5. Variation des scores obtenus au test du PISA en fonction des caractéristiques des élèves et des écoles

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La documentation relative au PISA a montré qu'il peut y avoir une forte interaction entre les caractéristiques des élèves et des écoles, d'une part, et les résultats au test d'évaluation de la lecture du PISA, d'autre part. On trouvera dans la présente section un examen initial de la façon dont les scores obtenus au PISA en lecture peuvent varier en fonction de certaines caractéristiques des élèves et des écoles, réalisé à l'aide des données du PISA de 2009. Deux types de données sont passées en revue dans les analyses qui suivent : les données catégoriques et les données des indices. Pour comprendre la façon dont l'analyse a été effectuée, voir les encadrés d'accompagnement pour chaque section.

Caractéristiques catégoriques sélectionnées et scores en lecture au test du PISA

Les chercheurs ont toujours montré que le sexe est une variable explicative importante pour comprendre la fluctuation dans le rendement en lecture. Les filles performent en général mieux que les garçons en lecture. Bien qu'il n'y ait aucune différence significative entre la répartition des garçons et des filles dans la comparaison des élèves des minorités et des majorités linguistiques, il était important de déterminer si la différence entre les sexes dans le rendement en lecture observée dans la population générale était également valable pour les groupes linguistiques minoritaires.

Dans toutes les provinces sauf en Nouvelle-Écosse, le rendement en lecture était significativement différent selon le sexe, les élèves de sexe féminin des minorités surpassant les élèves de sexe masculin des minorités d'environ un demi-niveau de compétence en lecture ou plus. On pouvait observer la même chose chez les élèves des systèmes scolaires linguistiques majoritaires. Comme le même phénomène existe dans les deux groupes, les différences selon le sexe ne contribuent aucunement à expliquer les différences globales entre les élèves issus de minorités et de majorités au regard du rendement en lecture au test du PISA (tableau 28.1).

On prévoyait que le fait de parler à la maison une langue différente de la langue d'enseignement à l'école expliquerait certaines différences relativement aux résultats obtenus au PISA entre les groupes minoritaires et majoritaires. À l'échelle du Canada, le score moyen au test du PISA pour les élèves des minorités dont la langue parlée à la maison était la même que la langue d'enseignement était significativement plus élevé que le score moyen des élèves de minorités dont la langue parlée à la maison était différente de la langue d'enseignement (environ un demi niveau de compétence en lecture de plus). La différence au niveau du Canada était principalement attribuable à un écart significatif entre les deux sous-groupes minoritaires au Québec. Dans toutes les autres provinces, la différence entre les élèves des minorités qui parlaient la même langue à la maison ou une langue différente n'était pas significative. Le même scénario s'imposait pour les élèves des majorités linguistiques. Des différences significatives ont été constatées à l'échelle du Canada et au Québec, les élèves parlant à la maison la même langue que la langue d'enseignement surpassant les élèves parlant une langue différente à la maison d'un deminiveau de compétence en lecture. Chez les élèves des majorités linguistiques, le Manitoba affichait également un score moyen significativement plus élevé pour les élèves dont la langue utilisée à la maison était la même que la langue utilisée à l'école. Comme les élèves issus de minorités dont la langue parlée à la maison était différente de la langue d'enseignement avaient tendance à utiliser l'autre langue officielle à la maison, tandis que les élèves des majorités qui parlaient une langue différente à la maison avaient pour leur part tendance à utiliser une langue non officielle à la maison, ces résultats ne suffisent pas à expliquer les différences entre les différences globales dans les scores du PISA chez les élèves des groupes linguistiques minoritaires et majoritaires (tableau 28.1).

Caractéristiques des élèves et des écoles et scores obtenus au test du PISA : données catégoriques

Les caractéristiques des élèves et des écoles ont été ramenées à deux variables catégoriques.

Par exemple :

  • L'élève est de sexe masculin/féminin.
  • La langue parlée à la maison est la même que la langue d'enseignement ou différente de la langue d'enseignement.
  • La localité a une population de plus de 15 000 habitants ou une population de 15 000 habitants ou moins
  • Proportion d'élèves dans l'année modale dont la langue maternelle est la même que la langue du test ou différente de la langue du test.

