Analyses multivariées – facteurs liés au décrochage

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Jusqu'à présent, ce rapport a été axé sur les résultats bidimensionnels. Ceux-ci, cependant, ne tiennent pas compte des autres différences pouvant exister dans les résultats. Ainsi, les taux de décrochage des hommes ont été présentés et ils étaient supérieurs à ceux des femmes. Toutefois, cela pourrait être dû au fait que les garçons avaient moins tendance à s'engager dans leurs études. Il est donc nécessaire de comparer les taux de décrochage des garçons et des filles présentant un niveau d'engagement similaire pour déterminer l'effet réel du sexe. Dans cette section, une analyse multivariée est utilisée pour les décrocheurs seulement, afin d'obtenir un profil qui tient compte de plusieurs caractéristiques sur les plans individuel, familial, scolaire et régional.

Quatre modèles identiques ont fait l'objet d'estimations pour dresser le profil de quatre scénarios différents : décrocheurs universitaires; décrocheurs du collégial; décrocheurs d'un autre type d'établissement, et mesure du décrochage général du postsecondaire. Chacun de ces quatre modèles a été estimé à l'aide d'une régression logistique. Le rapport de cote pour chaque variable analysée représente le risque relatif de se trouver dans une catégorie de décrocheurs. On trouvera au tableau 12 les rapports de cotes des quatre modèles logistiques.

La catégorie de décrochage général a été déterminée en utilisant la méthode conventionnelle, laquelle ne tient pas compte des cas de décrochage lorsque l'étudiant est diplômé ou poursuivait toujours ses études. Elle a été incluse dans l'analyse parce qu'elle représente les résultats combinés de tous les essais dans tous les types d'établissement.

Abandon des études universitaires

En comparaison avec les jeunes de l'Ontario, les jeunes adultes de plusieurs provinces présentaient un risque significativement différent d'abandonner leurs études universitaires. Les probabilités étaient significativement réduites au Québec, alors que la Nouvelle-Écosse, la Saskatchewan, l'Alberta et la Colombie-Britannique présentaient des probabilités significativement plus élevées que les jeunes adultes abandonnent leurs études (tableau 12, première colonne).

De plus, les femmes étaient 28 % moins susceptibles que les hommes d'abandonner leurs études universitaires1 . Comme on le voit au tableau 12, une estimation inférieure à 1 signifie que la personne qui possède cette caractéristique présentait un risque moins grand d'abandonner ses études postsecondaires en comparaison avec une personne appartenant au groupe de référence. Parmi d'autres caractéristiques associées à un risque réduit de décrochage universitaire, citons : avoir grandi dans une famille biparentale ou dans une famille monoparentale en comparaison avec d'autres types de structure familiale; et avoir obtenu des notes de 90 % et plus ou de 80 % à 89 % au secondaire en comparaison avec ceux dont la moyenne des notes était entre 60 % et 69 %.

Tableau 12 Résultats des quatre modèles d'analyse de régression logistique. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 12
Résultats des quatre modèles d'analyse de régression logistique

Les variables qui augmentent ce risque de façon significative sont : avoir consacré moins de trois heures par semaine aux travaux scolaires au secondaire et avoir des parents qui ont commencé des études postsecondaires et qui les ont abandonnées comparativement avec des parents qui avaient complété leurs études secondaires.

Abandon des études collégiales

Au niveau des décrocheurs du collégial, des différences significatives ont été observées seulement dans deux provinces (tableau 12, deuxième colonne) par rapport avec l'Ontario. On a observé des probabilités accrues d'abandonner les études au collégial dans les provinces de Québec et de l'Alberta. Certaines explications possibles pour le Québec pourraient être reliées au fait que pour entrer à l'université, une condition requise est d'avoir terminé ses études au CEGEP. Du fait que le taux de décrochage universitaire est significativement inférieur au Québec, cela peut impliquer que le processus de décrochage a lieu au niveau du collégial, les étudiants diplômés étant plus susceptibles de persévérer à l'université.

Les probabilités de décrochage au collégial étaient plus faibles pour les jeunes adultes qui possèdent les caractéristiques suivantes : femmes; avoir un prêt étudiant; avoir déclaré des notes élevées au secondaire dans les catégories de 90 % et plus ou de 80 % à 89 %, en comparaison avec la catégorie de 60 % à 69 %; avoir des parents qui possèdent un diplôme d'études postsecondaires en comparaison avec les jeunes adultes dont les parents n'avaient qu'un diplôme d'études secondaires; et avoir eu un épisode de décrochage au secondaire.

En revanche, les variables reliées avec un risque plus élevé de décrochage au collégial étaient les suivantes : avoir grandi dans une famille monoparentale en comparaison avec d'autres types de structure familiale; ne pas être Canadien de naissance; et avoir déclaré avoir consacré moins de trois heures par semaine aux travaux scolaires au secondaire.

Abandon des études poursuivies dans un autre type d'établissement postsecondaire

En comparaison avec l'Ontario, aucune des provinces n'avaient obtenu des rapports de cotes relatifs à l'abandon des études postsecondaires poursuivies dans un autre type d'établissement postsecondaire significativement moins élevés (tableau 12, troisième colonne). Comme dans le cas des étudiants universitaires, les résidents de la Nouvelle-Écosse et de la Colombie-Britannique étaient significativement plus susceptibles d'abandonner les études qu'ils poursuivaient dans un autre type d'établissement d'enseignement postsecondaire.

