National Statistics de Grande-Bretagne, le taux de participation des adultes à au moins un sport ou activité physique (sauf la marche) dans les quatre semaines précédant l'interview est passé de 48 % en 1990 à 43 % en 2002. Les hommes britanniques sont proportionnellement plus nombreux que leurs concitoyennes à participer au sport. Cependant, le déclin du sport observé entre 1990 et 2002 a touché davantage les hommes que les femmes. Encore une fois, comme au Canada, l'écart de participation entre les sexes a continué de s'amenuiser.

4.3 Les hommes participent beaucoup plus activement à des sports que les femmes

Au Canada, les hommes sont plus susceptibles que les femmes de participer à des sports, bien que le taux de participation ait diminué chez les deux sexes au fil des ans. L'écart entre la participation des hommes et celle des femmes s'est rétréci quelque peu, passant de 17 à 15 points de 1998 à 2005.

De 1998 à 2005, le taux de participation est descendu de 43 % à 36 % chez les hommes et de 26 % à 21 % chez les femmes. Le recul le plus marqué a été observé chez les jeunes hommes de 15 à 18 ans, dont le taux a chuté de 14 points au cours de la période, pour s'établir à 66 %. Le taux a subi sa plus petite baisse chez les hommes de 55 ans et plus, reculant d'à peine un point, à 24 %.

Chez les femmes, la diminution la plus faible a touché le groupe des 15 à 18 ans, dont le taux est passé à 52 % en 2005 au terme d'un recul d'à peine 4 points par rapport à 1998, comparativement à une chute de 14 points chez les hommes du même âge. Dans le cas des femmes, le recul le plus marqué s'est produit chez celles de 25 à 34 ans, où il a fléchi de 8 points en regard de 1998.

4.4 L'âge est un facteur majeur de la participation sportive

La vie active diminue avec l'âge, tout comme la participation sportive. Le taux de participation sportive des Canadiens de 15 ans et plus diminue au fur et à mesure de leur vieillissement. Étant donné que les deux tiers de la population canadienne sont âgés de 35 ans et plus, le pourcentage de la population qui n'est pas active augmentera. En 1992, les personnes de 35 ans et plus représentaient 60 % de la population adulte et affichaient un taux de participation de 36 %. En 2005, les Canadiens étaient proportionnellement plus nombreux (67 %) à faire partie de cette cohorte d'âge et leur taux de participation était en baisse, à 22 %, signe que la société vieillit et devient moins active.

Les Canadiens adultes de 25 à 34 ans forment une cohorte intéressante. En 1992, plus de la moitié d'entre eux (53 %) participaient à des sports. En 2005, moins du tiers (31 %) d'entre eux étaient actifs dans le sport. Bien que le niveau d'activité des 25 à 34 ans ait diminué, leur taux de participation est demeuré supérieur au taux national (28 %). Même s'ils consacraient la plus grande partie de leur temps à s'occuper de leur famille, à élever leurs enfants et à mener leur carrière, ils trouvaient quand même du temps pour le sport.

En 2005, le taux de participation le plus élevé a été observé chez les jeunes Canadiens de 15 à 18 ans, où il était de 59 %, ce qui était tout de même moins que les 77 % enregistrés en 1992. Chez les personnes de 19 à 24 ans, le taux est passé de 61 % en 1992 à 43 % en 2005. Le taux le plus faible, de 17 % en l'occurrence, a été observé chez les personnes âgées, c'est-à-dire celles de 55 ans et plus, dont le taux avait été de 25 % en 1992.

Les jeunes consacrent les trois quarts de leur temps libre (7,1 heures par jour) à socialiser avec des amis ou des membres de la famille et à parler au téléphone, à regarder la télévision de même qu'à surfer et à discuter sur Internet.

Graphique 2
Taux de participation sportive selon l'âge et le sexe, 2005

4.5 Tendances provinciales et régionales

Taux de participation les plus élevés en Nouvelle-Écosse et en Alberta

Reflet de la tendance nationale, la participation sportive a diminué dans toutes les provinces sauf à l'Île-du-Prince-Édouard, chutant le plus abruptement au Québec et en Colombie-Britannique. En 1998, le Québec arrivait premier au pays avec un taux de participation sportive de 38 % qui n'était plus que de 27 % en 2005. La Nouvelle-Écosse lui a succédé au premier rang en vertu d'un taux de participation de plus de 32 %. Le taux de participation n'a pratiquement pas changé en NouvelleÉcosse et au Manitoba entre les deux enquêtes.

La palme appartient toutefois à l'Île-du-Prince-Édouard, qui est passée du dernier rang en 1998 au quatrième en 2005, derrière la Nouvelle-Écosse, l'Alberta et Manitoba. Le taux de participation le plus bas, soit 24 %, a été enregistré à Terre- Neuve-et-Labrador en 2005.