Des scores au test de lecture du PISA ont alors été produits pour chaque variable catégorique pour chaque province et pour chaque système scolaire linguistique. Ce processus a permis de comparer les incidences des différentes catégories de variables pour chacune des populations d'élèves examinées dans le présent rapport. Par exemple, en ce qui concerne les élèves inscrits au système scolaire linguistique minoritaire d'une province donnée, des scores moyens ont été établis pour les élèves dont la langue parlée à la maison était la même que la langue du test et pour les élèves dont la langue parlée à la maison était différente de la langue du test. Une comparaison de l'influence relative des différences dans les caractéristiques au sein de la population minoritaire pouvait alors être effectuée. Le même processus a été appliqué aux élèves des groupes linguistiques majoritaires.

Tableau 28.1 Différences dans les scores combinés au test de lecture du PISA selon des caractéristiques sélectionnées des élèves, systèmes scolaires linguistiques minoritaires et majoritaires, Canada et certaines provinces, 2009

Le fait d'avoir une note de 70,0 % ou plus en langue était corrélé à une différence significative au regard du rendement en lecture au test du PISA. À la fois au niveau du Canada et pour toutes les provinces visées dans le présent rapport, les élèves des systèmes scolaires linguistiques minoritaires qui déclaraient des notes de 70,0 % ou plus en langue enregistraient des scores moyens en lecture considérablement supérieurs – généralement de plus d'un niveau de compétence – par rapport aux élèves qui avaient des notes inférieures à 70,0 %. Les mêmes résultats étaient relevés pour les élèves des majorités linguistiques dans toutes les zones géographiques, les élèves ayant de bons résultats en langue et ceux ayant de moins bons résultats présentant des différences statistiquement significatives évidentes (tableau 28.2).

Les attentes relatives aux EPS étaient également associées à des différences significatives dans les scores moyens au test de lecture du PISA. Les élèves des systèmes scolaires linguistiques minoritaires qui prévoyaient poursuivre des EPS quelconques surpassaient au test de lecture du PISA leurs homologues qui ne prévoyaient pas faire d'EPS. Encore une fois, la différence entre ces deux groupes était de l'ordre d'un demi-niveau de compétence en lecture. Chez les élèves fréquentant des écoles des minorités, les différences étaient significatives au niveau du Canada ainsi qu'au Nouveau-Brunswick, au Québec, en Ontario et au Manitoba. Chez les élèves des groupes linguistiques majoritaires, le même phénomène était évident. Toutefois, les différences dans les scores moyens au test du PISA chez ceux qui prévoyaient faire des EPS et chez ceux qui ne prévoyaient pas faire de telles études étaient significatives pour toutes les zones géographiques (tableau 28.2).

Tableau 28.2 Différences dans les scores combinés au test de lecture du PISA selon des caractéristiques sélectionnées des élèves, systèmes scolaires linguistiques minoritaires et majoritaires, Canada et certaines provinces, 2009

Les différences au regard des caractéristiques des écoles étaient beaucoup moins cohérentes sous l'angle de leur corrélation aux scores obtenus au test de lecture du PISA. Il y avait cependant une exception notable. Lorsqu'on comparait les différences dans les scores au test de lecture du PISA selon les différentes tailles des localités, entre les localités ayant une population de 15 000 habitants ou moins et celles ayant une population de plus de 15 000 habitants, des résultats en lecture significativement différents étaient constatés pour le Canada, le Nouveau-Brunswick, le Québec et l'Ontario. Dans tous les cas, les élèves des minorités issus de grandes collectivités obtenaient de meilleurs résultats au test du PISA que les élèves des minorités des plus petites collectivités. Dans l'ensemble, les élèves des minorités linguistiques des grandes collectivités obtenaient au test du PISA des scores supérieurs de 43 points en moyenne à ceux des élèves des minorités linguistiques provenant des petites collectivités. En Nouvelle-Écosse et au Manitoba, les élèves des minorités provenant de grandes collectivités avaient aussi mieux performé d'environ un demi-niveau de compétence, bien que ces différences n'soient pas significatives. L'incidence globale de la taille de la collectivité était beaucoup plus faible pour les systèmes scolaires linguistiques majoritaires. À l'échelle du Canada, la différence globale des scores au test du PISA en fonction de la taille de la collectivité était supérieure de 20 points en moyenne pour les élèves des grandes collectivités. L'Alberta était la seule province où le rendement supérieur des élèves de la majorité linguistique de grandes localités au test du PISA était significativement différent de celui des élèves des petites collectivités(tableau 29.1).

