Rapports sur la santé
Conditions de logement et hospitalisations dues à une maladie respiratoire chez les membres des Premières Nations au Canada

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par Gisèle M. Carrière, Rochelle Garner et Claudia Sanmartin

Date de diffusion : le 19 avril 2017

Les maladies du système respiratoire font partie des principales causes de l’hospitalisation en soins de courte durée chez les peuples autochtones au Canada, plus particulièrement les membres des Premières NationsNote 1. Ces hospitalisations contribuent aux différences concernant l’utilisation des services hospitaliers pour des soins de courte durée chez les Premières Nations et les non-AutochtonesNote 1Note 2Note 3Note 4Note 5, une conclusion qui va de pair avec les études américainesNote 6Note 7.

Les mauvaises conditions de logement, comme le surpeuplementNote 8, la nécessité de faire des réparations importantesNote 9Note 10 et la qualité de l’air intérieur compromiseNote 10Note 11Note 12Note 13, sont tous des facteurs associés à des troubles respiratoiresNote 10Note 11, surtout chez les populations autochtonesNote 9Note 14. Des facteurs de risque particuliers associés au logement sont aussi liés à certaines maladies respiratoires. En ce qui concerne la pneumonie et l’influenza, le surpeuplement fait partie des facteurs de risque chez les AutochtonesNote 8Note 14Note 15. D’autres facteurs, dont les conditions socioéconomiques défavorablesNote 16Note 17, les autres problèmes de santé chroniquesNote 14 et l’éloignementNote 16, sont aussi considérés comme des facteurs clés.

Cependant, beaucoup d’études se fondaient sur des renseignements recueillis auprès de communautés autochtones précises ou de régions définies. Même si de mauvaises conditions de logement ont été documentées dans les collectivités des Premières NationsNote 18, il faut tout de même étudier la relation entre les conditions de logement et la santé des personnes vivant dans les réservesNote 17. Environ 40 % des membres des Premières Nations au Canada vivent dans des réserves et des établissements indiens, où le logement est plus susceptible d’être surpeuplé ou de nécessiter d’importantes réparationsNote 18Note 19.

L’analyse de la relation entre les conditions de logement et la santé respiratoire doit aussi tenir compte des effets combinés possibles de déterminants sociaux, comme le revenuNote 19. Par exemple, une étude de 2011 a montré que le surpeuplement et la mauvaise qualité de l’air intérieur sont associés à la tuberculose dans les collectivités des Premières NationsNote 14. Cependant, le rôle du revenu n’a pas été examiné.

La présente étude cherche à déterminer si l’identité des Premières Nations est associée à une probabilité accrue d’hospitalisation pour des troubles respiratoires sélectionnés lorsqu’un ajustement est fait, non seulement en tenant compte du logement, mais aussi du lieu de résidence (dans une réserve ou hors réserve, en milieu urbain ou rural) et du revenu du ménage. Les analyses se fondent sur de l’information tirée du Recensement de 2006 qui a été couplée aux données des congés de l’hôpital tirées de la Base de données sur les congés des patients (BDCP)Note 20.

Données et méthodologie

Sources de données

Le Recensement de 2006 (questionnaire détaillé) a été couplé à la BDCP (2006-2007 à 2008-2009) pour toutes les administrations, à l’exception du Québec.

Dans la majorité des régions du pays, le questionnaire détaillé du recensement est rempli par environ 20 % de la population à domicile. La population institutionnalisée n’est pas comprise dans les données couplées du recensement et de la BDCP. Les données recueillies comprennent les données sur le revenu, le logement et l’identité autochtone. En 2006, le questionnaire détaillé a été remis à tous les résidents des réserves indiennes et à plusieurs collectivités du Nord et éloignéesNote 21. Cependant, 22 réserves indiennes et établissements indiens ont été partiellement dénombrés. Ils ne sont donc pas représentésNote 22.

La BDCP, qui est présentée chaque année à Statistique Canada par l’Institut canadien d’information sur la santé, renferme des données démographiques, administratives et cliniques concernant les congés de patients de tous les hôpitaux de soins de courte durée et de certains hôpitaux psychiatriques, centres de réadaptation et de soins de longue durée et installations de chirurgie d’un jour dans tous les territoires et les provinces, sauf le QuébecNote 23.

