Section 7
Résumé et conclusions

Warning Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Contrairement aux vagues d'immigrants arrivés dans les années 1950 et 1960, ceux qui sont arrivés au Canada depuis les années 1970 possèdent des niveaux de scolarité relativement élevés, ce qui grossit énormément le bassin de diplômés du niveau postsecondaire au Canada (Reitz, 2007). Dès leur arrivée toutefois, de nombreux immigrants ont du mal à trouver un travail lié à leur domaine d'études ainsi qu'à obtenir un emploi relativement bien rémunéré. Selon Boudarbat et Chernoff (2009), si l'une des principales fonctions de la scolarité, obtenue au pays ou à l'étranger, consiste à acquérir des compétences qui serviront plus tard dans l'emploi, le fait de ne pas utiliser ces compétences professionnelles sur le marché du travail canadien constituerait alors un gaspillage des ressources, tant pour le travailleur que pour l'ensemble de la société.

L'intégration réussie des immigrants au marché du travail canadien présente un intérêt pour le grand public de même que pour les immigrants actuels et futurs. Bien que différentes mesures puissent être utilisées pour évaluer ce que l'on pourrait qualifier d'intégration « réussie » pour ces immigrants, le rapport porte exclusivement sur les deux résultats positifs suivants sur le plan de l'emploi : 1) le fait d'avoir un travail correspondant à son domaine d'études ou exigeant un niveau de compétence semblable ou plus élevé, et 2) le fait de toucher un revenu égal ou supérieur au revenu médian national établi pour la profession correspondant le mieux au domaine d'études. Les caractéristiques et les facteurs déterminants les plus étroitement associés à ces situations d'emploi « favorables » ont été examinés dans le rapport.

Compte tenu de l'objectif du rapport, qui est de cerner les caractéristiques et les facteurs déterminants les plus susceptibles de mener à une intégration « réussie » au marché du travail canadien des immigrants formés à l'étranger, seules les personnes faisant partie du principal groupe d'âge actif (25 à 64 ans), ayant fait des études postsecondaires, ayant déclaré ne pas être aux études en 2006 et travaillant contre rémunération ont été prises en considération. Pour déterminer si ces personnes travaillaient dans une profession correspondant à leur domaine d'études ou dans une profession équivalente, seules celles ayant déclaré avoir terminé leurs études postsecondaires dans l'un des programmes d'enseignement menant aux professions ciblées désignées par le PRTCE de RHDCC ont été sélectionnées.

Dans le contexte du présent rapport, on ne cherche nullement à définir « précisément » ce qui serait considéré comme une intégration « réussie » ou une « mauvaise » intégration de ces immigrants au marché du travail. L'interprétation en est laissée complètement à la discrétion du lecteur puisque, de l'avis de l'auteure, un tel concept est arbitraire et sujet à discussion.

Comme le montre le Recensement de 2006, les immigrants formés à l'étranger étaient généralement moins susceptibles que leurs homologues formés au Canada et que les Canadiens de naissance ayant fait des études postsecondaires de travailler dans une profession correspondant à leur domaine d'études ou dans une profession exigeant des niveaux de compétence semblables ou plus élevés. Cette affirmation valait également en ce qui concerne la concordance études-revenu d'emploi.

La région où les titres de compétences ont été obtenus avait une influence manifeste sur la probabilité que ces immigrants aient une situation d'emploi « favorable » sur le marché du travail canadien. Les travailleurs rémunérés immigrants ayant obtenu leurs titres de compétences au Canada, en Amérique du Nord et en Océanie de même que dans différentes régions d'Europe affichaient la plus forte probabilité d'avoir une bonne concordance études-compétences professionnelles ou études-revenu d'emploi. Le classement des régions variait cependant selon le type de titres de compétences.