Bien que le risque qu'ils abandonnent leurs études au niveau universitaire ou collégial soit moins élevé, les femmes étaient significativement plus susceptibles d'abandonner les études qu'elles poursuivaient dans un autre type d'établissement d'enseignement postsecondaire. Parmi les variables associées à un moins grand risque d'abandonner ce type d'établissement d'enseignement postsecondaire, citons : avoir un prêt étudiant; avoir 25 ou 26 ans par rapport à 24; et avoir indiqué un niveau d'engagement très élevé au secondaire.

Abandon des études poursuivies dans tous les types d'établissement d'enseignement postsecondaire

Les étudiants qui avaient un statut général de décrocheur du postsecondaire présentent un risque plus élevé de ne pas obtenir de diplôme d'études postsecondaires. Il se peut que les décrocheurs universitaires, les décrocheurs du collégial ou les décrocheurs d'un autre type d'établissement aient entrepris d'autres formes d'études postsecondaires et, ce faisant, obtenu un statut différent comme l'illustre le tableau 11. Les décrocheurs de ce groupe n'avaient cependant pas réussi à effectuer une transition vers une autre forme d'études postsecondaires durant les six années couvertes par l'étude, ce qui signifie que s'ils ont entrepris un autre programme dans un autre type d'établissement, ils l'ont de nouveau abandonné.

Comme le montre le tableau 12 à la quatrième colonne, en comparaison avec les résidents de l'Ontario, seuls les jeunes adultes du Québec présentaient des probabilités significativement plus élevées de se retrouver avec un statut général de décrocheur du postsecondaire.

Les étudiants des collectivités rurales étaient plus susceptibles d'avoir abandonné toutes les formes d'études postsecondaires analysées. Un risque accru de décrochage général a aussi été constaté chez les étudiants ayant grandi dans une famille monoparentale, les étudiants déclarant avoir consacré moins de trois heures par semaine aux travaux scolaires au secondaire et les étudiants qui ont eu un épisode de décrochage pendant qu'ils étaient au secondaire.

Les femmes, ceux qui avaient un prêt étudiant, ceux qui avaient déclaré des notes au secondaire dans les catégories de 90 % et plus ou de 80 % à 89 %, et ceux dont les parents avaient complété des études postsecondaires présentaient tous des probabilités plus faibles d'avoir un statut général de décrocheur.

Différences entre les décrocheurs des différents types d'établissement d'enseignement postsecondaire

Les quatre modèles distincts analysaient les décrocheurs pour les trois types d'établissement ainsi que la mesure de décrochage général au niveau postsecondaire. Bien qu'il soit difficile de comparer les différences de magnitude au niveau des quatre modèles, on peut analyser la pertinence croisée de ces estimations en fonction de leur valeur significative dans chacun des modèles. Le tableau 13 fournit un bref résumé des variables estimées qui sont significatives dans chacun des modèles.

Tableau 13 Variables associées avec des probabilités de décrochage plus élevées ou plus faibles selon le type d'établissement. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 13
Variables associées avec des probabilités de décrochage plus élevées ou plus faibles selon le type d'établissement

Il est clair que certaines variables étaient significatives dans plusieurs modèles. Cela signifie qu'elles étaient régulièrement associées à des risques plus élevés d'abandon des études poursuivies dans plusieurs types d'établissement d'enseignement postsecondaire. Ces risques étaient les suivants : être résident de l'Alberta, de la Colombie-Britannique ou du Québec, avoir consacré moins de trois heures par semaine aux travaux scolaires au secondaire et, enfin, avoir eu un épisode de décrochage au secondaire.

Le taux de décrochage des étudiants qui vivent en Alberta et en Colombie-Britannique, tel que mentionné antérieurement, pourrait être le reflet des conditions très favorables du marché du travail dans ces deux provinces.

Les résidents du Québec présentaient également un risque de décrochage plus élevé, mais ce risque était plus grand chez les étudiants du collégial. En raison du réseau de CEGEPs du Québec, unique en son genre, et de l'obligation de poursuivre des études dans un collège avant d'entrer à l'université, il semble que les jeunes adultes décrochent au collégial avant d'entrer à l'université.

Enfin, il a également été observé qu'au secondaire, le fait d'avoir consacré peu d'heures aux travaux scolaires et d'avoir eu des épisodes de décrochage étaient régulièrement lié à un taux de décrochage élevé. Ces variables étaient non seulement significatives dans plusieurs modèles, mais leur magnitude était aussi régulièrement considérée plus grande que celle des autres variables. Cela pourrait indiquer qu'une culture d'apprentissage a été développée avant l'entrée dans un établissement d'enseignement postsecondaire et qu'elle persiste durant leurs années d'apprentissage.

Par contre, certaines variables étaient associées à plusieurs reprises avec des probabilités plus faibles de décrocher. Elles sont : avoir un prêt étudiant et avoir déclaré de bonnes notes au secondaire.

Quelques variables avaient des rapports de cotes relatifs au décrochage très différents lorsqu'on les comparait dans tous les modèles. Par exemple, les étudiants du Québec, et les étudiants issus de familles monoparentales étaient moins enclins à abandonner leurs études à l'université et bien plus susceptibles de le faire au niveau du collège / CEGEP.

Note :

  1. On obtient les rapports de cotes en soustrayant 1 de l'estimation. Pour des rapports de cotes exacts, par exemple, une estimation de 0,669 pour le Québec dans le modèle universitaire, (tableau 12) signifie que les étudiants du Québec sont 33 % (0,669-1) fois moins susceptibles d'abandonner leurs études que les jeunes de l'Ontario, et une estimation de 1,654 pour Terre-Neuve-et-Labrador signifie que les étudiants de cette province sont 65 % (1,654-1) fois plus susceptibles d'abandonner leurs études que les étudiants de l'Ontario qui est la province de référence dans le modèle.