Environ 4,7 millions de répondants à la version détaillée du questionnaire de recensement étaient admissibles au couplage avec la BDCP pour les trois exercices allant de 2006-2007 à 2008-2009. Le couplage a été réalisé au moyen d’une approche déterministe hiérarchique se fondant sur la date de naissance, le sexe et le code postal. Selon une étude de validation, le fichier couplé peut être utilisé dans le cadre d’études en santé en plus d’être largement représentatif de la population au Canada. Elle a cependant souligné que le taux d’admissibilité au couplage était inférieur chez les répondants déclarant être AutochtonesNote 20. L’admissibilité au couplage des répondants des Premières Nations a aussi varié en fonction du fait qu’ils vivaient dans une réserve ou hors réserve, ainsi que selon la province ou le territoire. C’est pourquoi le nombre d’hospitalisations chez les peuples autochtones, tout particulièrement les membres des Premières Nations qui vivent dans une réserve, peut être sous-estimé.

Le couplage a été approuvé par le Conseil exécutif de gestion de Statistique CanadaNote 24, en plus d’être régi par la Directive sur le couplage d’enregistrementsNote 25. Des détails sur la méthodologie se trouvent ailleursNote 20.

Statistique Canada assure la protection des renseignements personnels des répondants durant le couplage et lors de l’utilisation ultérieure des fichiers couplés. Seuls les employés qui interviennent directement dans le processus ont accès aux données d’identification uniques nécessaires au couplage (comme le nom et le sexe). Toutefois, ces employés n’ont pas accès aux renseignements relatifs à la santé. Une fois le couplage de données terminé, un fichier d’analyse est créé, dans lequel les données d’identification sont supprimées. Les analystes utilisent ensuite le fichier anonymisé aux fins de validation et d’analyse.

Échantillon de l’étude

La cohorte de l’étude comprenait 4,5 millions de répondants au questionnaire détaillé du Recensement de 2006 qui étaient admissibles au couplage avec la BDCP. L’identité autochtone a été obtenue au moyen de la question suivante : « Cette personne est-elle un Autochtone, c’est-à-dire un Indien de l’Amérique du Nord, un Métis ou un Inuit (Esquimau)? ». Dans le cadre de l’étude, les membres des Premières Nations ont été définis comme étant les personnes qui ont déclaré être un Indien de l’Amérique du Nord (n = 306 400). Les répondants qui n’ont pas déclaré avoir une identité autochtone ont été classés parmi les non-Autochtones (n = 4 230 400). La cohorte de l’étude exclut les personnes qui ont déclaré être Métis ou Inuit, ainsi que celles qui ont déclaré appartenir à plus d’un groupe autochtone.

Le statut de réserve des répondants des Premières Nations se fondait sur les critères établis par Affaires autochtones et du Nord Canada et a été classé au moyen de la subdivision de recensement, la géographie du recensement normalisée de Statistique Canada. Dans cette cohorte, la majorité (75 %, n = 229 300) des membres des Premières Nations vivaient dans des réserves (réserves ou établissements indiens) au moment du Recensement de 2006.

Variables des résultats

Deux types d’hospitalisation ont été étudiés : pour des infections des voies respiratoires et pour de l’asthme, selon le « diagnostic principal » dans le dossier d’hospitalisation se trouvant dans la BDCP. En fonction des codes fournis dans la Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes ― Canada, dixième révision (CIM-10-CA)Note 26, les infections des voies respiratoires ont été définies au moyen de J09-J18 (grippe et pneumonie) et de J20-J22 (autres affections aiguës des voies respiratoires inférieures)Note 27. Les codes désignant l’asthme sont J45 et J46Note 28. Des variables dichotomiques ont servi pour indiquer si une personne avait été hospitalisée à au moins une reprise pour le problème respiratoire en question au cours de la période de 2006-2007 à 2008-2009.

Covariables

Tous les renseignements sur les covariables sont tirés du Recensement de 2006. Par logement surpeuplé, on entendait qu’il y a plus d’une personne par pièce. Le nombre de personnes dans un ménage comprenait tous les résidents habituels, même s’ils étaient temporairement absents. Le nombre de pièces renvoyait à la cuisine, aux chambres, aux pièces finies dans le grenier ou le sous-sol, mais pas aux salles de bain, aux entrées, aux vestibules et aux pièces servant exclusivement à faire des affaires. Les résidents de logements collectifs ont été exclus de la dérivation des logements surpeuplés. Pour obtenir des données concernant les logements nécessitant des réparations, on a utilisé la question « Ce logement nécessite-t-il des réparations? ». Voici les catégories de réponse : « Non, seulement un entretien régulier »; « Oui, des réparations mineures »; « Oui, des réparations majeures ».Les groupes d’âge ont été définis comme suit : moins de 20 ans, de 20 à 34 ans, de 35 à 49 ans et 50 ans et plus. Le quintile du revenu du ménage annuel a été dérivé à l’échelle de la famille économique ou directement pour les personnes hors famille. Dans le cas de chaque ménage, le revenu total après impôts de toutes les sources et de tous les membres a été calculé, ajusté en fonction de la taille du ménage, puis divisé en quintiles. Pour minimiser les différences régionales en ce qui a trait au revenu, des seuils de quintile ont été évalués de manière distincte pour chaque province et territoire, avant d’être regroupés.

