Coup d’œil sur la santé

Warning Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Décès attribuables à la maladie pulmonaire obstructive chronique, 1950 à 2011

Statistique Canada, no 82-624-X
par Shirley Bryan et Tanya Navaneelan

[Article intégral en PDF]

Passer au texte

Début du texte

Début de l'encadré

Faits saillants

  • La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) était à l'origine de 4,4 % de tous les décès au Canada en 2011.
  • La MPOC a toujours été à l’origine d’un pourcentage plus élevé de tous les décès chez les hommes que chez les femmes, mais, en 2011, l’écart entre les sexes a presque disparu.
  • Chez les hommes, le taux de tabagisme est en baisse depuis 1965 et le taux de mortalité  par MPOC a commencé à diminuer à la fin des années 1990.
  • On a observé une baisse constante du taux de tabagisme chez les femmes depuis le début des années 1990, mais il n’y a pas encore eu de diminution du taux de mortalité par MPOC.

Fin de l'encadré

Introduction

La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) comprend un groupe de maladies pulmonaires qui provoquent un blocage des voies respiratoires et rendent difficile la respiration. La bronchite chronique et l’emphysème sont les deux maladies pulmonaires les plus courantes qu’englobe la MPOC. Les symptômes, qui se développent lentement au fil du temps, comprennent la toux chronique et l’essoufflement.Note 1 Les personnes atteintes d’une MPOC voient habituellement leurs symptômes empirer (ce que l’on appelle des périodes d’exacerbation aiguë) d’une à quatre fois par année, et cette fréquence augmente au fur et à mesure de la progression de la maladie. Ces épisodes, ainsi que les limitations d’activités, réduisent la qualité de vie des patients atteints d’une MPOC.Note 1 Il n’y a pas de remède pour la MPOC, parce que les dommages aux poumons sont irréversibles. Toutefois, un traitement et des changements de mode de vie peuvent aider à contrôler les symptômes et à réduire les risques d’autres dommages aux poumons.Note 2

Le principal facteur de risque de la MPOC est le tabagisme, qui est à l’origine de 80 % à 90 % des cas.Note 3 Toutefois, les non-fumeurs peuvent aussi développer une MPOC. Parmi les facteurs autres que le tabagisme qui peuvent causer une MPOC figurent : l’exposition à des poussières, gaz, fumées et vapeurs au travail; l’exposition à la fumée secondaire; l’exposition à la pollution atmosphérique, comme la fumée de bois et les polluants liés à la circulation; les infections fréquentes des poumons pendant l’enfance et des facteurs génétiques (p. ex. le déficit en alpha1-antitrypsine).Note 4, Note 5 La MPOC est habituellement diagnostiquée après l’âge de 40 ans, lorsque les activités d’une personne deviennent manifestement limitées, ou lorsque les problèmes d’essoufflement limitent les activités habituelles au travail ou à la maison.Note 6 Au cours de la période de 2012 et 2013, on estime que 1,8 million (11 %) de Canadiens de 35 à 79 ans avaient une MPOC, selon leur débit d'air mesuré.Note 7

Le présent article fournit un aperçu des taux de mortalité par MPOC entre 1950 et 2011 chez les hommes et les femmes canadiens de 40 ans et plus. Les données présentées dans cet article proviennent de la Statistique de l'état civil – Base de données sur les décès, 1950 à 2011, et sont analysées selon le sexe, l’âge et la cause initiale du décès.

La MPOC était à l’origine de 4,4 % de tous les décès au Canada en 2011

Le pourcentage de tous les décès ayant comme cause initiale la MPOC a augmenté entre 1950 et 1998, pour passer de 0,5 % à 4,3 %, après quoi il est demeuré relativement stable (graphique 1). Pour les deux sexes combinés, en 2011, la MPOC a été à l’origine de 4,4 % de tous les décès au Canada chez les personnes de 40 ans et plus. La stabilité dans le pourcentage de décès attribuables à la MPOC par rapport à tous les décès rend compte de la diminution de la mortalité attribuable aux autres causes principales de décès, comme la maladie cardiaque, l’accident vasculaire cérébral, le cancer et les accidents.Note 8, Note 9

Graphique 1 Taux de vaccination contre la grippe normalisés selon l'âge, population de 12 ans et plus, Canada, 2003 à 2013–2014

Description du graphique 1

La MPOC a toujours été à l’origine d’un pourcentage plus élevé de tous les décès chez les hommes que chez les femmes. Toutefois, en 2011, l’écart dans le pourcentage de décès attribuables à la MPOC entre les sexes a presque disparu (graphique 1). Cela vient du fait que le pourcentage de tous les décès causés par la MPOC a augmenté de façon constante chez les femmes entre 1950 et 2011, tandis que chez les hommes, il est resté stable tout au long des années 1990, puis a diminué de façon significative entre 1998 et 2011.

