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Contexte

Les dossiers d'hospitalisation manquent d'information sur le pays de naissance. La présente étude décrit une méthode permettant de calculer les taux d'hospitalisation selon le pourcentage de résidents nés à l'étranger dans les aires de diffusion (AD) du recensement.

Données et méthodes

Les données du Recensement de 2006 ont été utilisées pour classer les AD en fonction du pourcentage de la population née à l'étranger qui y réside. Des seuils délimitant des quintiles ou des terciles ont été créés pour classer les AD comme ayant un pourcentage variant de faible à élevé de résidents nés à l'étranger. Cette information a été jumelée à la Base de données sur la morbidité hospitalière pour 2005-2006 au moyen des codes postaux. Les taux d'hospitalisation normalisés selon l'âge et le sexe ont été calculés pour les AD ayant une concentration variant de faible à élevée de résidents nés à l'étranger, à l'échelle nationale et infranationale.

Résultats

À l'échelle nationale, le pouvoir discriminant des seuils des quintiles était meilleur que celui des seuils des terciles pour détecter les variations des taux d'hospitalisation selon la concentration de résidents nés à l'étranger, mais les seuils des terciles produisaient des résultats fiables au niveau infranational. Les taux d'hospitalisation toutes causes confondues étaient les plus faibles chez les résidents classés dans les terciles à concentration élevée de résidents nés à l'étranger. Des gradients comparables se dégagent pour les taux d'hospitalisation due à la maladie cardiaque, aux maladies de l'appareil circulatoire et aux troubles de santé mentale. Le profil variait davantage au niveau infranational.

Interprétation

En suivant l'approche proposée, les données administratives peuvent être utilisées pour calculer les taux d'hospitalisation selon la concentration de résidents nés à l'étranger.  

Mots-clés

Données administratives, études écologiques, dossiers d'hospitalisation, immigration, surveillance de la santé publique.

Résultats

Selon les prévisions, d'ici à 2031, la proportion de la population canadienne née à l'étranger pourrait atteindre 28 %, comparativement à environ 20 % en 2006. Il importe donc de cerner les profi ls d'utilisation des soins de santé de ce segment croissant de la population en vue de la planifi cation et de la prestation des services. Certaines informations laissent entendre que les personnes nées à l'étranger sont en meilleure santé que celles nées au Canada, mais la plus grande partie de la recherche à ce sujet repose sur des données d'enquête. Les études portent habituellement sur des échantillons de petite taille, ce qui limite les comparaisons au niveau régional. En outre, les analyses fondées sur des données d'enquête peuvent être sujettes à un biais de remémoration ou être infl uencées par des obstacles linguistiques et culturels.[Texte intégral]

Auteurs

Gisèle Carrière (1-604-666-5907; gisele.carriere@statcan.gc.ca) travaille à la Division de l'analyse de la santé de Statistique Canada, Vancouver (Colombie-Britannique) V6B 6C7. Paul A. Peters et Claudia Sanmartin travaillent à la Division de l'analyse de la santé de Statistique Canada, Ottawa (Ontario) K1A 0T6.