Des différences concernant l’accès aux soins de santé et l’utilisation de ceux-ci ont été remarquées entre les résidents des régions rurales et ceux des régions urbainesNote 29Note 30Note 31Note 32.Les régions urbaines sont le noyau urbain ou la banlieue urbaine dans les régions métropolitaines de recensement (RMR) et les agglomérations de recensement (AR), ainsi que les régions urbaines hors des régions métropolitaines et les noyaux urbains secondaires. Ces derniers représentent le noyau urbain d’une AR qui a été fusionnée avec une RMR ou une AR adjacente. Par région rurale, on entend tous les territoires qui ne sont pas classés parmi les noyaux urbains ou les banlieues urbaines, ainsi que les régions rurales hors des RMR ou des AR. En 2011, Statistique Canada a modifié les normes concernant la déclaration de ce concept; les chercheurs qui utilisent une série d’estimations de données plus récente devraient consulter la norme réviséeNote 33. Aucun ajustement n’a été fait pour la mobilité au cours de la période de 2006 à 2008.

Méthodes statistiques

Des tableaux croisés ont servi pour décrire les caractéristiques démographiques et socioéconomiques des membres des Premières Nations et des non-Autochtones. Les cotes exprimant le risque d’hospitalisation pour chaque trouble respiratoire ont été évaluées au moyen de modèles de régression logistique multivariée. Les modèles ont utilisé la totalité de la cohorte de l’étude; les personnes des Premières Nations ont été stratifiées en fonction de leur résidence (dans les réserves et hors de celles-ci). La population non autochtone était le groupe de référence. Pour chaque résultat, cinq modèles séquentiels qui s’appuyaient les uns sur les autres en ajoutant des covariables tout en conservant celles utilisées aux étapes précédentes ont été évalués et ajustés en fonction de ce qui suit : 1) l’âge, le sexe et la province ou le territoire de résidence; 2) ajout des résidences en région urbaine ou rurale; 3) ajout des logements nécessitant d’importantes réparations; 4) ajout du surpeuplement; 5) ajout du quintile du revenu du ménage. Les analyses ont été effectuées au moyen de la version 9.3 de SAS.

Résultats

Caractéristiques démographiques et socioéconomiques

Les membres des Premières Nations étaient relativement jeunes et plus susceptibles que les non‐Autochtones de vivre au Manitoba, en Saskatchewan ou dans les territoires, ainsi que dans les régions rurales (tableau 1). On estime que 40 % des membres des Premières Nations résidaient dans des logements qui nécessitaient d’importantes réparations, et que 22 % vivaient dans des conditions de surpeuplement; en ce qui a trait aux non-Autochtones, les pourcentages étaient de 7 % et de 3 %. La moitié des membres des Premières Nations vivent dans des ménages du quintile de revenu le plus bas, par rapport à 17 % des non-Autochtones. Ces résultats étaient uniformes pour tous les statuts de réserve (dans les réserves et hors réserve) et les régions géographiques (rurales ou urbaines).

Hospitalisations pour un trouble respiratoire

La prévalence d’au moins une hospitalisation pour des soins de courte durée pour un trouble respiratoire au cours de la période de 2006-2007 à 2008-2009 était supérieure chez les membres des Premières Nations, surtout ceux qui vivent dans des réserves, par rapport aux non-Autochtones (tableau 1).

Parmi les personnes qui vivent dans une région rurale, les membres des Premières Nations vivant dans une réserve étaient trois fois plus susceptibles que les non-Autochtones d’être hospitalisés pour une infection des voies respiratoires (1,5 % par rapport à 0,5 %). Les taux étaient inférieurs dans les régions urbaines. Cependant, le taux des membres des Premières Nations vivant dans une réserve (1,0 %) était tout de même plus de trois fois supérieur à celui des non-Autochtones (0,3 %).