Les pénuries d'enseignants en langue correspondaient à une différence significative d'environ 33 points dans les scores au test du PISA à l'échelon national pour les écoles fréquentées par des élèves des groupes linguistiques minoritaires. Les écoles ne connaissant aucune pénurie ou une très petite pénurie obtenaient de meilleurs résultats que celles confrontées à des pénuries dans ces disciplines. Les différences provinciales n'étaient pas toujours significatives. En Nouvelle-Écosse et au Québec, bien que les différences n'étaient pas significatives, les élèves des minorités fréquentant des écoles ne faisant face à aucune pénurie d'enseignants faisaient meilleure figure au test de lecture au PISA que ceux des écoles confrontées à des pénuries (près d'un demi-niveau de compétence, soit 29 et 32 points respectivement). Chez les élèves et les écoles des groupes linguistiques majoritaires, les pénuries d'enseignants en langue n'étaient pas corrélées à de grandes différences dans les scores au test du PISA, sauf en Ontario. Dans cette province, les élèves du groupe linguistique majoritaire fréquentant des écoles où ne sévissait aucune pénurie d'enseignants en langue obtenaient au test du PISA des scores significativement plus élevés d'environ 41 points en moyenne que les élèves des écoles qui étaient confrontées à ces pénuries (tableau 29.1).

Tableau 29.1 Différences dans les scores combinés en lecture au test du PISA en fonction de certaines caractéristiques des écoles, systèmes scolaires linguistiques minoritaires et majoritaires, Canada et certaines provinces, 2009

Les données sur les écarts dans les scores au test du PISA en fonction des pénuries de matériel didactique variaient grandement d'une province à l'autre. En Nouvelle-Écosse, les élèves de la minorité fréquentant des écoles qui faisaient face à des pénuries de matériel didactique obtenaient des résultats plus médiocres que les élèves fréquentant des écoles où il n'y avait pas de pénurie (environ 45 points à l'échelle du PISA). La Nouvelle-Écosse était la seule province qui affichait une différence significative à cet égard dans le groupe d'élèves de la minorité linguistique. Les différences sur ce point étaient petites pour les systèmes scolaires linguistiques majoritaires dans toutes les provinces sauf en Alberta. Dans cette province, les pénuries de matériel didactique étaient associées à des scores nettement plus faibles en lecture au test du PISA (environ 39 points de moins) par rapport aux scores moyens des élèves fréquentant des écoles où ne sévissaient pas ces pénuries (tableau 29.2).

On prévoyait que les importants groupes d'élèves dont la langue maternelle n'était pas la même que la langue du test (ou la langue d'enseignement à l'école) contribueraient à expliquer certaines différences dans les scores au test du PISA entre les élèves des minorités et ceux des majorités. Les résultats de l'exercice de comparaison des scores au test du PISA pour les élèves des minorités dans les écoles où plus de 20 % et où moins de 20 % de l'effectif étudiant avaient une langue maternelle autre que la langue du test n'étaient toutefois pas significativement différents pour toutes les provinces, sauf le Québec. Dans les écoles fréquentées par des élèves de la minorité au Québec où plus de 20 % de l'effectif étudiant avait une langue maternelle autre que la langue du test du PISA, le score moyen au test du PISA était d'environ 29 points inférieur à celui des élèves des écoles où moins de 20 % des élèves avaient une autre langue maternelle. Chez les élèves de la majorité linguistique, nous avons constaté que les scores en lecture au test du PISA étaient significativement plus élevés au Nouveau-Brunswick et en Alberta, où plus de 20 % des élèves avaient une langue maternelle autre que la langue utilisée pour le test du PISA (tableau 29.2).

