Consommation de sucre chez les Canadiens de tous âges

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Par Kellie Langlois et Didier Garriguet

Une calorie sur cinq consommées par les Canadiens provient du sucre. Ce sucre alimentaire peut être d'origine naturelle, comme celui présent dans les fruits et le lait, ou être ajouté aux aliments et aux boissons en vue d'en améliorer le goût, comme dans les boissons gazeuses, les vinaigrettes, les sirops et les bonbons.

Bien que notre organisme traite de la même façon le sucre d'origine naturelle et le sucre ajouté, les aliments riches en sucre ajouté ont tendance à avoir une plus faible densité nutritionnelle et, donc, une moins grande valeur nutritive. En revanche, les aliments contenant des sucres naturels ont tendance à posséder une plus forte teneur en nutriments1.

L'association entre un apport élevé de sucre et les effets néfastes pour la santé, tels que la carie dentaire, l'hyperactivité et l'obésité, fait l'objet d'un certain débat2-4. Aucune recommandation n'a été faite concernant l'apport total de sucre, et il n'existe aucun consensus quant à la consommation de sucre ajouté. L'Institute of Medicine recommande que la part de l'apport énergétique (calories) quotidien total provenant du sucre ajouté ne dépasse pas 25 %. L'Organisation mondiale de la Santé recommande que 10 % tout au plus de l'apport quotidien de calories soient issus des sucres libres5.

Le présent article décrit l'apport alimentaire de sucre chez un échantillon d'enfants et d'adultes canadiens représentatif de la population nationale. Les données nutritionnelles ont été recueillies par la méthode du rappel alimentaire de 24 heures durant l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) – Nutrition de 2004. On a demandé aux participants de dresser la liste de tous les aliments et de toutes les boissons qu'ils avaient consommés au cours des 24 heures précédant le rappel. La teneur en sucre de ces aliments et boissons a été déterminée en se servant du Fichier canadien sur les éléments nutritifs (supplément 2001b) de Santé Canada6 (voir Les données). Les données, présentées selon le groupe d'aliments et selon les dix principales sources de sucre, ne permettent pas de faire la distinction entre le sucre d'origine naturelle et le sucre ajouté.  Par conséquent, il est impossible d'évaluer la situation des Canadiens en regard des seuils établis par l'Institute of Medicine et par l'Organisation mondiale de la Santé. Dans le présent article, le terme « sucre » fait référence à la somme des sucres naturels et des sucres ajoutés.

Apport quotidien moyen

En moyenne, en 2004, les Canadiens ont consommé 110,0 grammes de sucre par jour, ce qui équivaut à 26 cuillers à thé7. Cette quantité représentait 21,4 % de leur apport calorique quotidien total.

La consommation quotidienne absolue de sucre variait considérablement selon l'âge (figure 1). Elle était la plus faible chez les femmes de 71 ans et plus (83 grammes ou 20 cuillers à thé) et la plus élevée chez les garçons de 14 à 18 ans (172 grammes ou 41 cuillers à thé). Dans chaque groupe d'âge, les hommes consommaient nettement plus de sucre que les femmes.

Figure 1 Apport quotidien moyen de sucre, selon le groupe d'âge et le sexe, population à domicile de 1 an et plus, Canada, territoires non compris, 2004Figure 1 Apport quotidien moyen de sucre, selon le groupe d'âge et le sexe, population à domicile de 1 an et plus, Canada, territoires non compris, 2004

Le tableau diffère si l'on examine le pourcentage quotidien moyen de calories provenant du sucre (figure 2). À partir de l'âge de 19 ans, les femmes tiraient du sucre un pourcentage significativement plus élevé de leur apport calorique total que les hommes. La moyenne variait d'un creux de 19 % chez les hommes de 31 à 70 ans à un sommet de 27 % chez les enfants de 1 à 3 ans.

Figure 2 Pourcentage de l'apport calorique quotidien provenant du sucre, selon le groupe d'âge et le sexe, population à domicile de 1 an et plus, Canada, territoires non compris, 2004Figure 2 Pourcentage de l'apport calorique quotidien provenant du sucre, selon le groupe d'âge et le sexe, population à domicile de 1 an et plus, Canada, territoires non compris, 2004

Groupes d'aliments

Dans une certaine mesure, les quantités de sucre provenant des divers groupes d'aliments peuvent servir de données indirectes pour faire la distinction entre les sucres ajoutés et les sucres naturels (tableau 1). Les sucres apportés par les légumes et les fruits, ainsi que les produits laitiers sont plus susceptibles d'être naturels que le sucre qui provient du groupe des « autres » aliments, qui comprend des articles tels que les boissons gazeuses et les bonbons très riches en sucre ajouté1.

