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    Culture, tourisme et Centre de la statistique de l'éducation

    Le paradoxe du faible revenu de diplômés de l'enseignement supérieur : Les diplômés du collège et de l'université avec de faibles revenus, Ontario, 2006

    Section 4 : Données et méthodologie

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    La source des données de notre analyse est l'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) pour l'année de référence 2006. L'EDTR est la principale source canadienne de données sur le revenu et la répartition du revenu. L'enquête brosse un vaste tableau de la situation financière des particuliers et des familles et de leur situation relative au travail. La population cible de l'EDTR comprend toutes les personnes au Canada, à l'exclusion des résidents du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, des pensionnaires d'un établissement institutionnel et des personnes vivant dans des réserves indiennes. Dans l'ensemble, ces exclusions représentent moins de 3 % de la population.

    Encadré 4.1
    L'échantillon de l'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu 

    Les échantillons de l'EDTR sont sélectionnés à partir de l'Enquête sur la population active (EPA), une enquête mensuelle; ils partagent donc le même plan de sondage que cette dernière. L'échantillon de l'EPA est prélevé à partir d'une base aréolaire et se fonde sur un plan stratifié à plusieurs degrés s'appuyant sur un échantillonnage probabiliste. L'échantillon total est composé de six échantillons indépendants, appelés groupes de renouvellement puisqu'un sixième de l'échantillon (soit un groupe de renouvellement) est remplacé tous les mois. L'échantillon de l'EDTR est composé de deux panels. Chacun d'eux comprend deux groupes de renouvellement de l'EPA et couvre près de 15 000 ménages. Les membres d'un panel sont suivis pour une période de six années consécutives et l'on ajoute un nouveau panel tous les trois ans. Par conséquent, deux panels se chevauchent en tout temps (à l'exception des années 1993 à 1995, période de lancement de l'EDTR). Comme notre analyse est transversale (elle porte sur les travailleurs possédant une formation collégiale et universitaire et touchant un faible revenu en 2006), nous pouvons créer un fichier de données à partir de deux panels chevauchants de personnes de 25 à 64 ans qui touchaient un revenu d'emploi non nul1. La taille totale de l'échantillon de 2006 est d'environ 28 000 personnes. 

      Les poids transversaux compensent l'inégalité des probabilités d'échantillonnage. Afin de tenir compte du plan de sondage complexe, nous avons employé la méthode bootstrap pour estimer les coefficients de variation et les intervalles de confiance et pour déterminer la signification statistique des écarts.

    La présente étude découle initialement de la constatation, fondée sur les comparaisons internationales établies par l'OCDE (2008), selon laquelle, en 2006, le Canada devançait la plupart des autres principaux pays de l'OCDE au chapitre du pourcentage de diplômés de niveau postsecondaire dont le revenu était égal ou inférieur à la moitié du revenu médian national. La définition de l'OCDE sur laquelle reposait la comparaison comprend toutes les personnes âgées de 25 à 64 ans qui touchaient un revenu d'emploi non nul en 2006 (année la plus récente de données disponibles au moment de l'analyse menée par l'OCDE). La définition englobe toutes les personnes ayant déclaré toucher un revenu d'emploi, même si le travail ne constituait pas leur activité principale cette année-là.

    Dans notre analyse, nous abordons séparément les diplômés de niveau collégial et les diplômés universitaires, répartis en cinq catégories de revenu en 20062 :

    • travailleurs touchant la moitié du revenu médian national ou moins (16 917 $ ou moins);
    • travailleurs touchant plus de la moitié du revenu médian national mais au plus le revenu médian (16 918 $ à 33 834 $);
    • travailleurs touchant plus du revenu médian national mais au plus 1,5 fois le revenu médian (33 835 $ à 50 751 $);
    • travailleurs touchant plus de 1,5 fois le revenu médian national mais au plus deux fois le revenu médian (50 752 $ à 67 668 $);
    • travailleurs touchant plus de deux fois le revenu médian national (plus de 67 669 $).

    Nous avons calculé la valeur du revenu médian de l'ensemble de la population canadienne âgée de 25 à 64 ans touchant un revenu d'emploi. En 2006, cette médiane s'établissait à 33 834 $ avant impôts et transferts3.