Tableau 29.2 Différences dans les scores combinés en lecture au test du PISA en fonction de certaines caractéristiques des écoles, systèmes scolaires linguistiques minoritaires et majoritaires, Canada et certaines provinces, 2009

Indices sélectionnés et scores en lecture au test du PISA

Comme pour l'analyse des données catégoriques, les effets des changements apportés aux scores sur des indices sélectionnés variaient d'un indice et d'une région à l'autre. Une augmentation d'un écart-type du score sur l'indice du statut social, culturel et économique (SCES) se traduisait par une hausse de 20 à 36 points des scores du PISA. Dans toutes les provinces et à l'échelle du Canada, cet effet n'était pas significatif lorsqu'on comparait l'incidence du changement pour les élèves des groupes linguistiques minoritaires à l'incidence d'un changement semblable pour les élèves des groupes linguistiques majoritaires dans une province donnée.

Caractéristiques des élèves et des écoles et scores obtenus au test du PISA : données des indices

Une analyse de régression indique le niveau de changement dans les scores en lecture au test du PISA associé à une modification d'un écart-type sur l'indice en question (ou l'effet du changement sur l'indice des scores en lecture). Par exemple, ce type d'analyse met en évidence la différence dans les scores en lecture entre les populations à la moyenne de l'indice du SCES et dans les scores en lecture au test du PISA pour les populations situées à un écart-type au-dessus de la moyenne à l'indice du SCES. Il est important de noter que les scores sur les indices varient de 0 à 1 et qu'une variation d'un écart-type constitue un énorme changement.

Bien qu'il soit possible d'observer des différences significatives entre les scores sur n'importe quel indice, il ne s'ensuit pas nécessairement qu'il y a des différences significatives sous l'angle de l'incidence des changements apportés aux scores de l'indice en question sur les scores en lecture au test du PISA. En guise d'exemple, dans la province X, une différence significative était observée entre les groupes minoritaire et majoritaire à l'indice du plaisir de la lecture. Cependant, pour les deux groupes de cette province, le fait de modifier le score d'un écart-type sur cet indice se traduit par une hausse de 20 points des scores en lecture au test du PISA. Par conséquent, l'incidence de la variation du score pour l'indice n'est pas significativement différente entre les groupes minoritaire et majoritaire dans la province X.

Les changements apportés aux scores sur l'indice du plaisir de la lecture ont eu une incidence plus grande sur les scores au test du PISA que n'en a eu l'indice du SCES. Le score des élèves dont les résultats à cet indice se situaient à un écart-type au-dessus de la moyenne était supérieur aux évaluations du PISA de 30 à 40 points. Bien que l'effet global ait été plus important sur cet indice que pour l'indice du SCES, il n'y avait pas de différence importante entre les groupes d'élèves des minorités et des majorités dans les comparaisons au sein des provinces. Les groupes minoritaires et majoritaires étaient sensiblement similaires relativement à l'effet d'une hausse du score de cet indice dans l'exercice de comparaison au sein des provinces. La plus grande différence causée par le changement d'un écart-type sur l'indice du plaisir de la lecture, lorsqu'on compare les groupes linguistiques minoritaires et majoritaires, était inférieure à cinq points dans les scores au test du PISA (tableau 30).

Un changement d'un écart-type dans les scores à l'indice de la qualité des ressources pédagogiques se traduisait par un changement négligeable dans les scores au test du PISA pour le Canada, soit environ cinq points dans l'ensemble pour les groupes linguistiques minoritaires et majoritaires. Les différences n'étaient pas significatives dans toutes les zones géographiques, sauf la Nouvelle-Écosse. L'effet de la variation du score de l'indice chez les élèves de la minorité dans cette province était de 25 points à l'échelle du PISA, alors que chez les élèves de la majorité de la même province, une hausse de l'indice était associée à une baisse négligeable dans les scores au test du PISA (trois points) (tableau 30).

Tableau 30 Incidence d'un changement aux scores des indices sur les scores en lecture au test du PISA, élèves des systèmes linguistiques minoritaires et majoritaires, Canada et certaines provinces, 2009

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