La différence dans le taux de mortalité par MPOC entre les hommes et les femmes est la plus marquée chez les Canadiens plus âgés

Parmi les hommes de 75 ans et plus, le taux de mortalité par MPOC était le plus élevé entre le milieu des années 1980 et la fin des années 1990, et il est en baisse depuis (graphique 2). Dans le cas des femmes de ce groupe d’âge, on a observé une augmentation constante du taux de mortalité par MPOC jusqu’au début des années 2000, après quoi il est resté stable. À son sommet, dans les années 1970 et 1980, la différence dans le taux de mortalité entre les hommes et les femmes de ce groupe d’âge était relativement élevée (183 décès pour 100 000). En 2011, l’écart persistait, mais était plus faible (63 décès pour 100 000).

Graphique 2 Taux de vaccination contre la grippe normalisés selon l'âge, la province et le territoire, population de 12 ans et plus, Canada, 2003 et 2013–2014

Description du graphique 2

Chez les hommes et les femmes de 60 à 74 ans, le taux de mortalité par MPOC était relativement faible dans les années 1950 (graphique 2). Le taux de mortalité chez les hommes a augmenté davantage au fil du temps que chez les femmes, et la même tendance a été notée dans le groupe des 75 ans et plus. Parmi les hommes de 60 à 74 ans, le taux de mortalité a atteint un sommet, puis s’est maintenu au cours des années 1970, après quoi il a lentement diminué. Toutefois, dans le cas des femmes, on a assisté à une augmentation lente du taux de mortalité par MPOC entre 1950 et le début des années 2000. Par conséquent, l’écart entre les hommes et les femmes dans ce groupe d’âge a presque disparu (différence de 12 décès pour 100 000 entre les hommes et les femmes en 2011).

La tendance des décès attribuables à la MPOC au Canada, selon l’âge et le sexe, est similaire à celle que l’on note dans presque tous les pays pour lesquels des données sont disponibles, c’est-à-dire que le taux de mortalité par MPOC a tendance à être plus élevé chez les 75 ans et plus comparativement aux 40 à 74 ans, et plus élevé chez les hommes que chez les femmes dans tous les groupes d’âge.Note 10

La diminution du taux de mortalité par MPOC suit la baisse des taux de tabagisme

Le principal facteur de risque du développement de la MPOC est le tabagisme. Les personnes qui fument sont de 12 à 13 fois plus susceptibles de mourir par suite d’une MPOC que les personnes qui ne fument pas.Note 11 Des recherches antérieures ont déterminé un décalage d’environ 15 à 20 ans chez les femmes et 20 à 25 ans chez les hommes entre le début de l’usage du tabac et le décès par MPOC.Note 12

Le taux de tabagisme au Canada a toujours été plus élevé chez les hommes que chez les femmes (graphique 3). En 1964, l’écart selon le sexe était grand : 54 % des hommes fumaient quotidiennement comparativement à 30 % des femmes.Note 13 Toutefois, les taux ont diminué et, en 2011, l’écart entre les sexes a presque disparu, 19 % des hommes déclarant fumer au quotidien, comparativement à 14 % des femmes.

Graphique 3 Taux de vaccination contre la grippe, population de 65 ans et plus, Canada et les provinces, 2003 et 2013–2014

Description du graphique 3

Chez les hommes canadiens, le taux de tabagisme diminue depuis 1965, alors que le taux de mortalité par MPOC a commencé à baisser à la fin des années 1990 (graphique 3). Par ailleurs, le taux de tabagisme des femmes a été relativement stable de 1964 jusqu’au début des années 1980, et ce n’est qu’au début des années 1990 qu’on a observé une baisse constante du taux. On n’a pas encore noté de baisse dans le taux de mortalité par MPOC chez les femmes; toutefois, on n’a observé aucune variation significative depuis 1997.

Même si le taux de tabagisme chez les femmes n’a jamais été aussi élevé que chez les hommes (graphique 3), le pourcentage d’hommes et de femmes atteints d’une MPOC, selon leur débit d’air mesuré en 2012–2013, était le même.Note 7

Une explication possible de cette tendance est que les femmes sont peut-être plus prédisposées à une MPOC que les hommes, plus particulièrement à une MPOC liée au tabagisme.Note 14 Les diminutions de la fonction pulmonaire qui surviennent naturellement avec l’âge ne diffèrent pas entre les sexes dans le cas des non-fumeurs.Note 14, Note 15 Toutefois, des études de la population ont démontré que chez les fumeurs actuels, la fonction pulmonaire diminue à un taux plus rapide chez les femmes que chez les hommes, au fur et à mesure qu’elles avancent en âge, même lorsque l’on corrige les données pour tenir compte de la quantité de cigarettes fumées. Cela laisse supposer que le tabagisme peut avoir un effet plus grand sur la diminution de la fonction pulmonaire liée à l’âge chez les femmes que chez les hommes.Note 14, Note 15