Tableau 1 Distribution en pourcentage des sources de l'apport en sucre, selon le groupe d'aliments, le groupe d'âge et le sexe, population à domicile de 1 an et plus, Canada, territoires non compris, 2004Tableau 1 Distribution en pourcentage des sources de l'apport en sucre, selon le groupe d'aliments, le groupe d'âge et le sexe, population à domicile de 1 an et plus, Canada, territoires non compris, 2004

Dans l'ensemble, plus du tiers (35 %) du sucre consommé par les Canadiens provenait du groupe des « autres » aliments. Le pourcentage atteignait un sommet de 46 % chez les garçons adolescents (tableau 1). Quel que soit l'âge, les hommes consommaient plus de sucre provenant de cette catégorie que les femmes.

Le pourcentage de l'apport total de sucre provenant des « autres » aliments passait de 17 % chez le groupe des 1 à 3 ans à plus de 40 % chez celui des 14 à 18 ans. Cependant, chez les personnes de 71 ans et plus, le pourcentage était de 25 %. La diminution de l'apport de sucre provenant des « autres » aliments que l'on associe avec l'âge explique l'apport de sucre relativement faible chez les personnes âgées (94 grammes par jour pour les hommes; 83 grammes pour les femmes).

En fait, les personnes qui consommaient le plus de sucre (celles situées au-delà du 75e centile de la distribution de la consommation) en tiraient une plus grande part du groupe des « autres » aliments (et, par conséquent, du sucre ajouté) que des groupes d'aliments ayant une plus forte teneur en sucre d'origine naturelle. Inversement, les personnes qui consommaient le moins de sucre (celles se situant au 25e centile de la distribution) obtenaient une quantité nettement moindre de sucre du groupe des « autres » aliments que les personnes qui se trouvaient au-dessus du 75e centile. Il en était ainsi des enfants et des adolescents (25 % contre 38 %), ainsi que des adultes (27 % contre 40 %) (données non présentées). 

Les dix sources principales

Dix sources représentaient environ 85 % de l'apport total de sucre (tableau 2). Près de la moitié (44 %) de l'apport quotidien moyen de sucre des enfants et adolescents provenait des boissons, plus précisément le lait (20 % chez les 1 à 8 ans; 14 % chez les 9 à 18 ans), les jus de fruit (15 % et 9 %), les boissons gazeuses ordinaires (4 % et 14 %) et les boissons aux fruits (6 % et 7 %). Le lait était la source principale de sucre chez les enfants de 1 à 8 ans, mais les boissons gazeuses ordinaires prenaient la première place chez ceux de 9 à 18 ans. Les boissons étaient à l'origine de 35 % de l'apport quotidien de sucre des adultes. Les fruits se classaient aussi au haut de la liste des sources de sucre : 15 % chez les enfants et 17 % chez les adultes; les pommes et les bananes étaient ceux consommés le plus fréquemment (données non présentées). Le pourcentage de sucre provenant d'articles de confiserie (p. ex. , barres de chocolat, bonbons) était environ deux fois plus élevé chez les enfants (9 %) et les adolescents (10 %) que chez les adultes (5 %).

Tableau 2 Les dix sources principales de l'apport en sucre, selon le groupe d'âge, population à domicile de 1 an et plus, Canada, territoires non compris, 2004Tableau 2 Les dix sources principales de l'apport en sucre, selon le groupe d'âge, population à domicile de 1 an et plus, Canada, territoires non compris, 2004

Diabète

Dans le cadre de leur traitement, il est recommandé aux diabétiques d'avoir un régime alimentaire bien équilibré et de limiter leur apport de sucre ajouté à moins de 10 % de leur apport calorique quotidien16. Les résultats de l'ESCC de 2004 indiquent que les diabétiques consomment significativement moins de sucre total que les non-diabétiques, soit 73,4 grammes contre 111,5 grammes par jour (tableau 3). Exprimée en pourcentage de l'apport calorique quotidien, la consommation de sucre des diabétiques qui ont répondu à l'enquête était de 17 %. Ce niveau quotidien moyen demeure significativement plus faible que celui de 21,5 % observé chez les non-diabétiques. En outre, comparativement aux personnes n'ayant pas reçu un diagnostic de diabète, les diabétiques tiraient un pourcentage plus important du sucre qu'ils consommaient des légumes et des fruits (40 % contre 31 %), du lait (20 % contre 18 %) et des céréales (16 % contre 14 %), et un pourcentage beaucoup plus faible, du groupe des « autres » aliments (21 % contre 35 %).

Tableau 3 Apport quotidien moyen de sucre et distribution en pourcentage des sources de l'apport en sucre, selon la situation concernant le diabète, population à domicile de 1 an et plus, Canada, territoires non compris, 2004Tableau 3 Apport quotidien moyen de sucre et distribution en pourcentage des sources de l'apport en sucre, selon la situation concernant le diabète, population à domicile de 1 an et plus, Canada, territoires non compris, 2004

Conclusion

Le sucre que consomment les Canadiens représente 21 % de leur apport calorique quotidien. Alors que 31 % de ce sucre provient des fruits et des légumes consommés, un pourcentage plus élevé, soit 35 %, provient d'« autres » aliments. Les boissons comptent parmi les sources principales de sucre. Les diabétiques consomment significativement moins de sucre que les non-diabétiques.