Sans égard au fait qu’ils vivaient dans une réserve ou hors réserve, ou dans une région rurale ou urbaine, les membres des Premières Nations étaient deux fois plus susceptibles que les non-Autochtones d’être hospitalisés pour de l’asthme (0,2 % contre 0,1 %).

Infections des voies respiratoires

Lorsque l’âge, le sexe et la province ou le territoire étaient pris en considération, les cotes exprimant le risque d’hospitalisation pour au moins une infection des voies respiratoires étaient plus de quatre fois supérieures chez les membres des Premières Nations vivant dans une réserve (RC = 4,09; IC = 3,93 à 4,27), et plus de deux fois supérieures chez les membres des Premières Nations vivant hors réserve (RC = 2,34; IC = 2,15 à 2,54) par rapport aux non-Autochtones (tableau 2). Les ajustements successifs en ce qui concerne les régions urbaines ou rurales, les logements nécessitant d’importantes réparations, le surpeuplement et le revenu du ménage ont réduit les cotes exprimant le risque d’hospitalisation pour une infection des voies respiratoires chez les membres des Premières Nations. Malgré tout, par rapport aux non-Autochtones, des cotes significativement plus élevées demeurent : les cotes exprimant le risque d’hospitalisation pour une infection des voies respiratoires étaient presque trois fois supérieures chez les membres des Premières Nations vivant dans une réserve (RC = 2,83; IC= 2,69 à 2,99) et environ deux fois supérieures chez les membres des Premières Nations vivant hors réserve (RC = 2,03; IC = 1,87 à 2,21).

Asthme

Les tendances étaient semblables pour l’hospitalisation pour de l’asthme. Lorsque seulement l’âge, le sexe et la province ou le territoire étaient contrôlés, les cotes exprimant le risque que les membres des Premières Nations (vivant dans les réserves et hors réserve) soient hospitalisés pour de l’asthme étaient plus de deux fois supérieures aux cotes des non-Autochtones (tableau 2). Un ajustement tenant compte des logements nécessitant d’importantes réparations a réduit légèrement les différences concernant les cotes, sans les éliminer. Contrairement aux résultats pour l’hospitalisation pour des infections des voies respiratoires, un ajustement tenant compte du surpeuplement n’a pas eu d’autres répercussions sur les cotes exprimant le risque d’hospitalisation pour de l’asthme. D’autres ajustements tenant compte du quintile du revenu du ménage ont réduit les cotes. Cependant, même dans le modèle entièrement ajusté, les cotes exprimant le risque d’hospitalisation pour de l’asthme étaient significativement plus élevées chez les membres des Premières Nations vivant dans une réserve (RC = 1,33; IC= 1,16 à 1,51) ou hors réserve (RC = 1,57; IC = 1,33 à 1,86).

Discussion

Les données des hôpitaux de soins de courte durée couplées aux données du Recensement de 2006 ont servi à évaluer si l’identité des Premières Nations est associée à une probabilité supérieure d’hospitalisation pour un trouble respiratoire, par rapport aux non-Autochtones, et si la différence est maintenue lorsqu’il y a un ajustement tenant compte des conditions de logement et d’autres facteurs. Tout comme lors des études précédentesNote 9Note 14 les personnes ayant déclaré faire partie d’une Première Nation, plus particulièrement celles qui vivent dans une réserve, étaient significativement plus susceptibles que les non-Autochtones de signaler qu’elles vivaient dans des logements nécessitant d’importantes réparations ou surpeuplés. En fonction des liens établis précédemment entre les problèmes respiratoires et les conditions de logement ou la qualité de l’air intérieurNote 9Note 10Note 11Note 12Note 13Note 14, il a été supposé qu’une partie de la disparité entre les cohortes des Premières Nations et des non-Autochtones en ce qui concerne les taux d’hospitalisation pour des problèmes respiratoires serait influencée par des associations avec les caractéristiques du logement. Cependant, même après un ajustement concernant les logements nécessitant d’importantes réparations et surpeuplés, il y avait encore des différences en ce qui concerne les cotes exprimant un risque d’hospitalisation pour des problèmes respiratoires.

Ce que les deux caractéristiques du logement en fonction du recensement mesurent n’est pas clair. En utilisant des mesures plus directes, comme les contaminants atmosphériques ou le niveau de moisissures, il serait possible de prendre en considération les effets de l’exposition à des éléments particuliers. Selon les recherches, l’exposition à des contaminants atmosphériques a une incidence sur la santé respiratoireNote 10Note 11Note 12Note 13, et elle est associée à l’asthme, plus particulièrement chez les enfantsNote 12. Lors d’une étude de 2011Note 14, des mesures directes ont été prises dans les foyers d’enfants asthmatiques dans une réserve afin d’évaluer les concentrations d’allergènes acariens déposés, d’endotoxines et de contaminants fongiques; les niveaux déclarés de ces pathogènes ont été attribués à des problèmes d’entretien et d’humidité.