Même si la raison de ces différences dans la sensibilité aux effets de la fumée de cigarette n’est pas bien comprise, les recherches ont déterminé quelques explications possibles. Tout d’abord, la fumée de cigarette peut modifier les niveaux d’œstrogène chez certaines femmes, ce qui pourrait affecter la fonction pulmonaire.Note 16 Par exemple, les femmes qui fument ont des niveaux d’œstrogène plus faibles que les non-fumeuses.Note 16 En deuxième lieu, la réaction bronchique excessive, un problème de santé qui accroît la gravité des symptômes de la MPOC et le risque de mourir d’une MPOC, est plus répandue chez les femmes que chez les hommes.Note 17, Note 18 Ce problème est aussi plus courant chez les femmes qui fument, comparativement aux femmes qui ne fument pas, une constatation qui n’a pu être faite en comparant les fumeurs et les non-fumeurs de sexe masculin.Note 17 Enfin, les femmes ont des voies respiratoires plus petites que les hommes, ce qui peut les rendre plus sensibles aux effets de la fumée de cigarette.Note 14

Conclusion

En 2011, 4,4 % de tous les décès chez les Canadiens ont été causés par la MPOC. Entre 1950 et 2011, la MPOC a causé un pourcentage plus élevé de tous les décès chez les hommes que chez les femmes; toutefois, l’écart entre les sexes a presque disparu. D’autres recherches sont nécessaires pour comprendre pourquoi les femmes semblent plus prédisposées que les hommes à la MPOC, en dépit de leurs taux de tabagisme plus faibles. Par ailleurs, étant donné que les personnes atteintes d’une MPOC ont tendance à avoir de nombreux autres problèmes de santé, il serait utile d’examiner la MPOC à la fois comme cause initiale et secondaire de décès pour comprendre la portée complète du fardeau de la MPOC.

Début de l'encadré

Source de données, méthode et définitions

Source de données

La Statistique de l’état civil — Base de données sur les décès fournit des renseignements démographiques et des renseignements sur les causes de décès pour tous les décès enregistrés dans les bureaux de l’état civil provinciaux et territoriaux au Canada. Avant 2010, certaines données étaient recueillies au sujet de résidents canadiens décédés dans certains États américains; ces décès ont été exclus de la présente analyse. À partir de l’année de référence 2010, les données sur les résidents canadiens décédés dans un État américain ne sont plus recueillies. Pour obtenir plus de renseignements concernant cette base de données, voir : http://www23.statcan.gc.ca/imdb/p2SV_f.pl?Function=getSurvey&SDDS=3233.

Méthode

Classification des décès par MPOC
Les codes de diagnostic de la Classification internationale des maladies (CIM) ont servi à classer les décès par MPOC dans le présent rapport, selon ceux figurant dans le tableau suivant.Note 19

Table 1
Code de la CIM
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Code de la CIM. Les données sont présentées selon Années (titres de rangée) et Code de la CIM(figurant comme en-tête de colonne).
Années
Code de la CIM
2000 à 2011 Codes J40 à J44 de la CIM-10
1979 à 1999 Codes 490 à 492 et 496 de la CIM-9
1969 à 1978 Codes 490 à 492 et 519.3 de la CIM-8a
1950 à 1968 Codes 501, 502.0, 502.1, 527.1, 527.2 de la CIM-7

De nouvelles révisions sont périodiquement apportées à la CIM pour garder le système de classification à jour. Les révisions du système de classification peuvent faire en sorte que certaines causes de décès se retrouvent dans des catégories différentes (soient codées différemment). Les différences de codage pourraient donner lieu à des différences dans les nombres de décès au fil du temps.Note 20Note 21Note 22Note 23

Définitions

Le taux de mortalité est une estimation de la proportion de la population qui est décédée au cours d’une période donnée.

La bronchite chronique est une inflammation de parois des bronches (conduits qui amènent l’air aux poumons), qui s’accompagne d’une toux persistante à long terme avec production de mucus. Par long terme, on entend la plupart des jours de la semaine pendant au moins trois mois, deux années de suite.Note 2

L’emphysème se produit lorsque les sacs aériens (alvéoles) à l’extrémité des voies aériennes les plus petites (bronchioles) des poumons sont distendus ou détruits.Note 2

Le débit d’air mesuré est déterminé au moyen de la spirométrie. La spirométrie est un test utilisé pour mesurer le volume d’air qu’une personne inhale et exhale, ainsi que la vitesse à laquelle l’air entre dans les poumons et en sort. Les répondants de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé dont les résultats de spirométrie se situent en dessous de la limite normale inférieure ont été considérés comme ayant une obstruction mesurée des voies aériennes correspondant à la MPOC.Note 7

La cause initiale du décès est la maladie ou la blessure qui a été à l’origine des événements menant au décès.

Les causes secondaires du décès sont les maladies ou les blessures qui ont joué un rôle dans le décès, mais qui n’étaient pas la cause initiale du décès.

Les fumeurs quotidiens sont les personnes de la population de 15 ans et plus qui ont déclaré fumer chaque jour.Note 13

Fin de l'encadré


Shirley Bryan et Tanya Navaneelan sont analystes à la Division de la statistique de la santé.


Références et notes

Documentation liées à cet article

Renseignements supplémentaires

  • Pour consulter des données et des supplémentaires au sujet de la santé des Canadiens et du système de soins de santé, visitez le module La santé au Canada. Ce module peut être consulté à partir de notre site Web, sous la rubrique En vedette.

Articles connexes

Date de modification :