Graphique 3
Taux de participation sportive selon la province, 1998 et 2005

4.6 La scolarité compte au chapitre du sport

Le taux de participation sportive des Canadiens plus instruits est généralement supérieur à celui de leurs concitoyens moins instruits. Cette tendance s'observait chez les deux sexes, s'accentuant constamment jusqu'à l'obtention d'un grade universitaire. En 2005, le quart des Canadiens âgés de 15 ans et plus ayant un diplôme d'études secondaires ou moins participaient à des sports. C'était le cas de 30 % des Canadiens ayant un diplôme d'études postsecondaires et de 33 % de ceux ayant un grade universitaire. Il en était aussi ainsi lors des cycles précédents de l'enquête. Durant le cycle d'enquête de 1998, 41 % des personnes ayant un diplôme d'études postsecondaires ou ayant fait certaines études universitaires et 46 % des titulaires d'un grade universitaire participaient à des sports, comparativement à 29 % des personnes ayant fait certaines études secondaires ou moins. Lors du cycle d'enquête de 1992, plus de la moitié des personnes possédant un diplôme d'études postsecondaires ou ayant fait certaines études universitaires et 46 % des titulaires d'un grade universitaire avaient participé à des sports, comparativement à 36 % des personnes ayant fait certaines études secondaires ou moins. La bonne nouvelle, c'est que l'écart de taux de participation entre les plus instruits et les moins instruits a rapetissé au fil des ans, passant de 22 points en 1992 à 8 points en 2005.

Graphique 4
Participation sportive selon le niveau de scolarité, 1998 et 2005

4.7 Le niveau de revenu du ménage influe sur la participation sportive

Comme la scolarité, le revenu du ménage exerce une certaine influence sur la participation sportive. En fait, comme les personnes plus scolarisées sont plus susceptibles d'avoir un revenu supérieur et vice versa, les deux facteurs ont des effets sur la participation à des activités sportives au Canada.

En 2005, le taux de participation sportive des adultes canadiens dont le revenu du ménage était d'au moins 80 000 $ était supérieur au double, à 40 %, de celui des adultes canadiens dont le revenu du ménage était inférieur à 30 000 $. Une tendance semblable a également été observée en 1992 et en 1998.

D'ordinaire, la participation sportive exige l'acquittement de frais d'inscription, d'achat d'équipement et d'uniformes, de déplacement, d'hébergement et de restauration. Certaines personnes à faible revenu n'ont peut-être pas les moyens de faire de telles dépenses7. Les sommes pouvant être consacrées aux activités sportives sont fonction du montant du revenu discrétionnaire dont un ménage dispose après s'être occupé des autres nécessités.

Graphique 5
Participation sportive selon le revenu familial, 1992, 1998 et 2005

4.8 La langue a peu d'impact sur la participation sportive

L'incidence de la langue maternelle sur la participation sportive est minimale. En 2005, les francophones et les anglophones avaient le même taux de participation (30 %). Mais on s'aperçoit à ventiler les données davantage que les hommes anglophones étaient un peu plus susceptibles que leurs homologues francophones de participer à des sports. Chez les femmes, c'était l'inverse, la participation sportive des femmes francophones étant légèrement supérieure à celle des femmes anglophones.

En 1998, près de 49 % des hommes adultes anglophones avaient participé à des sports, comparativement à 45 % de leurs congénères francophones. En 2005, l'écart entre les deux groupes n'était plus que d'un point, toujours en faveur des anglophones. Chez les femmes, le taux de participation des francophones (29 %) en 1998 était d'un point supérieur à celui des anglophones. En 2005, l'écart entre les deux groupes demeurait le même.

Le taux de participation des personnes parlant d'autres langues que le français et l'anglais a nettement diminué de 1998 à 2005, étant passé de 26 % à 22 %.

Les personnes nées au Canada sont plus susceptibles de participer à des sports que celles qui sont nées à l'extérieur du Canada. Le taux de participation des immigrants récents (ceux qui sont arrivés au Canada après 1990) était de 27 %, soit de trois points inférieur à celui des Canadiens de naissance. Cependant, les immigrants qui sont arrivés au Canada avant 1990 étaient beaucoup moins susceptibles de participer à des sports, comme en fait foi leur taux d'à peine 19 % à cet égard.

Graphique 6
Participation sportive selon la langue maternelle, 1992, 1998 et 2005

Graphique 7
Participation sportive, selon le statut au regard de l'immigration, 2005

4.9 Les étudiants sont les plus actifs sur le plan sportif, suivis des travailleurs à temps plein

Un peu comme en 1998, les étudiants (avec ou sans emploi) affichaient en 2005 le taux de participation le plus élevé, de 51 % en l'occurrence, en raison surtout des étudiants de sexe masculin de 15 à 24 ans. Il s'agissait d'une baisse en regard des 64 % enregistrés en 1998.

Les employés à temps plein venaient au deuxième rang des participants les plus actifs dans le sport avec un taux de près de 31 %. Les travailleurs à temps partiel affichaient un taux, plus faible, de 27 % même s'ils semblent avoir plus de temps libre que les travailleurs à temps plein8. Toutefois, cela tient peut-être au fait que certains travailleurs à temps partiel occupaient plus d'un emploi, ce qui pourrait avoir restreint leur participation sportive.

Graphique 8
Taux de participation sportive selon la situation vis-à-vis de l'activité, 1992, 1998 et 2005

Tableau 1
Canadiens de 15 ans et plus qui ont régulièrement participé aux sports selon la situation d'immigrant, Canada, 2005

Tableau 2
Profil des adultes canadiens qui participent régulièrement à des sports, selon le sexe, 1992, 1998 et 2005

Tableau 3
Profil d'âge des Canadiens qui participent régulièrement à des sports, 1992, 1998 et 2005

Tableau 4
Participation sportive, Canada et provinces, 1992, 1998 et 2005

Tableau 5
Profil des Canadiens qui participent régulièrement aux sports, 2005