Le temps écoulé depuis l'établissement au pays figurait également parmi les caractéristiques et les facteurs déterminants les plus étroitement associés à une intégration « réussie » au marché du travail canadien des immigrants formés à l'étranger. Ceux qui sont établis au pays depuis plus de dix ans étaient généralement plus susceptibles que leurs homologues arrivés récemment et très récemment de travailler dans la meilleure profession correspondante ou dans une profession équivalente ou de déclarer une bonne concordance études-revenu d'emploi. Il convient toutefois de noter que, bien que ces difficultés semblent s'atténuer au fil du temps, les immigrants formés à l'étranger travaillant contre rémunération et établis au pays depuis plus de dix ans et étaient encore généralement moins susceptibles que leurs homologues nés au Canada de déclarer une situation « favorable » sur le marché du travail.

Les travailleurs rémunérés faisant partie du principal groupe d'âge actif ne font pas tous face aux mêmes difficultés. En effet, selon le domaine d'études, certains étaient plus susceptibles que d'autres de déclarer avoir une bonne concordance études-compétences professionnelles ou une bonne concordance études-revenu d'emploi en 2006. Il n'est pas surprenant de constater que les travailleurs rémunérés ayant étudié dans des domaines où existait un lien évident entre le diplôme et la capacité de répondre aux exigences de la profession (c'est le cas de la plupart des professions et des métiers réglementés) affichaient en général une probabilité plus élevée de déclarer une situation « favorable » sur le marché du travail canadien par rapport à ceux qui avaient étudié dans un domaine où ce lien était moins direct.

Au niveau provincial, les travailleurs rémunérés vivant en Alberta et dans les territoires étaient plus susceptibles que leurs homologues de l'Ontario et des autres provinces de déclarer travailler dans la meilleure profession correspondante ou dans une profession équivalente ou de déclarer une bonne concordance études-revenu d'emploi. D'autre part, les travailleurs rémunérés vivant dans les provinces de l'Atlantique étaient précédés de peu par ceux du Québec pour ce qui est des plus faibles probabilités d'avoir une situation aussi « favorable » sur le marché du travail canadien.

Les résultats montrent également que, par comparaison avec la connaissance de l'anglais seulement, le fait de pouvoir soutenir une conversation dans les deux langues officielles augmente la probabilité d'avoir une bonne concordance études-compétences professionnelles et études-revenu d'emploi. À l'inverse, les travailleurs rémunérés qui ont déclaré ne pas être en mesure de soutenir une conversation dans au moins l'une des deux langues officielles du Canada ou pouvoir le faire en français seulement étaient moins susceptibles que ceux qui parlaient uniquement l'anglais de déclarer une situation d'emploi aussi « favorable ».

Enfin, l'analyse révèle que le fait d'être un homme, d'être marié ou de vivre en union libre, d'avoir des enfants d'âge préscolaire, de vivre dans un centre de population ainsi que de travailler à temps plein toute l'année dans le cas de la concordance études-compétences professionnelles, figure également parmi les caractéristiques et les facteurs déterminants les plus étroitement liés à une intégration « réussie » des travailleurs rémunérés au marché du travail du Canada. Les incidences de l'âge et de l'appartenance à une minorité visible n'étaient pas aussi évidentes lorsque l'analyse portait sur les professions sélectionnées et ne pouvaient pas être généralisées.

Des résultats semblables pouvaient être observés chez les travailleurs rémunérés immigrants en général (y compris les immigrants formés à l'étranger travaillant contre rémunération). Même si l'importance de l'exercice variait, la prise en compte des facteurs comme le sexe et le groupe d'âge, l'état matrimonial et la présence d'enfants, le niveau de scolarité et le grand programme d'enseignement, le lieu de résidence (c'est-à-dire la province, le territoire, le centre de population et la région rurale), les compétences linguistiques, l'appartenance à une minorité visible ainsi que le statut d'emploi à temps plein ou à temps partiel toute l'année ou une partie de l'année avait dans tous les cas une certaine incidence sur la probabilité que ces immigrants aient une bonne concordance études-compétences professionnelles et touchent un bon revenu d'emploi.

Date de modification :