L’ajustement fait en tenant compte des conditions de logement a réduit les différences entre les Premières Nations et les non-Autochtones pour ce qui est des hospitalisations pour des problèmes respiratoires. Cependant, l’ajustement tenant compte du revenu du ménage suggère un effet supérieur du revenu. Les associations entre le revenu du ménage et les deux types d’hospitalisation pour des problèmes respiratoires dans les derniers modèles étaient attendues, en raison des liens bien établis entre la situation économique et la santé, et du fait qu’il existe habituellement des différences entre les Premières Nations et les non-Autochtones à cet égardNote 19Note 34. Les résultats actuels suggèrent que des études supplémentaires sont nécessaires. Les liens entre le logement et la santé sont complexes; un ajustement tenant compte du revenu pourrait permettre d’obtenir une perspective plus vaste, comme le mieux-être de la communautéNote 35 ou l’économie de la collectivité. La prospérité économique, ou l’absence d’une telle prospérité, fait état du degré de soutien et de capacité dont disposent les collectivités des Premières Nations pour régler le problème du logement inadéquatNote 18.

Parmi les autres facteurs qui peuvent contribuer aux différences en ce qui a trait à l’hospitalisation chez les Premières Nations et les non-Autochtones, il y a l’accès aux soins de santé primaires et l’utilisation de ceux-ci. On a signalé que les membres des Premières Nations éprouvent davantage de difficultés à recevoir des soins primairesNote 36, ce qui peut exacerber des problèmes de santé et, en fin de compte, faire en sorte qu’ils doivent obtenir des soins plus actifs. En outre, les lacunes de base en matière d’infrastructure dans les collectivités des Premières Nations, comme les égouts et l’eau potableNote 18, peuvent avoir une incidence négative sur la santé, pouvant éventuellement accroître la probabilité d’une hospitalisation pour des problèmes respiratoires.

Les liens entre le logement et les maladies respiratoires peuvent être influencés par des facteurs associés plus directement aux problèmes respiratoires, comme le tabagisme, la nutrition et l’accès à des médicaments. Cependant, les données couplées ne renfermaient pas de renseignement à propos de ces variables. L’absence de données sur le tabagisme est une limite importante, en raison de la prévalence élevée de l’usage quotidien du tabac chez les membres des Premières NationsNote 37. Dans la présente étude, les taux élevés d’hospitalisation pour des problèmes respiratoires chez les personnes des Premières Nations peuvent refléter des différences en ce qui a trait au tabagisme ou à l’exposition à la fumée à la maisonNote 38Note 39. Les enfants dont les mères fument ont des taux d’hospitalisation supérieurs pour de l’asthme. La présence de fumeurs dans un foyer a été associée à une probabilité accrue d’infections des voies respiratoires inférieuresNote 8. Il serait utile d’utiliser les études réalisées antérieurementNote 40 et de valider les mesures saisies pour le tabagisme dans les données du Recensement de 2006 à l’aide d’autres couplages.

Les tendances découlant de l’analyse ne touchent que l’hospitalisation pour des soins de courte durée. Il n’est pas possible de les étendre aux autres types d’hospitalisation (p. ex., chirurgie d’un jour). Les résidents de logements collectifs ont été exclus de la dérivation des logements surpeuplés. En outre, aucun ajustement n’a été fait pour le décès des participants de la cohorte de l’étude. Puisque les Autochtones sont plus susceptibles de mourir prématurément que les non-AutochtonesNote 41Note 42 un biais vers le bas peut avoir influé sur les estimations concernant l’hospitalisation des membres des Premières Nations dans le cadre de la présente étude.

Mot de la fin

La présente étude fournit davantage d’information probante sur les facteurs associés à des taux d’hospitalisation supérieurs pour des problèmes respiratoires sélectionnés chez les membres des Premières Nations. Même si les conditions de logement étaient significativement associées aux taux d’hospitalisation pour des infections des voies respiratoires et de l’asthme, d’autres facteurs doivent être pris en considération. Les résultats suggèrent que les différences sur le plan du revenu du ménage entre les ménages des Premières Nations et ceux des non-Autochtones pourraient être plus importantes.

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