    Nous examinons diverses caractéristiques des diplômés des niveaux collégial et universitaire appartenant à ces catégories de revenu pour déterminer si certains types de travailleurs sont sur- ou sous-représentés dans chaque catégorie. À cette fin, nous divisons le pourcentage des soutiens économiques appartenant à une catégorie donnée (par exemple, les femmes) par le pourcentage de soutiens économiques appartenant à cette catégorie au sein de la population totale. Cette méthode produit un ratio qui, selon qu'il est inférieur ou supérieur à 1, indique que les travailleurs présentant une caractéristique donnée sont sous- ou surreprésentés dans cette catégorie de revenu. Par exemple, si le ratio des femmes ayant fait des études universitaires et touchant moins la moitié du revenu médian est de 1,5, ces femmes sont surreprésentées dans la catégorie des revenus les plus faibles.

    Notre méthode consiste d'abord à examiner les caractéristiques démographiques ou « données » du soutien économique, soit l'âge, le sexe, le statut d'immigrant, le nombre d'années vécues au Canada et le pays d'origine (dans le cas d'un immigrant) et la province de résidence. Nous examinons ensuite la situation de la personne par rapport au marché du travail, dont dépend directement le revenu qu'elle tire d'un emploi rémunéré. Certaines personnes très scolarisées peuvent travailler à temps plein, mais toucher un faible salaire. Comme cette situation est plus courante dans certaines professions ou branches d'activité que dans d'autres, nous cherchons à déterminer dans quelles branches d'activité et dans quelles professions les revenus des travailleurs très scolarisés sont faibles.

    Comme nous l'avons mentionné plus haut, si la population examinée dans la présente étude a déclaré un revenu d'emploi non nul en 2006, cela ne signifie pas nécessairement que son activité principale était le travail. Par exemple, l'échantillon comprend des étudiants ou des semi-retraités qui déclarent un revenu non nul. Le revenu d'emploi annuel d'un travailleur peut être faible parce que ce dernier ne travaille pas à temps plein toute l'année. Autrement dit, le revenu dépend de l'intensité de l'activité du travailleur. Comme nous l'avons mentionné plus haut, par souci de cohérence avec la définition d'une situation de faible revenu établie par l'OCDE (qui nous a motivés initialement à entreprendre cette analyse), la variable dépendante est le revenu d'emploi annuel plutôt que le salaire horaire4. L'horaire de travail fait donc partie des variables explicatives possibles; autrement dit, les personnes qui sont en situation de faible revenu le sont-elles parce qu'elles ne travaillent pas à temps plein?

    Puis, nous examinons les choix de ces soutiens économiques en matière de scolarité. Si la population est déjà répartie entre les diplômés de niveau collégial et les diplômés universitaires, nous cherchons en outre à déterminer si certains domaines d'études sont plus susceptibles d'être liés à un faible revenu. Nous examinons également le lieu des études. Dans le cas du domaine d'études comme dans celui du lieu des études, nous tenons compte du plus haut niveau de scolarité du répondant.

    Enfin, nous considérons la situation familiale et les caractéristiques des revenus de ces travailleurs. Nous cherchons à déterminer si le revenu provenant d'un emploi constitue effectivement la principale source de revenu du soutien économique, si cette personne est le soutien économique principal de la famille, combien de soutiens économiques font partie de cette famille et le revenu familial total.

    Dans la deuxième partie de l'analyse, nous procédons à une analyse de régression logistique pour cerner l'apport indépendant de chacun de ces facteurs à la probabilité de toucher un faible revenu et pour déterminer si l'ajout d'autres variables au modèle influe sur l'apport de chaque facteur. Comme nous nous intéressons à l'incidence relative de cinq différents groupes de facteurs (caractéristiques démographiques; province; scolarité; activité principale; branche d'activité et profession), nous abordons ces groupes l'un à la suite de l'autre (une personne naît avec certaines caractéristiques, fait des études, puis entre sur le marché du travail). Les cinq groupes de facteurs sont compris dans le modèle final afin de déterminer l'importance relative de leur incidence, une fois prise en compte l'incidence des autres facteurs.


    Notes

    1. Ce groupe comprend les travailleurs indépendants.
    2. Le niveau de scolarité est déterminé en fonction du niveau d'attestation d'études le plus élevé. Les répondants ayant déclaré détenir une attestation collégiale et une attestation universitaire sont considérés comme des « diplômés universitaires ». Comme il faut généralement étudier plus longtemps pour obtenir une attestation universitaire qu'une attestation collégiale, elle est considérée dans le présent rapport comme le niveau d'attestation le plus élevé. À l'échelle du Canada, 30 % des diplômés universitaires détenaient également un certificat ou un diplôme d'un collège communautaire, d'une école de commerce, d'une école de métiers, d'une école professionnelle ou d'un CEGEP.
    3. En 2006, le revenu médian en Ontario s'établissait à 36 770 $.
    4. Voir, à l'annexe C, une explication du lien entre le revenu annuel et les salaires horaires.
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